Conférences
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Mis à jour le
19 juin 2019
Colloque
Archéologie : Imagerie numérique et 3D

Ce troisième séminaire scientifique et technique s’est tenu à Rennes, au Campus universitaire de Beaulieu, les 26 et 27 juin 20178. Il a été organisé par l'Inrap (Sylvie Eusèbe, Téophane Nicolas), et l’UMR IRISA/Inria (Valérie Gouranton, Ronan Gaugne).

Serge Cassen, Valentin Grimaud - CNRS – UMR 6566 – Laboratoire de recherche archéologie et architectures (LARA), Université de Nantes

En voulant témoigner des gravures qu’ils apercevaient sur les rochers, les stèles et les parois des tombeaux néolithiques de l’Europe occidentale, les premiers archéologues en recherche d’une représentation tentent de restituer la morphologie des supports par le jeu de la lumière sur le relief de la pierre. Mais par une volonté compréhensible de clarifier les tracés en éliminant le détail naturel, la troisième dimension va progressivement se perdre jusqu’à atteindre, dans la seconde moitié du XXe siècle, la stricte figuration d’un objet plan, gravure autonome, signe décontextualisé. Il s’agit de revenir sur cette reconquête de l’objet volumique. Différentes techniques d’acquisition sont désormais mobilisées pour enregistrer le support (lasergrammétrie, lumière structurée, photogrammétrie) tandis que les gravures seront mieux détectées par compilation d’images sous éclairages obliques (protocole ICEO), que l’illumination soit réelle ou virtuelle. Une fois les contours des enlèvements de matière inventoriés, des relations d’antéro-postériorité pourront être identifiées pour finalement suggérer une chronographie de la composition. Mais la qualité de l’imagerie autorise aussi d’aborder certains aspects de la chaîne opératoire adoptée par le graveur quand les négatifs d’éclats sont encore visibles ; ici, l’indispensable expérimentation permet de retrouver des gestes, des forces, des outils, des temps de fabrication, d’autres images qu’il convient à leur tour de pleinement restituer comme objets volumiques. Enfin, la décorrélation d’image facilitera la distinction entre plusieurs tracés et/ou désordres allant de la désagrégation minérale à la colonisation biologique, altérations qui vont influer sur la bonne lecture des tracés. Dans cette scène retrouvée, représentée, des signes vont passer d’un plan à l’autre du support. Par le hors-champ iconographique, ces mobiles dénotent alors la dimension 4 qui est le temps passé à effectuer un mouvement, un trajet…

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Hypotheses.org

Cassen (Serge), Grimaud (Valentin). – Aux dimensions de l’image dans l’étude des représentations gravées néolithiques. In : Eusèbe (S.), Nicolas (T.), Gouranton (V.), Gaugne (R.) dir. – Archéologie : imagerie numérique et 3D : actes du 3e séminaire scientifique et technique de l’Inrap, 26-27 juin 2018, Rennes. Publié le 19 mars 2019. <https://sstinrap.hypotheses.org/985>. <hal-02077354>

Année :
2018
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