La fouille du site de Pahon, sur la commune de Lattes, s’est déroulée à l’automne 2013 dans la partie la plus occidentale du futur tracé de l’autoroute A9. Elle faisait suite à un diagnostic réalisé en 2012. 

Chronique de site
Dernière modification
23 août 2017

Les vestiges, mis au jour sur une surface de 13 300 m2, témoignent d’occupations datées entre le Haut-Empire (Ier-IIe siècles) et le bas Moyen Âge (XIVe-XVe siècles).

Élevage et viticulture au Haut-Empire

Pour le Haut-Empire, les structures étudiées indiquent que le secteur était consacré à l’agriculture.  

Dans la partie occidentale du site, un vaste enclos trapézoïdal s’étend sur une superficie de 640 m2. Il mesure 28 m du nord au sud et 22 m d’est en ouest. Son fossé périphérique, très arasé, n’est conservé que sur une trentaine de centimètres. Sa fouille partielle a livré peu de restes céramiques. Sans doute faut-il voir dans cette structure non pas de l’habitat mais un enclos à bétail.  

Des fossés parcellaires contemporains témoignent, pour certains, de limites de parcelles plantées en vigne. Ces plantations, observées dans la moitié orientale du site, sont caractérisées par de petites fosses oblongues, qui accueillaient un pied de vigne à chaque extrémité du creusement : il s’agit d’alvéoles (alvei) organisées en rangées distantes en moyenne de 0,8 m à 1 m. Elles présentent la même orientation que celle de la parcelle qu’elles occupent. Des creusements perpendiculaires ou obliques leur sont associés, attestant la pratique du provignage (technique du marcottage appliqué à la vigne). La fouille d’une partie de ces alvei a permis de recueillir du mobilier céramique qui montre qu’elles ont été mises en place dans le courant du Haut-Empire.

Structures de stockage au début du Moyen Âge

Cinq silos localisés dans la partie sud-ouest du site ont révélé une occupation du haut Moyen Âge (VIe-Xe siècles). Seuls les fonds de ces structures de stockage étaient conservés. Leur comblement contenait des vestiges céramiques et métalliques, de la faune et des graines carbonisées ainsi que de nombreux blocs et cailloux.  

Deux datations par le radiocarbone (14C) réalisées sur des restes de faune aboutissent à une datation entre les années 650 et 880 de notre ère.  

Ces silos et le mobilier qu’ils ont livré témoignent de la présence d’un habitat, probablement sous la forme de petites unités domestiques, dont l’ampleur nous échappe.  

Nouveau découpage du terroir à la fin du Moyen Âge

Un nouveau découpage foncier est mis en place entre le XIIIe et le XVe siècle. Bien que proches du parcellaire antique, ses orientations sont différentes. Les fossés présents en partie centrale du site fonctionnent, au moins pour deux d’entre eux, avec deux haies arbustives de même orientation. Ces vestiges témoignent en tout cas d’une campagne structurée et travaillée à la fin Moyen Âge au sud de la ville de Montpellier.