Sur 5 000 m2, les fouilles ont mis en évidence l'organisation de la ville romaine -basilique, amphithéâtre-, et des vestiges médiévaux et modernes.  
 

Dernière modification
19 février 2016

Cette fouille fait suite à un diagnostic réalisé en 2003, préalablement à un projet de parking souterrain de 5000 m², qui avait permis d'identifier des séquences archéologiques datant de l'Antiquité gallo-romaine, du Moyen Âge et de l'époque moderne.
Durant les premières décennies de notre ère, la capitale des Cadurques romanisés, Divona Cadurcorum, se développe à l'intérieur d'un méandre du Lot. Puissante, la ville est représentée parmi 60 cités au temple de la capitale des Gaules à Lyon.  Elle est alimentée par un grand aqueduc et dotée de thermes publics, d'un théâtre et d'un temple circulaire découvert en 2001.

Le contexte de la découverte
 

Un ensemble monumental antique

La fouille a mis en évidence l'organisation de la ville romaine : une rue orientée nord-sud et bordée d'un égout (le cardo maximus), avec, vers l'ouest, un bâtiment public muni d'une colonnade délimitant deux nefs, une basilique (tribunal, lieu de réunion...), et, vers l'est, les vestiges typiques d'un amphithéâtre (où se déroulaient les combats d'animaux et de gladiateurs). Il s'agit de larges murs en arc de cercle, conservés sur 3,50 m de haut, 55 m de long, munis de contreforts et avec à l'arrière l'ouverture de voûtes, éléments caractéristiques des vomitoires.
À la fin de l'Antiquité, puis au début du Moyen Âge, de grands édifices (maisons ou entrepôts) ont été réalisés avec des remplois gallo-romains et liés à la terre ; ils bordent la rue romaine et une autre rue d'orientation est-ouest.
 

Les périodes médiévale et moderne

Les vestiges médiévaux, des murs de 2 m d'épaisseur reliés à de puissants contreforts, correspondent aux fondations de l'abside, orientée nord-sud, de l'église de l'ancien couvent des Cordeliers, créé au début du xiiie siècle. Des latrines publiques en brique ainsi que des caves d'édifices privés datés de cette même période ont également été mises au jour.
Pour la période moderne, on note la présence de plusieurs fours en batterie où a été produite une céramique luxueuse à la fin du xve siècle.
Au début du xviie siècle, on assiste à l'arrivée des Jésuites qui assurent un rôle important dans l'enseignement. Le plan de ces constructions reproduisant des modules répétitifs est parfaitement lisible, ceci d'autant plus qu'il s'agit des dernières constructions réalisées à cet emplacement, avant que la ville ne transforme en 1812 cet espace en promenade munie d'un kiosque à musique, d'une fontaine (1870) et des monuments successifs dédiés à Fénelon (1820) puis Gambetta (1884).
 

L'évolution d'un quartier urbain durant deux millénaires

Ces premiers résultats permettent de remettre en question le schéma traditionnel de l'évolution de la ville ; il était assez bien établi que ce secteur correspondait au coeur de la cité romaine, qu'aux alentours du ive siècle, la ville se repliait vers l'est, à l'abri de fortifications édifiées le long du boulevard, et qu'aucune construction privée ou publique n'avait réoccupé cet espace avant l'époque moderne.
Nous savons désormais qu'il n'en est rien et qu'à l'occasion de chaque période d'accalmie, ces terrains, essentiellement voués aux activités agricoles (les hortes), ont fait l'objet de réappropriations sous la forme de faubourgs destinés à délester les quartiers surchargés de l'est.
 
Aménagement : Mairie de Cahors
Responsable scientifique : Didier Rigal, Inrap
Prescription et contrôle scientifique : Service régional de l'Archéologie (Drac Midi Pyrénées)