La Massuère

Sur la commune de Brielles, le site de La Massuère, proche d'un ruisseau, offre un bon point de vue sur le territoire alentour.
Il a connu une occupation régulière du Néolithique jusqu'à l'époque contemporaine.
Son occupation la plus marquante remonte à la période gauloise.

Plan général des structures archéologiques mises au jour.
La Massuère, Brielles (Ille-et-Vilaine)

© A. Guesdon, J.-C. Durand, Inrap, 2012

Vue aérienne du site.
La Massuère, Brielles (Ille-et-Vilaine)

© Gilles Leroux, Inrap

Photographie et plan du bâtiment ovalaire sur tranchée daté du milieu du II^e siècle avant notre ère.
La Massuère, Brielles (Ille-et-Vilaine)

© DAO A. Guesdon, photo J.-C. Durand, Inrap, 2012

Catillus de meule (c'est-à-dire la partie supérieure mobile d'une meule rotative) en granite, de 35 cm de diamètre et 17 cm de hauteur, daté du I^er siècle avant notre ère.
La Massuère, Brielles (Ille-et-Vilaine)

© H. Paitier, Inrap, 2012

Fers de hache (1) et d'herminette (2) du I^er siècle avant notre ère, avec leur radiographie respective.
La Massuère, Brielles (Ille-et-Vilaine)

© H. Paitier, Inrap, 2012

Les sites de La Dinetière et La Massuère à Brielles (Ille-et-Vilaine)

© Hervé Paitier, 2011

Une occupation pré- et protohistorique

L'occupation du site de La Massuère a débuté dès la Préhistoire et s'est poursuivie aux âges des Métaux. Les fouilles ont en effet mis au jour une grande fosse comblée au Néolithique, selon une datation obtenue sur des charbons de bois (en Europe, le Néolithique s'étend de 6000 à 2000 environ avant notre ère). Une petite fosse contenait, quant à elle, de la céramique du Bronze final (de 1400 à 800 avant notre ère).

Une ferme gauloise

Au cours de l'âge du Fer, le site a été occupé par une ferme appartenant à une famille gauloise. Les fouilles ont notamment mis en évidence les trous de poteaux d'un grand bâtiment en bois de forme ovalaire datant du III^e siècle avant notre ère. Un autre bâtiment, sur quatre poteaux, devait correspondre à un grenier suspendu, pour stocker les céréales à l'abri des rongeurs. Ce premier habitat ouvert est ensuite enfermé dans un système d'enclos, s'articulant autour d'un grand enclos quadrangulaire, complété et agrandi à plusieurs reprises entre le II^e siècle et le I^er siècle avant notre ère. Autour, devaient s'étendre les champs cultivés par la famille pour assurer sa subsistance.

Les objets du quotidien

Le mobilier archéologique recueilli sur le site nous renseigne sur les activités domestiques des habitants de la ferme gauloise. Une fusaïole en terre cuite évoque le tissage de la laine, tandis que la découverte de meules en pierre indique la préparation de la farine (l'alimentation végétale gauloise reposait sur les céréales). L'activité agricole est d'ailleurs représentée par un soc de charrue en métal, ainsi que par des fers d'outils de type hache ou herminette. Les fragments de céramique (matériau qui se conserve le mieux dans le sol) correspondent à un vaisselier typique de l'époque, avec des formes hautes pour les liquides et des formes basses ouvertes, de type jatte, pour la présentation des aliments. Vivant des produits qu'ils cultivaient, les fermiers gaulois de La Massuère ne dédaignaient cependant pas le vin importé d'Italie, ainsi que l'indiquent des fragments d'amphore.

Les occupations postérieures

De la fin de l'époque gauloise au Moyen Âge, le site de La Massuère n'est plus occupé. C'est au XIII^e-XIV^e siècle qu'est de nouveau apparue une occupation humaine, sous la forme d'un bâtiment avec un soubassement en pierre évoquant une ferme. Des petits enclos quadrangulaires correspondent aux limites de champs et à une marre. Un réseau de trois chemins recoupait l'ensemble de l'occupation gauloise.