La romanisation par les fruits à Augustonemetum, Clermont-Ferrand antique (Auvergne, France)

La conquête romaine a engendré une transformation des habitudes alimentaires à travers toute la Gaule, mise en évidence par la diversification du spectre taxinomique constatée par la recherche carpologique. Si, en matière de céréaliculture, l’évolution est assez peu perceptible, la fructiculture et la consommation d’épices, d’aromates et de condiments se développent de manière plus spectaculaire. L’étude de contextes en milieu urbain offre généralement davantage matière à discussion et permet ainsi de mieux appréhender ces nouveautés tout en observant certaines continuités dans les pratiques.

Compte tenu du contexte géographique et hydrologique dans lequel elle s’inscrit, la ville antique d’Augustonemetum a fait l’objet d’importants travaux de drainage au cours du I^er s. apr. J.-C. Diverses opérations d’archéologie préventive témoignent de ces aménagements visant à drainer le sous-sol. Mais bien qu’exondés, certains secteurs demeurent très humides. Dans ces milieux, la conservation des restes organiques est optimale. Ainsi, la série d’analyses carpologiques réalisées ces quinze dernières années en différents secteurs de la ville antique a permis l’obtention de nombreuses données relatives aux plantes de consommation, en particulier les fruitiers. Les neuf sites antiques ayant bénéficié d’une analyse carpologique et retenus sont localisés en divers endroits de la ville antique ou dans sa proche périphérie. Sept d’entre eux prennent place dans l’agglomération, sur l’important quartier public de la ville antique ou sur la partie sud-est et avoisinent le cardo maximus. D’autres occupations se situent en marge de l’agglomération.