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Mis à jour le
13 mars 2023
Collection
Carbone 14

Pour découvrir l’archéologie d’aujourd’hui, ses sciences connexes, mais aussi approcher et décrypter ce que la discipline recouvre de concepts, de modèles, Carbone 14, le magazine de l'archéologie, retrace les avancées de la recherche française et internationale et parcourt terrains, chantiers et laboratoires. Une émission à écouter chaque samedi, de 19 h 30 à 20 h sur France Culture et à réécouter sur Inrap.fr.

Avec Jean Guilaine, archéologue spécialiste de la Préhistoire et de la Protohistoire, professeur émérite au Collège de France et membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres et Dominique Garcia, archéologue et historien, président de l'Inrap, professeur à l’université d’Aix-Marseille.

La découverte est hors norme et sans précédent, celle d’un extraordinaire dépôt de l’âge du Fer, découvert en pleine mer Méditerranée. Vincent Charpentier en parle avec Jean Guilaine et Dominique Garcia.

En 1964, André Bouscaras, pionnier de l’archéologie sous-marine, met au jour une gigantesque concentration d’objets de bronze, sous les eaux de la Méditerranée, au large du Cap d’Agde (Hérault). Près de soixante ans après, son étude exhaustive vient, enfin, de voir le jour et révèle une étonnante histoire vieille de plus de 2 500 ans.

Nous voici devant un extraordinaire amoncellement de lingots de cuivre et d’objets de bronze neufs, usagés ou brisés, daté des environs de 560 avant notre ère, composé de bracelets, de grandes fibules, d’agrafes de ceinture, d’armes, notamment des haches de divers types mais aussi des lances…

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Pointes de flèches, haches et boucle de ceinture retrouvés sur le site de Rochelongue 



 

© Denis Gliksman / Inrap

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Bracelet trouvé sur le site de Rochelongue 



 

- © Denis Gliksman / Inrap

Deux hypothèses pour reconstituer l’histoire

Quelle est donc l’histoire de cet amas d’objets hétéroclites ? Deux hypothèses peuvent être mises en place pour expliquer la présence de tous ces objets en pleine mer ; la première serait, bien entendu, une « fortune de mer », le naufrage d’un navire dont, hormis sa cargaison métallique, aucune trace ne nous est parvenue. Un sanctuaire marin pourrait être aussi envisagé, comme il en existe en Sicile et en Grèce. L’accumulation d’objets aurait alors été produite au cours du temps.

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Lingot de cuivre trouvé sur le site de Rochelongue 



 

© Denis Gliksman / Inrap

L’étude de cet assemblage de bronze révèle bien des surprises, puisque les lingots proviennent des mines d’Andalousie et les grandes fibules ont été produites en Catalogne. Nombre de mobiliers viennent aussi des profondeurs de la Gaule continentale, du Jura à l’Atlantique, laissant supposer que les élites gauloises, locales, ont drainé tous ces objets via des colporteurs.
Au débouché lagunaire de la vallée de l’Hérault, Agde est alors au cœur des circuits d’échanges reliant les domaines maritimes de Grande-Grèce, d’Étrurie, d’Ibérie punique aux aires terrestres gauloises. L’hypothèse d’une cargaison issue d’un navire en partance pour les eaux italiennes, et détruit lors d’une tempête, est donc aujourd’hui très crédible.

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Bracelet trouvé sur le site de Rochelongue 



 

- © Denis Gliksman / Inrap

Pour aller plus loin

Année :
2022