Du minerai au métal

D'où vient la matière première ?

voir le média:D'où vient la matière première ?

Mine de cuivre de Pioch Farrus, à Cabrières (Hérault). Exploitée dès le début du IIIe millénaire, elle est la plus ancienne mine de cuivre d’Europe occidentale. Le minerai de cuivre en était extrait par des tranchées et de petites galeries souterraines suivant l’axe des filons minéralisés. Ce type de mine pouvait se développer sur plus de 20 m et atteindre près d’une dizaine de mètres de profondeur. Les excavations, dont on aperçoit le départ sur ce cliché, ont été creusées après que la paroi rocheuse ait été « attaquée au feu » (technique du dépilage).

Les mines de cuivre des Carpates alimentent les premières productions européennes, avant que les ressources locales, moins coûteuses, ne prennent le relai. Les gisements de cuivre sont en effet assez nombreux sur le territoire de la France actuelle : dans le sud du Massif central, les Alpes, les Pyrénées et les Cévennes. Les filons sont exploités dès l’extrême fin du IVe millénaire (comme à Cabrières, dans l’Hérault) et le minerai transformé en métal dans des sites ateliers (comme à la Capitelle du Broum à côté de Cabrières. Les procédés métallurgiques sont alors simples et les rendements très faibles.

 

Quant à l’étain, il était déjà importé en Anatolie depuis l’Asie centrale. En Europe du Nord, des mines en permettent l’extraction en Cornouaille (sud-ouest de l’Angleterre) et dans les monts Métallifères (Erzgebirge), une chaîne montagneuse qui forme la frontière entre l’Allemagne et la République tchèque. Dans l’espace français, l’étain n’est guère présent qu’en Bretagne, dont il fera la prospérité.

La transformation

Contrairement au traitement du cuivre, la métallurgie du bronze s’opère principalement dans des zones dépourvues de tout gisement de cuivre ou d’étain. L’est de la France et la région atlantique seront parmi les principaux foyers du travail du bronze entre 1800 et 700 avant notre ère.  Et pour devenir finalement du bronze dans ces grands centres de fabrication, le cuivre et l’étain – éventuellement le plomb – circulent séparément et sous des formes différentes (minerais, lingots, objets). 

 

Deux étapes principales marquent l’élaboration du bronze à partir des matières premières.  La première consiste à appliquer au minerai, concassé et lavé, un traitement thermique dans de petits fourneaux afin d’en extraire le métal. Assurée par le mineur ou le métallurgiste, elle intervient le plus souvent sur le lieu d’extraction et aboutit à la production de lingots de formes diverses. Le bronze n’est généralement obtenu que dans un deuxième temps et dans des lieux différents. Selon le type d’objet auquel il est destiné, l’alliage comprendra cuivre, étain et parfois plomb dans des proportions différentes. Il résulte de la fusion de ces métaux dans un creuset au sein même des ateliers de bronziers. Dans certains cas, les minerais de cuivre et d’étain auront été réduits ensemble et ce sont directement des lingots ou des barres de bronze qui parviendront à l’artisan bronzier.