La multiplication des objets

Bien plus malléable, et donc aisé à façonner, que la pierre, bien plus résistant que le cuivre, le bronze se prête à la diversification et à la multiplication des objets. Autre avantage : lorsqu’un objet en bronze est endommagé, il peut être refondu et connaître une deuxième vie en devenant la matière première de nouveaux objets.

Les techniques de mise en forme évoluent considérablement entre le début et la fin de l’âge du Bronze. Limitées dans les premiers temps au simple martelage, elles passent ensuite au procédé de fonte à la cire perdue et à la fabrication de moules, qui permettent l’obtention de formes complexes et les fabrications en séries.

 

Vers le XIIIe siècle avant notre ère, certains artisans utilisent une balance pour doser avec une grande précision les métaux entrant dans la composition du bronze et jouer ainsi sur la dureté, la résistance à la torsion ou encore la couleur (du rouge au blanc) du métal. Dès lors la qualité des alliages autorise le travail de la tôle, le tournage, l’assemblage par des rivets, etc., bref la diversification de la production métallique.

 

 

Les outils

Bien entendu le travail même du bronze entraîne la création d’un outillage spécifique, dédié à la mise en forme du métal : marteaux, enclumes, ciseaux, forets, compas, poinçons et coins à estamper pour décorer la tôle… 

Dans le domaine du quotidien, l’incidence des objets en bronze reste relativement discrète : quelques rasoirs et des épingles à tête souvent décorée, qu’on imagine plus destinées à la parure qu’à un usage domestique. De même les chaudrons et fiasques diverses s’apparentent plutôt aux objets de prestige qu’au strict utilitaire. Les vaisselles en bronze semblent réservées aux grandes occasions. 

Au cours du Bronze final encore, de nouveaux outils en bronze témoignent d’un artisanat de plus en plus spécialisé : alènes, poinçons, aiguilles, racloirs, tranchets et râpes pour les travaux textiles ou du cuir ; gouges et scie pour la menuiserie, ciseaux et limes pour l’ébénisterie ; enclumes et marteaux pour la dinanderie… L’adoption tardive (vers -1200) de la faucille en bronze constitue pour les agriculteurs un formidable gain de temps et d’efficacité. D’autres objets sont plus ambigus, tels les couteaux, haches ou piques, qui peuvent aussi bien servir dans l’artisanat que dans l’art de la guerre.