Agriculture et élevage

Héritée du Néolithique, l’agriculture assure la subsistance de l’ensemble de la population et occupe sans doute la plus grande partie des actifs. 

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Dans l’agriculture, l’adoption tardive (vers -1200) de la faucille en bronze correspond à un changement majeur dans la manière de moissonner. Jusque-là, les céréales étaient coupées juste sous l’épi à l’aide de lames de silex. La faucille, tranchante, pointue et de forme arrondie, prolonge d’une quinzaine de centimètres le bras du moissonneur ; elle se glisse entre les tiges et permet de récolter à la fois l’épi et la paille.

Mais au lieu, comme à la période précédente, de pratiquer la culture sur brûlis après abattage de la forêt puis d’abandonner les terres quand elles sont épuisées, les paysans de l’âge du Bronze choisissent des lieux favorables, les entourent de fossés assurant leur drainage (du moins dans l’est de la France) et pratiquent des cultures alternées (incluant des périodes de jachère), susceptibles de régénérer les sols.

 

L’élevage, comme au Néolithique, porte sur les bœufs, les moutons, les chèvres et les porcs ; les clôtures, dont on retrouve parfois les traces des piquets, matérialisent des espaces de stabulation et évitent que le bétail ne divague. La production agricole est centrée sur les céréales (blé, orge, millet, avoine) et quelques légumineuses (pois, fèves, lentilles). Les restes carbonisés de graines, de fruits ou des os des animaux consommés constituent les principaux témoins de l’alimentation, donc de la production.

 

 

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Ces trois faucilles ont été découvertes fortuitement dans le cimetière de Déville-lès-Rouen (Normandie) à la fin du XIXe siècle. Elles sont dites « à languette » et sont percées d’un trou qui servait à fixer, par un rivet de bronze, la lame sur une poignée en bois. Le tranchant de l’une d’elles montre des dentelures, qui permettaient de scier les tiges des céréales sous l’épi.
Musée départemental des antiquités de Rouen.

Du fait qu’il n’est plus nécessaire de conquérir sans cesse de nouvelles terres, la productivité s’accroît. Elle bénéficie aussi des perfectionnements des outils et des techniques agricoles. La faucille, instrument de bronze déjà évoqué , permet de récolter non seulement les grains des céréales, mais aussi la paille si utile tant pour confectionner le torchis des maisons que pour la litières des animaux. L’araire, venue du  Moyen-Orient, a peiné à s’imposer tout au long du Néolithique, son adoption accompagnant la domestication du bœuf. Tirée par deux bœufs, elle est désormais équipée d’un soc en bois qui aère le sol et l’ameublit avant les semis. Son usage, et plus particulièrement la pratique des labours croisés est peut-être à l’origine de la forme rectangulaire des parcelles qui, délimitant les surfaces cultivées, structurent petit à petit le paysage.