Une architecture de bois et de terre
Les trous de poteau
Vue zénithale d’une maison de l’âge du Bronze à Caudan (Morbihan). On distingue clairement les emplacements des poteaux formant une structure circulaire. Sur ce site, près de douze bâtiments érigés sur des poteaux de bois ont été mis au jour. Il s’agit du premier hameau de l’âge du Bronze découvert en Bretagne.
© Hervé Paitier, Inrap
Les trous laissés par des poteaux fichés en terre sont caractéristiques de bâtiments disparus. Ils dessinent avec une certaine régularité leur forme extérieure, les éléments de soutien de la charpente (qui supportait un toit à double pente et couverture végétale), la répartition de l’espace intérieur et parfois même la délimitation d’un foyer.
Ils sont souvent identifiables par la couleur différente que présente le sol à l’endroit où le bois d’un poteau, pourri sur place ou coupé ras, s’est peu à peu dégradé en minuscules particules et mélangé avec la terre qui l’a comblé. Il n’est pas rare de retrouver des pierres qui ont servi au calage du poteau.
Les matériaux de construction
Deux grands types de construction sont connus pour l’instant : les maisons posées sur des sablières (poutres horizontales) formant un cadre sur lequel peuvent être montées les parois en terre des bâtiments (comme dans le Languedoc ou en Picardie) et les maisons sur poteaux plantés.
Dans la grande majorité des cas, le bois constitue l’ossature des bâtiments. D’après la taille des trous, il semble que les poteaux porteurs étaient assez graciles, leur diamètre, fréquemment compris entre 10 et 20 cm, n’excédait en tout cas jamais 25 cm. Toutefois la technique de construction apparaît très fiable, et les bois équarris, assemblés par tenons et mortaises et chevillés, les planchers et les toitures illustrent le savoir-faire des charpentiers.
Les parois extérieures des maisons, montées sur l’ossature de bois des poteaux, sont constituées d’une sorte de résille de branchages enduite de torchis (mélange de terre et de paille).
À l’exception de quelques régions comme la Bretagne ou la Corse, où le milieu riche en granit est mis à profit pour construire de massives maisons, l’emploi de la pierre semble réservé aux fortifications ou aux ensembles funéraires.