Du grain à moudre

Les sociétés néolithiques tirent une partie de leur subsistance de l’agriculture. Les principales céréales connues en Europe sont originaires du Proche-Orient. Pour les cultiver, il faut aménager et entretenir des champs, gagnés sur la forêt. Et pour subsister tout au long de l’année, il faut apprendre à conserver les grains.

Blés, pois et lentilles

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Différentes variétés de plantes consommées ou utilisées au Néolithique : fève, pavot, lentille et lin.

Les premiers colons du Proche-Orient arrivent en Europe avec des graines de blé et d’orge, les deux céréales principalement cultivées au Néolithique. Les céréales de nos contrées sont donc des espèces importées.  
Engrain et amidonnier sont des variétés de blés dits vêtus, très résistants : ils s’adaptent à presque tous les terrains et leurs grains sont enfermés dans des enveloppes végétales très serrées, les glumes.
Au cours du temps, les Néolithiques diversifient leurs cultures : pois et fèves, lin pour faire des tissus, pavot. Celui-ci a sans doute été cultivé pour son huile, mais peut-être aussi pour une utilisation comme somnifère et antidouleur.

Gagner du terrain

Gagner du terrain

Herminette du Néolithique moyen, fouille de l'hôtel-Dieu.

Pour faire face à l’augmentation démographique, les populations ont besoin de plus en plus d’espaces à cultiver, qu’elles gagnent progressivement sur la forêt. D’abord modestes, les clairières sont de plus en plus nombreuses grâce à l’intensification des défrichements aux alentours des villages. Les petits arbres  peuvent être abattus à la hache. Pour les plus gros, on procède à une mise à nu de la souche afin de faciliter son arrachage. On peut aussi laisser certaines souches en place. Dans l’espace ainsi dégagé, des sillons ou des petits trous dans le sol sont aménagés : ils recevront les semailles. Dans les plaines fertiles du nord de la France, les champs peuvent couvrir près de 2000 m².
Les travaux d’entretien des champs sont effectués avec une herminette, plus légère que la hache. La lame est fixée perpendiculairement à l’axe du manche, généralement réalisé dans une branche de frêne ou d’érable formant un coude. Pour régénérer les sols, il faut régulièrement les laisser reposer et ouvrir d’autres champs alentours.
Pour la récolte, les premiers Néolithiques utilisent une faucille constituée d’une pièce de bois dans laquelle sont insérés un ou plusieurs segments de lames de silex. La paille laissée dans le champ est brûlée.

Conserver les grains

Conserver les grains

Profil de remplissage d'un silo datant du Néolithique récent (3950-3700 avant notre ère).
Gingsheimer Feld, Gougenheim (Bas-Rhin), 2009.

Pour assurer la soudure entre les récoltes et les semailles de l’année suivante, la conservation des grains est une question vitale pour les Néolithiques. Une fois coupés, les épis de céréales sont stockés dans des greniers, souvent aménagés au sein des maisons, dans de grands récipients d’écorce cousue. Les grains peuvent également être stockés dans des silos creusés dans le sol. Après avoir assaini et renforcé les parois de terre par le feu, on remplit les silos de grains, puis on les bouche avec une pierre ou un couvercle en bois.