Par ici la bonne chair

L’élevage d’animaux domestiqués réduit la part de la chasse, sans l’éliminer pour autant.
Moutons, chèvres et vaches sont des espèces importées du Proche-Orient. Seul le cochon, d’abord introduit à l’état domestique par les premiers colons, a fait l’objet d’une nouvelle domestication en Europe à partir du sanglier.

Pastoralisme

En France méditerranéenne, les premiers animaux domestiques sont le mouton et la chèvre, arrivés avec les colons néolithiques (ces espèces n’existaient pas à l’état sauvage en Europe). Les troupeaux sont régulièrement amenés en montagne où ils paissent durant l’été. Les pasteurs et leurs bêtes occupent alors, la nuit, des grottes ou des abris-sous-roche aménagés.
Au début du Néolithique, chèvres et moutons sont élevés principalement pour leur viande. Après le gros des naissances au printemps, les bêtes sont abattues dès qu’elles ont atteint leur poids maximum. Seules des femelles et quelques mâles reproducteurs sont gardés pour renouveler le troupeau.
Progressivement, ovins et caprins sont exploités pour leur lait ou leur laine.

Bovins et porcins

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Dégagement d'ossements et de mandibules bovines du Néolithique récent à Vergèze (Gard), 2014

Les premiers Néolithiques introduisent en Europe les bœufs domestiques. L’aurochs, un bovidé sauvage présent en Europe, n’a pas été domestiqué. Les vaches actuelles de nos contrées descendent ainsi d’ancêtres issus du Proche-Orient.
Au début du Néolithique, c’est d’abord pour sa viande que le bœuf est très apprécié au nord de la Loire. Les troupeaux, nombreux et bien soignés, pâturent dans des prés spécialement aménagés pour eux dans les plaines et les vallées du Bassin parisien. Il est probable que les vaches soient alors déjà traites et que le lait soit utilisé comme boisson ou soit transformé en beurre. La fabrication de fromage (essentiellement du fromage blanc en faisselle) est plus tardive et se généralise bien après la colonisation. L’utilisation des bœufs pour le portage de charges lourdes ou les travaux des champs date du milieu du Néolithique.
Le cochon a également été amené en Europe par les colons néolithiques, mais les recherches récentes ont montré que les sangliers européens, à leur tour domestiqués, ont fini par devenir plus nombreux que les cochons proches-orientaux. Dans certaines régions de l’est et du nord-est de la France ainsi qu’en Allemagne, les cochons sont élevés en plus grand nombre que les bœufs.

La place de la chasse

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Différents animaux consommées au Néolithique : aurochs, sanglier, mouflon et bouquetin

La chasse n’a pas disparu au Néolithique. Elle représente au contraire un complément alimentaire non négligeable. Sangliers, cerfs, aurochs, chevreuils sont des proies privilégiées. Les petits animaux, comme la martre, ou encore certains oiseaux, sont chassés pour se procurer fourrure, plumes et os fins.
Mais le rôle de la chasse est aussi social et symbolique. Des parures sont tirées de certaines parties anatomiques du sanglier : de ses défenses, on fait des pendeloques, des bracelets ou des plastrons qui ornent le costume de certains individus. Les dents de cerf sont aussi fréquemment portées sur des colliers. Quant à l’aurochs, animal puissant et nerveux, sa chasse devait aussi revêtir un certain prestige.