Paléoanthropologie
Brève histoire du genre Homo
L’histoire évolutive de l’Homme s’est considérablement enrichie et complexifiée ces vingt-cinq dernières années. Figurée jadis sous la forme d’un arbre linéaire, elle est désormais associée à des modèles buissonnants, ou d’hybridations. La première définition du genre Homo fut établie par Linné en 1758, avec une seule espèce : Homo sapiens. Actuellement, selon les interprétations, le genre Homo comprend onze espèces fossiles principales présentées ici dans l’ordre chronologique : rudolfensis, georgicus, habilis, ergaster, erectus, antecessor, heidelbergensis, neanderthalensis, naledi, floresiensis et sapiens.
La découverte en 2015 d’un fossile d’australopithèque en Éthiopie fait remonter l’émergence du genre Homo à 2,8 millions d’années (Ma), soit 500 000 ans après le plus ancien site archéologique connu. Rares avant 1,8 Ma, les fossiles forment ensuite un échantillon plus complet, facilitant la description des premiers Hommes. Tous ont été découverts le long de la vallée du rift (Éthiopie, Kenya, Tanzanie, Malawi) et en Afrique du Sud .
Au sujet des premiers temps d’Homo, certains chercheurs considèrent qu’il n’y a qu’une seule espèce, Homo habilis, avec des différences morphologiques très importantes entre les individus et des formes distinctes selon le sexe. D’autres jugent ces différences trop importantes pour que l’ensemble puisse former une seule espèce ; aussi en proposent-ils deux : habilis (2,4-1,65 Ma) et rudolfensis (2,45-1,8 Ma).
Les premiers représentants du genre Homo sont souvent associés à des milieux arides et ouverts, mais également plus humides. Ils ont un régime alimentaire très diversifié au gré des circonstances et mangent viandes et végétaux. Ils sont capables de s’adapter à des environnements variés et changeants, un atout pour leurs migrations. La première dispersion en dehors du continent africain a dû se faire bien avant 2 Ma, comme l’attestent les restes humains du site de Dmanissi (Géorgie) datés de 1,77 Ma et attribués à Homo georgicus.