La Justice, Le Marais de la Fontaine-du-Cœur (Île-de-France, Seine-et-Marne, Varennes-sur-Seine)

Sous-titre

Rapport de fouille 2013

Numéro DAP
30
Image d'entête
DAP 30 | Varennes-sur-Seine « La Justice » – « Le Marais de la Fontaine-du-Cœur » (Seine-et Marne)
Média
DAP 30 | Varennes-sur-Seine « La Justice » – « Le Marais de la Fontaine-du-Cœur » (Seine-et Marne)
date expertise
décembre 2013
date achevement
mai 2014
Paragraphes

Réalisée en 2007 et motivée par la construction d’un centre commercial et de ses annexes (30 ha aux lieux-dits « la Justice » et le « Marais de la Fontaine-du-Cœur »), cette fouille préventive a été complétée par celle d’un court barreau routier (lieu-dit « le Petit Fossard », cf. DAP 31). Ces opérations ont donné lieu à deux rapports distincts (Séguier, 2013a et b), l’ensemble étant synthétisé dans le premier rapport.
L’emprise est localisée dans la plaine alluviale de la Seine, en rive gauche du fleuve, à 2,5 km de la confluence entre la Seine et l’Yonne. Ce secteur occupe une place clé dans l’organisation du territoire sénon à la fin de l’âge du Fer et pendant l’Antiquité ainsi qu’en témoignent, dans un périmètre restreint, l’habitat groupé des IIe-Ier s. av. J.-C. de Varennes-sur-Seine, « le Marais du Pont » (rive gauche), l’agglomération gallo-romaine de Montereau-Fault-Yonne, la « Terre aux Moines » généralement identifiée à la Condate de la Table de Peutinger (rive droite), et la voie reliant Sens/Agedincum à Paris/Lutecia (rive gauche).

Réalisée sur 4,1 ha, la fouille préventive a porté sur deux zones distinctes située à 200 m l’une de l’autre et séparées, notamment, par un paléochenal de l’Yonne.

Dans la zone 1 (3,7 ha) ont été découverts des artefacts lithiques dispersés du Paléolithique supérieur et du Néolithique moyen et final, quelques fosses associées à un foyer à pierres chauffantes du début du Bronze final (1260-1050 BC cal), deux fosses isolées du Bronze final IIIb et de l’étape ancienne ou moyenne du second âge du Fer (360-200 BC cal) et, surtout, de nombreuses structures liées à deux établissements ruraux successifs, l’un de la fin de l’âge du Fer et l’autre gallo-romain (Séguier, 2013a). C’est à l’enclos laténien de cette zone que se rattachent les structures fouillées au lieu-dit le Petit Fossard (Séguier, 2013b).
La fouille de la zone 2 (0,4 ha) a également livré de rares artefacts lithiques paléolithiques et néolithiques dispersés, un petit groupe de fosses et de silos de la fin du premier ou du début du second âge du Fer très arasés et, localisé dans une dépression en bordure du paléochenal, un espace funéraire de la fin de l’âge du Fer associé à des structures agraires et funéraires gallo-romaines (Séguier, 2013a).

L’établissement rural du second âge du Fer (zone 1) a connu trois états. Entre la fin du IIIe s. et le milieu du IIe s. av. J.-C. (état I), le site est délimité par un enclos polygonal probablement fermé à l’est par une haie vive. D’une superficie de 5000 m², il comportait deux pôles, l’un domestique, l’autre dédié au stockage. Peu après le milieu du IIe s. av. J.-C., les fossés de l’état I sont remblayés et ses structures détruites pour créer un nouvel établissement composé d’un enclos carré de 3500 m² à vocation résidentielle qui s’ouvrait sur une avant-cour dont la superficie est estimée entre 3,6 et 5,8 ha, elle-même bordée par des espaces enclos (état II). Des modifications mineures interviennent autour de la guerre des Gaules, dont l’aménagement d’un égout doté de regards. L’enclos résidentiel comportait un talus interne et deux accès dont un à porche et deux axes de circulation le divisaient en quatre parties dotées d’équipements répondant à des fonctions différentes. L’avant-cour, dédiée aux activités économiques, participait à la monumentalisation de l’ensemble et semble s’être étendue jusqu’à la voie Sens-Paris. Par ses dimensions (6 à 11 ha) et son organisation, l’établissement, hors normes, préfigure les villae au même titre que le site de Batilly-en-Gâtinais, les Perrières. Parmi les activités identifiées figurent notamment une agriculture surtout tournée vers les blés nus (Bernigaud et al., 2017), un fragment de « pain-galette » à base de céréales ayant d’ailleurs été découvert (Heiss et al., 2021), le commerce d’animaux sur pieds (des bœufs surtout), la fabrication de céramique (estèques), ou encore la métallurgie dont la réduction et la forge du fer (Séguier, Cabboï et Dunikowski, 2019). Abandonné au plus tard vers 40-20 av. J.-C., cet établissement prospère a constitué avec l’agglomération toute proche un pôle autour duquel était organisée le territoire centré sur le confluent Seine-Yonne et une partie de la moyenne vallée de la Seine (Séguier, Auxiette et Pilon, 2021). La présence de très nombreux restes de faune, de jarres et d’amphores italiques, comme celle de vaisselles d’importation, contribuent à identifier une population aisée manifestant son ascendant social notamment au travers de festins de commensalité. La découverte de de monnaies dont un statère globulaire en contexte de perte (Foucray et Bulard, 2020) confirme son haut niveau économique. Le harnachement équestre, les militaria l’identifié à la classe des equites et une pièce de cingulum permet d’identifier un auxiliaire de l’armée romaine.

Plusieurs dépôts découverts dans l’enclos résidentiel (environ 200 kg de viande dans une caisse ; fibule en argent déposée au fond d’un puits factice parementé ; dépôt de statères globulaires à la croix enfoui dans le fossé ou dans le talus) se rapportent aux manifestations à caractère symbolique. Ces dépôts soulignent la richesse des élites locales et leur attachement à une idéologie terrienne (Séguier, Auxiette et Pilon, 2021). Il est proposé d’inscrire le dépôt de statères dans un rituel de condamnation (ibid.), alors que la caractérisation chimique de ces éléments invite à y voir des lingots liés à l’industrie minière ardennaise tout autant que des objets à valeur monétaire (Pilon et Séguier, 2021a).

L’ensemble funéraire de la zone 2 est implanté en bordure du chenal fossile dont la séquence tardiglaciaire est recouverte de limons tourbeux. Le spectre pollinique de ces derniers indique que la nécropole a été implantée dans un espace à la ripisylve pratiquement éradiquée et largement exploité dans le cadre des activités agricoles. Incomplet, cet ensemble observé sur 3300 m² se compose de 6 monuments quadrangulaires, 2 fossés de partition, 4 fosses, 1 dépôt et 6 épandages. L’absence de sépulture résulte en partie de l’érosion agricole, mais elle peut également s’expliquer par des pratiques funéraires excluant le dépôt des restes crémés du défunt dans une fosse, gestuelle funéraire largement attestée dans le contexte régional (Séguier et Louesdon, 2020).
La majorité du mobilier funéraire, très abondant, provient du comblement des fossés des monuments et des fossés de partition. La présence d’une grande quantité de restes d’amphores italiques (plus de 4100 restes, beaucoup étant brûlés), de campanienne B-oïde et d’un statère globulaire à la croix entaillé permet de dater cet ensemble funéraire des années 80/60 à 30/20 av. J.-C. et de l’attribuer aux élites sociales qui résidaient dans l’établissement de la zone 1 (Séguier, à paraitre). Les nombreuses monnaies (potins et bronzes sénons en majorité) semblent à mettre en relation avec les rites de commémoration. Leur caractérisation chimique, complétée par celle des monnaies de l’habitat, suggère que le passage du potin aux émissions frappées a contribué à standardiser la production du numéraire sénon vers le milieu du Ier s. av. J.-C. (Pilon et Séguier, 2021b).

Dans la partie nord de l’avant-cour de l’établissement laténien abandonné est implantée à la période flavienne une ferme gallo-romaine qui sera occupée jusque vers le milieu du IVe s. (zone 1). Cette installation, qui intervient après un hiatus d’un siècle, prend place dans un parcellaire laniéré perpendiculaire à la voie Sens-Paris. Constitué d’unités larges de 242 à 250 m (environ 6,85 à 7 actus), ce dernier a été observé à plusieurs reprises à l’aval de l’interfluve et peut être daté de la seconde moitié du Ier s. apr. J.-C. La ferme, dont l’emprise n’empiétera pas, hormis ponctuellement sur le cœur de l’habitat gaulois - sans doute en raison de l’importance du talus qui devait y subsister - occupe un espace carré de 5930 m² (environ 2 jugères + 1/3) délimité par des fossés qui reprennent en partie le tracé de ceux de l’âge du Fer.

Bien que les structures soient assez mal conservées, l’habitat gallo-romain semble avoir comporté un cheminement axial distribuant sur trois espaces et sur une cour empierrée, autour desquels se répartissent 22 bâtiments fondés sur poteaux ou solins, diverses fosses et un puits. Le bâtiment le mieux conservé est une construction à architecture mixe (poteaux et solins) dotée d’un plancher sur sous-sol excavé, accosté d’un enclos palissadé, l’utilisation de cet ensemble étant datée du IIIe s. apr. J.-C., période la plus largement représentée sur le site (Séguier et Delage, 2009). À côté d’un équipement domestique relativement commun (céramique, vaisselle en métal, gril, meules, couteaux, anse de seau, clés…), figurent de l’outillage artisanal (scie, forces, tarière, aiguilles, tranchets…) et des pièces de harnachement (cage à grelot, appliques). Les activités de production sont illustrées par l’instrumentum lié à l’élevage (sonnaille) et par des outils agricoles (pioche, enclumette de faucheur). Parmi les macro-restes végétaux du puits figurent des grains de blés nus et d’avoine et un cortège de fruits sauvages parmi lesquels des cornouilles et des pépins de raisin de vigne sauvage (Bernigaud et al., 2016).

En zone 2, l’un des fossés qui délimitent le parcellaire organisant l’espace rural de la plaine d’interfluve au Ier s. apr. J.-C. a recoupé une partie de l’ensemble funéraire laténien. Son étude a permis d’identifier plusieurs dépôts de céramique qui ont été interprétés comme des sépultures, mais dans lesquels il semble préférable de voir des structures liées à la délimitation des champs selon une pratique bien attestée à l’époque romaine (Séguier, à paraitre). En revanche, trois amphores régionales découvertes dans l’ensemble funéraire gaulois paraissent correspondre à des dépôts de type enchytrismos enfouis entre le IIe et le IVe s. apr. J.-C. à quelques 200 m à l’est de l’habitat.
Il faut attendre la période moderne et contemporaine pour noter une reprise d’occupation matérialisée par des aménagements agraires correspondant, dans la zone 1, à un verger (fosses de plantation, mur à pêches) et à une oseraie (tranchées et fosses de plantation) et, dans la zone 2, à des fossés de parcellaire et à un puits. Ces traces sont cohérentes avec la documentation cartographique des XVIIIe et XIXe s.

Sommaire

Volume 1 : texte

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Présentation de l’intervention et cadre opérationnel

1.1. Moyens mis en œuvre, méthodologie et choix opérationnels
1.2. Contexte de l’opération : la plaine d’interfluve Seine – Yonne
1.3. Principaux résultats

2. Présentation analytique des données

2.1. Des indices de fréquentation préhistoriques
2.2. Les occupations du Bronze final du secteur 1
2.3. Les occupations de l’âge du Fer antérieures à l’état I
2.4. Les occupations de la fin de l’âge du Fer (états I à III)
2.5. Les occupations d’époque romaine
2.6. Les aménagements agraires d’époque moderne et contemporaine
2.7. Les structures non datées

3. Conclusions et perspectives

Bibliographie

Liste, légende et crédit des illustrations

Liste et légende des tableaux


Volume 2, comptes-rendus des études spécialisées

1. Le chenal tardi-holocène de Varennes-sur-Seine Données géométriques et stratigraphiques

2. Analyse pollinique du paléochenal de Varennes-sur-Seine, La Justice

3. Rapport d’étude anthracologique des structures de l’âge du Bronze, des établissements laténien et gallo-romain

4. Rapport d’étude carpologique des structures de l’âge du Bronze et des établissements laténien et gallo-romain

5. Étude et interprétations des assemblages fauniques du Bronze final à la période romaine

6. Diagnostic préliminaire de la série lithique de Varennes-sur-Seine (Seine-et-Marne), La Justice

7. Étude du mobilier provenant des structures domestiques de l’étape initiale du Bronze final et du Hallstatt B3/C1

8. La céramique et la chronologie des occupations du second âge du Fer

9. Les amphores de la fin de l’âge du Fer

10. Étude de la céramique gallo-romaine

11. Compte-rendu de l’étude de la céramique sigillée de l’établissement gallo-romain

12. Approche préliminaire du mobilier métallique protohistorique et gallo-romain

13. Étude numismatique

14. Bilan des caractérisations effectuées sur les monnaies gauloises de Varennes-sur-Seine

15. Analyse préliminaire du dépôt de globules à la croix

16. Bilan des caractérisations effectuées sur les statères globulaires en or

17. Étude du matériel de mouture rotatif

18. Détermination de la nature et de la provenance des meules de Varennes-sur-Seine, « La Justice »

19. Étude de l’outillage en pierre

20. Les mobiliers divers en terre cuite, verre et lignite du second âge du Fer et de la période romaine

21. Les matériaux de construction de l’âge du Fer et de l’époque romaine : première approche

22. Étude anthropologique des ossements humains de La Tène moyenne et finale

23. Rapport d’étude des déchets métallurgiques


Volume 3, inventaires

Inventaires techniques

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

SÉGUIER J.-M. (dir.). (2013). Varennes-sur-Seine (Seine-et-Marne), La Justice – Le Marais de la Fontaine-du-Cœur (Rapport de fouille, 3 vol.). Pantin : Inrap Centre-Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0130105>.

Rapport de diagnostic

MAURY O. (dir.). (2005). Varennes-sur-Seine (Seine-et-Marne), « La Justice » et « Le Marais de la Fontaine du Cœur » (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Pantin : Inrap Centre-Île-de-France ; Bazoches-lès-Bray : Centre départemental d'Archéologie de la Bassée ; Saint-Denis : SRA Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0116306>.

Rapports cités dans l'introduction

SÉGUIER (J.-M.) (dir.). (2013a). Varennes-sur-Seine (Seine-et-Marne), La Justice – Le Marais de la Fontaine-du-Cœur (Rapport de fouille, 3 vol.). Pantin : Inrap Centre-Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0130105>.

SÉGUIER (J.-M.) (dir.). (2013b). Varennes-sur-Seine (Seine-et-Marne), Le Petit Fossard (Rapport de fouille, 1 vol.). Pantin : Inrap Centre-Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0130871>.

Publications citées dans l'introduction

BERNIGAUD (N.), OUZOULIAS (P.), LEPETZ (S.), WIETHOLD (J.), ZECH-MATTERNE (V.), SÉGUIER (J.-M.), REDDE (M.). (2016). Exploitations agricoles et pratiques agro-pastorales dans les campagnes du Nord-Est de la Gaule (IIe s. av. J.-C. – Ve s. ap. J.-C.) : l’apport des données de l’archéologie préventive d’Île-de-France et de Lorraine, in Reddé (M.) (dir.), Méthode d’analyse des différents paysages ruraux dans le nord-est de la Gaule romaine (p. 63-284.). <https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01253470>.

BERNIGAUD (N.), BERGA (A.), BLANCHARD (J.), BLIN (O.), BOULEN (M.), BOULENGER (L.), DERREMEAUX (M.), DESRAYAUD (G.), GIORGI (C.), LEPETZ (S.), OUZOULIAS (P.), SÉGUIER (J.-M.), TOULEMONDE (F.), ZECH-MATTERNE (V.); (2017). L’Île-de-France, in Reddé (M.) (dir.), Gallia Rustica, 1. Les campagnes du Nord-Est de la Gaule de la fin de l’âge du Fer à l’Antiquité tardive (p. 389-494). Pessac : Ausonius Editions. (Mémoire 49).

FOUCRAY (B.), BULARD (A.). (2020). Monnaies gauloises en bronze d’Île-de-France. Synthèse sur la circulation et les émissions monétaires. Paris : RAIF (suppl. 6).

HEISS (A. G.), MATTERNE (V.), MONTEIX (N.), TILLIER (M.), NOÛS (C.). (2021). Contribution à l’histoire de la boulangerie romaine : étude de « pains/galettes » découverts en Gaule. Gallia, 78, 261-296.

PILON (F.), SÉGUIER (J.-M.). (2021a). L’apport des analyses chimiques des 31 statères globulaires « à la croix » de Varennes-sur-Seine (Seine-et-Marne) à la compréhension de ce (pseudo)-monnayage. Bull. de la Société Française de Numismatique, 76-1, 3-10.

PILON (F.), SÉGUIER (J.-M.). (2021b). Le numéraire sénon à base cuivre : analyse chimique de 55 monnaies mises au jour en contexte archéologique à de Varennes-sur-Seine (Seine-et-Marne). Bull. de la Société Française de Numismatique, 76-2, 55-63.

SÉGUIER (J.-M.) et coll. (à paraitre). L’ensemble funéraire de Varennes-sur-Seine (Seine-et-Marne), la Justice, in Louesdon (É.), Séguier (J.-M) (dir.), Quatre ensembles funéraires de la fin de l’âge du Fer en Île-de-France : Ferrières-en-Brie, Mouroux, Varennes-sur-Seine (Seine-et-Marne) et Saint-Pierre-du-Perray (Essonne). Revue Archéologique d’Île-de-France (supplément).

SÉGUIER (J.-M.), AUXIETTE (G.), PILON (F.). (2021). Dépôts et pratiques symboliques dans l’établissement aristocratique gaulois de Varennes-sur-Seine, la Justice (Seine-et-Marne). Gallia, 78, 123-152. <https://doi.org/10.4000/gallia.6220>.

SÉGUIER (J.-M.), CABBOÏ (L.), DUNIKOWSKI (C.). (2019). Chapitre 2, Dans les plaines de la confluence Seine-Yonne et ses marges, in Leroy (M.) et Cabboï (L.) (dir.), Produire et travailler le fer. Les ateliers de l’est du Bassin Parisien du Ve siècle av. J.-C. au Xe siècle apr. J.-C. (p.75-92), Recherches Archéologiques, 16. Paris : CNRS Éditions, Inrap.

SÉGUIER (J.-M.), DELAGE (R.). (2009). La vaisselle domestique du IIIe s. de notre ère au confluent Seine – Yonne (Seine-et-Marne), in Rivet (L.) (dir.), Actes du Congrès de la  Société Française d’Étude de la Céramique Antique en Gaule, Colmar, 21-24 mai 2009 (p. 501-562). Marseille  : SFECAG.

SÉGUIER (J.-M.), LOUESDON (É.). (2020). Les ensembles funéraires des IIe et Ier s. av. J.-C. en Île-de-France : état des lieux et perspectives de recherche. Revue archéologique du Centre de la France, 59. <https://journals.openedition.org/racf/4468>.

Citations

SÉGUIER, Jean-Marc (dir.), AOUSTIN, David, AUXIETTE, Ginette, BARTHELEMY-SYLVAND, Céline, BODU, Pierre, CHAUSSÉ, Christine, COUBRAY, Sylvie... VIAND, Antide et coll. (2022). La Justice, Le Marais de la Fontaine-du-Cœur (Île-de-France, Seine-et-Marne, Varennes-sur-Seine) : Rapport de fouille 2013 (3 vol.). Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 30). <https://doi.org/10.34692/re3e-v627>.

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Pactols peuple
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Nouvelles observations sur l'occupation laténienne (IIe s. av. J-C.) et gallo-romaine (Ier-IIe s. ap. J-C.) de Bas-en-Basset (Auvergne, Haute-Loire, Le Maray II)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2015

Numéro DAP
20
Image d'entête
DAP 20 | Bas-en-Basset « Le Maray 2 » (Haute-Loire)
Média
DAP 20 | Bas-en-Basset « Le Maray 2 » (Haute-Loire)
date expertise
janvier 2016
date achevement
mars 2015
Paragraphes

L’identification des « agglomérations ouvertes » de la fin de l’âge du Fer (IIIe-Ier s. av. J.-C.) au sein de l’actuelle Auvergne, dont les limites recouvrent celles des territoires gaulois des Arvernes (Puy-de-Dôme, Cantal, Allier), des Vellaves (Haute-Loire) et des Ambluarètes (Allier), est relativement récente. Les premières hypothèses formulées en ce sens ont d’abord concerné le bassin de Clermont-Ferrand avec la mise en évidence, vers 1980, d’une première grande agglomération, connue dans la littérature archéologique sous le nom de site « d’Aulnat », quelques kilomètres à l’est de la métropole clermontoise. Dans le courant de la décennie suivante, un second site est localisé à une trentaine de kilomètres plus au nord, à l’emplacement de l’actuelle localité d’Aigueperse. Depuis, le dossier s’est considérablement enrichi et une dizaine d’agglomérations gauloises non fortifiées sont aujourd’hui identifiées de façon plus ou moins assurée en Auvergne : Les Martres-de-Veyre, Saint-Flour, Saint-Paulien, Brioude, Bas-en-Basset ; auxquelles peuvent s’ajouter, bien que moins certaines, La Roche Blanche, Lezoux et Ambert (Deberge, Kurzaj & Lauranson, 2019). Bien que la connaissance de ces sites soit encore souvent très largement lacunaire, les fouilles réalisées sur certains d’entre eux permettent d’en préciser les caractéristiques (chronologie, taille, la structuration interne...).

Localisée dans le nord du territoire des Vellaves, la commune de Bas-en-Basset a pour particularité d’accueillir un « pôle » proto-urbain constitué de trois sites implantés à peu de distance les uns des autres : l’agglomération ouverte de « Basset », située en rive droite de la Loire et occupée principalement au cours du IIe s. av. J.-C. ; le site fortifié du « Mont Malorum » perché sur une éminence surplombant la plaine ; l’agglomération ouverte de Bas localisée en rive gauche de la Loire à mi-distance des deux sites précédents.
Si l’agglomération de Basset et l’oppidum du Mont Malorum ne sont connus que par des observations très ponctuelles, le site de Bas est un peu mieux documenté. Plusieurs diagnostics ainsi que de deux fouilles y ont été conduits depuis 2005 ce qui permet de proposer certaines hypothèses concernant son extension, sa datation et son mode d’occupation. L’intervention la plus étendue, qui reste toutefois d’emprise très limitée (2800 m² au total), a permis la mise en évidence d’une occupation stratifiée. Bien que les vestiges aient été assez largement dégradés par des terrassements pratiqués sans surveillance archéologique, cette occupation se développe de façon continue de la fin du IIe s. av. J.-C. au début du IIIe s. ap. J.-C.

Pour la période laténienne (de La Tène D1b à La Tène D2b) les aménagements mis en évidence dans les secteurs les moins impactés par les destructions récentes sont exclusivement de nature domestique. Des trous de poteau (181 ex.) et des sablières (18 ex.) déterminent des constructions qui s’installent le long d’un axe de circulation empierré. Des fosses dépotoir (36 ex.), un puits et de nombreuses soles de foyer (13 ex.) sont situées à proximité ou à l’intérieur de ces bâtiments aux sols de terre battue. Les données stratigraphiques témoignent de reconstructions réalisées à intervalles rapprochés. La densité et la superficie des aménagements construits, avec six constructions accolées qui occupent environ 270 m² d’emprise au sol, indiquent qu’il s’agit d’un site densément occupé.
Les traces d’artisanat sont absentes mais à l’inverse les amphores italiques (265 individus) et les monnaies (53 exemplaires) sont nombreuses étant donnée l’exiguïté de la surface fouillée. Il semble que ce site soit plus spécifiquement impliqué dans les activités commerciales ce dont témoigne également son implantation sur le cours de la Loire, navigable à cet emplacement, et la proximité de la frontière avec le territoire ségusiave.
Cette occupation s’apparente nettement, d’un point de vue typologique et organisationnel, à celles dégagées sur les sites de Feurs ou de Roanne, localisés en aval sur le cours du fleuve. Ces habitats groupés de la fin de l’âge du Fer, également étudiés sur des superficies restreintes, ont livré des vestiges comparables avec une chronologie toutefois étendue au plein IIe s. av. J.-C.

Pour la période gallo-romaine (Ier-IIIe s. ap. J.-C.), les résultats sont également significatifs même si, comme pour la fin de l’âge du Fer, la modestie des dégagements réalisés et la faiblesse du corpus mobilier collecté constituent des freins à l’analyse. Ces vestiges recouvrent directement les aménagements gaulois. Il s’agit principalement de constructions installées sur des fondations en tranchées, dotées de murs ou de solins maçonnés et de sols de terre battue ou en béton de tuileau. Leurs plans sont différents : sur cours à galerie de façade, à plan centré, à abside… Leur architecture semble toutefois relativement modeste avec des élévations n’utilisant que très peu les liants à la chaux.
L’organisation mise en place à la période laténienne n’est pas remise en cause et certaines constructions sont édifiées à l’emplacement même des bâtiments plus anciens dont elles reprennent les limites. Cette occupation structurée s’appuie sur deux axes viaires disposés perpendiculairement. Des structures de délimitation (fossés, palissades et murs de clôtures) contribuent à séparer ces zones de circulation des espaces privés. Ce secteur est assez densément occupé avec, sur les 2 800 m² fouillés, trois bâtiments d’une surface comprise entre 60 et 200 m² à vocation probablement résidentielle. Un petit bâtiment de stockage, des constructions annexes ainsi qu’un hypothétique balnéaire (privé ?) sont également présents. Deux puits et quelques fosses ont aussi été dégagés à leur périphérie.
Le mobilier, globalement peu abondant, permet d’envisager que cette occupation fait suite, sans solution de continuité, à l’habitat laténien et se poursuit au moins jusqu’au début du IIIe s. ap. J.-C. Comme à l’âge du Fer, les activités documentées sur le site semblent essentiellement d’ordre domestique et aucun indice probant ne signale l’exercice d’un artisanat développé ou une quelconque fonction agricole.

Enfin, il est à noter que malgré des conditions d’intervention assez peu satisfaisantes, des vestiges relativement ténus (traces de sablières basses, effondrements de parois en terre, sols de terre battue…) sont conservés, ce qui montre le potentiel du site pour documenter la diversité des solutions architecturales employées dans les constructions domestiques vellaves au cours de l’Antiquité.

Cette intervention confirme finalement la présence d’une occupation continue de la fin de la période laténienne à la fin du Haut-Empire dans ce secteur de la commune de Bas-en-Basset. Les caractéristiques des vestiges gaulois orientent vers l’hypothèse d’un habitat de type agglomération ouverte. En ne prenant en compte que les secteurs étudiés dans le cadre de l’archéologie préventive, la superficie de ce site proto-urbain avoisinerait environ 6 ha. La nature de l’occupation gallo-romaine est plus difficile à définir même si l’éventualité qu’il puisse s’agir d’une agglomération secondaire est envisageable. Une telle identification apparaîtrait en tout cas logique si l’on prend comme exemples les sites de Feurs et de Roanne où l’agglomération antique fait suite à l’habitat groupé laténien. Les aménagements dégagés à Bas trouvent néanmoins des parallèles aussi bien dans le domaine rural que sur les ensembles périurbains. Reste que d’autres vestiges antiques sont localisés à peu de distance dans ce secteur de la commune. Dans leur extension maximale, il couvre une superficie d’environ 14 ha.

Sommaire

VOLUME 1

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Contexte de l’intervention

1.1. Origine du projet
1.2. Les étapes de l’intervention : calendrier, méthode et contraintes
1.3. Contexte géographique et archéologique

2. Résultats de l’opération de 2014 : présentation des
vestiges immobiliers et mobiliers

2.1. Position, état de conservation et densité des vestiges
2.2. Organisation générale et dynamique de l’occupation
2.3. Vestiges de la Protohistoire ancienne
2.4. L’occupation du second âge du Fer
2.5. L’occupation gallo-romaine (Haut-Empire)
2.6. Vestiges modernes et/ou contemporains

3. Synthèse

Bibliographie
Table des illustrations

Annexe : planches de mobiliers

VOLUME 2

III. Inventaires techniques

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

DEBERGE, Yann. (2015). Bas-en-Basset (Haute-Loire) : Nouvelles observations sur l'occupation laténienne (II e s. av. J-C.) et gallo-romaine (Ier-IIe s. ap. J-C.) de Bas-en-Basset : Le Maray II : rapport de fouilles (Rapport de fouilles, 2 vol.). Bron : Inrap Auvergne-Rhône-Alpes. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0137104>.

Rapports de diagnostic

ALFONSO, Guy. (2008). Bas-en-Basset (Haute-Loire), Le Maray (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Bron : Inrap Auvergne-Rhône-Alpes. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/018016>.

Publication citée dans l'introduction

DEBERGE, Yann, KURZAJ, Marie-Caroline & LAURANSON, Romain. (2019). Les agglomérations ouvertes de la fin de l’âge du Fer en territoires arvene et vellave (nord-est du Massif central, France). Dans S. Fichtl, G. Pierrevelcin, M. Schönfelder, Les agglomérations ouvertes de l’Europe celtique (IIIe-Ier s. av. J.-C.) : actes de la table ronde internationale de Glux-en-Glenne, oct. 2015 (p. 171-209). Strasbourg : MAGE. (Mémoires d’Archéologie du Grand-Est ; 4).

Citations

L'ensemble

DEBERGE, Yann (dir.), CABANIS, Manon, CAILLAT, Pierre, GARCIA, Magali, LOUGHTON, Matthew, PASTY, Jean-François, SIMON, Laure, WITTMANN, Alain. (2021). Nouvelles observations sur l'occupation laténienne (IIe s. av. J-C.) et gallo-romaine (Ier-IIe s. ap. J-C.) de Bas-en-Basset  (Auvergne, Haute-Loire, Le Maray II) : rapport de fouille archéologique 2015 (2 vol.). Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 20). <https://doi.org/10.34692/ayws-b292>.

Le volume 1

DEBERGE, Yann (dir.), CABANIS, Manon, CAILLAT, Pierre, GARCIA, Magali, LOUGHTON, Matthew, PASTY, Jean-François, SIMON, Laure, WITTMANN, Alain. (2021). Nouvelles observations sur l'occupation laténienne (IIe s. av. J-C.) et gallo-romaine (Ier-IIe s. ap. J-C.) de Bas-en-Basset  (Auvergne, Haute-Loire, Le Maray II) : rapport de fouille archéologique 2015. Vol. 1, Texte et illustrations. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 20). <https://doi.org/10.34692/ayws-b292>.

Le volume 2

DEBERGE, Yann (dir.), CABANIS, Manon, CAILLAT, Pierre, GARCIA, Magali, LOUGHTON, Matthew, PASTY, Jean-François, SIMON, Laure, WITTMANN, Alain. (2021). Nouvelles observations sur l'occupation laténienne (IIe s. av. J-C.) et gallo-romaine (Ier-IIe s. ap. J-C.) de Bas-en-Basset  (Auvergne, Haute-Loire, Le Maray II) : rapport de fouille archéologique 2015. Vol. 2, Inventaires techniques. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 20). <https://doi.org/10.34692/ayws-b292>.

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Occupations de La Tène finale et de l'époque gallo-romaine à Bas-en-Basset (Haute-Loire)
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Riom, Chemin des Vignes (Puy-de-Dôme, Auvergne)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2015

Numéro DAP
19
Image d'entête
DAP 19 | Riom « Chemin des Vignes » (Puy-de-Dôme)
date expertise
décembre 2015
date achevement
juillet 2015
Paragraphes

Le projet de construction d’un pavillon résidentiel est à l’origine de cette fouille de 1000 m2, située à quelques dizaines de mètres de la chapelle prieurale de Saint Don à Riom (Puy-de-Dôme). La commune de Riom est une des trois villes médiévales de la Limagne avec Montferrand et Clermont sur la voie Regordane, qui relie le bassin parisien au Languedoc. Au début du Moyen Âge, le site est à mi-distance entre Riom et l’abbaye mérovingienne de Mozac. La fouille a révélé une occupation du haut Moyen Âge (IXe s.), non stratifiée, composée d’un bâtiment d’habitation excavé et d’une petite construction sur poteaux, implantés dans deux parcelles laniérées fossoyées. Le tout est complété par des structures agraires de type fosses et fosses-silos. Si les sols médiévaux ont logiquement disparu sur ce terrain en pente à faible recouvrement sédimentaire, les comblements des structures en creux ont livré du mobilier et des écofacts abondants et dans un bon état de conservation. Ainsi l’étude du bâtiment excavé, comprenant un volet micro-morphologique, permets de proposer une restitution des élévations : les murs bâtis sur le périmètre externe du creusement, sont constitués de solins maçonnés et d’élévation en terre (pisé probable) soutenant la charpente. Un drain souterrain, réutilisant des éléments d’hypocauste de la villa antique voisine, permets d’évacuer les eaux infiltrées. Après un effondrement de tout ou partie des superstructures, le bâtiment connaît une seconde vie avec la reconstruction des murs en terre et une nouvelle charpente à deux pans reposant en partie sur des poteaux axiaux. Le sol est alors surélevé, rendant alors obsolète l’ancien système d’évacuation des eaux. 

Ce modeste habitat rural permet d’aborder les questions des productions agricoles, grace aux restes carbonisés ou minéralisés conservés dans les bâtiments et les structures de stockage. La culture de la vigne est attestée sur le site grace à l’association de pépins et de charbons de vignes, ainsi que celles des céréales et des légumineuses. Une activité artisanale est également identifiée par la présence d’outils en fer en forme de spatules associés à des fiches bélières.

Cette étude s’inscrit naturellement dans l’axe 10 de la programmation du CNRA consacré à l’espace rural, à ses peuplements et à ses productions agricoles. Ces problématiques ont été abordées sur le plan régional par le projet collectif de recherche  sur l’habitat rural auvergnat et bourbonnais. Celui-ci a fait l’objet d’une publication comprenant des synthèses - notamment sur les structures d’habitat  et les productions agricoles - alimentées par des notices monographiques (Charmoillaux & Gaime, 2019).

Concernant le site de Saint-Don, il présentait l’image d’un habitat bien structuré, avec une organisation spatiale cardinalisée. Les études de l’instrumentum, de la céramique et du verre permettaient d’évoquer la vie quotidienne et les activités de ses habitants. Quant au terroir, les études paléoenvironnnementales suggèrent une mosaïque paysagère avec des champs de blé amidonnier, de millet et d’orge qui devaient côtoyer des vignes, des pâturages, des prairies et une chênaie-hêtraie dans les environs.
Le site semblait toutefois déconnecté des deux occupations antérieure et postérieure voisines, à savoir un établissement agricole antique dont les bâtiments en dur se développaient à une centaine de mètres au sud-est de l’emprise (Vernet, 1995) et la chapelle « romane » de Saint Don, vestige d’un prieuré rattaché à l’abbaye Saint-Amable de Riom, à cinquante mètre à l’est.
Depuis cette première intervention, trois diagnostics et deux fouilles supplémentaires ont eu lieu sur les trois parcelles adjacentes de la première intervention, à l’est, au sud et au sud-est, ce qui porte la fenêtre d’étude à 4000 m2. Par ailleurs, le recouvrement sédimentaire de la troisième fouille, localisée en bas de pente, permet d’établir une stratigraphie complexe pour un site en milieu rural.
Les nouvelles interventions ont révélé des occupations de l’antiquité tardive en lien avec la villa voisine, une aire funéraire évoluant vers un cimetière paroissial (étude de V. Gallien dans Gauthier, 2021) contemporaine de l’habitat rural de la première fouille. Des phases d’habitat, avec des bâtiments excavés puis de plain-pied entre les Xe et XIIe s. ont également été mis à jour. Quant à l’ensilage, il perdure jusqu’au début du XIIIe s.

Cette modeste fenêtre d’observation permet de percevoir la genèse et l’évolution spatiale d’un petit habitat groupé des deux premiers Moyen Âge, en bordure de la Grande Limagne auvergnate, avec une variété de structures absentes des sites du corpus publié dans la synthèse régionale. Un projet de monographie du site est logiquement en préparation.

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Introduction

1.1. Conditions d’intervention : origine, objectif, déroulement
1.2. Les acquis : état des connaissances et problématiques
1.3. Le cadre géologique

2. L’occupation du haut Moyen Âge : Les structures de
l’habitat rural

2.1. Le fossé F2, un élément structurant majeur
2.2. Le bâtiment 1
2.3. La structure F29 : un second bâtiment ?
2.4. L’aire d’ensilage
2.5. Les autres structures

3. Les mobiliers

3.1. Le mobilier céramique par Alban Hory
3.2. Le mobilier métallique par Christian Cécillon
3.3. Le verre par Laure Simon
3.4. Les monnaies par Christian Cécillon
3.5. Autres artefacts

4. Les études

4.1. Analyse de résidus organiques dans un objet en pierre chauffé par Nicolas Garnier
4.2. Étude pétrographique des matériaux présents sur le site par Gérard Vernet
4.3. La faune par Pierre Caillat
4.4. Étude archéobotanique par Manon Cabanis

5. Les occupations postérieures de la fin de l’époque moderne et de
l’époque contemporaine (périodes 2 et 3)

5.1. Une restructuration au début de l’époque moderne : les fossés F6 et F25 (période 2)
5.2. Les traces d’occupation de la fin de l’époque moderne et de l’époque contemporaine (période 3)

6. Synthèse et discussions générales

6.1. Discussions chronologiques
6.2. Organisation spatiale et caractéristiques de l’occupation médiévale

7. Conclusion

Bibliographie

Table des illustrations

Annexe : glossaire anthracologie/carpologie

III. Inventaires techniques

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

GAUTHIER, Fabrice (dir.). (2015). Riom (Puy-de-Dôme), Chemin des Vignes (Rapport de fouille, 1 vol.). Bron : Inrap Auvergne-Rhône-Alpes. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0138800>.

Autres rapports d'opération

GAUTHIER, Fabrice (dir.). (2020). Riom, 4, chemin des Vignes (Rapport de fouille). Bron : Inrap Auvergne-Rhône-Alpes.

GAUTHIER, Fabrice (dir.). (2016). Riom (Puy-de-Dôme) : 2 impasse des Roseaux (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Bron : Inrap Auvergne-Rhône-Alpes. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0139783>.

GAUTHIER, Fabrice (dir.). (2015). Une occupation carolingienne à Saint Don (Riom) (Rapport de fouille). Bron : Inrap Auvergne-Rhône-Alpes.

GAUTHIER, Fabrice. (2014). Riom (Puy-de-Dôme), 4 Chemin des Vignes (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Bron  : Inrap Auvergne-Rhône-Alpes. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0132762>.

Publication

GAUTHIER, Fabrice. (2020). Un corpus inédit : les trois fouilles du village médiéval de Saint-Don à Riom. Archéopages, 47, 112-113.

Rapports cités dans l'introduction

GAUTHIER, Fabrice (dir.). (2021). Riom, 2, Impasse des Roseaux (Rapport de fouille). Bron : Inrap Auvergne-Rhône-Alpes.

VERNET, Gérard (dir.). (1995). Sépultures médiévales et vestiges antiques. Sondages archéologiques dans les parcelles n°640, 767 et 770 au lieu-dit « La Chapelle » à Riom (63) (Rapport d’opération archéologique). Bron : AFAN RAA, SRA Auvergne.

Publication citée dans l'introduction

CHARMOILLAUX, Julie & GAIME, Sébastien (dir.). (2019). Les formes de l’habitat rural au Moyen Âge en Limagne septentrionale et dans la Sologne bourbonnaise. Paris : CNRS Édition, Inrap. 456 p. (Recherches archéologiques ; 17). <https://hal-inrap.archives-ouvertes.fr/hal-02295848>.

Citations

GAUTHIER, Fabrice (dir.), CABANIS, Manon, CAILLAT, Pierre, CÉCILLON, Christian, FOURNAND, Sandrine, FRANC, Odile, GARNIER, Nicolas, GRÉLOIS, Emmanuel, HORRY, Alban, LEFÈVRE, Jean-Claude, SIMON, Laure & VERNET, Gérard. (2021). Riom, Chemin des Vignes (Puy-de-Dôme, Auvergne) : rapport de fouille archéologique 2015. Paris : Inrap. (Documents d'archéologie préventive ; 19). <https://doi.org/10.34692/ascd-bh53>.

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Nouvelle occupation du Premier Moyen Âge (fin VII-Xe s.) au cœur du village actuel (Léry, Eure, Haute-Normandie, Rue du 8 Mai)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2015

Numéro DAP
17
Image d'entête
DAP 17 | Léry « Rue du 8 mai » (Eure)
Média
DAP 17 | Léry « Rue du 8 mai » (Eure)
date expertise
mai 2017
date achevement
novembre 2015
Paragraphes

Le village de Léry se situe dans l’Eure, dans la boucle du Vaudreuil lieu des confluences de l’Eure et de l’Andelle avec la Seine. Ce secteur de la vallée est largement investi par l’archéologie avec de nombreuses découvertes anciennes, les surveillances et fouilles du service régional de l'archéologie, en particulier en carrières, à partir des années 70 et, enfin, depuis les années 1990 par le développement de l’archéologie préventive toujours en carrière, mais aussi dans le cadre de projets routiers, de ZAC ou de constructions immobilières.

Un projet de remodelage du centre bourg porté par la municipalité a motivé un diagnostic en mars 2013 portant sur 1,6 hectare réparti en différentes emprises. Les sondages réalisés dans le jardin public (6 500 m2) ont mis à jour des vestiges du haut Moyen Âge scellés sous plus d’un mètre de remblais récents. La fouille réalisée en novembre et décembre 2013 n’a concerné que 3 500 m2 impactés par le projet de résidence sur sous-sol, excluant au nord une série de gros trous de poteaux carolingien, une batterie de fours alto-médiévaux et une fosse d’extraction du XVIe siècle.

Cette surface d’intervention restreinte a néanmoins livré 80 structures datées du milieu du VIIe à la fin du Xe siècle concentrés sur 1 000 m2. L’occupation est matérialisée par quelques fosses d’extraction de limon, quelques silos mais surtout par 13 fours domestiques. Ces structures de combustion se caractérisent par une sole circulaire ou ovale de 0,70 à 1,30 m² et des voûtes plutôt moyennes. Un seul four est isolé, les autres se répartissent entre une succession de trois fours et un groupe où se recoupent neuf autres fours associés à trois fosses de travail. La bonne préservation des soles a permis dix datations par archéomagnétisme fixant précisément la chronologie de l’occupation.

Le mobilier est assez indigent avec néanmoins quelques éléments céramiques remarquables et exogènes (Île de France, Beauvaisis). Les restes de faune, la carpologie et l’anthracologie donnent quelques indications sur le milieu et l’économie de ce site. Des scories de forge témoignent aussi d’une métallurgie soignée.

Ces résultats assez modestes prennent tout leur sens lorsqu’ils sont replacés dans leur contexte local. Cette portion d’occupation se trouve à 400 mètres au nord de la fouille de Léry « rue du 11 novembre et rue de Verdun » réalisée en 2006 sur 1,2 hectare (N. Roudié, 2010 et 2013). Abstraction faite d’une occupation du Néolithique ancien, il s’agissait, là aussi, d’un habitat rural structuré par un chemin creux et un fossé. Cette occupation comprenait un bâtiment principal et des structures de service (puits, silos, cabanes excavées, fosses et petites constructions diverses). Il se met en place à priori ex nihilo – au début du VIIe siècle sans modification notable jusqu’au milieu du XIe siècle. À partir du XIIe siècle jusqu’à nos jours, les occupations se polarisent sur les rues actuelles. La particularité de cette opération résidait dans la présence, là encore, de 44 fours domestiques disposés en périphérie de l’habitat, dont 25 ont également pu faire l’objet de datations archéomagnétiques.

Enfin tout dernièrement, en octobre 2020, le site de Val de Reuil « route des Lacs » a été fouillé à 800 mètres au sud (N. Roudié, en cours d’étude). Bien que globalement moins bien préservé sous un terrain de football aménagé dans les années 1980, cette occupation repérée sur 0,6 hectare est datée pour l’heure du VIIe au IXe siècles. Outre quelques puits, fosses et silos, cette occupation comprend aussi 37 fours domestiques préservés dont plus de la moitié font également l’objet de datation archéomagnétiques.

C’est donc près d’une centaine de structures de combustion qui se répartissent sur près d’un kilomètre en rive gauche de l’Eure, dans trois secteurs d’habitats distincts et fouillés sur à peine 2 hectares.

En face, de l’autre côté de la rivière, se trouve le site de Val de Reuil « Les Errants zone C » (Y.-M. Adrian, 2016). Il s’agit d’un habitat groupé et son cimetière du VIe au Xe siècle, ensemble fouillé sur 8 hectares et équipé de 20 fours domestiques. Un peu plus à l’est dans la boucle vers la Seine se trouve également l’habitat groupé et le cimetière de Tournedos-Portejoie, fouillé il y a trente ans sur plus de 8 hectares, et qui comprenait une dizaine de ces structures de combustion (F. Carré & M. Guillon, 1995).

Cette rive gauche de l’Eure présente donc, du VIIe siècle au Xe siècle, une densité de fours inédite dans la boucle du Vaudreuil et plus largement dans la région (F. Carré, 2011). Ces résultats s’inscrivent dans la continuité des conclusions du PCR sur l’habitat rural du haut Moyen Âge en Île de France (F. Gentili, A. Lefevre & N. Mahé, 2003) en particulier sur la datation, la typologie, l’organisation et l’évolution de ces types de fours (G. Bruley-Chabot, 2007 ; N. Warmé, 2003). Si ces structures restent typologiquement des fours domestiques classiques sur ce type d’habitat, ils peuvent également attester d’activités plus spécifiques, comme la boulangerie, le séchage et le grillage des céréales. Une certaine spécialisation des activités semble se dessiner concernant pour notre secteur une ébauche de centralisation du traitement des récoltes, de la meunerie et de la boulangerie. Plusieurs moulins sont en effet attestés - certains même confirmés - à partir du XIe siècle dans la boucle du Vaudreuil et en particulier à Lèry sur une île en face de l’église (moulins d’Auffrand et du Roy). La présence permanente du pouvoir royal est peut-être à l’origine d’une organisation particulière de ce territoire. La boucle est le siège de villae mérovingiennes dès le VIe siècle (Rhoitolanum/Le Vaudreuil et Veteres Domus non localisé) puis carolingienne (Pistoiae/Pitres) (F. Carré & F. Jimenez, 2008) et enfin d’une première forteresse normande au Vaudreuil (X-XIe siècles) laissant la place au château fort des ducs de Normandie (XII-XIIIe siècles) puis des rois de France (XIII-XVe siècles).

Cette toute petite intervention rentre donc pleinement, et à plusieurs titres, dans le champ de l’étude de l’espace rural, des peuplements et des productions agricoles de l’Antiquité à l’époque Moderne (axe 10 du CNRA), que ce soit sous l’angle de la diffusion des résultats, de la mise en perspectives et de la complémentarité au niveau local d’opérations distinctes ou de la participation à l’évolution des méthodes de datation (à terme plus de 50 datations archéomagnétiques cumulées). La fouille de Léry 2013 constitue un exemple positif de l’apport de toutes ces petites opérations dans le centre des villages, une petite pièce complémentaire des multiples opérations passées, en cours et futures de la boucle du Vaudreuil.

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Introduction

1.1. Circonstances de l’intervention
1.2. État des connaissances avant l’opération
1.3. Stratégie et méthodes mises en oeuvre

2. Les occupations archéologiques

2.1. Topographie et stratigraphie
2.2. Les structures
2.3. Le cadre chronologique
2.4. La culture matérielle
2.5. Organisation et évolution de l’occupation alto-médiévale (fin du VIIème- Xème
siècles)
2.6. Un espace préservé du XIeme siècle à aujourd’hui

Bibliographie

Table des illustrations

Rapport d’étude archéozoologique

Étude carpologique

Résultats anthracologiques

Étude de la céramique alto médiévale

Étude archéomagnétique

Étude des résidus d’activités métallurgiques

III. Inventaires techniques

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

ROUDIÉ, Nicolas (dir.). (2015). Nouvelle occupation du Premier Moyen Âge (fin VII-Xe s.) au cœur du village actuel, Léry, (Eure) : Rue du 8 Mai (Rapport de fouille, 1 vol.). Cesson-Sévigné : Inrap Grand-Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0139374>.

Publication

ROUDIÉ, Nicolas & WARMÉ, Nicolas. (2013). Léry, Rue de Verdun et rue du 11 Novembre (Eure) : une occupation du Haut Moyen Âge dans le village actuel. Dans N. Mahé-Hourlier et S. Poignant (dir.), Archéologie du village, archéologie dans le village dans le nord de la France (Ve-XIIIe siècles) : Actes de la table-ronde, 23-24 nov. 2007, Musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye (Mémoires de l’Association française d’Archéologie mérovingienne, t. 29, p. 5-22). Saint Germain en Laye : AFAM.

Rapports cités dans l'introduction

ADRIAN, Yves-Marie (dir.). (2016). Val-de-Reuil « Les Errants zone C » (Rapport de fouille, 6 vol.). Cesson-Sévigné : Inrap Grand-Ouest.

ROUDIÉ, Nicolas (dir.). (2013). Rue du 8 Mai-Le Village, Léry, (Eure) (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Cesson-Sévigné : Inrap Grand Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0127403>.

ROUDIÉ, Nicolas (dir.). (2010). Des occupations médiévales aux marge du village (VII-XVIème siècles), Léry, (Eure) (Rapport de fouille, 1 vol.). Cesson-Sévigné : Inrap Grand Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0118071>.

Publications citées dans l'introduction

CARRÉ, Florence (dir.). (2011). L’archéologie en Haute-Normandie, Bilan des connaissances. Tome 1 : Le Haut Moyen Âge. Mont-Saint-Aignan : Presses universitaires de Rouen et du Havre. 208 p. <https://doi.org/10.4000/books.purh.5101>.

CARRÉ, Florence & JIMENEZ, Frédérique (dir.). (2008). Louviers (Eure) au haut Moyen Âge : découvertes anciennes et fouilles récentes du cimetière de la rue du Mûrier. Saint-Germain-en-Laye : AFAM. 334 p.

BRULEY-CHABOT, Gaëlle. (2007). L’évolution des fours à pain entre le IVème et le XIIème siècle; Dans L. Verslype (dir.), Villes et campagnes en Neustrie (IVe-Xe s.). Sociétés, économies, territoires, christianisation : Actes des 25e Journées internationales d’archéologie mérovingienne, Tournai, 17-20 juin 2004 (Mémoires de l’Association Française d’Archéologie Mérovingienne, t.16, p 157-165). Montagnac : AFAM.

GENTILI, François, LEFÈVRE, Annie & MAHÉ, Nadine. (2003). L'habitat rural du haut Moyen Âge en Île-de-France : programme collectif de recherche, bilan 2002-2003 (Bulletin archéologique du Vexin français, suppl. 1). Guiry-en-Vexin : Centre de recherches archéologiques du Vexin français.

WARMÉ, Nicolas. (2003). L’archéomagnétisme des fours domestiques du Haut Moyen Age. Dans F. Gentili, A. Lefèvre et N. Mahé, L'habitat rural du haut Moyen Âge en Île-de-France : programme collectif de recherche, bilan 2002-2003 (Bulletin archéologique du Vexin français, suppl. 1, p. 32-35). Guiry-en-Vexin : Centre de recherches archéologiques du Vexin français.

CARRÉ, Florence & GUILLON, Mark. (1995). Habitat et nécropole de Porte-Joie : le site de Tournedos/Val de Reuil (Eure), VIIe-XIVe siècle. Dans Cl. Lorren et P. Perin (dir.), L’habitat rural au Haut Moyen Age (France, Pays-Bas, Danemark et Grande-Bretagne) : Actes des 14e Journées internationales d’archéologie mérovingienne. Guiry-en-Vexin-Paris, 4-8 fév. 1993 (Mémoires de l’Association Française d’Archéologie Mérovingienne, t. 6, p. 145-158). Rouen : AFAM.

Citations

ROUDIÉ, Nicolas (dir.), ADRIAN, Yves-Marie, WARMÉ, Nicolas, LORQUET, Philippe, BELL, Bruno, DERREUMAUX, Marie, JOUANIN, Gaëtan & COUBRAY, Sylvie. (2021). Nouvelle occupation du Premier Moyen Âge (fin VII-Xe s.) au cœur du village actuel (Léry, Eure, Haute-Normandie, Rue du 8 Mai) : rapport de fouille archéologique 2015. Paris : Inrap. (Documents d'archéologie préventive ; 17). <https://doi.org/10.34692/d118-tp40>.

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Cercles de l'âge du Bronze et exploitation rurale antique, Lamballe (La Grande Chapelle, Avenue Georges Clémenceau, Côtes d'Armor)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2016

Numéro DAP
16
Image d'entête
DAP 16 | Lamballe « La Grande Chapelle » (Côtes d’Armor)
Média
DAP 16 | Lamballe « La Grande Chapelle » (Côtes d’Armor)
date expertise
septembre 2016
date achevement
janvier 2016
Paragraphes

La fouille préventive effectuée en 2013 à Lamballe dans les Côtes-d’Armor, au lieu-dit la Grande Chapelle, fait suite à un diagnostic Inrap réalisé en 2008 par É. Roy (Roy, 2008). Étudiées sur une surface de 1,5 ha, les occupations se déploient sur le versant nord-est d’un plateau qui domine la vallée du Gouessant et dans un environnement archéologique particulièrement riche. Le site de La Tourelle, fouillé en 2006-2007 par S. Blanchet (Inrap), se trouve ainsi en rebord de ce plateau, à quelques centaines de mètres au sud de l’opération. Occupé dès le Néolithique, l’âge du Bronze verra la réalisation d’une enceinte ovalaire à fossé interrompu et doublé d’un rempart, enserrant un espace de près d’1 ha. Par son aspect monumental, l’enceinte imprégnera durablement le paysage, depuis la fin du Premier âge du Fer jusqu’au haut Moyen-Âge. Enclos et systèmes parcellaires successifs se grefferont en effet sur celle-ci et sur un axe de circulation certainement déjà présent dans le paysage dès l’âge du Bronze (Blanchet et al., 2017).

Si sur ce secteur la période romaine est illustrée seulement par quelques indices (four, sépulture…), tel n’est pas le cas de l’environnement de La Grande Chapelle. Un enclos trapézoïdal présumé antique a été repéré en 1997 en prospection aérienne, dans une parcelle contigüe à l’intervention. À 500 m au sud-ouest de la fouille, un gisement de surface livrant des tuiles, des moellons et des morceaux de mortier, matérialise peut-être l’emplacement d’un établissement rural de type villa.

L’occupation la plus ancienne de La Grande Chapelle est illustrée par deux cercles funéraires jumelées, dont un seul a été complètement étudié dans le cadre de la fouille. Son diamètre de 17 m le classe d’emblée parmi les plus grands actuellement connus en Bretagne. Malgré l’absence de découverte de sépulture, quelques céramiques issues des comblements des fossés autorisent une datation transition Bronze final/premier âge du Fer. Tout naturellement, les deux cercles sont corrélés à l’enceinte de La Tourelle. Sans doute visibles depuis celle-ci, ils devaient constituer un marqueur topographique et signaler le contrôle du territoire par une famille de haut rang.

Il faut ensuite attendre plusieurs siècles pour percevoir une modification du paysage. L’occupation antique, héritée peut-être d’un enclos du début du Haut-Empire en grande partie hors emprise, se caractérise par une succession de petites parcelles et par un chemin encadré de fossés. Les lopins de terre, datés pour les plus anciens du milieu du Ier s., accueillent des édifices sur poteaux plantés ou des clôtures, voire des activités artisanales, à l’exemple d’un four. Une modeste unité funéraire du Haut-Empire se trouve à l’écart de ceux-ci et de l’axe de circulation. Le milieu du IIe siècle signe l’abandon de ce dernier, traduisant une réorganisation foncière que l’emprise de l’étude ne permet pas d’apprécier finement. L’occupation se poursuit sans encombre jusqu’à la fin du IIIe siècle et les mobiliers les plus récents fixent son retrait au cours de la première moitié du IVe siècle.

D’une manière générale, la modestie des aménagements souligne le rattachement des organisations antiques à un ensemble plus vaste, une exploitation agricole, dont le siège serait en dehors de l’emprise de la fouille. L’hypothèse d’une dépendance vis-à-vis de l’enclos repéré par avion est la plus crédible du fait de sa proximité. La piste d’une sujétion au site de La Corne de Cerf ne saurait être totalement exclue. La découverte en 2013 de fragments de marbre et d’une dalle de sol en schiste impliquent en effet un édifice cossu à proximité, peut-être une villa. Le site de La Grande Chapelle serait alors une des composantes de sa pars rustica. Néanmoins, régionalement, les concepts de pars rustica/pars urbana sont à utiliser avec précaution ; les fouilles les plus récentes associant rarement ces deux éléments du siège d’un domaine. Dans certaines situations, à l’exemple de la grande villa de La Guyomerais en Ille-et-Vilaine, la notion même de pars rustica est fortement remise en cause (Ferrette, 2021).

Cette opération constitue en définitive un nouveau jalon sur l’occupation antique en milieu rural encore assez méconnue dans ce secteur des Côtes-d’Armor. Elle abonde à une échelle régionale la réflexion sur l’organisation propre des établissements ruraux, peut-être moins classique au premier abord que dans d’autres régions. En ce sens, elle s’intègre pleinement dans l’axe 10 de la programmation du Conseil national de la recherche archéologique (CNRA).

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Présentation de l’opération

1.1. Le cadre de l’intervention
1.2. Les résultats du diagnostic et les problématiques de l’opération
1.3. Descriptif technique et scientifique de l’opération

2. Les vestiges de la parcelle 53

2.1. Organisation générale des réseaux fossoyés
2.2. Les fossés du groupe 1 et les aménagements associés
2.3. Les fossés du groupe 2 et les aménagements associés
2.4. Synthèse sur les aménagements du groupe 2
2.5. Les fossés du groupe 3 et les aménagements associés
2.6. Les aménagements du groupe 4

3. Éléments de synthèse et conclusions

3.1. Les occupations de l’âge du Bronze final/Premier âge du Fer
3.2. La période romaine
3.3. Le site de La Grande Chapelle après l’Antiquité

4. Bibliographie

III. Études annexes et inventaires

1. Étude de la céramique des périodes protohistoriques – T.
Nicolas
2. Étude de la céramique et des terres cuites des périodes
historiques – R. Delage
3. Étude des monnaies – P.-A. Besombes
4. Étude du verre – L. Simon
5. L’outillage lithique et macro lithique de La Grande Chapelle – V.
Brisoto, H. Morzadec
6. Les sépultures du premier Âge du fer et du Haut-Empire – M. Le Puil-Texier
7. Datation radiocarbone – Beta Analytic
Inventaires

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

FERRETTE, Romuald (dir.). (2016). Cercles de l'âge du Bronze et exploitation rurale antique, Lamballe, (Côtes d'Armor) : La Grande Chapelle, Avenue Georges Clémenceau (Rapport de fouille, 1 vol.). Cesson-Sévigné : Inrap Grand-Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0139793>.

Rapports cités dans l'introduction

FERRETTE, Romuald (dir.). (2021). La villa de La Guyomerais, une illustration de l’aristocratie municipale de Rennes : 34, rue des potiers, Noyal-Châtillon, (Ille-et-Vilaine) (Rapport de fouille, 4 vol.). Cesson-Sévigné : Inrap Grand-Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0162003>.

ROY, Eddie. (2008). Diagnostic archéologique avant la construction d'un lotissement au lieu-dit « la grande chapelle » à Lamballe (Côtes d'Armor) (Rapport de diagnostic). Cesson-Sévigné : Inrap Grand-Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/015552>.

Publication citée dans l'introduction

BLANCHET, Stéphane, NICOLAS, Théophane & FILY, Muriel. (2017). L’habitat et l’occupation du sol : premier bilan synthétique pour la Bretagne. Dans L. Carozza, C. Marcigny & M. Talon, L’habitat et l’occupation des sols à l’âge du Bronze et au début du premier âge du Fer (p. 79-93). Paris : CNRS Éditions, Inrap. (Recherches archéologiques, 12). <https://hal-univ-rennes1.archives-ouvertes.fr/hal-01940854>.

Citations

FERRETTE, Romuald (dir.), BESOMBES, Paul-André, BRISOTTO, Vérane, DELAGE, Richard, DESFONDS, Arnaud, HURTIN, Stéphanie, LE BERRE, Stéphanie, LE PUIL-REXIER, Myriam, MORZADEC, Hervé, NICOLAS, Théophane, POMMIER, Vincent & SIMON, Laure. (2021). Cercles de l'âge du Bronze et exploitation rurale antique, Lamballe (La Grande Chapelle, Avenue Georges Clémenceau, Côtes d'Armor) : rapport de fouille archéologique 2016. Paris : Inrap. (Documents d'archéologie préventive ; 16). <https://doi.org/10.34692/qpch-bm13>.

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