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Route nationale 13
À Bayeux et Isigny-sur-Mer (Calvados), le diagnostic, réalisé à hauteur des routes départementales 208, 198, 125 et 204, a permis de détecter des vestiges d'occupation allant de la Protohistoire à l'époque contemporaine.
Deux vestiges fossoyés, datés de l'époque protohistorique, ont été recensés sur la commune de Surrain au niveau de l'emprise méridionale de la RD 208.
Par leur caractère isolé et leur datation peu précise, ils ne présentent qu'un intérêt mineur, mais témoignent d'une occupation protohistorique dans les environs plus ou moins proches.
Un chemin en terre du haut Moyen Âge et l'amorce d'un réseau de parcellaire fossoyé des périodes médiévales ont été mis en évidence à proximité de l'abbaye de Deux-Jumeaux, à hauteur de la RD 125. Sur l'emprise du rétablissement de la RD 204, à la hauteur des communes de Canchy et de La Cambe, un gisement de l'époque gallo-romaine a été décelé.
Le site comporte, sur le secteur méridional, une partie d'un établissement rural entouré d'un enclos fossoyé de plan rectangulaire auquel s'associe une petite nécropole à incinérations au nord. L'ensemble est localisé le long de la voie antique qui relie le Cotentin à Bayeux, la cité Augustodurum du civitas des Baiocasses.
D'après le mobilier céramique, particulièrement riche et diversifié, les contextes chronologiques de l'habitat et de la nécropole sont sensiblement les mêmes : le IIe et le début du IIIe s. après n. è., avec une fourchette un peu plus large pour l'habitat dont les origines remonteraient au milieu du Ier s. On peut donc supposer des relations directes entre les deux lieux, résidentiel et funéraire.
L'existence de la voie romaine a été confirmée sur le secteur méridional ; elle crée une problématique chronologique intéressante en raison de sa superposition à l'habitat, suggérant deux phases d'installation dans l'ensemble du site. À défaut d'un calage chronologique affiné, la voie est supposée postérieure à l'établissement en raison de sa continuité d'existence lors des périodes suivantes.
L'hypothèse de l'existence, à un autre endroit, d'un chemin primitif autour duquel un habitat et sa nécropole se seraient installés peut être évoquée. Ils auraient été abandonnés vers le début du IIIe s. au profit d'une nouvelle voie de circulation, d'axe est-ouest, à laquelle s'associe un nouveau réseau parcellaire orthogonal. Ce sont ces derniers aménagements qui ont perduré lors des périodes suivantes et qui ont structuré l'actuel paysage.