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Mis à jour le
27 septembre 2022
Collection
Carbone 14

Pour découvrir l’archéologie d’aujourd’hui, ses sciences connexes, mais aussi approcher et décrypter ce que la discipline recouvre de concepts, de modèles, Carbone 14, le magazine de l'archéologie, retrace les avancées de la recherche française et internationale et parcourt terrains, chantiers et laboratoires. Une émission à écouter chaque samedi, de 19 h 30 à 20 h sur France Culture et à réécouter sur Inrap.fr.

Avec Cyril Marcigny, archéologue à l'Inrap et Claude Mordant, professeur émérite de Protohistoire européenne à l'Université de Bourgogne, spécialistes de l'âge du Bronze.

Le mégalithe de Stonehenge, en Angleterre, est sans conteste un des monuments les plus exceptionnels que nous a fait parvenir l’Europe préhistorique, un de ces sites fréquentés chaque année par plus d’un million de visiteurs.

Si ce site a suscité mythes et légendes, folklore et spéculation, il est aussi, aujourd’hui, source de néo-druidisme, culte celtique vénérant les esprits de la nature - désormais religion reconnue en Grande-Bretagne - et rassemble ses adeptes au cœur du monument, durant les solstices…

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Des adeptes du druidisme célèbrent la fête païenne du solstice d'été du 21 juin, à Stonehenge (sud de l'Angleterre) 



 

© AFP - © CHRIS J RATCLIFFE

Un édifice complexe

Ce que le visiteur voit de ce gigantesque mégalithe, c’est bien entendu un grand cercle de pierres, le cromlech, des dalles verticales sur lesquelles reposent encore des linteaux. Pour autant, bien d’autres structures enserrent ce monument : des fossés, des talus, d’autres cercles sans aucune pierre, des tumuli, une allée monumentale menant à une rivière (l’Avon), tous témoins d’aménagements successifs et couvrant une longue période entre Néolithique et âge du Bronze.

Deux types de pierres composent l’édifice : un grès gris dit de « Sarsen » mais surtout ce que l’on appelle les « pierres bleues », à l’origine lointaine, celle des collines de Preseli dans le sud-ouest du pays de Galles, ayant nécessité un long transport.

D’autres "Stonehenge" en Europe ?

Neil Wilkin, (conservateur britannique et spécialiste de l’âge du Bronze), voit au travers de Stonehenge, une histoire qui transcende la plaine de Salisbury, et même la Grande-Bretagne, pour s'étendre loin en Europe continentale. Toutefois, bien d’autres cromlechs sont attestés en Europe. En 1998, sur les rivages du Norfolk, un étonnant cercle de bois était mis au jour : « Seahenge ». Construit au printemps et à l'été 2 049 avant notre ère, il se compose de 54 poteaux de chêne avec en son centre, un chêne avec les racines tournées vers le ciel.

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Site de Seahenge (Norfolk au Nord-Est de la Grande-Bretagne) 



 

© Getty - © Heritage Images / Collection Hulton Archive

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Site de Pömmelte, district de Salzlandkreis, en Saxe-Anhalt (Allemagne) 



 



 

© Maxppp - © Stephan Schulz / dpa / picture-alliance/Newscom

En Allemagne, le sanctuaire circulaire de Pömmelte (2 335 - 2 050 avant notre ère), est lui aussi construit en bois. Sa reconstitution a nécessité 1 200 troncs d’arbres.

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Le cromlech de Guadalpera, à El Gordo, région de Campo Arañuelo dans l'Estrémadure (Espagne) 

 

© Getty - © Pablo Blazquez Dominguez / Collection Getty images news
 

En Espagne, le cromlech de Guadalpera, enfoui sous un lac, est réapparu durant l’été 2022, à la faveur de la sécheresse. Celui-ci se compose de quelques 140 menhirs. En France, bien des cromlechs sont présents, un des plus célèbres étant sans aucun doute celui de l’île d’Er Lannic, pour partie submergé par les eaux du Golfe du Morbihan.

Temple solaire ou détecteur d’ondes sismiques ?

Stonehenge (qui signifie pierres suspendues) a été perçu comme le témoin d’une légion romaine pétrifiée par la sorcellerie de Merlin, un gigantesque et primitif détecteur d’ondes sismiques, mais on s’accorde désormais à y voir un véritable calendrier solaire.

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Le mégalithe aux solstices d'été (ou d'hiver) 

 

© Getty - © Gail Johnson / Collection Moment
 

A Stonehenge, le système semble basé sur le soleil et ses solstices. L'axe de Stonehenge est orienté du nord-est vers le sud-ouest. Cette ligne relie le lever du soleil durant le solstice d'été (au nord-est) et le coucher de celui-ci lors du solstice d'hiver (au sud-ouest). Stonehenge serait donc un calendrier solaire perpétuel. A Seahenge, l’étroite entrée de l’édifice est alignée sur le soleil levant de la mi-été. De savants calculs tendent à montrer que 365,25 jours solaires constituaient la base d’une année.

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Le disque de Nebra (exposé au musée d'état de la préhistoire de Hal, en Saxe-Anhalt, Allemagne) 



 


© Maxppp - © NEIL HALL / EFE / Newscom
 

Découvert en Allemagne, le disque de bronze et d’or de Nébra est un disque céleste de 32 cm de diamètre, daté d’environ 1 600 avant notre ère. Pour nombre de chercheurs, il s’agit de la plus ancienne représentation de la voûte céleste, avec les figurations de la lune, du soleil et de sept étoiles : celles des Pléiades, un char soleil voire la voie lactée.

Pour aller plus loin

Références citées

Quelques vidéos

À lire aussi : Les pierres de Stonehenge forment-elles un instrument géant ?

Année :
2022
Durée :
29 min