Située dans un vallon, entre les Côtes de Clermont et le parc Montjuzet, au nord-ouest de la ville de Clermont-Ferrand, cette opération archéologique effectuée sur prescription de l'État (Drac Auvergne-Service régional de l'archéologie) s'attache à la fouille et l'étude de sites gallo-romain et médiéval, sur une superficie de 35 000 m².

Dernière modification
10 mai 2016

Des bâtiments des deux périodes, des fosses de stockage médiévales (silos) et des sépultures à inhumation ont été mis au jour.

Traces d'une occupation antérieure aux périodes historiques

Si quelques traces très ténues témoignent d'une fréquentation des lieux antérieure aux périodes historiques (protohistoire ancienne), l'occupation du vallon proprement dite débute à la période gallo-romaine.

Le site gallo-romain

Le site gallo-romain comporte plusieurs bâtiments de grande taille et se développe sur les terrains en « fer à cheval » qui encadrent le thalweg du vallon. Confrontés aux pentes du terrain, les constructeurs ont fait précéder l'édification des bâtiments par des travaux de terrassement : décaissements et constructions de murs de terrasse.
Au moins quatre bâtiments sont très vraisemblablement à interpréter comme des habitations. L'un d'entre eux ouvre à l'est par une galerie à colonnade. Les murs sont maçonnés au mortier de chaux et les sols correspondants sont en béton de chaux. L'architecture de terre pourra être documentée pour au moins l'une des habitations, dont le plan symétrique est typiquement romain et qui comporte des murs de terre (pisé ?) enduits à la chaux et ornés de peintures.
Des constructions de dimensions plus modestes, comportant une à deux pièces, s'étagent sur les pentes et pourraient correspondre à des bâtiments annexes ayant abrité des activités dont la nature reste à préciser.
En l'état actuel de la fouille, l'occupation gallo-romaine est attribuable au Haut-Empire. Les débuts de l'occupation seraient à placer à partir du milieu du Ier s. de notre ère.
La nature exacte du site romain, situé en marge de l'agglomération antique d'Augustonemetum, est en attente du dégagement total de l'emprise. La tentation d'identifier une villa dans cet ensemble est forte, mais freinée pour le moment par le plan atypique et l'absence d'activités agricoles clairement identifiées. Cependant, la distribution du bâti, qui paraît se développer en cirque à une altitude médiane sur le pourtour du fond de vallon, pourrait être directement liée à cette topographie particulière.

Le Moyen Âge

L'occupation médiévale est caractérisée par des bâtiments et des zones dédiées à l'ensilage de productions agricoles. Au moins quatre concentrations de fosses-silos utilisées pour le stockage de denrées ont été mises au jour. S'il existe également quelques fosses isolées, les aires d'ensilage sont situées à l'écart des bâtiments.
Les fosses correspondent pour la plupart à des silos.
Les bâtiments médiévaux sont de taille modeste et comportent généralement une pièce principale dotée d'un foyer, ainsi que de petites subdivisions internes. Les murs sont bâtis de pierres reliées à la terre. Il est mis en évidence que l'un des bâtiments est semi-enterré. L'existence de foyers construits suggère une fonction d'habitat malgré la petitesse supposée des volumes.
Un premier examen des poteries recueillies indique une occupation antérieure au XIIIe siècle.

Vocation funéraire du vallon de Trémonteix

Le vallon de Trémonteix connaît, après la période gallo-romaine, une vocation funéraire marquée par une trentaine de sépultures à inhumation.
L'implantation de certaines d'entre elles par rapport à l'ancien bâti suggère qu'un laps de temps relativement court s'est écoulé entre l'abandon des bâtiments gallo-romains et ces pratiques funéraires.
La distribution des autres sépultures comme leurs orientations semblent aléatoires en l'état actuel de la réflexion. Les gestes funéraires sont variés et comprennent notamment des inhumations en sarcophage, en coffre, en cercueil (un individu pour chacun de ces types de contenants). L'absence de mobilier associé ne permet pas d'avancer des datations pour le moment.
L'étude des inhumations et le recours à des datations au radiocarbone sur les ossements amèneront des informations dans les domaines de l'anthropologie funéraire et de la chronologie de ces pratiques.

Premiers éléments d'interprétation

Aucun vestige en lien avec une ou des activités artisanales n'a été observé sur le site. Le vallon de Trémonteix connaît des occupations rurales aux époques gallo-romaine et médiévale. Elles témoignent vraisemblablement de l'exploitation agricole d'un terroir situé en marge des agglomérations urbaines des deux périodes concernées.