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ZAC du Parc de l’Aéroport
La fouille a été menée sur une surface de 8 000 m2.
L’intervention avait pour objet l’étude de deux voies romaines et de leur parcellaire associé. La découverte de quatre enclos funéraires circulaires de l’âge du Fer (début du Ve s. av. J.-C.), de part et d’autre de l’une des voies, au sud de l’emprise, vient enrichir la problématique du site. L’un d’entre eux est bien conservé, du fait de sa position dans l’axe d’un léger talweg, colmaté par une séquence sédimentaire hydromorphe.
À l’intérieur de l’enclos se trouvent une fosse à remplissage charbonneux et une sépulture à incinération. Les restes calcinés, prélevés sur le bûcher, ont été déposés dans une œnochoe enfouie dans une petite fosse et accompagnée d’un bassin en bronze à rebord perlé. Ce dépôt confirme la nature funéraire de la structure. Ce type d’aménagement, fréquent dans d’autres régions, est encore rare en Languedoc oriental. Aucune sépulture n’avait jusqu’à présent été retrouvée dans les ensembles régionaux et l’assimilation à des monuments funéraires reposait sur les analogies avec les nécropoles du nord-est ou de l’ouest de la France. La bonne conservation de cette structure laisse de plus entrevoir la possibilité d’une restitution de sa superstructure et de son environnement. En ce qui concerne les autres enclos, la réflexion a porté essentiellement sur la répartition spatiale des matériaux rejetés dans les fossés afin de préciser le mode de dépôt et les rituels accompagnant l’incinération. D’ores et déjà, le mobilier semble sélectionné autour de la consommation de boisson. Des gestes particuliers apparaissent, tel le bris et le rejet d’une même coupe en deux points diamétralement opposés du fossé. L’extension de la nécropole n’a pu être cernée au cours de cette intervention, ni même la relation entre les enclos et la voie romaine. On notera l’absence de recoupement entre les structures et la relative équidistance des cercles par rapport à la voie. Par ailleurs, dans le même secteur, deux enclos quadrangulaires sont alignés sur un axe parallèle à la voie. En première analyse, il était tentant d’y reconnaître les enclos rectangulaires côtoyant les cercles sur les nécropoles. Toutefois, rien ne permet après la fouille d’associer les deux types d’aménagements. Un développement de la nécropole le long de cet axe pourrait attester de l’ancienneté insoupçonnée de cet itinéraire. Son appartenance à une centuriation postérieure à la conquête romaine poserait alors quelques problèmes quant à la mise en place, voire à la réalité de ce type de découpage dans un secteur fortement structuré à l’âge du Fer. La configuration du décapage, soumis au tracé de la voie, ne nous permet pas d’avoir une vision suffisamment extensive pour cerner l’assiette de la nécropole. Son implantation peut également répondre à un critère topographique. Elle se développerait alors le long de la zone basse limitant au nord la butte de Pérols. Le passage d’un chemin gaulois au creux de ce talweg tend à appuyer cette hypothèse. Il est constitué d’empierrements disposés en une couche unique. Les matériaux sont très disparates et traduisent un approvisionnement depuis des gisements distants de plusieurs kilomètres. Le mobilier associé à ces empierrements est contemporain de celui des enclos funéraires. On notera la présence de quatre pièces d’armement (talons de lance et de javelines), assez inhabituelle pour être signalée. Ces matériaux viennent sceller un fossé antérieur de datation inconnue. Un fossé romain reprend parfaitement le tracé de ce chemin et fossé, tout comme, quelques siècles plus tard, le ruisseau de l’Estanel. Cet axe d’une remarquable pérennité pourrait matérialiser une limite territoriale et une voie de circulation importante et constituer ainsi l’épine dorsale de la nécropole. Les deux voies romaines, utilisées durant le Haut Empire, diffèrent par leur orientation, mais aussi par leur emprise spatiale. L’une d’elles est très rectiligne. Les fossés bordiers, distants de plus de 20 m, séparent l’espace public dévolu à la voie des champs alentour (parcellaire et tranchées de plantation). La voie de roulement est jouxtée par un autre espace de circulation probablement réservé au bétail ou aux piétons. La deuxième voie est serrée de près par ses fossés. Son tracé est plus sinueux, chicanant pour éviter des obstacles ou pour se raccorder au parcellaire existant. Deux voies de roulement sont superposées. Des aménagements liés au drainage et au franchissement de fossés ont été mis en évidence. Au-delà des problématiques propres aux différentes phases d’occupation et à leur nature, les vestiges du site de Pérols traduisent une remarquable stabilité de l’organisation de l’espace. Ils alimentent ainsi le thème de la mise en place et de l’évolution de la structure du paysage et des limites territoriales et s’inscrivent à ce titre dans une étude plus large.