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Mis à jour le
11 octobre 2022
Collection
Carbone 14

Pour découvrir l’archéologie d’aujourd’hui, ses sciences connexes, mais aussi approcher et décrypter ce que la discipline recouvre de concepts, de modèles, Carbone 14, le magazine de l'archéologie, retrace les avancées de la recherche française et internationale et parcourt terrains, chantiers et laboratoires. Une émission à écouter chaque samedi, de 19 h 30 à 20 h sur France Culture et à réécouter sur Inrap.fr.

Avec Jonhattan Vidal, archéologue, ingénieur de recherche en charge de l'archéologie australe, adjoint au conservateur régional de l'archéologie de La Réunion et directeur de recherche à l'Université Bourgogne Franche-Comté ainsi qu'à la DRAC de Bourgogne Franche-Comté.

Aujourd’hui réserves naturelles, sanctuaires de biodiversité dont certaines sont patrimoine mondial, les terres australes et antarctiques françaises, portent encore nombre de traces et les vestiges des premières explorations, comme de l’exploitation des mammifères marins.

En savoir plus

Ces terres possèdent, bien entendu, une histoire, ainsi 2022 est l’occasion de saluer le 300e anniversaire de la découverte par Jean-Marie Briand de la Feuillée, d’une terre qu’il baptisa l’île de sable, aujourd’hui l’île Tromelin, mais aussi les 250 ans de la découverte des archipels Crozet et Kerguelen en janvier et février 1772. Ces îles ultramarines, avec plus de deux millions de km², contribuent aujourd’hui, à faire de la France la deuxième puissance maritime mondiale, après les États-Unis.

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Vestige d'un baleinier à Port Couvreux (îles Kerguelen) 



 

- © Jonhattan Vidal

Dès la fin du XVIIIe siècle, ces terres australes sont fréquentées par des chasseurs de baleines et d’éléphants de mer, américains ou anglais, qui viennent exploiter les mammifères marins pour leur graisse, jusque dans les années 1930. Ces activités ont laissé de nombreux vestiges sur les côtes de l’archipel : installations artisanales temporaires ou véritables usines. Le patrimoine archéologique de Kerguelen permet de retracer un siècle et demi d’évolution de cette pratique née d’une dynamique d’exploration et de la révolution industrielle.

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Colonie de manchots (îles Kerguelen) 



 

- © Jonhattan Vidal

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Eléphant de mer des îles Kerguelen 



 

- © Jonhattan Vidal

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Site baleinier de Pot harbour, Anse Betsy (Kerguelen) 

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 © Jonhattan Vidal
 

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Intérieur d'un abri dans l'anse Betsy (îles Kerguelen)

 - © Jonhattan Vidal

Conséquence de cette fréquentation, nombreux sont les naufrages sur ces côtes isolées, certains naufragés ayant survécu plus d’une année avant d’être secourus. Lieux de survie et abris de fortune témoignent de ces aventures hors du commun. C’est le cas d’une probable grotte des naufragés en baie de la Hébé sur l’île de la Possession ou de plusieurs abris en falaise découverts près de l’anse Betsy, À pointe Charlotte (Kerguelen), le site de survie de John Nunn a été fouillé. Baleinier anglais, John Nunn fit plusieurs naufrages successifs en 1825 et vécu sur l’île avec ces compagnons jusqu’en 1829. En 1850, il publie son aventure et évoque sa survie et en particulier l’édification d’une cabane « Hope cottage » sur les rives est de la péninsule Courbet.

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Pierre gravée trouvée sur l'île d'Amsterdam 



 

- © Jonhattan Vidal

Plusieurs tentatives d’élevage à Kerguelen ont, elles aussi, laissé des traces matérielles. Subsistent les soubassements de la maison dite Heurtin sur l’île d’Amsterdam du nom de la famille qui s’installe sur l’île avec quelques paysans en 1870 pour faire de l’élevage et des cultures. C’est aussi la tentative d’exploitation des ovins par Decouz et Culet en 1912-1913, enfin les frères Henry et René-Emile Bossière se lancent dans l’élevage et installent des familles de bergers à Port Couvreux. Ils abandonneront surtout hommes et femmes sur l’île Saint-Paul implantés sur l’île pour la pêche à la langouste.

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Chaudrons de Railler du baty dans la baie de l'observatoire (îles Kerguelen) 



 

- © Jonhattan Vidal

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Ile Saint-Paul 



 

- © Jonhattan Vidal

Enfin, la vocation actuelle de ces terres, aujourd’hui dévolues à la science a été lancée dès le milieu du XIXe siècle avec des missions géophysiques et astronomiques. La baie de l’observation à Kerguelen, possède encore les vestiges de stations scientifiques installées par les Anglais (1874-1875), les Allemands (1901-1905) et les Français.

Morceau de fusée Fusov m100 du nom de la mission Franco-Russe sur les îles Kerguelen, dans les années 70/80

Morceau de fusée Fusov m100 du nom de la mission Franco-Russe sur les îles Kerguelen, dans les années 70/80 



 

- © Jonhattan Vidal

Depuis cette période, des expéditions scientifiques de toutes natures ont été conduites et de nombreux sites conservent les témoignages matériels de ces missions ; c’est le cas des fusées issues du programme franco soviétique Fusov.

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Jonhattan Vidal dans la vallée des phoquiers (îles Crozet) 



 

- © Laetitia Thérond

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Vallée des phoquiers (îles Crozet) 



 

- © Jonhattan Vidal

Année :
2022
Durée :
30 min