Dominique Garcia, professeur des universités, est nommé président de l’Inrap, en renouvellement de son mandat, par décret du Président de la République en date du 8 janvier 2024.

Dernière modification
09 janvier 2024

Professeur d’archéologie à l’université Aix-Marseille et membre honoraire de l’Institut Universitaire de France, Dominique Garcia a été directeur du Centre Camille-Jullian (Unité mixte de recherche CNRS-Université-Ministère de la Culture), directeur d’une École doctorale pluridisciplinaire (ED 355 « espaces, cultures, société ») et vice-président du Conseil National de la Recherche Archéologique (CNRA). Il est membre de plusieurs conseils scientifiques dont ceux du Musée du Louvre et de l’EPCC Bibracte.

Archéologue et historien, il est spécialiste des sociétés protohistoriques d’Europe occidentale et de leurs relations avec les Étrusques, les Puniques, les Grecs et les Romains. Ses recherches portent notamment sur les relations culturelles et économiques dans l’espace euro-méditerranéen.  Il a dirigé et collaboré à de nombreuses fouilles en France, en Italie, en Syrie et en Grèce.

Dominique Garcia est l’auteur de plus de 150 articles et d’une trentaine d’ouvrages. Parmi les derniers parus La Fabrique de la France, aux éditions Flammarion et l'Atlas archéologique de la France, chez Tallandier.

Sous sa présidence, l’Inrap a mis en place avec succès un ambitieux plan stratégique de redressement qui a permis de renouer avec un équilibre financier durable, pour mieux accompagner les aménageurs et décideurs tout en mettant en œuvre une ambitieuse politique scientifique et culturelle. Dans les années qui viennent, l’Inrap continuera à renforcer son organisation et ses compétences pour, partout sur le territoire national, répondre à la double exigence d’aménagement du territoire et de préservation par l’étude du patrimoine archéologique.

L’institut est désormais reconnu comme organisme de recherche et s’est engagé dans une politique de science ouverte. L’année 2024 verra le lancement du portail Archipel, corpus qui constituera la plus importante masse de données d’archéologie en accès libre au monde.

Au cours de ce mandat, l’Institut conduira également un développement disciplinaire inédit en faisant entrer l’archéologie dans l’ère de l’analyse de grands ensembles de données. Ainsi, l’intelligence artificielle (IA), à travers l’apprentissage automatique et le traitement automatique du langage naturel, sera utilisée pour traiter ce big data de l’archéologie française et en tirer des découvertes insoupçonnées sur les sociétés anciennes mais aussi des modèles prédictifs inédits sur la présence du patrimoine archéologique dans nos territoires.

L’Inrap a développé, en 20 ans d’existence, une expertise et un savoir-faire uniques, et l’établissement s’est doté de cellules dédiées aux interventions subaquatiques et à la géophysique qui lui permettent d’intervenir sur tous les types de terrain, que ce soit en co-activité en centre urbain, sur des linéaires en milieu rural, au cœur de la forêt amazonienne, ou encore en pleine mer, en amont de la construction d’éoliennes off-shore.

Enfin, parmi les défis que l’Inrap devra relever dans les trois prochaines années figure également la diffusion de l’expertise française en archéologie préventive à l’international. À cet effet, une entité dédiée sera mise en place dès 2024. La présence de l’Inrap sur les territoires ultramarins est un atout qui doit guider des projets de recherche dans les Caraïbes, en Amérique du Sud et centrale, dans l’océan Indien… La poursuite de l’extension des Journées européennes de l’archéologie devra également contribuer au rayonnement de l’archéologie française à l’étranger.

Ainsi, l’Inrap confortera son rôle d’établissement national, tant sur le plan de la recherche que sur le plan de la diffusion et de l’action culturelles. Les orientations qui structurent sa programmation scientifique et culturelle favoriseront le décloisonnement de la discipline et la mise en perspective par le temps long des défis sociétaux actuels.

Pour Dominique Garcia « l’archéologie préventive se doit d’accompagner et de questionner les enjeux contemporains : dynamiques de peuplement, gestion des ressources, changement climatique, construction des territoires, convivence… ».
Pour lui, à ce titre, l’Inrap a une responsabilité forte et « doit orienter sa recherche et sa programmation culturelle pour que les connaissances issues des fouilles archéologiques alimentent les réflexions sur le présent et contribuent à un avenir commun durable ». 

Dominique Garcia, president de l'Inrap

Dominique Garcia, president de l'Inrap

© Mathieu Delmestre