Les données archéologiques
L’objet de l’archéologie préventive est de caractériser et d’étudier des vestiges appelés à disparaître lors d’un aménagement. L’intervention des archéologues sur le terrain vise donc à recueillir toutes les données essentielles qui seront ensuite analysées en laboratoire et interprétées pour comprendre le site.
Une équipe organisée

Fouille du site d'Auneau (Eure-et-Loir), 2011
© Denis GliksmanUn chantier de fouilles requiert des compétences spécifiques, une organisation rigoureuse et un travail collectif. Le responsable d’opération, assisté si nécessaire d’un ou plusieurs chefs de secteur, conduit une équipe de techniciens qui effectuent l’enregistrement et le relevé des faits archéologiques. Un topographe et, éventuellement, des archéologues spécialistes, complètent les effectifs.
L’enregistrement et le relevé

Relevé et dessin des deux menhirs mis au jour à Champagne-sur-Oise (Val-d'Oise), 2011.
© Denis Gliksman, InrapSur un chantier archéologique, l’essentiel de ce qui est découvert est enlevé progressivement pour accéder aux niveaux plus profonds. Pour garder la trace des vestiges, il faut donc les enregistrer au fur et à mesure de leur mise au jour. Tout au long de la fouille, une documentation importante est ainsi constituée, comprenant des relevés (géolocalisation des vestiges dans l’espace), des fiches, des photos, des dessins et des textes. L’archéologue s’en servira ensuite pour présenter le site étudié et appuyer ses interprétations.
La stratigraphie

Détail de la stratigraphie du site du Chemin de la fosse de la Haie à Changis-sur-Marne, 2012.
© Denis Gliksman, InrapEn observant la couleur et la constitution des couches de terre, l’archéologue peut déceler des traces d’événements naturels ou anthropiques qui sont intervenus dans le passé. Il sait les interpréter et les situer dans le temps les uns par rapport aux autres, ce qui lui permet d’établir une chronologie relative du site.
Les objets

Les objets ou fragments d’objets (céramique, pièce métallique, pierre taillée, morceau de verre...) mis au jour sont prélevés. Leur étude permettra notamment d’établir la chronologie des occupations successives du site. En effet, la forme, la matière, le style, la technique de fabrication d’un objet sont caractéristiques de la période où il a été créé.
Les ossements
Les ossements humains sont étudiés par des anthropologues qui déterminent les caractéristiques des défunts (âge, sexe, taille, etc.), les accidents ou les maladies qu’ils ont subis au cours de leur vie ainsi que le traitement réservé à leur corps après le décès. Les restes d’animaux sont du ressort des archéozoologues qui identifient les espèces représentées et la façon dont l’homme les a utilisées.
Les prélèvements

Les fragments de bois, carbonisés ou non, sont prélevés pour identifier les essences. Le tamisage des terres peut révéler des graines, des pépins ou des noyaux, tandis que des spores ou des grains de pollens peuvent être décelés au microscope. L’ensemble de ces éléments permet de reconstituer l’environnement du site et son évolution sous l’effet du climat et des occupations humaines.
Ce que deviennent les données recueillies
Au terme du chantier, toutes les informations recueillies sur le terrain sont traitées et analysées en laboratoire. Les archéologues rédigent ensuite un rapport qui présente le site et l’interprétation qui en est faite. Les données accumulées pendant la fouille seront alors remises à l’État qui en assure la conservation définitive.