Au cœur des sédiments

L’érosion, processus de dégradation du sol par des facteurs météorologiques (pluie, vent, température) ou anthropiques (défrichements, labours), et la sédimentation qui en résulte, façonnent et transforment sans cesse les paysages. Chaque formation sédimentaire, chaque dépôt, ont leurs propres caractéristiques qui les rendent identifiables. La géomorphologie étudie les formes du relief, leur genèse et leur évolution sous l’effet de ces phénomènes naturels ou pas. Dans le cadre de l’archéologie, elle permet donc de reconstituer les paysages autour du site, aux différentes périodes de son occupation et après son abandon.

L’intervention du géomorphologue commence en amont de l’opération, par une étude globale du paysage environnant le site archéologique, à l’aide de cartes et de photos aériennes ou satellitaires. Il va déterminer les secteurs à étudier de façon plus approfondie et proposer des méthodes et des protocoles d’intervention.
Puis sur le terrain, il analyse les stratigraphies, c’est-à-dire la succession des différentes couches mises au jour. Elles lui donnent des informations sur les événements naturels ou anthropiques qui sont à l’origine de la sédimentation. Il en déduira les évolutions du paysage au cours des siècles et les causes de ces transformations.

Au laboratoire, l’analyse des prélèvements effectués permettra de définir plus précisément la nature des sols associés aux vestiges fouillés, ainsi que leur évolution, qu’elle soit liée au climat ou aux activités humaines. Ces données alimentent les hypothèses sur les modes d’occupation du sol par les populations anciennes (agriculture, élevage par exemple) et, plus généralement, sur les relations entre ces populations et leur environnement.

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