L’objet à l’étude

Longtemps, les archéologues ne se sont intéressés qu’aux objets. Puis le champ de la discipline s’est élargi à l’échelle des sites, des territoires et des sociétés. Aujourd’hui l’étude du mobilier, qu’il soit lithique, métallique ou céramique, permet d’établir la chronologie des différentes occupations d’un site.  Elle renseigne également sur les usages de la vie quotidienne et sur les activités pratiquées par les occupants. Enfin, elle apporte des informations sur les échanges commerciaux, technologiques et culturels d’un territoire à l’autre.

Les céramiques en grand nombre

Remontage d'oules provenant de Saint-Corneille (Sarthe), 2013. Une oule est un pot à cuire appelé ainsi lorsque la lèvre forme un bandeau. © Hervé Paitier, Inrap

La céramologie étudie les objets de terre cuite fabriqués depuis le Néolithique jusqu’à nos jours. Le mobilier céramique, qui a la propriété de se conserver quel que soit le milieu, est généralement présent en abondance sur les sites archéologiques : briques, tuiles, carreaux, vaisselles, amphores, urnes funéraires, sculptures.... C’est l’une des principales sources utilisées par les archéologues pour dater les occupations d’un site.

Les céramologues ont progressivement recensé tous les types de céramiques selon leur forme, leur technique de fabrication et leur style. Ils peuvent ainsi identifier et dater chaque nouvelle découverte par comparaison à ce catalogue de référence, sans cesse actualisé. Si nécessaire, ils recourent à des analyses physico-chimiques pour préciser la datation d’un atelier de production ou l’origine des argiles.

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Le lithique comme seul témoin

Les objets en pierre, taillée ou polie, sont parfois les seuls témoins des occupations passées, notamment celles du Paléolithique. Plusieurs spécialistes les étudient. Le tracéologue, par exemple, s’intéresse aux traces d’usure : par l’observation à différentes échelles et par l’expérimentation, il détermine comment l’objet a été fabriqué, à quoi il a servi, quel était le mouvement effectué par l’utilisateur, sur quelles matières... Ses conclusions renseignent les archéologues sur la fonction d’un site (camp de chasse, forge, tannerie, habitat...) et sur la vie quotidienne de ses occupants (outillage, alimentation, artisanat).

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Rencontre avec Laurence Bourguignon, paléolithicienne à l'Inrap.

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Du minerai à l’objet métallique

Les objets métalliques sont le plus souvent découverts dans des habitats, des fermes, des tombes ou des lieux de culte, et rarement sur le lieu de leur production. La paléométallurgie s’attache à établir le lien entre l’objet et le minerai d’origine, à dater la production et à identifier le parcours et l’utilisation des objets. Les spécialistes étudient également comment les technologies se diffusent d’une région à une autre. Si les paléométallurgistes ont établi des typologies des productions, celles-ci sont aujourd’hui complétées par des analyses chimiques du métal utilisé, qui apportent davantage de précision sur la localisation des ateliers. 

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Rencontre avec Luc Leconte, spécialiste du mobilier métallique à l'Inrap.

Rencontre avec Nolwenn Zaour, paléometallurgiste à l'Inrap.