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Mis à jour le
10 août 2023
Collection
Carbone 14

Pour découvrir l’archéologie d’aujourd’hui, ses sciences connexes, mais aussi approcher et décrypter ce que la discipline recouvre de concepts, de modèles, Carbone 14, le magazine de l'archéologie, retrace les avancées de la recherche française et internationale et parcourt terrains, chantiers et laboratoires. Une émission à écouter chaque samedi, de 19 h 30 à 20 h sur France Culture et à réécouter sur Inrap.fr.

Avec Lila Reboul, ingénieur de recherche, chargée de conservation en charge de la gestion des biens culturels maritimes au DRASSM (Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines) et Bayle Marine, ingénieur de recherche, responsable recherche et développement, innovation et analyses de la société A-Corros.

Aujourd’hui, peut-on sauver les épaves modernes d’une destruction certaine, fortunes de mer et mémoires englouties, dont chacune relate un drame, une histoire, une époque ?

Des milliers de Titanic dans les eaux françaises

Quelque 6 500 épaves sont actuellement recensées le long de nos côtes, et quantités d’autres restent à découvrir. Les premières fouilles archéologiques sous-marines ont été entreprises par le commandant Cousteau dans le port de Marseille ; depuis les années 1950, le champ chronologique des recherches s'est considérablement élargi. Ainsi, les épaves modernes et leur coque métallique sont peu à peu rongées par les eaux marines. La dégradation de ces coques constitue une perte pour le patrimoine mais aussi, un vrai risque écologique le long du littoral… Un nouveau projet tente d’évaluer la conservation de ces épaves et entreprend des recherches sur deux d’entre elles : le HMS Daffodil, sombré à Dieppe le 18 mars 1945, et le Liban, cargo sombré en Méditerranée.

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Echantillons de métal installés à l’avant bâbord de l'épave du Liban. 



 

- © F. Osada

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Installations des coupons de métal à l’avant tribord du HMS Daffodil. 



 

- © F. Osada

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Levé au sondeur multifaisceaux de l’épave du HMS Daffodil. 

 

- © Cartographie A. Rochat, Drassm

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Levé au sondeur multifaisceaux de l’épave du Liban. 



 

- © Cartographie A. Rochat, Drassm

Pour aller plus loin

Marine Bayle "Nous (Entreprise A-Corros) sommes spécialisés dans la corrosion du métal, qu'il soit ancien ou d'aujourd'hui, et dans tout type d'environnement. Dans le cadre du projet SOS Épaves, l'objectif était d'apposer ces anodes sur ce système corrodé ancien. Ces systèmes de protection par anode ou galvanique sont utilisés sur de nombreux systèmes portuaires et sur des bateaux."

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Logo SOS (Save Our Shipwrecks) 



 

- © DR

Partenaires du projet SOS Epaves

Le projet SOS Épaves (Save Our Shipwrecks)

  • A regarder, une vidéo sur le projet (chaîne you tube du DRASSM).
  • >> Le projet est financé par l’Agence Nationale de la Recherche sur la période 2019-2023. Il regroupe un consortium de quatre partenaires :
  • Le Laboratoire Archéomatériaux et Prévision de l’Altération (LAPA-NIMBE), unité mixte de recherche du CNRS au CEA Saclay, CNRS UMR3685.
  • L’Institut des sciences analytiques et de Physicochimie pour l’environnement et les Matériaux (IPREM) de l’Université de Pau et des pays de l’Adour, unité mixte de recherche UMR5254.
  • La société A-CORROS Expertise, Bureau d’études et d’expertise en corrosion et anticorrosion et laboratoire de conservation-restauration du patrimoine culturel, Arles.
  • Le DRASSM, Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines, Ministère de la Culture, Marseille.
  • Ce projet se propose d’adapter des protocoles expérimentés de longue date sur des structures métalliques modernes et d’en vérifier la faisabilité et l’efficacité sur des épaves métalliques déjà corrodées et colonisées par une riche biodiversité. Son objectif est donc double, d’une part une meilleure compréhension des mécanismes de dégradation des épaves, d’autre part la mise en place de traitements de protection cathodique.
  • >> Les épaves concernées :
  • Le HMS Daffodil : l’épave du Train-Ferry n° 3 (TF3) correspond à l**’un des trois vaisseaux britanniques construits à la fin de la Première Guerre mondiale** afin d’acheminer des convois ferroviaires chargés d’armes et de munitions directement depuis les usines d’armement jusqu’au front et de rapatrier les éléments endommagés sans rupture de charge. Le TF3, rebaptisé HMS Daffodil, est transformés en Landing Ship Sternchute (engin de débarquement à rampe arrière), afin de permettre le transport et la mise à l’eau de petites unités lors du débarquement de juin 1944 en Normandie. Le HMS Daffodil coule en heurtant une mine le 18 mars 1945. Ce bateau très singulier ayant fonctionné de 1917 à 1944, constitue un témoignage précieux permettant d’alimenter de façon originale l’histoire des conflits récents. Cette épave, à 23 m de fond, est étudiée depuis plusieurs années par Michel Huet, président de la Commission départementale d’Archéologie sous-marine de l’Oise, FFESSM. L’étude réalisée s’inscrit dans le cadre d’une opération programmée amorcée en 2010, visant à mieux documenter ce type de bateaux et notamment l’épave du Daffodil. En coulant, ce vaisseau d’environ 107 m de long pour 18 m de large s’est brisé en deux parties de longueurs inégales. Un important travail graphique a été effectué sur les parties avant et arrière du bateau,. L'acquisition d'une image sonar de l'ensemble du site permet également de disposer d'une meilleure vision d'ensemble des vestiges.
  • Le Liban : Le Liban est un paquebot construit en 1882 et coulé le 7 juin 1903 au sud de l’ile Maïre (au large de Marseille). Il a sombré à la suite d’une collision avec un autre navire de la même compagnie maritime Fraissinet, l’Insulaire. Le Liban se rendait en Corse, chargé du fret postal et avec à son bord 43 membres d’équipage et plus de 143 passagers. Au moment du naufrage, les passagers sans billets se faisaient recenser sur le pont c’est pourquoi on ne connait pas le nombre exact de victimes. L’épave du Liban est située sur la face Sud de l’île Maire. Orientée dans un axe Nord/Sud, la proue au Sud est encastrée contre les Farillons du large à une profondeur de 32 mètres ; la poupe repose sur un fond de 36 mètres. Plusieurs mobiliers archéologiques ont été prélevés (cloche, bouteilles de verres, cahiers d’écolier, encriers, hublots, vaisselle …) sans qu’ils soient aujourd’hui conservés dans les collections publiques.
  • Une vidéo sur les épaves et leur peuplement (chaîne You tube du GEOM - Groupe d’Etudes et d’Observations Méditerranéennes - assoGEOM).
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L’Alfred Merlin, est un des 3 navires de recherche à disposition du Drassm pour ses missions de protection et études des épaves sous juridiction française. 



 

- © T. Seguin

Année :
2023
Durée :
29 min