Cette fouille a permis la découverte de traces d’occupations préhistoriques, ainsi que des vestiges d’une faïencerie ​​contemporaine du XIXe siècle.

Dernière modification
13 mai 2019

En amont du projet de réaménagement de l’îlot Renaudin à Angoulême, porté par la Communauté d’Agglomération du Grand Angoulême, la Ville d’Angoulême et l’EPF de Nouvelle-Aquitaine, un premier diagnostic archéologique prescrit par les services de l’État (service régional de l’Archéologie - Drac) avait été réalisé en 2016 par l’Inrap.  Il avait permis de mettre en évidence les traces d’occupations préhistoriques, ainsi que les vestiges d’une faïencerie ​​contemporaine du XIXe siècle

Menée par une équipe d’archéologues et de spécialistes de l’Inrap sur une parcelle de 6 000 m2, l’opération a débuté le 9 avril et devrait se poursuivre jusqu’à la fin de l’été 2018. Cette fouille s’inscrit dans un secteur peu documenté d’un point de vue archéologique et devrait ainsi permettre d’apporter un nouvel éclairage sur l’histoire ancienne et récente de ce quartier, situé en contrebas de la gare d’Angoulême.
 

Des vestiges de la fin du Paléolithique (-12 500 / -10 000 avant J.-C.)

Le diagnostic a révélé deux occupations préhistoriques bien distinctes.
La première est attribuable à « l’Azilien récent » (culture archéologique de l’Epipaléolithique, également appelé Paléolithique final ou Préhistoire récente / -12 000 avant notre ère) ; le décapage nécessaire des surfaces et couches successives n’a pas encore atteint cette zone. La seconde occupation serait datée du « Laborien » (-10 000 avant notre ère), culture appartenant à une période chronologique charnière pour laquelle les témoignages sont à ce jour très ténus en Charente.

Ces deux occupations tardiglaciaires (fin du Paléolithique) situées en fond de vallée ont permis de mettre en évidence une production lithique singulière (silex taillés, pointes de projectile, …), dont les grandes tendances se retrouvent dans les faciès culturels contemporains de ces périodes (Ahrensbourgien, Belloisien). Cette découverte permettra de répondre à certaines problématiques régionales, voire européennes, liées à la transition entre la fin du Pléistocène supérieur (Paléolithique supérieur final) et le début de l’Holocène (Mésolithique ancien), aux alentours de 10 000 avant notre ère.
 

Une faïencerie du XIXe siècle

L'îlot Renaudin se situe dans le quartier de l'Houmeau où se développe une forte activité industrielle dès le XVIIIe siècle, notamment la production de faïence par la manufacture Sarezac. Fondée en 1748 par Bernard Sarezac, c’est la plus importante faïencerie de l'Angoumois, qui perdurera jusqu’en 1895. Si sa configuration globale est connue grâce aux archives, sa production pourtant très dense reste néanmoins méconnue ; les pièces, notamment communes, étaient rarement signées.
La fouille en cours révèle des éléments de production de l’activité artisanale : fours, divers bâtiments et des fosses dépotoirs remplies de mobilier céramique (biscuits, ratés de cuissons). Toutes ces informations permettront de mieux comprendre le mode de production de cette faïence, de la caractériser, de suivre son évolution et d'ainsi établir un corpus.
 

Visite-presse, jeudi 7 juin 2018

​Afin de faire un point sur l’avancée des recherches, les dernière découvertes et les objectifs de ​la fouille, une visite-presse était proposée le 7 juin en fin de matinée.
 

Ouverture exceptionnelle du chantier les 16 et 17 juin 2018

À l’occasion des Journées nationales de l’archéologie, le chantier de fouille sera exceptionnellement ouvert au public le week-end des 16 et 17 juin. Les archéologues de l’Inrap proposeront  des visites guidées, dont certaines traduites en langue des signes française.

Aménagement : Établissement Public Foncier de Nouvelle-Aquitaine dans le cadre d’une convention opérationnelle avec la Communauté d’Agglomération du Grand Angoulême
Contrôle scientifique : Service régional de l’Archéologie – Drac Nouvelle-Aquitaine
​Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Miguel Biard, Inrap​