Entre juillet et septembre 2012, plusieurs chantiers de fouilles archéologiques ont été menés à Sublaines (Indre-et-Loire) par l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), sur prescription de l'État (Drac Centre). Dans le cadre de la création d'une zone artisanale par la communauté de communes de Bléré-Val-de-Cher, les archéologues y fouillent des vestiges néolithiques, antiques et médiévaux. 
Dernière modification
17 mai 2016

Parmi les témoignages de la période médiévale,  un souterrain-refuge, intégralement conservé, vient d'être mis au jour. Cette découverte est rare dans le cadre de fouilles archéologiques préventives.

Le refuge d'une élite locale ?

Le refuge d'une élite locale ?

La découverte d'un pot à cuire en céramique dans le comblement du souterrain permet de dater la structure avant la fin du XIe siècle. À cette époque, des querelles opposaient les comtes d'Anjou et de Blois pour la possession de la Touraine où un important maillage d'édifices militaires était en place.
On accède au refuge par un  creusé dans le sol. Constitué d'un réseau de couloirs et de différentes salles, le souterrain de Sublaines se développe sur plus de quinze mètres linéaires. Étroit et bas (0,50 m de large en moyenne pour une hauteur variant de 1,15 à 1,55 m), il devait servir de refuge, comme en attestent les différents dispositifs dont des « coudes » à angle droit permettant de se dissimuler et de freiner l'assaillant. Une porte clôturait l'entrée du souterrain, en bas de l'escalier, et une autre l'accès aux trois couloirs. Le souterrain pouvait également servir de lieu de stockage en protégeant les denrées des pillards. 
Il possède de véritables aménagements : vingt niches destinées aux lampes à huile, des bancs taillés à même le calcaire, un petit puits alimenté par la nappe phréatique, des planches destinées à niveler les sols... Autant d'éléments qui laissent supposer que ce refuge pouvait accueillir ses hôtes de manière prolongée. Cinq à six personnes - une petite unité familiale - sans doute issue de l'élite locale pouvaient y séjourner.
Un petit bâtiment sur poteaux dissimulait, sous un plancher, l'entrée du souterrain à la vue d'éventuels assaillants.

Les analyses en laboratoire

Une série d'études sera prochainement menée en laboratoire. Elle permettra d'affiner la connaissance et la compréhension de ce site médiéval. Un céramologue étudiera les tessons et vases issus du comblement du souterrain, un dendrochronologue datera l'abatage des bois utilisés et un xylologue en déterminera les essences. Des datations radiométriques seront aussi entreprises. Les traces laissées par les outils et les techniques de taille renseigneront sur les modes de creusement du souterrain. L'ensemble permettra de vérifier les hypothèses des archéologues et précisera la datation de cet ensemble exceptionnel.
Aménagement : Communauté de communes de Bléré-Val-de-Cher
Contrôle scientifique : Service régional de l'archéologie (DRAC Centre)
Responsable scientifique : Séverine Chaudriller, Inrap
Contact(s) :

Mahaut Tyrrell
chargée de communication médias
Inrap, pôle partenariats et relations avec les médias
01 40 08 80 24
mahaut.tyrrell [at] inrap.fr
 

Solène Bonleu
chargée du développement culturel et de la communication
Inrap Centre Ile-de-France
07 86 00 49 40
solene.bonleu [at] inrap.fr