Histoire du sel : Moderne Société

Impôt du sel, faux-sauniers et contrebandiers

À la Renaissance, François Ier cherche à consolider le statut et les recettes de son royaume, ce qui se traduit par une unification de la fiscalité et une extension de la gabelle. Mais le prix du sel gabelé est devenu si élevé que les provinces non soumises à l'impôt refusent cette taxe. Des révoltes éclatent. Le projet unificateur est abandonné.

Au cours du XVIIIe siècle, les dépenses de guerre du royaume entraînent de fortes hausses des droits perçus sur le prix du sel, qui atteint un niveau très élevé. Alors que la gabelle multiplie par 20 ou 50 le prix marchand du sel, la fraude devient un véritable sport national, non dénué de risque. Pourtant, la contrebande se développe malgré la vigilance de l'État, qui multiplie les contrôles et les règlements bureaucratiques. Une véritable armée de brigades est recrutée pour lutter contre la fraude. Les contrebandiers redoublent de ruses pour transporter et stocker le sel, dont le trafic généralisé implique une grande partie de la population.

La gabelle sera supprimée sous la Révolution et avec elle disparaîtront les faux-sauniers.

Le saviez-vous ?

Les greniers à sel

Les greniers à sel ont été créés en 1342, en même temps que la gabelle. Ils permettaient d'entreposer le sel de gabelle et servaient également de tribunaux pour les petits litiges liés à cet impôt. Les greniers à sel étaient gérés par les fermiers généraux et des officiers. À la veille de la Révolution, en 1789, il y avait 250 greniers à sel dans les pays de grande gabelle et 147 dans les pays de petite gabelle. À côté des greniers à sel, il y avait également des « chambres à sel », qui étaient de simples lieux de vente du sel.