Histoire du sel : Moderne Usages connus et identifiés

La connaissance du sel à la Renaissance

À la Renaissance, on appelle sel tout corps soluble dans l'eau : entrent dans cette catégorie des éléments aussi opposés que des alcalis, des acides, des matières végétales et animales. Pour Bernard Palissy, qui fut non seulement grand artiste potier et céramiste, mais aussi et surtout chimiste de renom, les sels se retrouvent partout, dans les plantes, les animaux et même les végétaux.

Selon ses écrits, les sels soutiennent la charpente solide des êtres vivants et sont essentiels à la vie humaine : « Si le sel était ôté du corps de l'homme, il tomberait en poudre en moins d'un clin d'oeil » ; « Si le sel était séparé des pierres qui sont ès bâtiments, elles tomberaient soudain en poudre. » Il ajoute : « La couperose est un sel, le nitre est un sel, le vitriol est un sel, l'alun est sel, le borax est sel, le sucre est sel, le sublimé, le salpêtre, le sel gemme, le tartre, le sel ammoniac, tout cela sont sels divers. Si je les voulais nommer tous, je n'aurais jamais fait. »
Cette énumération est globalement encore exacte : mis à part le sucre, tous ces composés sont effectivement considérés aujourd'hui comme des sels.

Le saviez-vous?

Bernard Palissy (vers 1510-1590), l'alchimie du sel

Né à Agen, Bernard Palissy étudie la géologie, la physique, la chimie et l'agronomie. Établi maître verrier à Saintes, il fit des relevés des marais salants. Il a contribué au développement de la céramique par la mise au point de l'émaillage de l'argile, par l'obtention d'émaux au plomb et à l'étain, ou par la préparation de la faïence ; toutes ces techniques recourent au sel. Il s'intéressa à tous les types de sels et s'efforça de dénoncer l'inanité de nombreuses croyances liées au sel.