Apport du tamisage exhaustif de cinq structures funéraires au processus de crémation des Ménapiens (Nord-Pas-de-Calais, Nord, Neuville-en-Ferrain, ZAC du Berquier)

Sous-titre

Rapport d'étude 2014

Numéro DAP
26
Image d'entête
DAP 26 | Neuville-en-Ferrain « ZAC du Berquier » (Nord)
Média
DAP 26 | Neuville-en-Ferrain « ZAC du Berquier » (Nord)
date expertise
avril 2015
date achevement
décembre 2014
Paragraphes

La commune de Neuville-en-Ferrain se situe dans le département du Nord, en bordure communale de Tourcoing, à 15 km au nord-ouest de Lille.
En 2004, une opération de diagnostic, menée sous la responsabilité d’Alain Henton en association avec Frédéric Thuillier, a livré trois occupations : la plus récente concerne les XVIe et XVIIe siècles, les deux plus anciennes couvrent la fin de l’âge du Fer et le début de l’époque romaine.
C’est l’occupation funéraire attribuée au Ier siècle ou au début du IIe siècle de notre ère, qui fait l’objet de ce rapport d’étude. Elle se compose d’au moins cinq structures funéraires éparses sur les seize hectares que couvrent l’emprise de l’opération. Les indices disponibles sur le terrain n’incitaient guère à les assimiler à des tombes à dépôt de crémation, de sorte que plusieurs autres caractérisations typo-fonctionnelles ont été envisagées : un bûcher remanié partiellement vidé ou bien une fosse ayant réceptionné les restes d’une combustion humaine.
Au début des années 2000, nos connaissances de la crémation ancienne et son cadre théorique offraient déjà suffisamment d’outils pour améliorer la détection de ces structures archéologiques (Van Doorelaer, 2001 ; Castella et al., 1987). En même temps, les cas de figures se multipliant, on prenait conscience de la diversité insoupçonnée de leurs configurations et de la pertinence d’un renouveau des approches typologiques. Le besoin d’élargir l’éventail des indices nécessaires à leur détermination s’est imposé comme une évidence de sorte que les exercices de caractérisation dans ce domaine se sont multipliés (par ex. Bel, Duday et Blaizot, 2008 ; Ancel, 2012 ; Kaurin et al., 2017, Dananai, 2019).
La découverte de ces cinq structures funéraires fut alors considérée, par le Service régional de l’archéologie (SRA), comme l’apport principal de l’opération de diagnostic. L’équipe de fouille avait en effet procédé au prélèvement des niveaux charbonneux de manière exhaustive et spatialisée, un choix méthodologique encore peu courant au début des années 2000. Testées dans la région Haut-de-France, dès 1997 à Bruay-La Buissière, cette stratégie de fouille invite à l’intégration connexe des restes du combustible et des reliquats de mobilier brûlés dans l’analyse des processus de crémation. S’y ajoute l’approche spatiale de ces vestiges (Bura, 2001).
Le SRA, sur proposition de Frédéric Thuiller, a souhaité engager le tamisage de l’intégralité des niveaux charbonneux (345 litres) couplée aux études ostéologique et anthracologique. En plus d’une approche du processus crématoire chez les Ménapiens, les objectifs de la prescription post-diagnostic étaient d’interroger la distribution particulière de ces structures dans le finage, isolées ou regroupées par petits lots et éloignées des sépultures.

Du recueil d’indices à la typologie fonctionnelle des structures funéraires
L’enjeu de cette étude post-diagnostic est donc d’abord d’ordre typologique et fonctionnel. À quel type de structure avons-nous affaire ? Quelle étape du processus funéraire documentent-elles ?
Une des structures, de petites dimensions (50 cm sur 40), pourrait correspondre au réceptacle de certains restes du bûcher, accompagné du dépôt d’un tesson de vase recouvrant une dizaine de grammes d’os brûlés. Ce geste, maintenant régulièrement observé sur de nombreux sites, pourrait signer la ritualisation de l’ensevelissement de ces mêmes restes.
Pour la plupart des autres structures, les arguments vont en faveur de l’hypothèse de bûchers en fosse, aménagés et construits pour des sujets adultes ou sub-adultes, peu pourvus en mobilier personnel ou d’accompagnement. Plutôt rectangulaires, elles atteignent 125 à 160 cm de long. Deux d’entre elles comportent des traces d’altération thermiques en place.
Les fosses d’implantation sont dotées d’aménagements internes comme en témoignent des emmarchements, la présence d’excroissance (niche) à une des extrémités de la fosse ou le surcreusement du fond, caractéristiques courantes des bûchers élaborés en territoire ménapien (Devred dans Faupin, 2017 ; Oudry-Braillon et Faupin, 2017 ; Duviviers et al., 2015). Leur fonctionnement se caractérise par l’extraction d’une part importante des os - il reste au plus 250 g en place - et le mélange des différents segments du squelette. Le niveau charbonneux, correspondant aux restes d’un édicule en bois de hêtre, tapisse le fond de la fosse. Peu de remaniements sont identifiés (amasser le combustible dans un secteur du bûcher, nettoyer le fond de fosse …). Par-dessus, est présent, par trois fois, un amas ou une couche de limon chauffé (pouvant éventuellement correspondre à des fragments de parois ?). À ce niveau, se trouve également le dépôt d’un gobelet ou de portions groupées de pots brûlés, suggérant des gestes spécifiques effectués après le recueil des os, élaborés peut-être pour clore l’usage du lieu de crémation. Il pourrait s’agir d’éléments rituels mis en œuvre en parallèle de l’installation des restes d’un défunt dans un autre lieu, qui deviendra la sépulture.

De la typologie des structures à la fonction de l’espace funéraire
Si l’absence de fouille et l’ouverture partielle du site (9,5 %) ne sont guère favorables à une étude spatiale développée, quelques données s’avèrent tout de même utilisables. Les fenêtres ouvertes montrent en effet des activités funéraires orientées vers la crémation et le traitement des restes du bûcher plutôt que des activités sépulcrales. L’organisation en deux pôles pourrait suggérer une implantation éclatée des bûchers dans le paysage. Cette distance pourrait signer une perception particulière du cadavre, présentée dans les textes anciens comme une « source de souillure » et, de ce fait, motiver la mise à l’écart de ces lieux de transformation du mort (Le Goff, 2015).
Cette opération et ses choix méthodologiques s’inscrivent pleinement dans l’axe 7 de la programmation du CNRA, en particulier dans la réflexion apportée à l’interprétation des différents vestiges d’activités funéraires et mortuaires. Elle développe une archéologie du rite et plus largement des temps funéraires qui interrogent la relation entre la mort, le mort et les vivants.

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Attendus de l’étude des prélèvements et stratégies

1.1. L’occupation funéraire antique : contexte de découverte et caractéristiques
générales
1.2. Les attendus de l’étude des prélèvements
1.3. Fouille in situ et tamisage des niveaux charbonneux : deux aspects articulés du
protocole d’étude

2. Analyse des cinq structures et de leur contenu

2.1. La structure 1
2.2. La structure 2
2.3. La structure 3
2.4. La structure 4
2.5. La structure 5

3. Synthèse

3.1. Attribution chronologique des structures
3.2. Indices et typologie des structures funéraires
3.3. De la typologie des structures à la fonction de l’espace funéraire

Sources et bibliographie

III. Inventaires relatifs à l’étude

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

LE GOFF, Isabelle (dir.). (2014). Neuville-en-Ferrain, ZAC du Berquier : apport du tamisage exhaustif de cinq structures funéraires au processus de crémation des Ménapiens (Rapport d'étude, 1 vol.). Amiens : Inrap Nord-Picardie. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0135200>.

Rapport de diagnostic

HENTON, Alain. (2004). Neuville-en-Ferrain, ZAC du Berquier (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Amiens : Inrap Nord-Picardie. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0129755>.

Autre rapport cité dans l'introduction

DEVRED, V. (2017). Rituel funéraire lié à la crémation. Dans  G. Faupin (dir.), Steene, Rue des Châteaux, l’opportunité d’appréhender l’évolution d’un terroir (Rapport de fouille, 5 vol.). Glisy : Inrap Hauts-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0148908>.

Publications citées dans l'introduction

ANCEL, M-J. (2012). Pratiques et espaces funéraires : la crémation dans les campagnes romaines de la Gaule Belgique. Drémil-Lafage : Monique Mergoil, 650 p.

BEL, V., DUDAY, H. & BLAIZOT, F. (2008). Bûchers en fosses et tombes bûcher. Dans J. Scheid (dir.), Pour une archéologie du rite : nouvelles perspectives en l’archéologie funéraire, Rome (p. 233-247). Rome : École française de Rome.

BURA, P. (2001). Autopsie d'une tombe-bûcher: les exemples de Thérouanne et de Bruay-La-Buissière. Dans J.-F. Geoffroy et H. Barbe (dir.), Les nécropoles à incinérations en Gaule Belgique : synthèses régionales et méthodologie : Actes du XIXe Colloque international du Centre de recherches archéologiques de l'Université Charles-de-Gaulle-Lille 3, 13-14 déc. 1996 (p. 167-176). Villeneuve d'Ascq : Revue du Nord.

CASTELLA, D. (1997). La nécropole du Port d’Avenches. Lausanne : Institut d’archéologie et d’histoire ancienne, 200 p. (Cahiers d’archéologie romande, 41, Aventicum 4).

DANANAI, A. (2019). Entre cendres et offrandes : les pratiques funéraires en territoire atrébate de la fin du 1er s. av. J.-C. au début du IIIe s. ap. J.-C. (hors série). Villeneuve d'Ascq : Revue du Nord, 529 p.

DUVIVIER, H., LEMÉE, E., FLORENT, G. et al. (2015). Les pratiques funéraires et leur évolution du Ier s. av. J.-C. au IIIe s. ap. J.-C. sur le site de Bierne-Socx, « ZAC du Bierendyck et de la Croix-Rouge » (Nord). Revue du Nord, 5, 139-251.

KAURIN, J., MARION, S. & VIDAL, P. (2017). La classification des structures funéraires liées à la pratique de la crémation : l’exemple de la nécropole de Rosières-aux-Salines (54). Dans S. De Larminat, R. Corbineau, A. Corrochano, Y. Gleize et J. Soulat (dir.), Nouvelles approches de l’archéologie funéraire : Actes de la 6e rencontre du Gaaf, 4-5 avril 2014, Paris (p. 37-46). Reugny : Gaaf.

LE GOFF, I. (2015). La crémation et ses traces : impacts sur les paysages funéraires antiques et aujourd’hui. Dans M. Gaultier, A. Dietrich et A. Corrochano (dir.), Rencontres autour des paysages du cimetière médiéval et moderne : Actes du Colloque, 5-6 avril 2013, Prieuré Saint-Cosme (La Riche) (p. 227-240). Tours : Gaaf/FERACF.

OUDRY-BRAILLON, S. & FAUPIN, G. (2017). Espaces et gestes funéraires en bordure du territoire ménapien. Dans F.  Hanut (dir.), Du bûcher à la tombe. Diversité et évolution des pratiques funéraires dans les nécropoles à crémation de la périodes gallo-romaine en Gaule septentrionales : Actes du colloque, 7-18 nov. 2014, Arlon (p. 131-140). Namur : Service public de Wallonie, études et documents archéologie.

VAN DOORSELAER, A. (2001). Les tombes à incinération à l’époque gallo-romaine en Gaule septentrionale : introduction générale. Dans J.-F. Geoffroy et H. Barbe (dir.), Les nécropoles à incinérations en Gaule Belgique : synthèses régionales et méthodologie : Actes du XIXe Colloque international du Centre de recherches archéologiques de l'Université Charles-de-Gaulle-Lille 3, 13-14 déc. 1996 (p. 09-16). Villeneuve d'Ascq : Revue du Nord.

Citations

LE GOFF, Isabelle (dir.), LAPERLE, Gilles, THUILLIER, Freddy, CLOTUCHE, Raphaël (coll.), COUBRAY, Sylvie (coll.), HENTON, Alain (coll.) & WILLEMS, Sonja (coll.). (2022). Apport du tamisage exhaustif de cinq structures funéraires au processus de crémation des Ménapiens (Nord-Pas-de-Calais, Nord, Neuville-en-Ferrain, ZAC du Berquier)  : Rapport d'étude 2014 (1 vol.). Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 26). <https://doi.org/10.34692/2hw7-4m29>.

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Cercles de l'âge du Bronze et exploitation rurale antique, Lamballe (La Grande Chapelle, Avenue Georges Clémenceau, Côtes d'Armor)

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Rapport de fouille archéologique 2016

Numéro DAP
16
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DAP 16 | Lamballe « La Grande Chapelle » (Côtes d’Armor)
Média
DAP 16 | Lamballe « La Grande Chapelle » (Côtes d’Armor)
date expertise
septembre 2016
date achevement
janvier 2016
Paragraphes

La fouille préventive effectuée en 2013 à Lamballe dans les Côtes-d’Armor, au lieu-dit la Grande Chapelle, fait suite à un diagnostic Inrap réalisé en 2008 par É. Roy (Roy, 2008). Étudiées sur une surface de 1,5 ha, les occupations se déploient sur le versant nord-est d’un plateau qui domine la vallée du Gouessant et dans un environnement archéologique particulièrement riche. Le site de La Tourelle, fouillé en 2006-2007 par S. Blanchet (Inrap), se trouve ainsi en rebord de ce plateau, à quelques centaines de mètres au sud de l’opération. Occupé dès le Néolithique, l’âge du Bronze verra la réalisation d’une enceinte ovalaire à fossé interrompu et doublé d’un rempart, enserrant un espace de près d’1 ha. Par son aspect monumental, l’enceinte imprégnera durablement le paysage, depuis la fin du Premier âge du Fer jusqu’au haut Moyen-Âge. Enclos et systèmes parcellaires successifs se grefferont en effet sur celle-ci et sur un axe de circulation certainement déjà présent dans le paysage dès l’âge du Bronze (Blanchet et al., 2017).

Si sur ce secteur la période romaine est illustrée seulement par quelques indices (four, sépulture…), tel n’est pas le cas de l’environnement de La Grande Chapelle. Un enclos trapézoïdal présumé antique a été repéré en 1997 en prospection aérienne, dans une parcelle contigüe à l’intervention. À 500 m au sud-ouest de la fouille, un gisement de surface livrant des tuiles, des moellons et des morceaux de mortier, matérialise peut-être l’emplacement d’un établissement rural de type villa.

L’occupation la plus ancienne de La Grande Chapelle est illustrée par deux cercles funéraires jumelées, dont un seul a été complètement étudié dans le cadre de la fouille. Son diamètre de 17 m le classe d’emblée parmi les plus grands actuellement connus en Bretagne. Malgré l’absence de découverte de sépulture, quelques céramiques issues des comblements des fossés autorisent une datation transition Bronze final/premier âge du Fer. Tout naturellement, les deux cercles sont corrélés à l’enceinte de La Tourelle. Sans doute visibles depuis celle-ci, ils devaient constituer un marqueur topographique et signaler le contrôle du territoire par une famille de haut rang.

Il faut ensuite attendre plusieurs siècles pour percevoir une modification du paysage. L’occupation antique, héritée peut-être d’un enclos du début du Haut-Empire en grande partie hors emprise, se caractérise par une succession de petites parcelles et par un chemin encadré de fossés. Les lopins de terre, datés pour les plus anciens du milieu du Ier s., accueillent des édifices sur poteaux plantés ou des clôtures, voire des activités artisanales, à l’exemple d’un four. Une modeste unité funéraire du Haut-Empire se trouve à l’écart de ceux-ci et de l’axe de circulation. Le milieu du IIe siècle signe l’abandon de ce dernier, traduisant une réorganisation foncière que l’emprise de l’étude ne permet pas d’apprécier finement. L’occupation se poursuit sans encombre jusqu’à la fin du IIIe siècle et les mobiliers les plus récents fixent son retrait au cours de la première moitié du IVe siècle.

D’une manière générale, la modestie des aménagements souligne le rattachement des organisations antiques à un ensemble plus vaste, une exploitation agricole, dont le siège serait en dehors de l’emprise de la fouille. L’hypothèse d’une dépendance vis-à-vis de l’enclos repéré par avion est la plus crédible du fait de sa proximité. La piste d’une sujétion au site de La Corne de Cerf ne saurait être totalement exclue. La découverte en 2013 de fragments de marbre et d’une dalle de sol en schiste impliquent en effet un édifice cossu à proximité, peut-être une villa. Le site de La Grande Chapelle serait alors une des composantes de sa pars rustica. Néanmoins, régionalement, les concepts de pars rustica/pars urbana sont à utiliser avec précaution ; les fouilles les plus récentes associant rarement ces deux éléments du siège d’un domaine. Dans certaines situations, à l’exemple de la grande villa de La Guyomerais en Ille-et-Vilaine, la notion même de pars rustica est fortement remise en cause (Ferrette, 2021).

Cette opération constitue en définitive un nouveau jalon sur l’occupation antique en milieu rural encore assez méconnue dans ce secteur des Côtes-d’Armor. Elle abonde à une échelle régionale la réflexion sur l’organisation propre des établissements ruraux, peut-être moins classique au premier abord que dans d’autres régions. En ce sens, elle s’intègre pleinement dans l’axe 10 de la programmation du Conseil national de la recherche archéologique (CNRA).

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Présentation de l’opération

1.1. Le cadre de l’intervention
1.2. Les résultats du diagnostic et les problématiques de l’opération
1.3. Descriptif technique et scientifique de l’opération

2. Les vestiges de la parcelle 53

2.1. Organisation générale des réseaux fossoyés
2.2. Les fossés du groupe 1 et les aménagements associés
2.3. Les fossés du groupe 2 et les aménagements associés
2.4. Synthèse sur les aménagements du groupe 2
2.5. Les fossés du groupe 3 et les aménagements associés
2.6. Les aménagements du groupe 4

3. Éléments de synthèse et conclusions

3.1. Les occupations de l’âge du Bronze final/Premier âge du Fer
3.2. La période romaine
3.3. Le site de La Grande Chapelle après l’Antiquité

4. Bibliographie

III. Études annexes et inventaires

1. Étude de la céramique des périodes protohistoriques – T.
Nicolas
2. Étude de la céramique et des terres cuites des périodes
historiques – R. Delage
3. Étude des monnaies – P.-A. Besombes
4. Étude du verre – L. Simon
5. L’outillage lithique et macro lithique de La Grande Chapelle – V.
Brisoto, H. Morzadec
6. Les sépultures du premier Âge du fer et du Haut-Empire – M. Le Puil-Texier
7. Datation radiocarbone – Beta Analytic
Inventaires

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

FERRETTE, Romuald (dir.). (2016). Cercles de l'âge du Bronze et exploitation rurale antique, Lamballe, (Côtes d'Armor) : La Grande Chapelle, Avenue Georges Clémenceau (Rapport de fouille, 1 vol.). Cesson-Sévigné : Inrap Grand-Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0139793>.

Rapports cités dans l'introduction

FERRETTE, Romuald (dir.). (2021). La villa de La Guyomerais, une illustration de l’aristocratie municipale de Rennes : 34, rue des potiers, Noyal-Châtillon, (Ille-et-Vilaine) (Rapport de fouille, 4 vol.). Cesson-Sévigné : Inrap Grand-Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0162003>.

ROY, Eddie. (2008). Diagnostic archéologique avant la construction d'un lotissement au lieu-dit « la grande chapelle » à Lamballe (Côtes d'Armor) (Rapport de diagnostic). Cesson-Sévigné : Inrap Grand-Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/015552>.

Publication citée dans l'introduction

BLANCHET, Stéphane, NICOLAS, Théophane & FILY, Muriel. (2017). L’habitat et l’occupation du sol : premier bilan synthétique pour la Bretagne. Dans L. Carozza, C. Marcigny & M. Talon, L’habitat et l’occupation des sols à l’âge du Bronze et au début du premier âge du Fer (p. 79-93). Paris : CNRS Éditions, Inrap. (Recherches archéologiques, 12). <https://hal-univ-rennes1.archives-ouvertes.fr/hal-01940854>.

Citations

FERRETTE, Romuald (dir.), BESOMBES, Paul-André, BRISOTTO, Vérane, DELAGE, Richard, DESFONDS, Arnaud, HURTIN, Stéphanie, LE BERRE, Stéphanie, LE PUIL-REXIER, Myriam, MORZADEC, Hervé, NICOLAS, Théophane, POMMIER, Vincent & SIMON, Laure. (2021). Cercles de l'âge du Bronze et exploitation rurale antique, Lamballe (La Grande Chapelle, Avenue Georges Clémenceau, Côtes d'Armor) : rapport de fouille archéologique 2016. Paris : Inrap. (Documents d'archéologie préventive ; 16). <https://doi.org/10.34692/qpch-bm13>.

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Occupation de l'âge du Bronze ancien, ensemble funéraire protohistorique, occupation agricole antique (Languedoc-Roussillon, Gard, Ligne Grande Vitesse, Contournement de Nîmes-Montpellier, Saint-Gervasy, Aubrespin, secteur 25)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2015

Numéro DAP
2
Image d'entête
DAP 2 | Saint-Gervasy / Aubrespin « Contournement de Nîmes-Montpellier » (Gard)
Média
DAP 2 | Saint-Gervasy / Aubrespin « Contournement de Nîmes-Montpellier » (Gard)
date expertise
avril 2016
date achevement
mai 2015
Paragraphes

La fouille réalisée sur la commune de Saint-Gervasy, lieu-dit Aubrespin, fait partie d’un ensemble important d’opérations généré par la construction de la Ligne à Grande Vitesse entre Nîmes et Montpellier. Malgré la modestie du décapage (un peu moins d’un hectare), les découvertes archéologiques ont le mérite de documenter un secteur peu investi par l’archéologie. Plusieurs phases chronologiques ont été reconnues et toutes témoignent d’occupation peu étendues et de courte durée. À proximité du cours du Vistre et à distance de tout habitat groupé, ces occupations s’apparentent principalement à des établissements ruraux, à l’exception de la Protohistoire, qui se matérialise par cinq enclos circulaires dont la vocation funéraire a pu être interrogée.

L’occupation de l’âge du Bronze ancien/moyen, par exemple, du fait de la rareté des découvertes, doit faire l’objet d’un article avec d’autres découvertes réalisées récemment (Bouchet, 2016). Elle se présente sous la forme de quelques structures en creux dont un silo et des fosses, un foyer démantelé et des traces ténues de sols archéologiques largement détruits par les travaux agricoles antiques et modernes. En l’état, il est difficile de se faire une idée précise de la nature de cette occupation. Le faible nombre de structures n’a pas permis une collecte importante de mobiliers ni d’écofacts susceptibles de documenter la consommation et la production agricole. L’étroitesse du décapage interdit également de mesurer l’extension de l’occupation, toutefois, les vestiges semblent être concentrés à l’est de la route départementale D3 qui pourrait être sur un axe ancien. Il semble aujourd’hui probant de penser que la nature de ces sites accentue la difficulté de les repérer en diagnostic. Durant cette phase chronologique, on est peut-être en présence d’une forme d’éclatement des groupes humains en petites entités familiales qui occupent les plaines fertiles aux abords du Vistre. La multiplication de leurs découvertes et de leurs fouilles constitue un véritable enjeu pour l’analyse et la compréhension de ce phénomène qui paraît affecter le Languedoc. Ainsi, avec toutes les réserves nécessaires compte tenu de l’indigence du corpus, la série Saint-Gervasy/Aubrespin pourrait se situer à la charnière entre le Bronze ancien et le Bronze moyen, soit entre 1850-1600 av. J.-C.

La phase d’occupation suivante se met en place plus de mille ans après. Soit une série de cinq enclos circulaires qui présentent de nombreuses caractéristiques communes. Ils sont installés de part et d’autre de la route départementale et forme une certaine concentration. Le fort niveau d’arasement lié aux travaux agricoles n’a pas favorisé la conservation des sépultures que l’on attend le plus souvent au centre de ces enclos. Ce constat qui avait déjà été réalisé à l’occasion du diagnostic a conduit le service régional de l’Archéologie d’en prescrire la fouille selon un protocole particulier. Dans l’emprise des enclos, il s’agissait de maintenir des plots témoins pour traiter par tamisage la séquence sédimentaire dans son entier afin de retrouver d’éventuels témoins de ces tombes. Durant cette phase ancienne de l’âge du Fer, les pratiques de l’inhumation et de l’incinération cohabitent et de nombreux exemples mieux conservés dans les secteurs géographiques de garrigues languedociennes montrent que les dépôts pouvaient être installés à même le sol sans creusement préalable. La mise en place de ce protocole n’a pu se faire que sur deux enclos et ce pour des surfaces réduites tant les matériaux à traiter au tamisage représentaient un cubage important. Malgré cela les résultats sont à la hauteur des moyens consentis puisqu’il a été découvert divers vestiges permettant d’établir que des os incinérés et du mobilier métallique ont été déposés au sein de l’enclos. Dans les fossés des enclos (ENC 18231), des dépôts de mobilier céramique renseigne les pratiques d’offrande aux abords de la tombe sur une structure tumulaire en terre ou directement dans le fossé. Ces ensembles céramiques peu nombreux ont tout de même permis d’apporter des arguments chronologiques permettant de fixer les ensevelissements dans la seconde moitié du VIIe siècle av. J.-C. Durant cette phase, nous ne connaissons pas la place de l’habitat, en revanche, la route départementale peut avoir succédé à un chemin ancien reliant les garrigues au nord et les lagunes et la mer vers le sud. Ce type de chemin semble témoigner des modes d’occupation des sols de la fin de l’âge du Bronze et plusieurs exemples similaires ont été mis en évidence au sud de Nîmes (Séjalon & Ratsimba, 2018 ; Séjalon, à paraître). Les prélèvements malacologiques du fossé d’enclos le mieux conservé ont livré un assemblage similaire à ceux analysés pour le Bronze ancien. Il témoigne probablement d’une exploitation du milieu comme zone de pâturage, dans un paysage ouvert de prairie.

La dernière phase d’occupation est caractérisée par la présence d’un établissement agricole antique de petite taille et d’une portion de paysage agraire. Autour d’un bâtiment établi en bordure de la route départementale, il a pu être mis en évidence un réseau de fossés entourant plusieurs réseaux de fosses de plantation, sans doute de vigne. La mise en place de cet établissement, dont l’extension peut être perçue avec les résultats du diagnostic, se situe à partir du Ier siècle av. J.-C. et va se développer durant le Haut Empire (Ier-IIe siècle apr. J.-C.). Il semble que ce soient les parcelles plantées en vigne qui marquent le début des activités agricoles. Les parcelles sont organisées selon une orientation nord-sud et semblent fonctionner en relation avec un chemin dont l’origine a déjà été évoquée. Par la suite, plusieurs bâtiments sont construits mais un seul a pu être fouillé dans l’emprise du décapage. Il est construit avec des matériaux provenant de constructions antérieures, probablement un aménagement de surface s’apparentant à une calade. Plusieurs phases d’utilisation du bâtiment ont été enregistrées et les hypothèses concernant sa vocation sont multiples. La nature des vestiges et leur conservation, associées à des analyses de phytolithes suggèrent que la fosse creusée au sein du bâti aurait pu servir de fosse de rouissage. Son remplissage de galets pourrait intervenir dans un second temps et répondre au besoin de disposer d’une plateforme solide supportant une maie de pressoir. Enfin, dans un troisième temps, la surface de galets creusée d’une rigole, l’espace aurait servi d’étable. Cette évolution des fonctions du bâtiment n’est pas contredite par la lecture que l’on peut faire de l’évolution des parcellaires qui suggère un abandon des plantations de vigne peut être au profit de cultures céréalières. Les analyses malacologiques réalisées sur la séquence sédimentaire proche du bâtiment et dans les comblements des fossés témoignent de mutation du paysage où les espaces de prairie humide reculent au bénéfice des espaces de pelouses sèches. Cette étape environnementale est marquée par une anthropisation du milieu plus forte que durant la Protohistoire. Un pastoralisme intensif ou une mise en culture des parcelles en sont les causes probables.

L’ensemble de ces résultats participent à plusieurs projets de publication en fonction de la chronologie et de la nature des vestiges. Marie Bouchet va notamment reprendre les ensembles de l’âge du Bronze pour les associer avec d’autres découvertes récentes. Les enclos circulaires sont intégrés à un projet de publication intégrant tous les monuments funéraires mis au jour ces dernières années en Languedoc oriental.

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Protocoles et méthodes

1.1. Le décapage archéologique et le levé topographique
1.2. La fouille des enclos
1.3. L’enregistrement des données

2. Approches paléo-environnementales

2.1. La séquence sédimentaire témoin
2.2. Étude malacologique
2.3. La place du Vistre dans les paysages anciens

3. L’occupation du Bronze ancien

3.1. Options méthodologiques
3.2. Présentation des structures
3.3. Étude du matériel archéologique et chronologie de l’occupation
3.4. Discussion : une implantation humaine tournée vers l’agriculture ?

4. L’occupation funéraire du premier âge du Fer

4.1. Présentation générale des enclos
4.2. Chronologie et vocation des enclos circulaires
4.3. Conclusion

5. L’occupation agraire antique

5.1. Une construction quadrangulaire
5.2. Les abords de l’édifice
5.3. Le mobilier céramique d’époque romaine
5.4. Rapport d’analyses de phytolithes
5.5. Quelle interprétation pour ces vestiges ?
5.6. Matérialisation des espaces et plantations viticoles
5.7. Conclusion sur l’occupation antique

6. Une pépinière de l’époque moderne

7. Conclusion générale

Bibliographie

Liste des illustrations

Index des US, Faits et Ensembles

III. Inventaires techniques

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

SÉJALON, Pierre & GAILLARD, Cyril (dir.). (2015). Occupation de l'âge du Bronze ancien, ensemble funéraire protohistorique, occupation agricole antique : Saint-Gervasy, Aubrespin : Languedoc-Roussillon, Hérault : Ligne à grande vitesse, contournement Nîmes-Montpellier : secteur 25 (Rapport de fouille, 1 vol.). Nîmes : Inrap Méditerranée. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0143425>.

Rapport cité dans l'introduction

BOUCHET, Marie (dir.), CHEVILLOT, Pascale, COLONGE, David, MOURRE, Vincent, BONNAUD, Serge, GUERRE, Jocelyne & ​PELLÉ, Richard. (2016). La Lone et Doulouzargues : tranche 1, la Lone : Occitanie, Gard, Codognan (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Nîmes : Inrap Méditerranée. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0145410>.

Publications

SÉJALON, Pierre. (2021). Essai de hiérarchisation des axes de circulation durant la Protohistoire en Languedoc. Dans Cl. Raynaud (dir.), Voies, réseaux, paysages en Gaule : Actes du colloque en hommage à Jean-Luc Fiches, Pont-du-Gard, 14-17 juin 2016 (p. 51-64). Montpellier : Presses universitaires de la Méditerranée. (Revue archéologique de Narbonnaise, suppl. 49).

SÉJALON, Pierre & RATSIMBA, Antoine (2018). Aménagements et entretiens des voies durant la Protohistoire en Languedoc. Dans A. Villard (dir.), Architectures de l’âge du Fer en Europe occidentale et centrale : actes du colloque AFEAF, Rennes, 4-7 mai 2016 (p. 539-558). Rennes : Presses Universitaires de Rennes.

Citations

SÉJALON, Pierre (dir.), GAILLARD, Cyril (dir.), BARBERAN, Sébastien, BEL, Valérie,  BERNARD, Marie, BOUCHET, Marie ... VERDIN, Pascal et coll. (2019). Occupation de l'âge du Bronze ancien, ensemble funéraire protohistorique, occupation agricole antique (Languedoc-Roussillon, Gard, Ligne Grande Vitesse, Contournement de Nîmes-Montpellier, Saint-Gervasy, Aubrespin, secteur 25) : rapport de fouille archéologique 2015. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 2). <https://doi.org/10.34692/6fzt-vh18>.

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Aubrespin à Saint-Gervasy (Gard)
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Hydrie, vue interne. Quartier d’Ibrahimeya (Alexandrie)

En fouillant des crémations antiques découvertes ces dernières années à Alexandrie, Paul Bailet (CAD) et Patrice Georges (Inrap) ont pour objectif...