Les Trois Mares : Danone - Vitapôle et doublement de la RD 128 (Île-de-France, Essonne, Palaiseau)

Sous-titre

Rapport de fouille 2020

Numéro DAP
45
Image d'entête
DAP 45 | Palaiseau « Les Trois Mares » (Essonne)
Média
DAP 45 | Palaiseau « Les Trois Mares » (Essonne)
date expertise
septembre 2021
date achevement
novembre 2020
Paragraphes

Suite à un diagnostic réalisé en 2000 (S. Serre, 2000), au lieudit « Les Trois Mares » à Palaiseau (Essonne), une fouille préventive a été engagée en 2001 sur la moitié de la surface explorée à cette occasion, soit 2 ha. Le site est localisé sur le plateau de Saclay, à l'est de la commune du même nom, à 350 m au sud de la route départementale n°36 et borde la route départementale n°128, face à la limite occidentale du domaine de l’École Polytechnique, à 25 km au sud de Paris.

Les phases d’occupation

Si de nombreux indices attestent d’une occupation de ce secteur dès le Néolithique, les vestiges fouillés sont datés au plus tôt de la seconde moitié du IIe siècle avant J.-C.
Cette occupation protohistorique se développe très nettement à partir du début du Ier siècle avant notre ère jusqu'à la période augustéenne sous la forme d'au moins un enclos fossoyé où se regroupent bâtiments d'habitation et greniers en bois et torchis. Il est intéressant de remarquer que les états les plus récents reprennent la disposition des états antérieurs (il en est de même d’ailleurs pour la phase gallo-romaine). On note aussi la résilience et la permanence de l’orientation générale des fossés, qui reste relativement identique tout au long de la longue vie du site. Ce réseau, mis en place très tôt, influence donc largement l’organisation du paysage aux phases suivantes. Les aménagements repérés sont en fait intégrés dans un parcellaire plus large que la zone d’intervention, révélé lors des fouilles postérieures de 2013 et 2014 au nord et à l’est du site (C. Giorgi, 2016 et 2018) (fig. 1). Un véritable complexe a été mis au jour dont l’enclos présenté ici constitue le pôle principal.

Fig. 1 : Plan d’ensemble des fouilles successives de Palaiseau « Les Trois Mares ». Cliché : C. Giorgi et R. Touquet, Inrap.

Pour la période gallo-romaine, l’espace est recomposé par un nouveau réseau fossoyé qui s’inscrit dans l’organisation des modules antérieurs. Bâtiments en meulière ou encore en bois pour certains, prennent la place des limites précédentes au plus tôt dès le milieu du Ier siècle ap. J.-C. Plusieurs séquences de construction peuvent être partiellement restituées jusqu'au IIIe siècle ap. J.-C. Il s’agit des dépendances d'une villa, pars rustica, dont la pars urbana se trouve plus à l’est et a été fouillée en 2014 (C. Giorgi, 2017).

Le site est encore occupé à la fin du IVe siècle et très certainement au début du Ve siècle. Aucune interruption, il convient de le signaler, n’a été discernée.

On peut donc retenir les phases principales suivantes :

  • À La Tène D1, un premier fossé orienté est-ouest, matérialise l’axe principal de l’occupation. Au moins deux bâtiments y sont associés.
  • Au début du Ier siècle avant J.-C., un enclos fossoyé quadrangulaire est implanté, à l'intérieur duquel sont présents des bâtiments d'habitation, des granges et des greniers construits en bois et torchis. Son occupation se prolonge jusqu’à la période augustéenne qui voit le comblement, sur un laps de temps assez court, des fossés. Les principaux bâtiments subsistent et sont même pour certains réaménagés ou reconstruits (la présence de nombreux clous dans les comblements liés directement à l’occupation de l’enclos en témoigne). Plusieurs fosses d’extraction de limon utilisées ensuite comme dépotoirs domestiques attestent encore de ces transformations au moins sous le règne de Tibère.
  • Dès le IIe siècle après J.-C. (peut-être dès la fin du Ier siècle ?), des bâtiments en pierre remplacent progressivement ceux en bois, jusqu'au IIIe siècle après J.-C.
  • Quelques fosses, des comblements sommitaux de fossés, des palissades, des sols piégés par des effondrements de murs ou par des tassements, ainsi qu'un four domestique installé sur les bords d'une mare, indiquent que le site est encore occupé à la fin du IVe siècle et au début du Ve siècle après J.-C.

Les habitants du plateau de Saclay au fils des siècles

L’image livrée par ce site reste encore pour certains aspects, imprécise mais illustre cependant un certain confort matériel des populations de ce secteur francilien. À la fin de l'âge du Fer, elles semblent déjà intégrées à un vaste réseau d'échanges venant de Méditerranée (nombreuses amphores dès la fin du IIe siècle en particulier), disposant d'un vaisselier diversifié de qualité et d'un important outillage métallique. De plus, la très bonne conservation des restes osseux animaux permet aussi de bien cerner l'évolution des pratiques alimentaires durant la fin de La Tène dans cette partie de l’Île-de-France, aux confins des cités carnutes et parisii.

Outre la continuité de l’occupation du site, de La Tène C2 à l’Antiquité tardive, ses éléments constitutifs montrent aussi une relative permanence. Les fossés, par exemple, qui structurent l’espace, conservent une constance dans les tracés et les orientations. Il en est de même pour les bâtiments, dont certains sont plusieurs fois rebâtis au même emplacement. À cet égard, le plus remarquable est le bâtiment principal, situé à l’ouest, maintenu dans sa position et fonction résidentielle durant au moins un siècle et demi voire plus.

Quant aux différentes fonctions attestées, on mentionnera surtout les activités domestiques, ce qui semble logique :

  • Le tissage représente une activité sans doute non négligeable si l’on considère les nombreux pesons découverts à proximité de chaque bâtiment d’habitation (Blin et coll., 2003).
  • Le filage et le travail des textiles ou des peaux sont également attestés par les fusaïoles et les alênes mises au jour (fig. 2 et 3).
  • La présence récurrente de nombreuses scories dans les structures de La Tène finale indique l’existence probable d’un atelier de travail du métal voire de réparation d’objets. Mais aucune trace de forge ou d’autres structures (réduction, affinage…) n’a été mise au jour dans l’emprise fouillée. Il faut signaler toutefois la présence d’un lingot de fer, sous forme de barre, dont on peut poser la question de son éventuelle fabrication sur place (ce qui sera confirmé par les fouilles postérieures de 2013 et 2014).
  • L’élevage et l’agriculture sont suggérés par la présence de quelques objets particuliers, par exemple les forces, les serpes, et par extension les faisselles, mais leur faible nombre laisserait plutôt penser qu’il s’agit d’outils et de vaisselle nécessaires au quotidien.

Fig. 2 : Poinçon en os. Cliché : Laurent Petit, Inrap.

Fig. 3 : Porte aiguille en alliage cuivreux. Cliché : Laurent Petit, Inrap.

La plupart des objets de valeur, comme les éléments de parure (fig. 4), l’armement et les monnaies, découverts autour de ces bâtiments, témoigne du niveau de vie des occupants durant La Tène. Dans la classification actuelle des sites ruraux, les sites les plus aisés sont caractérisés comme « aristocratiques » par opposition aux sites ruraux plus modestes appartenant à de « simples fermiers » (Malrain, 2002, p.139). Le site de Palaiseau apparaît s’inscrire entre ces deux extrêmes.

Fig. 4 : Perle en verre (Ier siècle avant J.-C.). Cliché : Laurent Petit, Inrap.

Le paysage agricole

À partir des données carpologiques, on note une remarquable continuité des espèces cultivées, tout au long de cette longue occupation, avec la présence pour les céréales d’orge vêtue (Hordeum vulgare vulgare) et surtout de blé nu (Triticum aestivum/durum/turgidum).

En ce qui concerne les légumineuses, leur présence est sporadique. En revanche, pour les phases antiques, de nouvelles espèces cultivées apparaissent, certaines connues anciennement tels que le lin (Linum usitatissimum), d’autres témoignant de la romanisation : le noyer royal (Juglans regia), la vigne (Vitis vinifera) et la coriandre (Coriandrum sativum) présents dès l’époque tibérienne.

On relèvera l’absence totale des blés vêtus sur le site, et ce dès l’époque laténienne. C’est une situation exceptionnelle car en Île-de-France ces blés sont généralement fortement représentés tout au long de l’âge du Fer et ne sont remplacés par les blés nus qu’après la conquête romaine. Le choix exclusif de cette espèce à Palaiseau dès le Ier siècle av. J.-C. représente donc un trait original et signale à nouveau des relations précoces avec les régions méridionales, ce que tend à confirmer par ailleurs la présence d’amphores vinaires italiques en grand nombre dès La Tène C2 (Blin et coll., 2001). La culture de la coriandre au Ier siècle, épice considérée au Haut-Empire comme un produit rare et coûteux, confirme aussi l’existence à la période romaine de contacts avec cet espace méditerranéen. Les données des études archéozoologiques et céramiques apportent une pierre de plus à l’édifice : on note pour l’époque laténienne l’arrivée précoce de grands animaux.

L’ensemble de ces éléments conduit à formuler l’hypothèse que Palaiseau était peut-être un habitat de rang élevé, qui entretenait des relations suivies avec les grands circuits commerciaux provenant du sud, dès le second âge du Fer. Par comparaison avec d’autres sites ruraux ou des sites dits « aristocratiques », la fouille du site de Palaiseau constitue donc un jalon pour leur compréhension.

Sommaire

Volume 1 : texte et inventaires techniques

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Introduction

1.1. Le Plateau de Saclay
1.2. L’opération archéologique
1.3. Méthodologies de fouille et d’étude
1.4. Présentation générale des structures
1.5. Répartition géographique des mobiliers : principes graphiques

2. Présentation du site par phase chronologique

2.1. Phasage chronologique du site
2.2. La phase I : La Tène C2-D1 (Milieu et fin du IIe siècle avant n. è.)
2.3. La phase II : La Tène D1 (-150/-80 avant n. è.)
2.4. La phase III : La Tène D2 - période gallo-romaine précoce (-80/-30
avant n. è.)
2.5. La phase IV : Le Ier siècle ap. n. è.
2.6. Les phases V et VI : IIe et IIIe siècles ap. n. è. (phase V) et continuité
au début de l’Antiquité tardive (phase VI)
2.7. La phase VII : un bâtiment du haut-Moyen-Âge ?
2.8. La phase VIII : Un chemin moderne et ses abords

3. Présentation du mobilier et analyse spatiale

3.1. La céramique
3.2. La faune
3.3. L’Instrumentum

4. Conclusion et éléments de synthèse

Bibliographie

Liste des illustrations

Liste des tableaux

IV. Inventaires techniques


Volume 2 : études spécialisées

Études spécialisées

1. Les céramiques

1.1. Présentation générale
1.2. La céramique des ensembles 1 à 12 (de La Tène C2/D1 au milieu du Ier s. ap. n. è.)
1.3. La céramique des autres contextes
1.4. Conclusion
Annexe 1 : Inventaire de la céramique de La Tène C2/La Tène D1 jusqu’à la fin du IVe ou le début du Ve siècle
Annexe 2 : Planche de synthèse des céramique.
Bibliographie
Table des illustrations
Liste des tableaux

2. Les amphores

2.1. L’origine des amphores et des produits
2.2. La distribution des produits dans le temps
2.3. Les amphores Dressel 1 et leur signification
Bibliographie
Table des illustrations
Liste des tableaux

3. La faune

3.1. Introduction
3.2. Les animaux
3.3. Conclusion
Bibliographie
Table des illustrations
Liste des tableaux

4. Les monnaies gauloises

5. Les autres monnaies

5.1. Période antique
5.2. Période moderne
5.3. Période contemporaine
5.4. Période indéterminée

6. Le mobilier métallique

6.1. Introduction
6.2. La chronologie
Annexe 1 : autres mobiliers métalliques
Inventaire du mobilier métallique
Table des Illustrations

7. Rapport d’étude carpologique

7.1. Présentation du site
7.2. Échantillonnage
7.3. Traitement des échantillons
7.4. Présentation des données
7.5. État de conservation du matériel et implications sur le spectre taxinomique
7.6. Les espèces alimentaires
7.7. Les produits de « luxe »
7.8. Les espèces sauvages
7.9. Conclusion
Inventaire des taxons
Bibliographie

8. Analyse pollinique

Préambule
8.1. Description des données
8.2. Interprétation des données
8.3. Conclusion
Bibliographie
Table des Illustrations

9. Les restes anthracologiques

9.1. Technique et principes d’identification
9.2. Résultats qualitatifs
Liste des tableaux

10. Terres crues architecturales

Introduction
10.1. Le mobilier
10.2. Nettoyage. Traitement et comptage des fragments
10.3. 10.3 Les matériaux
10.4. Fabrication des torchis
10.5. Conclusion

11. Fils et pesons : éléments pour une approche des techniques de
tissage en Gaule romaine

11.1. Les contextes de découverte
11.2. Description des pesons
11.3. Mode d’utilisation
11.4. Expérimentation
11.5. L’activité textile à l’âge du Fer et à l’époque gallo-romaine dans le Nord de la Gaule
11.6. Conclusion générale
Bibliographie
Table des Illustrations
Liste des tableaux

12. Un moule à alvéole (lingotière ?) (US 21008 ) ; vestige d’un atelier
polymétallique ?

Bibliographie
Table des Illustrations

13. Mobilier en os et fusaïole

14. Métallurgie

Inventaire général
Inventaire des culots
Inventaire des culots et autres résidus par US

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

BLIN, Olivier (dir.). (2020). Palaiseau (Essonne), "Les Trois Mares" : (Danone - Vitapôle et doublement de la RD 128) (Rapport de fouille, 2 vol.). Pantin : Inrap Centre-Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0161191>.

Autres rapports d'opération

GIORGI, Cyril (dir.). (2016). Palaiseau (Essonne), Lieu-dit "Les Trois Mares" : avenue de la Vauve (Rapport de fouille, 2 vol.). Pantin : Inrap Centre-Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0143900>.

GIORGI, Cyril (dir.). (2018). Palaiseau (Essonne), ZAC du quartier de l'école Polytechnique : (tranche 1) : Bassin de rétention n°2 : à l'est de l'avenue de la Vauve (RD 128), et les parcelles N 2.1 et N 2.2 (Rapport de fouille, 3 vol.). Pantin :  Inrap Centre-Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0153034>.

SERRE, Sylvie. (2000). Palaiseau (Essonne), "Les Trois Mares / Vitapole Danone" (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Paris : Afan Centre-Île-de-France, Saint-Denis : SRA Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0112036>.

Publications

BLIN, Olivier, LAUBENHEIMER, Fanett & PISSOT, Véronique. (2001). Les amphores de Palaiseau "Les Trois Mares". Dans Les denrées en Gaule romaine, production, consommation, échanges : Table ronde, 15-16 nov. 2001, Nanterre (p. 38-42). Nanterre : Maison de l'Archéologie et de l'Ethnologie.

BLIN, Olivier, MÉDARD, Fabienne & PUYBARET, Marie-Pierre. (2003). Fils et pesons : éléments pour une approche des techniques de tissage en Gaule romaine du Nord. Dans S. Lepetz et V. Matterne (dir.), Cultivateurs, éleveurs et artisans dans les campagnes de Gaule romaine : Actes du colloque AGER, Compiègne, juin 2002 (p. 157-176). Revue archéologique de Picardie, 1-2. DOI : 10.3406/pica.2003.2363.

MALRAIN, François, MATTERNE, Véronique & MÉNIEL, Patrice. (2002). Les paysans gaulois (IIIe siècle - 52 av. J. C.). Paris : Éditions Errance, Inrap. 236 p.

Citations

BLIN, Olivier (dir.), ALLENET DE RIBEMONT, Gisèle, BECQ, Gilles, BÉNARD, Claire, CARRIÈRE-DESBOIS, Catherine, COUBRAY, Sylvie, DHÉNIN, Henri, GINOUX, Nathalie, GIORGI, Cyril, LAUBENHEIMER, Fanette, LE CALVÉ, Gaëlle, LEROYER, Chantal, MATTERNE, Véronique, MÉDARD, Fabienne, MÉNIEL, Patrice, MORET-AUGER, Florence & PISSOT, Véronique. (2024). Les Trois Mares : Danone - Vitapôle et doublement de la RD 128 (Île-de-France, Essonne, Palaiseau) : Rapport de fouille 2020 (2 vol.). Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 45). DOI : 10.34692/g7jp-fm50.

Auteur(s) / direction
Période(s)
Chronique de site
Les Trois Mares à Palaiseau (Essonne)
Pactols peuple
Pactols sujet
Département
bouton addthis
Droits
Tous droits réservés
Langage
FR
Format
text/xml
Type
Text

Place du Jet d’Eau (Pays de la Loire, Sarthe, Le Mans)

Sous-titre

Rapport de fouille 2016

Numéro DAP
36
Image d'entête
DAP 36 | Le Mans « Place du Jet d’Eau (Sarthe) »
Média
DAP 36 | Le Mans « Place du Jet d’Eau (Sarthe) »
date expertise
mai 2017
date achevement
novembre 2016
Paragraphes

La fouille de la place du Jet d'eau, vaste espace public à proximité du chevet gothique de la cathédrale Saint-Julien, s’avère très dense en vestiges. Ils concernent essentiellement un quartier appartenant à la ville médiévale. La prescription du service régional de l'archéologie des Pays de la Loire a pris la forme d’une fouille directe se déroulant dans un laps de temps très resserré, l’approche planimétrique devant être privilégiée. La surface abordée concerne 4000 m2 sur environ 1 m de profondeur et deux zones de sondages profonds en lien avec l’implantation d’une fosse d’arbres et de locaux techniques d’une fontaine. En l'absence de diagnostic, des découvertes fortuites préalables et surtout les sources archivistiques ont permis d’alimenter un cahier des charges scientifique relativement ambitieux centré sur l’étude de la dynamique urbaine. Logiquement, l’ensemble s’inscrit dans l’axe 9 de la programmation nationale de la recherche archéologique, les résultats s'intégrant pleinement comme un exemple d'étude du phénomène urbain.

Lors de la fouille, des pans de la tour romaine dite Saint-Michel, mais aussi un tronçon de courtine bordant l’emprise ont été découverts (Augry, 2015). Ces données inédites ont alimenté le programme collectif de recherche mis en place autour de l'enceinte romaine depuis 2017 (Meunier et al., 2021).

L'essentiel des vestiges mis au jour concerne la période médiévale, la guerre de Cent Ans plus particulièrement. La fouille a ainsi permis de poser un jalon important pour la compréhension de l’évolution de l’espace urbanisé ancien (Augry, 2021). En effet, un imposant fossé défensif creusé en avant de la cathédrale a été mis en évidence ainsi qu’une partie des constructions et des rues existantes au préalable. Cinq grands ensembles restituant le parcellaire médiéval ont pu être identifiés, ils sont matérialisés par des maçonneries bordant une ruelle pavée avec soin, mais également par des solins et poteaux et par plusieurs latrines ou celliers maçonnés.

Dans le cadre de l’exposition  Au pied du mur, l’enceinte romaine du Mans une illustration a été réalisée par Olivier-Marc Nadel afin de décrire l’énorme chantier de construction mis en place dans les années 1350 pour défendre la ville face aux Anglais, avec notamment le creusement de ce grand fossé (fig. 1 ; Bouillet et al., 2022). Bien que située en limite de fouille, la courtine médiévale et la tour du Forgeur, ouvrages maçonnés associés à la nouvelle défense de ville ont également fait l'objet d'un relevé photogrammétrique et d'une étude du bâti sommaire.

Aux époques modernes, le fossé est comblé pour laisser la place à un vaste espace public relié à la place des Jacobins et faisant office de marché aux bêtes. La tour romaine sera dérasée lors de la mise en place de l’escalier et de la fontaine du Jet d’eau, symboles des grands travaux d’urbanisme et d’embellissement de la ville au XIXe siècle.

Fig. 1 : Évocation du chantier de l'enceinte médiévale et creusement de son fossé défensif. Dessin : Olivier-Marc Nadel.

La fouille de la place du Jet d'eau est en mettre en relation avec les interventions successives réalisées deux ans plus tard dans les jardins de la cathédrale, car les emprises sont attenantes (Augry et al., 2021 ; DAP 37), Dès les premières phases de diagnostic, un important exhaussement des niveaux de circulation a été mis en évidence. Interprétées dans un premier temps comme participant d'un talus d'artillerie d'époque moderne, il a été rapidement démontré que les terres provenaient du creusement du fossé médiéval identifié au niveau de la place du Jet d'eau (Augry, 2019).

Sommaire

Volume 1 

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Introduction

1.1. Présentation de l’opération
1.2. Contexte topographique et géologique, localisation du site
1.3. Les fouilles archéologiques antérieures à mars 2014 et le potentiel
archéologique
1.4. Données techniques et organisation générale de la fouille

2. Aménagements du site naturel

3. Période antique

3.1. De rares témoins attribués au Haut-Empire
3.2. Éléments inédits de l’enceinte du Bas-Empire
3.3. Conclusion et éléments de discussions

4. Période médiévale

4.1. Un nouvel espace urbain ?
4.2. Un nouveau système défensif (Ca. 1350-1425)
4.3. Synthèse, éléments de discussion

5. Périodes récentes : vers la place publique

5.1. Des bâtiments accolés à l’enceinte
5.2. Les bacs à chaux
5.3. L’égout
5.4. La place publique et l’escalier monumental
5.5. Conclusion

6. Synthèse et perspectives

Bibliographie

III. Études spécialisées

La Céramique antique
La Céramique médiévale
Les matériaux de construction en terre cuite et les ardoises de couverture

IV. Inventaires réglementaires

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

AUGRY, Stéphane (dir.), COFFINEAU, Emmanuelle, FILLON, Denis, GAUTIER, Nicolas, MEUNIER, Hugo, NAULEAU, Jean-François & THÉBAUD, Sebastien. (2016). Le Mans (Sarthe), Place du Jet d’Eau  (Rapport de fouille, 1 vol.). Cesson-Sévigné : Inrap Grand Ouest. https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0143759.

Autres rapports cités dans l'introduction

MEUNIER, Hugo, MONTEIL, Martial & DURAND, Aline. (2020). L’enceinte romaine du Mans (Sarthe)  : Bilan des connaissances 2020 . Rapport intermédiaire d’activités scientifiques 2020 . Projet collectif de recherche 2018-2020. Nantes : Université de Nantes, Le Mans Université, Inrap.

AUGRY, Stéphane (dir.), COFFINEAU, Emmanuelle, COLLADO, Emmanuelle, DELOZE, Valérie, DUBOIS, Adrien, FILLON-BRAGUET, Bénédicte, GALLIEN, Véronique, NAULEAU, Jean-François, PRIGENT, Daniel, SALAÜN, Gildas, SANZ PASCUAL, Fabien, THÉBAUD, Sébastien, VISSAC, Carole & WIETHOLD, Julian. (2021). Le Mans (Sarthe), Jardins de la cathédrale, histoire et archéologie des abords de la cathédrale Saint-Julien  (Rapport de fouilles, 6 vol.). Cesson-Sévigné : Inrap Grand Ouest. https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0166409.

Publications citées dans l'introduction

AUGRY, Stéphane. (2015).  Éléments inédits de l’enceinte romaine, Archéopages, 41, 94‑95. DOI : 10.4000/archeopages.1071.

AUGRY, Stéphane. (2019). Un espace urbain singulier : les abords de la cathédrale du Mans. Enjeux et méthodes. Dans S. Eusèbe, T. Nicolas, V. Gouranton et R. Gaugne (dir.), Archéologie : imagerie numérique et 3D : actes du 3e séminaire scientifique et technique de l’Inrap, 26-27 juin 2018, Rennes. DOI : 10.34692/S5W1-2W68.

AUGRY, Stéphane. (2021).  Rencontre des voies aux abords de la cathédrale du Mans. Un quartier aisé loti par un pouvoir élitaire, Archéopages, 48, 72‑77. DOI : 10.4000/archeopages.10311.

BOUILLET, Julie, AUGRY, Stéphane, BERTRAND, Estelle, MEUNIER, Hugo & MONTEIL, Martial. (2022). Au pied du mur, l’enceinte romaine du Mans : Catalogue de l’exposition du musée Jean-Claude-Boulard – Carré Plantagenêt du Mans, 14 mai 2022-8 janvier 2023. Le Mans, Gand : Musées du Mans, Éditions Snoeck. 200 p.

Citations

AUGRY, Stéphane (dir.),  COFFINEAU, Emmanuelle, FILLON, Denis, GAUTIER, Nicolas, MEUNIER, Hugo, NAULEAU, Jean-François, THÉBAUD, Sebastien et coll. (2023). Place du Jet d’Eau (Pays de la Loire, Sarthe, Le Mans) : rapport de fouille 2016 (1 vol.). Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 36). <https://doi.org/10.34692/mycm-fe66>.

Auteur(s) / direction
CTRA
Chronique de site
Place du Jet d'eau à Le Mans (Sarthe)
Pactols peuple
Département
bouton addthis
Rapport DAP
Droits
Tous droits réservés
Langage
FR
Format
text/xml
Type
Text

Les vestiges antiques de l’avenue du général de Gaulle (Basse Normandie, Calvados, Port-en-Bessin-Huppain)

Sous-titre

Rapport de fouille 2015

Numéro DAP
27
Image d'entête
DAP 27 | Port-en-Bessin-Huppain « Avenue du général de Gaulle » (Calvados)
Média
DAP 27 | Port-en-Bessin-Huppain « Avenue du général de Gaulle » (Calvados)
date expertise
décembre 2015
date achevement
juin 2015
Paragraphes

Une fouille a été réalisée en juin 2013 sur 4215 m² en rive gauche du fond d’estran, près du cimetière et de l’ancienne église disparue de Port-en-Bessin (Calvados), sur des terrains destinés à la construction de logements par la société Parthélios Habitat. Les vestiges découverts se développent au-delà de l’emprise décapée. La première implantation est matérialisée par deux angles de fossés du côté ouest de l’emprise. Faute de mobilier dans les comblements, ces aménagements sont placés avant le début de l’Antiquité par le biais de la stratigraphie.

Au Ier s. av. J.-C. et jusqu'au début du Ier s. ap. J.-C., une occupation antique pérenne et structurée, délimitée par un imposant fossé, voit la mise en place d’un bâtiment maçonné à contreforts et d’un mur de clôture. Entre le Ier s. et le début du IIIe s. ap. J.-C. s’ouvre la principale phase de développement et de fonctionnement du site, qui se décompose en trois séquences qui demeurent encore difficiles à dater précisément.

Dans la séquence 1, les éléments de la phase précédente sont maintenus et complété par de nouveaux fossés et par un appentis adossé contre la face extérieure du mur de clôture. La seconde séquence voit la disparition du bâtiment à contreforts au profit d’un édifice rectangulaire à exèdre possédant un foyer en son centre. À cette occasion, le passage dans le mur d’enceinte est réduit et la limite de propriété vient presque s’accoler au bâtiment. La dernière séquence est marquée par une ultime modification des architectures maçonnées, avec le remplacement de l’édifice précédant par une nouvelle construction plus exiguë, au nord-ouest du passage dans le mur d’enceinte, et la remise en service du premier fossé. Un bâtiment à ossature de bois prend place dans la bande de terrain récupérée entre le mur d’enceinte et le fossé. Entre le IIIe et le IVe s. ap. J.-C. l’abandon et le démantèlement du site sont effectifs et cette phase n’est marquée que par des pertes monétaires autour des bâtiments désaffectés.

Enfin, de la fin de l’Antiquité jusqu’à nos jours on signalera les traces d’ornières correspondant à un possible chemin conduisant à l’église (?), antérieur à la pose d’un câble électrique, datant peut-être de la Seconde Guerre mondiale.

Cette première opération archéologique préventive, conduite dans le périmètre de signalement de vestiges antiques situés la rive gauche de l’estran, a ouvert une fenêtre extrêmement instructive sur la nature, la qualité et la chronologie des aménagements conservés. Elle fut également l’occasion de rouvrir le débat sur le possible exutoire maritime du chef-lieu de cité antique, l’hypothèse d’une agglomération portuaire, le caractère stratégique qui en découle, etc., en repartant de la documentation disponible et en dépassant le contexte restrictif de la plaine fermée de Commes/Port-en-Bessin. Sur cette question, le travail d’analyse du réseau ancien conduit dans le cadre du PCR Arbano, a démontré en 2015 (Allinne et Léon, 2015, p. 332‑333) que la relation terrestre de Bayeux – Augustodurum, chef-lieu de cité des Baïocasses – à Port-en-Bessin – « portus » principal désigné par l’historiographie – ne s’établissait pas de manière aussi directe et flagrante que l’on pourrait l’attendre dans un tel cas de figure.

Ainsi, en 2014, lors de la rédaction du rapport, les données relatives à la relation au littoral ou plus largement au domaine maritime (commerce et exploitation) par l’intermédiaire du mobilier apparaissaient limitées et peu explicites. Les quelques pièces de l’instrumentum qui évoquaient des activités de pêche (poids, harpon…) ne constituaient pas un corpus suffisamment étoffé pour l’envisager dans le cadre d’une exploitation à grande échelle et à des fins d’exportation. Les quantités et le panel de coquillage rejetés n’étaient pas davantage démonstratifs. Pour une part collectée sur le littoral (moule, coques, Saint-Jacques, bulots, patelles) et pour une autre sans doute importée (huîtres), ils traduisent avant tout des produits consommés sur place. Toutefois, la présence d’un grand clou en bronze à tête prismatique , Type Feugère D2 (Feugère, 2004, p. 205) dans les couches en relation avec le bâtiment à contrefort, exemplaire caractéristique de la charpenterie navale au regard des comparaisons disponibles [1] mais insuffisamment pris en compte à l’époque, évoque franchement l’existence d’un chantier de construction de navire autour du site.

Enfin, si l’existence d’un bâtiment à contreforts orientait vers la fonction de stockage et par extension vers l’éventualité d’un entrepôt en relation avec une activité portuaire au sein d’une agglomération, la faible densité de la dotation architecturale et le périmètre fort peu étendu des découvertes anciennes (à peine 3 ha autour de l’ancienne église, site actuel compris) ajoutés à l’absence d’un mobilier caractéristique, ne militaient pas pour une telle activité ou pour une configuration d’habitat aggloméré. Cette analyse est aujourd’hui fortement à nuancer. L’hypothèse que Port-en-Bessin puisse être un port actif à l’époque romaine peut s’envisager dans le cadre plus large et non exclusif de la seule relation au chef-lieu, par exemple celui de l’exploitation artisanale des ressources marines, de la pêche vivrière ou de la redistribution de produits par cabotage tout le long du littoral de la Baie de Seine. La présence de telles activités est désormais attestée sur le site voisin de Commes où les pourpres Nucella Lapillus servent à fabriquer des teintures (Allinne et al., 2021 ; Allinne, 2021). On trouve également sur ce site un bâtiment à contreforts (Allinne, 2019). Le PCR « Face à la Mer », engagé en 2019, intègre ces perspectives de recherches et le site de Port-en-Bessin fait partie des principaux acteurs de cette relecture (Paez-Rezende dans Léon et al., 2021, p. 51‑53).

1

Comparable à des exemplaires sortis du Rhône et présentés au musée départemental de Arles Antique, ou à celui de Martigues, Les Laurons.

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Présentation de l’opération

1.1. Situation géographique et cadre de l’intervention
1.2. Rappel des résultats du diagnostic
1.3. Problématique et objectifs de l’intervention
1.4. Déroulement de l’intervention et méthodologie
1.5. Bilan technique et opérationnel

2. Présentation générale du site et de son environnement

2.1. Le site dans son contexte naturel
2.2. Les données archéologiques couvrant la période gallo-romaine

3. Analyse descriptive et fonctionnelle des vestiges

3.1. État de conservation des vestiges et stratigraphie
3.2. Les réseau de fossés
3.3. Les architectures
3.4. Les vestiges d’accompagnement de l’habitat et des activités
3.5. Les traces d’une voirie
3.6. Un vestige contemporain

4. Les études

4.1. La céramique antique
4.2. L’instrumentum
4.3. Le numéraire
4.4. Le verre
4.5. Rapport d’inventaire de la faune
4.6. Un vestige contemporain

5. L’organisation des vestiges par phases

5.1. Les vestiges non phasés et les vestiges présumés gallo-romains au sens large
5.2. Les vestiges antérieurs au début de l’Antiquité (phase 1)
5.3. L’implantation d’une occupation antique structurée (phase 2 : Ier s. av. J.-C. – début du Ier s. ap.
J.-C.)
5.4. La phase principale de développement et de fonctionnement (phase 3 : Ier s. – début du IIIe s. ap. J.-C.)
5.5. L’abandon et le démantèlement ? (phase 4 : IIIe – IVe s. ap. J.-C.)
5.6. Les traces post-antiques (phase 5)

6. Éléments de synthèse

6.1. Un point sur l’organisation du site et sur l’architecture
6.2. Discussion autour de la qualification du site
6.3. Situation de Port-en-Bessin dans le réseau de circulation ancien

Bibliographie et documents

Liste des figures

III. Inventaires techniques

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

PAEZ-REZENDE, Laurent (dir.). (2015). Port-en-Bessin, Calvados, Les vestiges antiques de l’avenue du Général de Gaulle (Rapport de fouille, 1 vol.). Cesson-Sévigné : Inrap Grand-Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0137360>.

Rapport de diagnostic

CARPENTIER, Vincent (dir.). (2013). Port-en-Bessin, Calvados, Vestiges d’un vicus portuaire antique, avenue du Général de Gaulle (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Cesson-Sévigné : Inrap Grand-Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0127424>.

Rapports d'activités cités dans l'introduction

LÉON, Gaël, FLOTTÉ, David, GHESQUIÈRE, Emmanuel, LEPAUMIER, Hubert, MARCIGNY, Cyril, PAEZ-REZENDE, Laurent, ROPARS, Anne & THEVENET, Corinne. (2021). FALM - Face à la Mer : Projet Collectif de Recherche (Rapport d'activité 2019-2020). Bourguébus : Inrap Grand-Ouest. 150 p.

ALLINNE, Cécile & LÉON, Gaël. (2015). Arbano, L’Antiquité en Basse-Normandie : Projet collectif de recherche (Rapport d'activité 2015, 5e année). Caen : Groupe Antiquité. 497 p.

Publications citées dans l'introduction

ALLINNE, Cécile. (2021). Commes – Le Dessous des Cotis. Programme d’analyses (2018). ADLFI. Archéologie de la France - Informations. <https://journals.openedition.org/adlfi/74678>.

ALLINNE, Cécile, QUÉVILLON, Sophie, THIERRY, Marc-Antoine, DUPONT, Catherine, RUPIN, Gwendoline & GUIHARD, Pierre-Marie. (2021). Commes – Le Bourg. Programme d’analyses (2017). ADLFI. Archéologie de la France - Informations. <https://journals.openedition.org/adlfi/72728>.

ALLINNE, Cécile. (2019). Commes – Lotissement « Le Dessous des Cotis ». Fouille programmée (2015). ADLFI. Archéologie de la France - Informations. <https://journals.openedition.org/adlfi/24122>.

FEUGÈRE, Michel. (2004). Annexe [Les nécropoles de Vernègues (B.-du-Rh.). Deux ensembles funéraires du Haut-Empire à la périphérie d'une agglomération secondaire]. Pour une typologie de la clouterie antique. Revue archéologique de Narbonnaise, 37 (1), 205‑209. <https://www.persee.fr/doc/ran_0557-7705_2004_num_37_1_1694>.

Citations

PAEZ-REZENDE, Laurent (dir.), BARTHÉLÉMY, Céline, CHANSON, Karine, GUIHARD, Pierre-Marie, LÉON, Gaël, MARIE, Amélie, PALLUAU, Jean-Marc, VIPARD, Laurent & WARDIUS, Christophe. (2022). Les vestiges antiques de l’avenue du général de Gaulle (Basse Normandie, Calvados, Port-en-Bessin-Huppain)  : Rapport de fouille 2015 (1 vol.). Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 27). <https://doi.org/10.34692/0p6b-x698>.

Auteur(s) / direction
CTRA
Période(s)
Chronique de site
Avenue du Général de Gaulle à Port-en-Bessin-Huppain (Calvados)
Département
bouton addthis
Droits
Tous droits réservés
Langage
FR
Format
text/xml
Type
Text

Apport du tamisage exhaustif de cinq structures funéraires au processus de crémation des Ménapiens (Nord-Pas-de-Calais, Nord, Neuville-en-Ferrain, ZAC du Berquier)

Sous-titre

Rapport d'étude 2014

Numéro DAP
26
Image d'entête
DAP 26 | Neuville-en-Ferrain « ZAC du Berquier » (Nord)
Média
DAP 26 | Neuville-en-Ferrain « ZAC du Berquier » (Nord)
date expertise
avril 2015
date achevement
décembre 2014
Paragraphes

La commune de Neuville-en-Ferrain se situe dans le département du Nord, en bordure communale de Tourcoing, à 15 km au nord-ouest de Lille.
En 2004, une opération de diagnostic, menée sous la responsabilité d’Alain Henton en association avec Frédéric Thuillier, a livré trois occupations : la plus récente concerne les XVIe et XVIIe siècles, les deux plus anciennes couvrent la fin de l’âge du Fer et le début de l’époque romaine.
C’est l’occupation funéraire attribuée au Ier siècle ou au début du IIe siècle de notre ère, qui fait l’objet de ce rapport d’étude. Elle se compose d’au moins cinq structures funéraires éparses sur les seize hectares que couvrent l’emprise de l’opération. Les indices disponibles sur le terrain n’incitaient guère à les assimiler à des tombes à dépôt de crémation, de sorte que plusieurs autres caractérisations typo-fonctionnelles ont été envisagées : un bûcher remanié partiellement vidé ou bien une fosse ayant réceptionné les restes d’une combustion humaine.
Au début des années 2000, nos connaissances de la crémation ancienne et son cadre théorique offraient déjà suffisamment d’outils pour améliorer la détection de ces structures archéologiques (Van Doorelaer, 2001 ; Castella et al., 1987). En même temps, les cas de figures se multipliant, on prenait conscience de la diversité insoupçonnée de leurs configurations et de la pertinence d’un renouveau des approches typologiques. Le besoin d’élargir l’éventail des indices nécessaires à leur détermination s’est imposé comme une évidence de sorte que les exercices de caractérisation dans ce domaine se sont multipliés (par ex. Bel, Duday et Blaizot, 2008 ; Ancel, 2012 ; Kaurin et al., 2017, Dananai, 2019).
La découverte de ces cinq structures funéraires fut alors considérée, par le Service régional de l’archéologie (SRA), comme l’apport principal de l’opération de diagnostic. L’équipe de fouille avait en effet procédé au prélèvement des niveaux charbonneux de manière exhaustive et spatialisée, un choix méthodologique encore peu courant au début des années 2000. Testées dans la région Haut-de-France, dès 1997 à Bruay-La Buissière, cette stratégie de fouille invite à l’intégration connexe des restes du combustible et des reliquats de mobilier brûlés dans l’analyse des processus de crémation. S’y ajoute l’approche spatiale de ces vestiges (Bura, 2001).
Le SRA, sur proposition de Frédéric Thuiller, a souhaité engager le tamisage de l’intégralité des niveaux charbonneux (345 litres) couplée aux études ostéologique et anthracologique. En plus d’une approche du processus crématoire chez les Ménapiens, les objectifs de la prescription post-diagnostic étaient d’interroger la distribution particulière de ces structures dans le finage, isolées ou regroupées par petits lots et éloignées des sépultures.

Du recueil d’indices à la typologie fonctionnelle des structures funéraires
L’enjeu de cette étude post-diagnostic est donc d’abord d’ordre typologique et fonctionnel. À quel type de structure avons-nous affaire ? Quelle étape du processus funéraire documentent-elles ?
Une des structures, de petites dimensions (50 cm sur 40), pourrait correspondre au réceptacle de certains restes du bûcher, accompagné du dépôt d’un tesson de vase recouvrant une dizaine de grammes d’os brûlés. Ce geste, maintenant régulièrement observé sur de nombreux sites, pourrait signer la ritualisation de l’ensevelissement de ces mêmes restes.
Pour la plupart des autres structures, les arguments vont en faveur de l’hypothèse de bûchers en fosse, aménagés et construits pour des sujets adultes ou sub-adultes, peu pourvus en mobilier personnel ou d’accompagnement. Plutôt rectangulaires, elles atteignent 125 à 160 cm de long. Deux d’entre elles comportent des traces d’altération thermiques en place.
Les fosses d’implantation sont dotées d’aménagements internes comme en témoignent des emmarchements, la présence d’excroissance (niche) à une des extrémités de la fosse ou le surcreusement du fond, caractéristiques courantes des bûchers élaborés en territoire ménapien (Devred dans Faupin, 2017 ; Oudry-Braillon et Faupin, 2017 ; Duviviers et al., 2015). Leur fonctionnement se caractérise par l’extraction d’une part importante des os - il reste au plus 250 g en place - et le mélange des différents segments du squelette. Le niveau charbonneux, correspondant aux restes d’un édicule en bois de hêtre, tapisse le fond de la fosse. Peu de remaniements sont identifiés (amasser le combustible dans un secteur du bûcher, nettoyer le fond de fosse …). Par-dessus, est présent, par trois fois, un amas ou une couche de limon chauffé (pouvant éventuellement correspondre à des fragments de parois ?). À ce niveau, se trouve également le dépôt d’un gobelet ou de portions groupées de pots brûlés, suggérant des gestes spécifiques effectués après le recueil des os, élaborés peut-être pour clore l’usage du lieu de crémation. Il pourrait s’agir d’éléments rituels mis en œuvre en parallèle de l’installation des restes d’un défunt dans un autre lieu, qui deviendra la sépulture.

De la typologie des structures à la fonction de l’espace funéraire
Si l’absence de fouille et l’ouverture partielle du site (9,5 %) ne sont guère favorables à une étude spatiale développée, quelques données s’avèrent tout de même utilisables. Les fenêtres ouvertes montrent en effet des activités funéraires orientées vers la crémation et le traitement des restes du bûcher plutôt que des activités sépulcrales. L’organisation en deux pôles pourrait suggérer une implantation éclatée des bûchers dans le paysage. Cette distance pourrait signer une perception particulière du cadavre, présentée dans les textes anciens comme une « source de souillure » et, de ce fait, motiver la mise à l’écart de ces lieux de transformation du mort (Le Goff, 2015).
Cette opération et ses choix méthodologiques s’inscrivent pleinement dans l’axe 7 de la programmation du CNRA, en particulier dans la réflexion apportée à l’interprétation des différents vestiges d’activités funéraires et mortuaires. Elle développe une archéologie du rite et plus largement des temps funéraires qui interrogent la relation entre la mort, le mort et les vivants.

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Attendus de l’étude des prélèvements et stratégies

1.1. L’occupation funéraire antique : contexte de découverte et caractéristiques
générales
1.2. Les attendus de l’étude des prélèvements
1.3. Fouille in situ et tamisage des niveaux charbonneux : deux aspects articulés du
protocole d’étude

2. Analyse des cinq structures et de leur contenu

2.1. La structure 1
2.2. La structure 2
2.3. La structure 3
2.4. La structure 4
2.5. La structure 5

3. Synthèse

3.1. Attribution chronologique des structures
3.2. Indices et typologie des structures funéraires
3.3. De la typologie des structures à la fonction de l’espace funéraire

Sources et bibliographie

III. Inventaires relatifs à l’étude

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

LE GOFF, Isabelle (dir.). (2014). Neuville-en-Ferrain, ZAC du Berquier : apport du tamisage exhaustif de cinq structures funéraires au processus de crémation des Ménapiens (Rapport d'étude, 1 vol.). Amiens : Inrap Nord-Picardie. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0135200>.

Rapport de diagnostic

HENTON, Alain. (2004). Neuville-en-Ferrain, ZAC du Berquier (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Amiens : Inrap Nord-Picardie. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0129755>.

Autre rapport cité dans l'introduction

DEVRED, V. (2017). Rituel funéraire lié à la crémation. Dans  G. Faupin (dir.), Steene, Rue des Châteaux, l’opportunité d’appréhender l’évolution d’un terroir (Rapport de fouille, 5 vol.). Glisy : Inrap Hauts-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0148908>.

Publications citées dans l'introduction

ANCEL, M-J. (2012). Pratiques et espaces funéraires : la crémation dans les campagnes romaines de la Gaule Belgique. Drémil-Lafage : Monique Mergoil, 650 p.

BEL, V., DUDAY, H. & BLAIZOT, F. (2008). Bûchers en fosses et tombes bûcher. Dans J. Scheid (dir.), Pour une archéologie du rite : nouvelles perspectives en l’archéologie funéraire, Rome (p. 233-247). Rome : École française de Rome.

BURA, P. (2001). Autopsie d'une tombe-bûcher: les exemples de Thérouanne et de Bruay-La-Buissière. Dans J.-F. Geoffroy et H. Barbe (dir.), Les nécropoles à incinérations en Gaule Belgique : synthèses régionales et méthodologie : Actes du XIXe Colloque international du Centre de recherches archéologiques de l'Université Charles-de-Gaulle-Lille 3, 13-14 déc. 1996 (p. 167-176). Villeneuve d'Ascq : Revue du Nord.

CASTELLA, D. (1997). La nécropole du Port d’Avenches. Lausanne : Institut d’archéologie et d’histoire ancienne, 200 p. (Cahiers d’archéologie romande, 41, Aventicum 4).

DANANAI, A. (2019). Entre cendres et offrandes : les pratiques funéraires en territoire atrébate de la fin du 1er s. av. J.-C. au début du IIIe s. ap. J.-C. (hors série). Villeneuve d'Ascq : Revue du Nord, 529 p.

DUVIVIER, H., LEMÉE, E., FLORENT, G. et al. (2015). Les pratiques funéraires et leur évolution du Ier s. av. J.-C. au IIIe s. ap. J.-C. sur le site de Bierne-Socx, « ZAC du Bierendyck et de la Croix-Rouge » (Nord). Revue du Nord, 5, 139-251.

KAURIN, J., MARION, S. & VIDAL, P. (2017). La classification des structures funéraires liées à la pratique de la crémation : l’exemple de la nécropole de Rosières-aux-Salines (54). Dans S. De Larminat, R. Corbineau, A. Corrochano, Y. Gleize et J. Soulat (dir.), Nouvelles approches de l’archéologie funéraire : Actes de la 6e rencontre du Gaaf, 4-5 avril 2014, Paris (p. 37-46). Reugny : Gaaf.

LE GOFF, I. (2015). La crémation et ses traces : impacts sur les paysages funéraires antiques et aujourd’hui. Dans M. Gaultier, A. Dietrich et A. Corrochano (dir.), Rencontres autour des paysages du cimetière médiéval et moderne : Actes du Colloque, 5-6 avril 2013, Prieuré Saint-Cosme (La Riche) (p. 227-240). Tours : Gaaf/FERACF.

OUDRY-BRAILLON, S. & FAUPIN, G. (2017). Espaces et gestes funéraires en bordure du territoire ménapien. Dans F.  Hanut (dir.), Du bûcher à la tombe. Diversité et évolution des pratiques funéraires dans les nécropoles à crémation de la périodes gallo-romaine en Gaule septentrionales : Actes du colloque, 7-18 nov. 2014, Arlon (p. 131-140). Namur : Service public de Wallonie, études et documents archéologie.

VAN DOORSELAER, A. (2001). Les tombes à incinération à l’époque gallo-romaine en Gaule septentrionale : introduction générale. Dans J.-F. Geoffroy et H. Barbe (dir.), Les nécropoles à incinérations en Gaule Belgique : synthèses régionales et méthodologie : Actes du XIXe Colloque international du Centre de recherches archéologiques de l'Université Charles-de-Gaulle-Lille 3, 13-14 déc. 1996 (p. 09-16). Villeneuve d'Ascq : Revue du Nord.

Citations

LE GOFF, Isabelle (dir.), LAPERLE, Gilles, THUILLIER, Freddy, CLOTUCHE, Raphaël (coll.), COUBRAY, Sylvie (coll.), HENTON, Alain (coll.) & WILLEMS, Sonja (coll.). (2022). Apport du tamisage exhaustif de cinq structures funéraires au processus de crémation des Ménapiens (Nord-Pas-de-Calais, Nord, Neuville-en-Ferrain, ZAC du Berquier)  : Rapport d'étude 2014 (1 vol.). Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 26). <https://doi.org/10.34692/2hw7-4m29>.

Auteur(s) / direction
Période(s)
Département
bouton addthis
Droits
Tous droits réservés
Langage
FR
Format
text/xml
Type
Text

Puygarreau-Sud et Les Jardins du Puygarreau : nouveaux éléments pour la connaissance de la genèse du quartier (Poitou-Charentes, Vienne, Poitiers)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2014

Numéro DAP
23
Image d'entête
DAP 23 | Poitiers « Puygarreau-Sud » / « Les Jardins du Puygarreau » (Vienne)
Média
DAP 23 | Poitiers « Puygarreau-Sud » / « Les Jardins du Puygarreau » (Vienne)
date expertise
septembre 2015
date achevement
novembre 2014
Paragraphes

Il n’est pas commun qu’une opération d’archéologie urbaine apporte une masse d’informations aussi exceptionnelle que celle des fouilles réalisées à Poitiers, rue du Puygarreau, en 2012. Couplée aux connaissances issues des fouilles poitevines antérieures, ou bien encore des surveillances de travaux réalisées entre 2010 et 2018[1], elles ont permis de faire un bond en avant dans la compréhension de la morphogénèse de la ville, des origines jusqu’à l’époque Moderne.

Pour le Haut-Empire, les principaux apports concernant l’urbanisation de cette partie de la cité dans les deux premières décennies de notre ère, son développement au milieu du Ier siècle, et l’architecture des domus situées entre le cœur monumental et le reste de la ville, ont été abordés dans le cadre d’une synthèse sur la monumentalisation de Limonum parue en 2016.

Pour l’Antiquité Tardive, même si les fouilles n’ont pas apporté de datations absolues quant à la construction de l’enceinte, elles ont permis de mettre en évidence que celle-ci intervient probablement entre la fin du IIIe siècle et les premières décennies du IVe siècle. Par ailleurs, la mise en évidence de l’existence d’un agger, c’est-à-dire d’un talus en appui contre le rempart, formant un glacis qui restera inconstructible jusqu’au XIIIe siècle, a permis une relecture complète du cadastre napoléonien sur le reste de la cité. Ce talus a joué un rôle essentiel dans la structuration des voiries et du parcellaire dans toute la partie occidentale et septentrionale de la ville. Du côté oriental, la localisation de l’abbaye Sainte-Croix, fondée au VIe siècle par la reine Radegonde, y fait également écho.

Le Moyen Âge, concerné jusqu’alors par peu d’interventions archéologiques sur Poitiers, n’est pas en reste, et la mise en lumière de la manière dont l’habitat gagne peu à peu sur l’ancien glacis interne à partir des XIe et surtout XIIe et XIIIe siècles, permet d’appréhender différemment les nouveaux projets d’aménagements situés dans le même type de contexte.

Le site qui se trouve dans des zones de jardins pour les périodes moderne et contemporaine, n’a aujourd’hui pas changé de fonction, puisqu’il a été aménagé en jardin public, après que les vestiges lapidaires jugés en trop mauvais état pour être exposés, aient été enterrés in situ.

Le travail de synthèse réalisé dans le cadre de la conception de ce rapport de fouille a conduit à la rédaction, en 2014, d’un petit fascicule à destination du public dans la collection Mémoire de fouilles de l’Inrap, et à la réalisation du WebMag Quand Poitiers s’appelait Limonum.

Cette opération a été également à l’origine du développement, entre 2015 et 2018, de l’application de réalité augmentée 3D Poitiers Évolution[2] qui offre des restitutions 3D sur 360°, de l’Antiquité à la période Moderne, agrémentée de commentaires et de vidéos explicatives. À ce jour, cinq points d’observation ont été développés : deux sur le secteur de la mairie (Puygarreau) et trois sur le secteur de l’amphithéâtre (rue de Magenta et rue Bourcani) ; il est probable que le projet sera amené à être poursuivi.

Enfin, la découverte d’une fondation quadrangulaire sur un niveau de trottoir antique, avait abouti à une recherche sur les autels de carrefour en Gaule romaine, qui, comme annoncé dans le rapport, a été publiée en 2016.

1

Celles du réaménagement du centre-ville « Cœur d’agglo » de 2010 à 2012, ou de la mise en place du Bus à Haut Niveau de Service BHNS rebaptisé MRTP (Modernisation du Réseau de Transport Public) entre 2015 et 2018.

2

Application gratuite pour mobiles et tablettes développée par la société Art Graphique & Patrimoine, pour le compte de la Ville de Poitiers, en partenariat avec le service régional de l’archéologie de Nouvelle-Aquitaine (site de Poitiers) et l’Inrap.

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Introduction

1.1. Circonstances de l’intervention
1.2. État des connaissances avant l’opération
1.3. Stratégies et méthodes mises en œuvre
1.4. Communication et valorisation
1.5. Un savoir faire reconnu : les stagiaires de l’ARCCH

2. Les résultats de la fouille

2.1. Avant-propos
2.2. Aux origines du site
2.3. Une rue « monumentalisée »
2.4. Le Bas Empire : une révolution urbaine
2.5. Les périodes Médiévale et Moderne : une réurbanisation progressive
2.6. Les périodes Contemporaine et Actuelle

3. Conclusion

Bibliographie

III. Études spécialisées

1. Le mobilier céramique antique : première approche

1.1. Le second âge du Fer
1.2. La période romaine

2. La céramique médiévale et moderne

2.1. Des indices résiduels du VIe siècle ?
2.2. La céramique du Xe au XIIIe siècles
2.3. Les céramiques des XIIIe-XVIIe siècles
2.4. Du XVIIIe au XIXe siècle

3. Numismatique

1.1. Jardin du Puygarreau
1.2. Puygarreau-Sud (2012-5506)

4. Remarques sur les mobiliers en fer, en alliage cuivreux et en matières dures animales

4.1. Période romaine
4.2. Période médiévale

5. La verrerie

5.1. Introduction
5.2. Le verre antique
5.3. Le verre médiéval
5.4. Conclusion

6. Étude archéozoologique

6.1. Présentation
6.2. Méthodologie mise en œuvre
6.3. L’occupation antique
6.4. L’occupation médiévale
6.5. L’occupation moderne
6.6. Conclusion

Table des illustrations

IV. Inventaires techniques

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

GERBER, Frédéric (dir.), BAUDRY, Anna, BERTRAND, Isabelle, BRUNET-GASTON, Véronique, GUITTON, David, SIMON, Laure & VÉQUAUD, Brigitte. (2014). Poitiers (86), "Puygarreau-Sud" et "Les Jardins du Puygarreau" - Nouveau éléments pour la connaissance de la genèse du quartier (Rapport de fouille, 1 vol.). Bègles : Inrap Grand Sud-Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0137420>.

Rapport de diagnostic

JÉGOUZO, Anne (dir.), LAVOIX, Gaëlle & TORCHUT, Jean-Sébastien. (2011). Poitiers (86), rue Puygarreau - Eléments stratigraphiques pour l'implantation et l'évolution d'un îlot urbain (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Poitiers : Inrap Grand Sud-Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0123191>.

Publications

GERBER, Frédéric (dir.) & HIERNARD, Jean. (2017). Le cadre monumental de Limonum : état de la question à l’aube du XXIe siècle. Dans A. Bouet (dir.), Monumental ! La monumentalisation des villes de l’Aquitaine et de l’Hispanie septentrionale durant le Haut-Empire : Actes du colloque Aquitania, Villeneuve-sur-Lot, 10-12 sept. 2015 (p. 453-477). Pessac : Fédération Aquitania Ausonius.

GERBER, Frédéric. (2016). Les Dieux sont au coin de la rue. Dans R. Bedon et H. Maveraud-Tardiveau (dir.), Présence des divinités et des cultes dans les villes et agglomérations secondaires de la Gaule Romaine et des régions voisines, du Ier siècle avant notre ère au IVe siècle de notre ère : Actes du colloque, Limoges, 16 et 17 oct. 2014 (p. 271-288). Limoges : Presses Universitaires de Limoges.

GERBER, Frédéric. (2014). Poitiers antique : 40 ans d'archéologie préventive. Poitiers : Ville de Poitiers, Paris : Inrap. (Mémoires de fouilles). Disponible en ligne sur <https://www.inrap.fr/poitiers-antique-40-ans-d-archeologie-preventive-10965> (consulté le 31 janvier 2022).

WebMag

Quand Poitiers s'appelait Limonum. Paris : Inrap. Disponible en ligne sur <https://www.inrap.fr/magazine/Quand-Poitiers-s-appelait-Limonum/> (consulté le 31 janvier 2022).

Citations

GERBER, Frédéric (dir.), BAUDRY, Anna, BERTRAND, Isabelle, BRUNET-GASTON, Véronique, GUITTON, David, SIMON, Laure, VEQUAUD, Brigitte et coll. (2022). Puygarreau-Sud et Les Jardins du Puygarreau : nouveaux éléments pour la connaissance de la genèse du quartier (Poitou-Charentes, Vienne, Poitiers) : rapport de fouille archéologique 2014 (1 vol.). Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 23). <https://doi.org/10.34692/xeja-n945>.

Auteur(s) / direction
Chronique de site
Les Jardins du Puygarreau à Poitiers (Vienne)
Département
bouton addthis
Droits
Tous droits réservés
Langage
FR
Format
text/xml
Type
Text

Nouvelles observations sur l'occupation laténienne (IIe s. av. J-C.) et gallo-romaine (Ier-IIe s. ap. J-C.) de Bas-en-Basset (Auvergne, Haute-Loire, Le Maray II)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2015

Numéro DAP
20
Image d'entête
DAP 20 | Bas-en-Basset « Le Maray 2 » (Haute-Loire)
Média
DAP 20 | Bas-en-Basset « Le Maray 2 » (Haute-Loire)
date expertise
janvier 2016
date achevement
mars 2015
Paragraphes

L’identification des « agglomérations ouvertes » de la fin de l’âge du Fer (IIIe-Ier s. av. J.-C.) au sein de l’actuelle Auvergne, dont les limites recouvrent celles des territoires gaulois des Arvernes (Puy-de-Dôme, Cantal, Allier), des Vellaves (Haute-Loire) et des Ambluarètes (Allier), est relativement récente. Les premières hypothèses formulées en ce sens ont d’abord concerné le bassin de Clermont-Ferrand avec la mise en évidence, vers 1980, d’une première grande agglomération, connue dans la littérature archéologique sous le nom de site « d’Aulnat », quelques kilomètres à l’est de la métropole clermontoise. Dans le courant de la décennie suivante, un second site est localisé à une trentaine de kilomètres plus au nord, à l’emplacement de l’actuelle localité d’Aigueperse. Depuis, le dossier s’est considérablement enrichi et une dizaine d’agglomérations gauloises non fortifiées sont aujourd’hui identifiées de façon plus ou moins assurée en Auvergne : Les Martres-de-Veyre, Saint-Flour, Saint-Paulien, Brioude, Bas-en-Basset ; auxquelles peuvent s’ajouter, bien que moins certaines, La Roche Blanche, Lezoux et Ambert (Deberge, Kurzaj & Lauranson, 2019). Bien que la connaissance de ces sites soit encore souvent très largement lacunaire, les fouilles réalisées sur certains d’entre eux permettent d’en préciser les caractéristiques (chronologie, taille, la structuration interne...).

Localisée dans le nord du territoire des Vellaves, la commune de Bas-en-Basset a pour particularité d’accueillir un « pôle » proto-urbain constitué de trois sites implantés à peu de distance les uns des autres : l’agglomération ouverte de « Basset », située en rive droite de la Loire et occupée principalement au cours du IIe s. av. J.-C. ; le site fortifié du « Mont Malorum » perché sur une éminence surplombant la plaine ; l’agglomération ouverte de Bas localisée en rive gauche de la Loire à mi-distance des deux sites précédents.
Si l’agglomération de Basset et l’oppidum du Mont Malorum ne sont connus que par des observations très ponctuelles, le site de Bas est un peu mieux documenté. Plusieurs diagnostics ainsi que de deux fouilles y ont été conduits depuis 2005 ce qui permet de proposer certaines hypothèses concernant son extension, sa datation et son mode d’occupation. L’intervention la plus étendue, qui reste toutefois d’emprise très limitée (2800 m² au total), a permis la mise en évidence d’une occupation stratifiée. Bien que les vestiges aient été assez largement dégradés par des terrassements pratiqués sans surveillance archéologique, cette occupation se développe de façon continue de la fin du IIe s. av. J.-C. au début du IIIe s. ap. J.-C.

Pour la période laténienne (de La Tène D1b à La Tène D2b) les aménagements mis en évidence dans les secteurs les moins impactés par les destructions récentes sont exclusivement de nature domestique. Des trous de poteau (181 ex.) et des sablières (18 ex.) déterminent des constructions qui s’installent le long d’un axe de circulation empierré. Des fosses dépotoir (36 ex.), un puits et de nombreuses soles de foyer (13 ex.) sont situées à proximité ou à l’intérieur de ces bâtiments aux sols de terre battue. Les données stratigraphiques témoignent de reconstructions réalisées à intervalles rapprochés. La densité et la superficie des aménagements construits, avec six constructions accolées qui occupent environ 270 m² d’emprise au sol, indiquent qu’il s’agit d’un site densément occupé.
Les traces d’artisanat sont absentes mais à l’inverse les amphores italiques (265 individus) et les monnaies (53 exemplaires) sont nombreuses étant donnée l’exiguïté de la surface fouillée. Il semble que ce site soit plus spécifiquement impliqué dans les activités commerciales ce dont témoigne également son implantation sur le cours de la Loire, navigable à cet emplacement, et la proximité de la frontière avec le territoire ségusiave.
Cette occupation s’apparente nettement, d’un point de vue typologique et organisationnel, à celles dégagées sur les sites de Feurs ou de Roanne, localisés en aval sur le cours du fleuve. Ces habitats groupés de la fin de l’âge du Fer, également étudiés sur des superficies restreintes, ont livré des vestiges comparables avec une chronologie toutefois étendue au plein IIe s. av. J.-C.

Pour la période gallo-romaine (Ier-IIIe s. ap. J.-C.), les résultats sont également significatifs même si, comme pour la fin de l’âge du Fer, la modestie des dégagements réalisés et la faiblesse du corpus mobilier collecté constituent des freins à l’analyse. Ces vestiges recouvrent directement les aménagements gaulois. Il s’agit principalement de constructions installées sur des fondations en tranchées, dotées de murs ou de solins maçonnés et de sols de terre battue ou en béton de tuileau. Leurs plans sont différents : sur cours à galerie de façade, à plan centré, à abside… Leur architecture semble toutefois relativement modeste avec des élévations n’utilisant que très peu les liants à la chaux.
L’organisation mise en place à la période laténienne n’est pas remise en cause et certaines constructions sont édifiées à l’emplacement même des bâtiments plus anciens dont elles reprennent les limites. Cette occupation structurée s’appuie sur deux axes viaires disposés perpendiculairement. Des structures de délimitation (fossés, palissades et murs de clôtures) contribuent à séparer ces zones de circulation des espaces privés. Ce secteur est assez densément occupé avec, sur les 2 800 m² fouillés, trois bâtiments d’une surface comprise entre 60 et 200 m² à vocation probablement résidentielle. Un petit bâtiment de stockage, des constructions annexes ainsi qu’un hypothétique balnéaire (privé ?) sont également présents. Deux puits et quelques fosses ont aussi été dégagés à leur périphérie.
Le mobilier, globalement peu abondant, permet d’envisager que cette occupation fait suite, sans solution de continuité, à l’habitat laténien et se poursuit au moins jusqu’au début du IIIe s. ap. J.-C. Comme à l’âge du Fer, les activités documentées sur le site semblent essentiellement d’ordre domestique et aucun indice probant ne signale l’exercice d’un artisanat développé ou une quelconque fonction agricole.

Enfin, il est à noter que malgré des conditions d’intervention assez peu satisfaisantes, des vestiges relativement ténus (traces de sablières basses, effondrements de parois en terre, sols de terre battue…) sont conservés, ce qui montre le potentiel du site pour documenter la diversité des solutions architecturales employées dans les constructions domestiques vellaves au cours de l’Antiquité.

Cette intervention confirme finalement la présence d’une occupation continue de la fin de la période laténienne à la fin du Haut-Empire dans ce secteur de la commune de Bas-en-Basset. Les caractéristiques des vestiges gaulois orientent vers l’hypothèse d’un habitat de type agglomération ouverte. En ne prenant en compte que les secteurs étudiés dans le cadre de l’archéologie préventive, la superficie de ce site proto-urbain avoisinerait environ 6 ha. La nature de l’occupation gallo-romaine est plus difficile à définir même si l’éventualité qu’il puisse s’agir d’une agglomération secondaire est envisageable. Une telle identification apparaîtrait en tout cas logique si l’on prend comme exemples les sites de Feurs et de Roanne où l’agglomération antique fait suite à l’habitat groupé laténien. Les aménagements dégagés à Bas trouvent néanmoins des parallèles aussi bien dans le domaine rural que sur les ensembles périurbains. Reste que d’autres vestiges antiques sont localisés à peu de distance dans ce secteur de la commune. Dans leur extension maximale, il couvre une superficie d’environ 14 ha.

Sommaire

VOLUME 1

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Contexte de l’intervention

1.1. Origine du projet
1.2. Les étapes de l’intervention : calendrier, méthode et contraintes
1.3. Contexte géographique et archéologique

2. Résultats de l’opération de 2014 : présentation des
vestiges immobiliers et mobiliers

2.1. Position, état de conservation et densité des vestiges
2.2. Organisation générale et dynamique de l’occupation
2.3. Vestiges de la Protohistoire ancienne
2.4. L’occupation du second âge du Fer
2.5. L’occupation gallo-romaine (Haut-Empire)
2.6. Vestiges modernes et/ou contemporains

3. Synthèse

Bibliographie
Table des illustrations

Annexe : planches de mobiliers

VOLUME 2

III. Inventaires techniques

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

DEBERGE, Yann. (2015). Bas-en-Basset (Haute-Loire) : Nouvelles observations sur l'occupation laténienne (II e s. av. J-C.) et gallo-romaine (Ier-IIe s. ap. J-C.) de Bas-en-Basset : Le Maray II : rapport de fouilles (Rapport de fouilles, 2 vol.). Bron : Inrap Auvergne-Rhône-Alpes. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0137104>.

Rapports de diagnostic

ALFONSO, Guy. (2008). Bas-en-Basset (Haute-Loire), Le Maray (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Bron : Inrap Auvergne-Rhône-Alpes. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/018016>.

Publication citée dans l'introduction

DEBERGE, Yann, KURZAJ, Marie-Caroline & LAURANSON, Romain. (2019). Les agglomérations ouvertes de la fin de l’âge du Fer en territoires arvene et vellave (nord-est du Massif central, France). Dans S. Fichtl, G. Pierrevelcin, M. Schönfelder, Les agglomérations ouvertes de l’Europe celtique (IIIe-Ier s. av. J.-C.) : actes de la table ronde internationale de Glux-en-Glenne, oct. 2015 (p. 171-209). Strasbourg : MAGE. (Mémoires d’Archéologie du Grand-Est ; 4).

Citations

L'ensemble

DEBERGE, Yann (dir.), CABANIS, Manon, CAILLAT, Pierre, GARCIA, Magali, LOUGHTON, Matthew, PASTY, Jean-François, SIMON, Laure, WITTMANN, Alain. (2021). Nouvelles observations sur l'occupation laténienne (IIe s. av. J-C.) et gallo-romaine (Ier-IIe s. ap. J-C.) de Bas-en-Basset  (Auvergne, Haute-Loire, Le Maray II) : rapport de fouille archéologique 2015 (2 vol.). Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 20). <https://doi.org/10.34692/ayws-b292>.

Le volume 1

DEBERGE, Yann (dir.), CABANIS, Manon, CAILLAT, Pierre, GARCIA, Magali, LOUGHTON, Matthew, PASTY, Jean-François, SIMON, Laure, WITTMANN, Alain. (2021). Nouvelles observations sur l'occupation laténienne (IIe s. av. J-C.) et gallo-romaine (Ier-IIe s. ap. J-C.) de Bas-en-Basset  (Auvergne, Haute-Loire, Le Maray II) : rapport de fouille archéologique 2015. Vol. 1, Texte et illustrations. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 20). <https://doi.org/10.34692/ayws-b292>.

Le volume 2

DEBERGE, Yann (dir.), CABANIS, Manon, CAILLAT, Pierre, GARCIA, Magali, LOUGHTON, Matthew, PASTY, Jean-François, SIMON, Laure, WITTMANN, Alain. (2021). Nouvelles observations sur l'occupation laténienne (IIe s. av. J-C.) et gallo-romaine (Ier-IIe s. ap. J-C.) de Bas-en-Basset  (Auvergne, Haute-Loire, Le Maray II) : rapport de fouille archéologique 2015. Vol. 2, Inventaires techniques. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 20). <https://doi.org/10.34692/ayws-b292>.

Auteur(s) / direction
Auteur(s) / collaborateur
Chronique de site
Occupations de La Tène finale et de l'époque gallo-romaine à Bas-en-Basset (Haute-Loire)
Pactols peuple
Département
bouton addthis
Droits
Tous droits réservés
Langage
FR
Format
text/xml
Type
Text

Vigneux-sur-Seine, Le Clos de la Régale (Essonne, Île-de-France)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2015

Numéro DAP
18
Image d'entête
DAP 18 | Vigneux-sur-Seine « Le Clos de la Régale »
Média
DAP 18 | Vigneux-sur-Seine « Le Clos de la Régale »
date expertise
septembre 2015
date achevement
avril 2015
Paragraphes

Le site de Vigneux-sur-Seine « Le Clos de la Régale » (Essonne) a été fouillé en 2007/2008 sur une surface de 5,5 ha, préalablement à la réalisation d’un aménagement pavillonnaire. La parcelle occupe un rebord de plateau bordé par l’Oly, un ru affluent de la Seine, et présente une forte déclivité nord-est.

Le site est fréquenté depuis le Bronze final, avec une sépulture à incinération, à priori isolée. Ces occupations pérennes ne concernent toutefois que La Tène C2 / D1, l’Antiquité et le Moyen-âge.
L’occupation attribuable à La Tène C2 / D1 (environ 160-140 avant J.-C.) est concentrée à l’intérieur d’un enclos fossoyé de 8 400 m², muni d’entrées sur trois côtés. À l’intérieur, quatre bâtiments sur poteaux se distinguent nettement. Dans l’angle oriental de l’enclos, un groupe de structures, constitué d’un petit enclos circulaire de 7 m de diamètre avec une entrée aménagée à l’ouest et une fosse centrale, un petit bâtiment à 12 poteaux et deux fosses recelant de nombreuses monnaies, semble former un ensemble cohérent, peut-être à vocation funéraire.
À la période de La Tène D1 / D2 (120-130 avant J.-C.), seule une fréquentation de la zone funéraire de l’époque précédente est attestée, avec un dépôt de mobiliers céramique et faunique, brûlés ou non, ainsi que de nombreuses monnaies.
À la période antique, cet espace est réoccupé par une villa dont la phase de construction débute dans la première moitié du Ier siècle.
Une première phase d’occupation débute vers 50 de notre ère et durera jusqu’au milieu du IIe siècle environ. La villa comporte dans la partie haute du site une pars urbana, constituée de trois bâtiments (dont un à probable fonction balnéaire) encadrant une cour. La pars rustica, en contrebas, est organisée sous la forme de deux ailes de part et d’autre d’une seconde cour. La totalité de la villa est alimentée en eau via un aqueduc provenant du plateau localisé au sud.
La seconde phase d’occupation de la villa couvre la période de 150-250 environ. Elle succède à un arasement complet de la première occupation. Sur le site ainsi nettoyé, sont érigés cinq nouveaux bâtiments ainsi qu’une cave et un petit édicule, peut-être à vocation cultuelle. L’ensemble est alors irrigué par un nouveau système d’alimentation provenant d’une résurgence en bord de plateau, qui remplace le réseau lié à l’aqueduc précédent.
Après un hiatus correspondant à la fin de l’Antiquité (IVe-Ve siècle), on observe une réoccupation à la période mérovingienne en bordure de plateau, près de la résurgence principale. Les quelques structures testées permettent de restituer au moins un bâtiment sur poteaux, ainsi qu’un silo et une structure de combustion.
Cette occupation se poursuit à la période carolingienne sur une surface plus réduite, laissant supposer la présence d’un seul bâtiment. S’ajoute en milieu de pente un ensemble de dix sépultures. Un dernier bâtiment, à nouveau implanté près de la résurgence restée active depuis l’Antiquité est rattachable au XIe siècle. Les dernières ruines de la villa sont encore fréquentées, vraisemblablement pour la récupération de matériaux.

Malgré l’état très dégradé des vestiges, l’interprétation du site en tant que villa s’est rapidement imposée. En premier lieu, la question d’une identification comme sanctuaire s’était posée dès la phase initiale de terrain au vu du plan général, à savoir des secteurs bâtis répartis en U autour d’une cour avec une ouverture à l’est. En cours de fouille, une partition nette a été observée entre des bâtiments plutôt dévolus à l’habitat dans le secteur ouest et des secteurs de stockage voire d’activité dans la partie est, une partition observée aussi dans les cours. Dans un second temps, la nature même de l’établissement rural était à définir. Si l’absence d’élévation voire de sols empêchait une appréhension fine de ses différents états et de leurs statuts, la longue période d’aménagement et de transformation de l’établissement, ponctuée de modifications importantes de son plan, montre un réel suivi architectural intégrant non seulement un programme originel mais aussi son adaptation progressive. En témoigne par exemple le changement de plan de l’enclos fossoyé préparatoire, réduit et réorienté afin de mettre en valeur l’aile ouest en rupture de pente. Ces considérations esthétiques, associées à l’intervention possible d’un concepteur ou « architecte » mais aussi à la gestion complexe de l’eau, témoignent d’un niveau de haut rang propre aux grandes villae antiques.

On notera que parmi le réseau de villae se développant en maillage régulier dans ce secteur, celle de Ris-Orangis a fait l’objet d’une fouille en 2016 (Mondoloni, 2018).

Les systèmes de terrassements mis au jour à Vigneux-sur-Seine ont été observés depuis sur plusieurs autres sites du sud de l’Île-de-France. S’ils se rapportent tous à la période antique, force est de constater qu’ils répondent à des problématiques variées pour des occupations aux statuts divers. De fait, bien qu’elles nécessitent des moyens humains et techniques considérables, ces modifications durables des reliefs ne définissent pas nécessairement un statut aisé pour les sites où ils sont observés.
Ainsi, à Brétigny-sur-Orge (Essonne), sur un site de plateau, deux terrassements empierrés ont été observés sous un établissement rural, l’un sous un bâtiment mal défini mais vraisemblablement lié à une activité artisanale dans la première moitié du Ier siècle (Damour, 2012), l’autre sous une aile du corps principal d’une « ferme en U » dans la seconde moitié du IIe siècle (Damour, 2015). Ces deux empierrements, respectivement de 175 m² et 665 m², ont simplement servi à garantir la mise au sec des bâtiments en cas d’intempéries.
À Servon (Seine-et-Marne), les terrassements ont été effectués pour remodeler une pente marquée, à l’instar de Vigneux-sur-Seine (Damour & Dupéré, 2015 ; Damour, 2020). La pente, aménagée en escalier, a accueilli des bâtiments ainsi qu’une aire ouverte en sol de tegulae. Le statut de ce site, actif du début du Ier siècle jusqu’au début du IIIe siècle, demeure toutefois énigmatique. Fourni en mobilier et en vestiges d’une riche parure architecturale, il comprenait probablement des éléments thermaux. Trop luxueux pour un établissement rural, trop incomplet pour une villa, ce site pourrait éventuellement être mis en relation avec l’établissement voisin de « L’Arpent Ferret » sur la même commune (Gentili & Mahé, 1993).

Enfin, à Linas (Essonne), des terrassements antiques ont également été mis au jour en octobre 2020 (Damour & Prié, à paraitre). Là encore, ils remodèlent une pente marquée en marches d’escalier successives. En plus d’excavations conséquentes, on note ici, comme à Brétigny-sur-Orge ou à Vigneux-sur-Seine, des apports de matériaux calcaires qui ont servi à stabiliser mais aussi à assainir un terrain recélant de nombreuses résurgences. Les vestiges appréhendés tant lors du diagnostic que de la fouille partielle du site ne permettent pas, là non plus, d’envisager une simple villa.

La fouille de ce type de sites, aussi dense en structures qu’en stratifications souvent complexes, montre bien les apports mais aussi parfois les limites de l’archéologie préventive. Malgré des manques évidents d’informations, dus au fort arasement des vestiges, il a été possible néanmoins d’appréhender assez précisément les méthodes, techniques et protocoles de construction et d’installation de cette villa. Cette tâche s’est révélée d’autant plus ardue qu’elle fut réalisée pendant un hiver francilien particulièrement rigoureux.

Sommaire

Volume 1 : Textes

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Présentation générale

1.1. Contexte géographique et géologique
1.2. Contexte historique et archéologique
1.3. Problématiques de la fouille
1.4. Modalités et déroulement de l’opération
1.5. Traitement des données après la fouille

2. Résultats

2.1. Période préhistorique
2.2. Période protohistorique
2.3. Période antique
2.4. Périodes médiévales
2.5. Période moderne : irrigations et parcellaires

3. Le matériel archéologique

3.1. L’industrie lithique
3.2. Le mobilier céramique des structures protohistoriques
3.3. La céramique antique
3.4. La céramique médiévale
3.5. La faune
3.6. Les éléments métalliques
3.7. Étude numismatique
3.8. Les fragments de verre
3.9. Une amulette phallique en fritte
3.10. Note xylologique sur un cadre de puits à Vigneux
3.11. Études environnementales
3.12. Description des fours à chaux
3.13. Eléments de tabletterie

4. Synthèses générales

4.1. Caractérisation du site du « Clos de la Régale »
4.2. Quelques remarques relatives aux activités de la villa
4.3. Intégration de la villa du Clos de la Régale dans le réseau environnant des villas antiques
4.4. Comparaisons avec d’autres villas dans le nord de la Gaule

Bibliographie


Volume 2 : Illustrations


Volume 3 : Inventaires - Annexes

Inventaires techniques

Annexes

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

DAMOUR, Vincent & JOVENET, Elsa (dir). (2015). Vigneux-sur-Seine (Essonne), Le Clos de la Régale (Rapport de fouille, 3 vol.).  Pantin : Inrap Centre - Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0136734>.

Rapport de diagnostic

MARTI, Fabrice (dir.). (2005). Vigneux-sur-Seine (Essonne), « Le Clos de la Régale » (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Pantin, Saint-Denis :  Inrap Centre - Île-de-France, SRA Île-de-France.  <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0112071>.

Rapports cités dans l'introduction

DAMOUR, Vincent & PRIÉ, Arnaud. (dir.). (à paraitre). Linas (Essonne), Rue de Guillerville (Rapport de fouille). Pantin : Inrap Centre - Île-de-France.

MONDOLONI, Alexandra (dir.). (2018). Ris-Orangis (Essonne), Futur Grand Stade de rugby : (site de l'ancien hippodrome d'Evry) (Rapport de fouille, 2 vol.). Pantin : Inrap Centre - Île-de-France.  872 p. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0153890>.

DAMOUR, Vincent & DUPÉRÉ, Benoît (dir.) (2015). Servon (Seine-et-Marne), « Parc de la Roseraie » : avenue du Parc Rapport de diagnostic, 1 vol.). Pantin : Inrap Centre - Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0137954>.

DAMOUR, Vincent (dir.). (2015). Brétigny-sur-Orge (Essonne), ZAC de "Maison Neuve" : emprise Immochan (Rapport de fouille, 2 vol.). Pantin : Inrap Centre - Île-de-France. 536 p. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0135047>.

DAMOUR, Vincent (dir.). (2012). Brétigny-sur-Orge (Essonne), ZAC de la « Maison Neuve » : lot ZF (Rapport de fouille). Pantin : Inrap Centre - Île-de-France. 336 p. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0124302>.

GENTILI, François & MAHÉ-HOURLIER , Nadine (dir.). (1993). Servon (Seine-et-Marne), "L'Arpent Ferret" : villa gallo-romaine et habitat du Haut Moyen Âge (Rapport de fouille). Paris, Saint-Denis : Afan CIF, SRA Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0110232>.

Publication citée dans l'introduction

DAMOUR, Vincent. (2020). L'adaptation des méthodes de diagnostic archéologique à une surface préalablement décapée : le site antique de Servon "Parc de la Roseraie" (Seine-et-Marne). Revue Archéologique d'Île de France, 11, 241-261.

Citations

DAMOUR, Vincent (dir.), JOVENET, Elsa,  CAMMAS, Cécilia, CLAVEL, Viviane, COTTÉ, Olivier, DURAND, Juliette, FECHNER, Kaï, FOUCRAY, Bruno, GUÉRIT, Magali, LAPORTE-CASSAGNE, Caroline, LAWRENCE-DUBOVAC, Paulette, LECOMTE-SCHMITT, Blandine, LECONTE, Luc, LEFÈVRE, Annie, LORQUET, Philippe, LOICQ, Sabine, MAUDUIT, Céline, MORET-AUGER, Florence, NEAUD, Pascal, PERRAULT, Christophe, PISSOT, Véronique, VALLAT, Pierre & WÜSCHER, Patrice. (2021). Vigneux-sur-Seine, Le Clos de la Régale (Essonne, Île-de-France) : rapport de fouille archéologique 2015. Paris : Inrap. (Documents d'archéologie préventive ; 18). <https://doi.org/10.34692/xfd8-zk61>.

Auteur(s) / direction
Département
bouton addthis
Droits
Tous droits réservés
Langage
FR
Format
text/xml
Type
Text

Chronologie et interprétation des occupations humaines du deuxième âge du Fer au haut Moyen Âge (Montignac, Le Buy)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2014

Numéro DAP
14
Image d'entête
DAP 14 | Montignac « Le Buy » (Dordogne)
Média
DAP 14 | Montignac « Le Buy » (Dordogne)
date expertise
mars 2015
date achevement
septembre 2014
Paragraphes

La fouille préventive réalisée au Buy, à Montignac (Dordogne, Nouvelle-Aquitaine), en 2011, a signé le début d’une aventure archéologique toujours en cours actuellement.
Les opérations portant sur ce lieu-dit, implanté à 1 km à l’est du bourg actuel, se succèdent depuis 2005, au rythme des constructions pavillonnaires. Elles lèvent progressivement le voile sur un site connu depuis le XIXe siècle par les érudits et antiquaires locaux comme une villa gallo-romaine. Une première fouille préventive concerne en 2005 la partie méridionale du gisement (Grimbert, 2006). Avec la mise au jour d’une maison implantée à un carrefour de voies et datée des Ier-IIe siècles, des doutes sont alors émis quant à l’interprétation traditionnelle du site.

L’opération de 2011 s’inscrit dans la lignée de la précédente. Elle intervient après une série de diagnostics qui mettent en lumière, d’une part, le prolongement des maçonneries antiques vers l’ouest et le nord-est et d’autre part, une occupation antérieure attribuée à la fin du deuxième âge du Fer. La fouille concerne la partie orientale d’un ensemble bâti dégagé au XIXe siècle. Une séquence stratigraphique caractérisant une occupation continue de l’espace entre le deuxième âge du Fer (La Tène C2/D1) et l’époque antonine y est attestée, de même qu’une réoccupation des lieux au Haut Moyen Âge.
Les vestiges documentent à la fois les modalités des occupations et l’évolution des techniques de construction : architecture sur poteaux en bois à l’époque gauloise, ossature de bois faisant intervenir en partie des sablières basses à l’époque augusto-tibérienne ; apparition – entre 30/40 et 60/70 – de constructions aux fondations maçonnées qui coexistent avec les bâtiments à ossature de bois ; enfin une généralisation des fondations en pierre à partir de la fin du Ier siècle. C’est de cette dernière période que date l’occupation du bâtiment mis au jour au XIXe siècle. Dans le cadre de l’opération, seules les pièces bordant sa façade orientale ont été observées, dont une probable culina. Les assemblages mobiliers évoquent une implantation sur des axes commerciaux qui bénéficie d’importations plus ou moins lointaines de produits et biens manufacturés variés.

Deux ans plus tard, la parcelle mitoyenne à l’est fait à son tour l’objet d’une investigation exhaustive. Le prolongement des aménagements découverts en 2011 est reconnu, de même que des ateliers artisanaux et un accès aménagé au cours d’eau délimitant les parcelles à l’est.
À la suite de ces opérations de fouille, une phase de recherche est amorcée en 2015, avec pour objectif principal de se prononcer, de façon définitive, sur la question du statut du site. Le choix méthodologique s’arrête sur la prospection géomagnétique, qui est effectuée sur plus de 6 ha dans un champ considéré comme le noyau présumé du gisement. Les résultats sont sans appel : ils livrent le plan d’une petite agglomération secondaire gallo-romaine de moins de 12 ha, la première attestée archéologiquement dans la cité des Pétrucores.

Les campagnes de recherches programmées menées de 2015 à 2019 en complètent peu à peu le plan. Différents espaces sont identifiés : quartiers commerciaux et résidentiels, sanctuaire, temple, tandis que d’autre soulèvent de nouvelles hypothèses (place de marché ?, thermes ?). Depuis 2016, grâce à la participation au programme des élèves latinistes du collège de Montignac, sous la forme d’une action d’éducation artistique et culturelle (EAC), des prospections pédestres précises sont effectuées sur l’emprise de l’agglomération. Ce travail précise la chronologie et la nature des vestiges.
En parallèle, des recherches conduites à une échelle plus large déterminent l’évolution de l’occupation du sol de l’entité territoriale dans laquelle le site s’inscrit, de la fin de la période protohistorique au Moyen Âge. Les méthodes d’approche sont multiples : prospections pédestres, géophysiques, LiDAR, ainsi que des fouilles ponctuelles. La compilation et l’analyse conjointes des données issues de la recherche programmée et des opérations préventives produisent des connaissances importantes pour l’histoire de cet espace situé aux confins du territoire des Pétrucores : délimitation de l’agglomération, axes de communication, architecture des habitats, découverte de la première église paroissiale de Montignac, etc.

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. ​Introduction

1.1. Circonstances de l’intervention
1.2. Contexte archéologique
1.3. Cadre d’investigation et méthode d’investigation
1.4. Contraintes
1.5. Phase d’étude
1.6. Étude géologique sommaire

2. L’occupation archéologique

2.1. La phase 1 : la période protohistorique
2.2. La phase 2 : une phase de transition au début du Ier siècle de notre ère
2.3. La phase 3 : entre 30/40 et 60/70
2.4. La phase 4 : construction et occupation du bâtiment, 70/130 ap. J.-C.
2.5. Une réoccupation du site au haut Moyen Âge ? : La phase 5
2.6. Les perturbations contemporaines

3. Les études du mobilier

3.1. Quelques observations sur les céramiques protohistoriques et antiques du Buy à
Montignac
3.2. Les amphores
3.3. Les petits objets métalliques
3.4. La verrerie
3.5. Les monnaies
3.6. Diagnostic pollinique

4. Conclusion

Bibliographie

Liste des figures

III. Inventaires techniques

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

ELIZAGOYEN, Vanessa (dir.). (2014). Montignac (24), Le Buy - Chronologie et interprétation des occupations humaines du deuxième âge du Fer au haut Moyen Âge (Rapport de fouille, 1 vol.). Bègles : Inrap Grand Sud-Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0134879>.

Autres rapports d'opération

ELIZAGOYEN, Vanessa. (dir.) (2019). Montignac, Le Buy, dossier Hallouin (Aquitaine, Dordogne) (Rapport de fouille archéologique). Bègles : Inrap Grand Sud-Ouest.

ELIZAGOYEN, Vanessa (dir.). (2018). Prospection thématique de la plaine du Chambon (Rapport de prospection thématique). Bègles : Inrap Grand Sud-Ouest.

ELIZAGOYEN, Vanessa (dir.). (2017). Montignac, Auriac-du-Périgord, Les Farges, Aubas, Prospection thématique de la plaine du Chambon (Rapport de prospection thématique). Bègles : Inrap Grand Sud-Ouest.

ELIZAGOYEN, Vanessa (dir). (2016). Montignac, Les Olivoux (Aquitaine, Dordogne), Une nouvelle agglomération antique en Aquitaine (Rapport de prospection archéologique). Bègles : Inrap Grand Sud-Ouest.

ELIZAGOYEN, Vanessa (dir.). (2016). Montignac, Auriac-du-Périgord, Les Farges, Aubas (24), prospection thématique de la plaine du Chambon : étude spécifique (Rapport d'étude spécifique, 1 vol.). Bègles  : Inrap Grand Sud-Ouest.  <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0145839>.

Publications

ELIZAGOYEN, Vanessa, BOËS, Xavier, GAILLARD, Hélène, LABORIE, Yann, HULIN, Guillaume, SIMON, François-Xavier & FONDEVILLE, Carole. (2018). Actualités de la recherche sur l’agglomération secondaire pétrucore de Montignac-sur-Vézère (Dordogne). Aquitania, 34, 191-208.

ELIZAGOYEN, Vanessa, HULIN, Guillaume, FONDEVILLE, Carole, GENEVIÈVE, Vincent, PASQUET, Vincent & VIGIER, Serge. (2016). Une agglomération antique en Périgord : Les Olivoux à Montignac-sur-Vézère (Dordogne). Aquitania, 32, 153-160.

GRIMBERT, Laurent. (2009). Deux exemples problématiques en grand sud-ouest les établissements antiques de Montignac et de Séniergues. Dans Ph. Leveau, C. Raynaud , R. Sablayrolles & F. Trément (dir.), Les formes de l’habitat rural gallo-romain. Terminologies et typologies à l’épreuve des réalités archéologiques : Actes du colloque AGER VIII, Université de Toulouse-Le Mirail, 22-24 mars 2007 (p. 285-294). Bordeaux : Aquitania.

GRIMBERT, Laurent, MARTY, Pierre. (2007). Montignac-Le Buy (Dordogne). Un bâtiment rural du Ier siècle et la question d’un vicusAquitania23, 103-136.

Vidéos

COSTE, Pauline. Une ville sous la terre.

Vidéoguide Nouvelle Aquitaine. L’agglomération gallo-romaine du Chambon (à Montignac).

Citations

ELIZAGOYEN, Vanessa (dir.). (2021). Chronologie et interprétation des occupations humaines du deuxième âge du Fer au haut Moyen Âge (Montignac, Le Buy) : rapport de fouille archéologique 2014. Paris : Inrap. (Documents d'archéologie préventive ; 14). <https://doi.org/10.34692/7gx1-7g51>.

Auteur(s) / direction
Période(s)
Chronique de site
Le Buy à Montignac (Dordogne)
Pactols peuple
Département
bouton addthis
Droits
Tous droits réservés
Langage
FR
Format
text/xml
Type
Text

Des occupations gauloises et antiques sur le plateau des Courattes (Saint-Marcel, Indre, rue des Courattes)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2015

Numéro DAP
10
Image d'entête
DAP 10 | Saint-Marcel « Rue des Courattes » (Indre)
Média
DAP 10 | Saint-Marcel « Rue des Courattes » (Indre)
date expertise
juillet 2016
date achevement
novembre 2015
Paragraphes

De l’oppidum gaulois au village actuel, l’histoire de Saint-Marcel (Argentomagus), dans l’Indre, est riche et complexe. Le site archéologique a fait l’objet de nombreuses interventions archéologiques programmées ou préventives, en particulier sur le plateau des Mersans, où s’étendent l’occupation gauloise et une partie de l’agglomération secondaire antique, notamment le sanctuaire. Les secteurs périphériques sont moins bien connus. Du nord-ouest au nord-est des Mersans, les grandes voies interurbaines du plateau dominant la Creuse traversent le secteur des Courates pour relier l’agglomération. Différentes mentions y font état de vestiges, mais leur organisation et leur nature demeurent méconnues. Dans ce contexte et préalablement à la construction d’une maison individuelle, une opération de diagnostic a été réalisée en 2013 par R. De Filippo (Inrap), rue des Courattes, sur la parcelle cadastrée AV 200. Après prescription du service régional de l’Archéologie du Centre-Val-de-Loire, une fouille préventive a été menée par l’Inrap sur l’ensemble de la surface de la parcelle, soit 1 700 m².

La première occupation est datée du milieu du IVe s au premier tiers du IIe s. avant Jésus-Christ. Elle correspond à cinq sépultures (corps en position accroupie) et organisées en deux groupes : quatre d’entre elles sont placées sur un même axe à distance régulière tandis que la cinquième, située plus au nord, paraît plus isolée (phase 1). Ces vestiges constituent à ce jour, le plus ancien témoignage de l’origine de l’agglomération antique. Quelques fossés sont également attribués à La Tène finale (phase 2). À partir de la fin du Ier s. avant Jésus-Christ et jusqu’au milieu du Ier s. après Jésus-Christ, deux niveaux de circulation successifs sont attestés (phase 3 et 4), mais aucun aménagement n’a été découvert de part et d’autre : la ville gallo-romaine ne semble pas encore déborder sur sa marge nord. Mais dès la seconde moitié de ce siècle, un bâtiment monumental, doté d’un portique, est construit (phase 5). Il ressemble fortement à deux des constructions découvertes aux Mersans, mais sa fonction reste hypothétique. À la fin du Ier ou au début du IIe siècle, des édicules à vocation religieuse prennent place dans l’enceinte du précédent bâtiment (phase 6). Il s’agit d’autels dont des fragments ont été retrouvés dans une fosse. Ces restes brisés témoignent d’un rituel, pratiqué lors de leur démontage, pour s’assurer des faveurs divines. Il permet la construction d’un nouveau temple, vers le milieu du IIIe siècle (phase 7).

Ce site constitue une nouvelle occurrence dans le corpus déjà bien fourni des édifices cultuels d’Argentomagus. Presque toutes les maçonneries antiques ont été récupérées à la fin du Bas-Empire ou au début du haut Moyen Âge (phase 8). Hormis cette récupération, aucune occupation réelle n’est attestée pour les périodes médiévales. Enfin une série de plots maçonnés et parallèles à la route actuelle, semble assez récente (phase 9).

Cette fouille a permis de livrer des informations inédites pour l’agglomération secondaire, mais également d’aborder différents thèmes, dont l’intérêt dépasse le cadre local. La publication des données de la fouille répond aux préconisations du Conseil national de la recherche archéologique (CNRA) énoncées dans la programmation nationale, en particulier l’axe 5-7-3 concernant la sépulture aux âges des métaux, l’axe 6 consacré aux paysages religieux et aux sanctuaires d’époque romaine et l’axe 10-8 portant sur la formation des villages et leur évolution. Cette opération devrait également être intégrée, dans les prochaines années, à une publication collective qui reprendra l’ensemble des données archéologiques du plateau des Courates.

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. L’opération archéologique

​Introduction

​1. Le contexte naturel

1.1 Topographie et géologie
1.2 Un sondage profond au sud de la parcelle

2. Le contexte archéologique

2.1 Bref historique de l’agglomération de Saint-Marcel
2.2 Le plateau des Courates
2.3 Le diagnostic préalable à notre intervention

3. Le cadre de l’opération

3.1 Les contraintes et les moyens
3.2 Méthodes de fouilles et d’enregistrement des données

4. Présentation générale des vestiges

5. Des sépultures du second âge du Fer

5.1 Méthodologie
5.2 Résultats de l’étude
5.3 Bref état des connaissances
5.4 Éléments de synthèse pour la phase 1

6. Une occupation de La Tène finale à la fin du Ier s. av. J.-C
(phase 2)

6.1 L’ensemble 1
6.2 Deux fossés en zone 2
6.3 D’autres vestiges attribuables à la phase 2 ?
6.4 Éléments de synthèses pour la phase 2

7. Deux niveaux de circulation successifs (phases 3 et 4)

7.1 Phase 3 : décaissement et construction d’un niveau de circulation
7.2 Une nouvelle voie en phase 4
7.3 Quelques vestiges erratiques attribuables aux phases 3 ou 4
7.4 Éléments de synthèse pour les phases 3 et 4

8. Phase 5 : une extension de l’agglomération ?

8.1 La construction d’un bâtiment à portique, l’ensemble 3
8.2 Un nouveau réseau de voies
8.3 Les autres structures attribuées à la phase 5
8.4 Éléments de synthèse pour la phase 5

9. Phase 6 : des constructions liées à un espace religieux

9.1 Organisation parcellaire
9.2 L’ensemble 7 : un enclos ?
9.3 Des constructions à vocation cultuelle
9.4 Couches et sols dans l’enclos de la phase 6
9.5 Les niveaux associés à la phase 6 à l’extérieur de l’enclos
9.6 L’UE168, une fosse attribuée à la phase 6
9.7 La fosse UE157 : un rituel d’abandon préalable à la construction du fanum ?
9.8 Interprétation herméneutique des vestiges cultuels de la phase 6
9.9 Synthèse de la phase 6

10. L’occupation en phase 7

10.1 L’organisation parcellaire
10.2 La sépulture UE37
10.3 Un fanum
10.4 Les vestiges extérieurs au fanum
10.5 L’UE22, une structure isolée attribuée à la phase 7
10.6 Éléments de synthèse pour la phase 7

​11. L’abandon du site (phase 8) et les traces d’activités
jusqu’à nos jours (phase 9)

11.1 L’abandon du site (phase 8)
11.2 Les traces d’activités depuis l’abandon du site antique jusqu’à nos jours
(phase 9)

12. Les vestiges non datés et douteux

12. Conclusion

12. Bibliographie

12. Table des illustrations

III. Annexes et inventaires

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

SALÉ, Philippe, BARTHOLOMÉ, Sandrine, BOUCHER, Thomas & DESPRIÉE, Jackie (dir.). (2015). Des occupations gauloises et antiques sur le plateau des Courates : Saint-Marcel (Indre), rue des Courattes (Rapport de fouille, 1 vol.). Pantin : Inrap Centre - Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0139447>.

Citations

SALÉ, Philippe (dir.), BARTHOLOME, Sandrine, BOUCHER, Thomas, DESPRIÉE, Jacky, DI NAPOLI, Francesca, DONDIN-PAYRE, Monique, FONTAINE, Alexandre... VILLENAVE, Céline. (2020). Des occupations gauloises et antiques sur le plateau des Courattes (Saint-Marcel, Indre, rue des Courattes) : rapport de fouille archéologique 2015. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 10). <https://doi.org/10.34692/2cy7-6r23>.

Auteur(s) / direction
Auteur(s) / collaborateur
Période(s)
Département
bouton addthis
Droits
Tous droits réservés
Langage
FR
Format
text/xml
Type
Text

Sanctuaire et atelier de potier, IIe s. av. J.-C. – IVe s. (Hérault, Magalas, Les Terrasses de Montfo)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2016

Numéro DAP
6
Image d'entête
DAP 6 | Magalas « Les Terrasses de Montfo » (Hérault)
Média
DAP 6 | Magalas « Les Terrasses de Montfo » (Hérault)
date expertise
septembre 2016
date achevement
février 2016
Paragraphes

Aujourd’hui couverte par un lotissement, la parcelle D 253 de la commune de Magalas a été occupée entre la fin du IIe siècle av. n. è. et le milieu du IVe siècle, aux abords immédiats d’un oppidum (VIe-Ier siècle av. n. è.) comptant parmi les plus importants de la zone nord-biterroise. Le site abrite un sanctuaire à partir de la fin du IIe siècle av. n. è. Durant la période augustéenne, jusque dans le courant du IIe siècle, les aménagements n’ont de cesse de faire l’objet de modifications et d’adjonctions architecturales, autant en remaniements du bâti proprement cultuel (péribole, temple, portique) que sur les aménagements profanes installés à son contact à partir du changement d’ère et voués à l’hébergement des pèlerins. Le devenir du sanctuaire nous échappe à partir du IIIe s. Les lieux sont fréquentés jusqu’au milieu du IVe siècle, mais il demeure impossible d’attribuer une date, même approximative, à l’abandon du lieu de culte. Les seuls indices disponibles concernent les deux établissements connexes ainsi qu’un atelier de potier qui vient s’installer à la lisière est du site et fonctionne durant les année 325-350.

Inconnu avant 2016, le sanctuaire des terrasses de Montfo est l’un des plus récemment fouillés en Occitanie et les résultats de sa fouille contribuent depuis 2016 au projet d’atlas Lieux de culte en Gaule du Sud (IIe s. av. J.-C. – Ve s. ap. J.-C.) dirigé par Sandrine Agusta-Boularot (UMR 5140 – LabEx ArcHiMedE). Le site sera intégré à cet atlas en cours de constitution et fera l’objet d’une communication lors du colloque prévu pour 2020 à l’issue de la sortie de l’ouvrage.

Les publications des données de la fouille du sanctuaire répondent aux préconisations du  Conseil national de la recherche archéologique (CNRA) énoncées dans l’axe 6 de la Programmation nationale consacré aux paysages religieux et aux sanctuaires d’époque romaine – notamment le sous-axe privilégiant la romanisation des lieux de culte. En effet, les éléments mis au jour à Magalas permettent de suivre la monumentalisation d’un premier lieu de culte, originellement fossoyé, puis progressivement soumis aux codes de l’architecture italique. L’évolution n’est pas qu’architecturale. Elle se perçoit également dans les gestes cultuels tels qu’en attestent, dans la diachronie, d’importants dépôts d’amphores Dressel 1a liés à des pratiques commensales ainsi que par la présence d’offrandes monétaires et céramiques.

À ce jour, ont fait l’objet d’une publication les mobiliers découverts dans le cadre du fonctionnement cultuel ainsi que les résultats de la fouille de l’atelier de potier tardo-antique. Les deux établissements adossés au péribole du début du 1er siècle de n. è. alimentent par ailleurs la réflexion développée dans un article consacré à l’organisation et à l’évolution des établissements routiers en Languedoc central entre le Ier et le VIe siècle ap. J.-C.

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Éléments d’introduction

1. Objectifs et méthode

2. Contexte archéologique

2.1. Les routes
2.2. L’oppidum de Montfo

3. Contexte géologique et topographique

III. Résultats

1. Données archéologiques par phase

1.1. Phase 1. Traces d’occupation primitives
1.2. Phase 2. Le premier sanctuaire fossoyé
1.3. Phase 3a : le temple maçonné
1.4. Phase 3b : la « monumentalisation » du sanctuaire
1.5. Phase 3c : développement des investissements sur le flanc est du péribole
1.6. Phase 4. Les indices d’un abandon
1.7. Phase 5. Suite et fin : installation d’un atelier de potiers

2. Argumentaires chronologiques

2.1. Les ensembles de la fin de la République et du Haut-Empire

3. Études spécialisées

3.1. Les objets
3.2. Etude archéozoologique : ostéologie, conchyliologie
3.3. Le mobilier céramique du puits PT4000
3.4. Le puits PT4000 : analyse archéobotanique préliminaire
3.5. Les monnaies des Terrasses-de-Montfo
3.6. Problématiques et potentiels géoarchéologiques

4. Développements thématiques

4.1. Le sanctuaire tardo-républicain : question d’arguments
4.2. A propos des mobiliers céramiques associés au premier sanctuaire
4.3. Le puits PT5000
 4.4. Le bâtiment BAT3b et les activités potières précoces
4.5. Le temple des Terrasses de Montfo : essai de restitution
4.6. Le temple de Montfo dans son contexte régional
4.7. La cour, le temple, et le grand portique nord: questions de topographie
4.8. Le Groupe de Bâtiments Nord : quelle fonction ?
4.9. Le Groupe de Bâtiments Sud : quelle fonction ?

5. Conclusion

Bibliographie générale

Inventaire des figures

IV. Inventaires technique

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

GINOUVEZ, Olivier, RASCALOU, Pierre & RAUX, Stéphanie (dir.). (2016). Sanctuaire et atelier de potier (IIe s. av. J.-C. - IVe s.) : Hérault (34), Magalas, Les Terrasses de Montfo (Rapport de fouille, 1 vol.). Nîmes : Inrap Méditerranée. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0142453>.

Publications

POMARÈDES, Hervé, THERNOT, Robert, BERGERET, Agnès, PASCAL, Yoann et GINOUVEZ, Olivier (coll.). (2021). Organisation et évolution des établissements routiers en Languedoc central (Ier-VIe s. ap. J.-C.). Dans Cl. Raynaud, Voies, réseaux, paysages en Gaule : Actes du colloque en hommage à Jean-Luc Fiches, Pont-du-Gard, 14-17 juin 2016 (p. 381-398). Montpellier : Presses universitaires de la Méditerranée. (Revue archéologique de Narbonnaise, suppl. 49).

FAVENNEC, Benoît. (2019). L’atelier de potiers des Terrasses de Montfo à Magals (deuxième quart du IVe s. ap. J.-C.). Dans M. Denti, M. Villette (dir.)​, Archéologie des espaces artisanaux. Fouiller et comprendre les gestes des potiers : actes du colloque international de Rennes, 27-28 nov. 2014. Lattes : ADAL.

GINOUVEZ, Olivier & RAUX, Stéphanie. (2019). Les Terrasses de Montfo à Magalas (Hérault). Dans Bertrand, Isabelle, Monteil, Martial & Raux, Stéphanie (dir.), Mobiliers et sanctuaires dans les provinces romaines occidentales (fin du Ier s. av. - Ve s. ap. J.-C.). La place des productions manufacturées dans les espaces sacrés et dans les pratiques religieuses : actes des Rencontres internationales Instrumentum, Le Mans, 3-5 juin 2015, Musée d'Histoire et d'Archéologie Carré Plantagenêt. Drémil-Lafage : Éditions Mergoil.

GINOUVEZ, Olivier. (2014). Les remplissages de deux puits d’un temple à Magalas. Archéopages, 40, 165-166. <https://doi.org/10.4000/archeopages.654>.

Citations

GINOUVEZ, Olivier (dir.), RASCALOU, Pierre (dir.), RAUX, Stéphanie (dir.), FAVENNEC, Benoit, HENRY, Éric et coll. (2019). Sanctuaire et atelier de potier, IIe s. av. J.-C. – IVe s. (Hérault, Magalas, Les Terrasses de Montfo) : rapport de fouille archéologique 2016. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 6). <https://doi.org/10.34692/b8ey-kq37>.

Période(s)
Chronique de site
Les Terrasses de Montfo à Magalas (Hérault)
Département
Auteur(s) / Par
bouton addthis
Droits
Tous droits réservés
Langage
FR
Format
text/xml
Type
Text

Pages