Nouvelles observations sur l'occupation laténienne (IIe s. av. J-C.) et gallo-romaine (Ier-IIe s. ap. J-C.) de Bas-en-Basset (Auvergne, Haute-Loire, Le Maray II)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2015

Numéro DAP
20
Image d'entête
DAP 20 | Bas-en-Basset « Le Maray 2 » (Haute-Loire)
Média
DAP 20 | Bas-en-Basset « Le Maray 2 » (Haute-Loire)
date expertise
janvier 2016
date achevement
mars 2015
Paragraphes

L’identification des « agglomérations ouvertes » de la fin de l’âge du Fer (IIIe-Ier s. av. J.-C.) au sein de l’actuelle Auvergne, dont les limites recouvrent celles des territoires gaulois des Arvernes (Puy-de-Dôme, Cantal, Allier), des Vellaves (Haute-Loire) et des Ambluarètes (Allier), est relativement récente. Les premières hypothèses formulées en ce sens ont d’abord concerné le bassin de Clermont-Ferrand avec la mise en évidence, vers 1980, d’une première grande agglomération, connue dans la littérature archéologique sous le nom de site « d’Aulnat », quelques kilomètres à l’est de la métropole clermontoise. Dans le courant de la décennie suivante, un second site est localisé à une trentaine de kilomètres plus au nord, à l’emplacement de l’actuelle localité d’Aigueperse. Depuis, le dossier s’est considérablement enrichi et une dizaine d’agglomérations gauloises non fortifiées sont aujourd’hui identifiées de façon plus ou moins assurée en Auvergne : Les Martres-de-Veyre, Saint-Flour, Saint-Paulien, Brioude, Bas-en-Basset ; auxquelles peuvent s’ajouter, bien que moins certaines, La Roche Blanche, Lezoux et Ambert (Deberge, Kurzaj & Lauranson, 2019). Bien que la connaissance de ces sites soit encore souvent très largement lacunaire, les fouilles réalisées sur certains d’entre eux permettent d’en préciser les caractéristiques (chronologie, taille, la structuration interne...).

Localisée dans le nord du territoire des Vellaves, la commune de Bas-en-Basset a pour particularité d’accueillir un « pôle » proto-urbain constitué de trois sites implantés à peu de distance les uns des autres : l’agglomération ouverte de « Basset », située en rive droite de la Loire et occupée principalement au cours du IIe s. av. J.-C. ; le site fortifié du « Mont Malorum » perché sur une éminence surplombant la plaine ; l’agglomération ouverte de Bas localisée en rive gauche de la Loire à mi-distance des deux sites précédents.
Si l’agglomération de Basset et l’oppidum du Mont Malorum ne sont connus que par des observations très ponctuelles, le site de Bas est un peu mieux documenté. Plusieurs diagnostics ainsi que de deux fouilles y ont été conduits depuis 2005 ce qui permet de proposer certaines hypothèses concernant son extension, sa datation et son mode d’occupation. L’intervention la plus étendue, qui reste toutefois d’emprise très limitée (2800 m² au total), a permis la mise en évidence d’une occupation stratifiée. Bien que les vestiges aient été assez largement dégradés par des terrassements pratiqués sans surveillance archéologique, cette occupation se développe de façon continue de la fin du IIe s. av. J.-C. au début du IIIe s. ap. J.-C.

Pour la période laténienne (de La Tène D1b à La Tène D2b) les aménagements mis en évidence dans les secteurs les moins impactés par les destructions récentes sont exclusivement de nature domestique. Des trous de poteau (181 ex.) et des sablières (18 ex.) déterminent des constructions qui s’installent le long d’un axe de circulation empierré. Des fosses dépotoir (36 ex.), un puits et de nombreuses soles de foyer (13 ex.) sont situées à proximité ou à l’intérieur de ces bâtiments aux sols de terre battue. Les données stratigraphiques témoignent de reconstructions réalisées à intervalles rapprochés. La densité et la superficie des aménagements construits, avec six constructions accolées qui occupent environ 270 m² d’emprise au sol, indiquent qu’il s’agit d’un site densément occupé.
Les traces d’artisanat sont absentes mais à l’inverse les amphores italiques (265 individus) et les monnaies (53 exemplaires) sont nombreuses étant donnée l’exiguïté de la surface fouillée. Il semble que ce site soit plus spécifiquement impliqué dans les activités commerciales ce dont témoigne également son implantation sur le cours de la Loire, navigable à cet emplacement, et la proximité de la frontière avec le territoire ségusiave.
Cette occupation s’apparente nettement, d’un point de vue typologique et organisationnel, à celles dégagées sur les sites de Feurs ou de Roanne, localisés en aval sur le cours du fleuve. Ces habitats groupés de la fin de l’âge du Fer, également étudiés sur des superficies restreintes, ont livré des vestiges comparables avec une chronologie toutefois étendue au plein IIe s. av. J.-C.

Pour la période gallo-romaine (Ier-IIIe s. ap. J.-C.), les résultats sont également significatifs même si, comme pour la fin de l’âge du Fer, la modestie des dégagements réalisés et la faiblesse du corpus mobilier collecté constituent des freins à l’analyse. Ces vestiges recouvrent directement les aménagements gaulois. Il s’agit principalement de constructions installées sur des fondations en tranchées, dotées de murs ou de solins maçonnés et de sols de terre battue ou en béton de tuileau. Leurs plans sont différents : sur cours à galerie de façade, à plan centré, à abside… Leur architecture semble toutefois relativement modeste avec des élévations n’utilisant que très peu les liants à la chaux.
L’organisation mise en place à la période laténienne n’est pas remise en cause et certaines constructions sont édifiées à l’emplacement même des bâtiments plus anciens dont elles reprennent les limites. Cette occupation structurée s’appuie sur deux axes viaires disposés perpendiculairement. Des structures de délimitation (fossés, palissades et murs de clôtures) contribuent à séparer ces zones de circulation des espaces privés. Ce secteur est assez densément occupé avec, sur les 2 800 m² fouillés, trois bâtiments d’une surface comprise entre 60 et 200 m² à vocation probablement résidentielle. Un petit bâtiment de stockage, des constructions annexes ainsi qu’un hypothétique balnéaire (privé ?) sont également présents. Deux puits et quelques fosses ont aussi été dégagés à leur périphérie.
Le mobilier, globalement peu abondant, permet d’envisager que cette occupation fait suite, sans solution de continuité, à l’habitat laténien et se poursuit au moins jusqu’au début du IIIe s. ap. J.-C. Comme à l’âge du Fer, les activités documentées sur le site semblent essentiellement d’ordre domestique et aucun indice probant ne signale l’exercice d’un artisanat développé ou une quelconque fonction agricole.

Enfin, il est à noter que malgré des conditions d’intervention assez peu satisfaisantes, des vestiges relativement ténus (traces de sablières basses, effondrements de parois en terre, sols de terre battue…) sont conservés, ce qui montre le potentiel du site pour documenter la diversité des solutions architecturales employées dans les constructions domestiques vellaves au cours de l’Antiquité.

Cette intervention confirme finalement la présence d’une occupation continue de la fin de la période laténienne à la fin du Haut-Empire dans ce secteur de la commune de Bas-en-Basset. Les caractéristiques des vestiges gaulois orientent vers l’hypothèse d’un habitat de type agglomération ouverte. En ne prenant en compte que les secteurs étudiés dans le cadre de l’archéologie préventive, la superficie de ce site proto-urbain avoisinerait environ 6 ha. La nature de l’occupation gallo-romaine est plus difficile à définir même si l’éventualité qu’il puisse s’agir d’une agglomération secondaire est envisageable. Une telle identification apparaîtrait en tout cas logique si l’on prend comme exemples les sites de Feurs et de Roanne où l’agglomération antique fait suite à l’habitat groupé laténien. Les aménagements dégagés à Bas trouvent néanmoins des parallèles aussi bien dans le domaine rural que sur les ensembles périurbains. Reste que d’autres vestiges antiques sont localisés à peu de distance dans ce secteur de la commune. Dans leur extension maximale, il couvre une superficie d’environ 14 ha.

Sommaire

VOLUME 1

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Contexte de l’intervention

1.1. Origine du projet
1.2. Les étapes de l’intervention : calendrier, méthode et contraintes
1.3. Contexte géographique et archéologique

2. Résultats de l’opération de 2014 : présentation des
vestiges immobiliers et mobiliers

2.1. Position, état de conservation et densité des vestiges
2.2. Organisation générale et dynamique de l’occupation
2.3. Vestiges de la Protohistoire ancienne
2.4. L’occupation du second âge du Fer
2.5. L’occupation gallo-romaine (Haut-Empire)
2.6. Vestiges modernes et/ou contemporains

3. Synthèse

Bibliographie
Table des illustrations

Annexe : planches de mobiliers

VOLUME 2

III. Inventaires techniques

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

DEBERGE, Yann. (2015). Bas-en-Basset (Haute-Loire) : Nouvelles observations sur l'occupation laténienne (II e s. av. J-C.) et gallo-romaine (Ier-IIe s. ap. J-C.) de Bas-en-Basset : Le Maray II : rapport de fouilles (Rapport de fouilles, 2 vol.). Bron : Inrap Auvergne-Rhône-Alpes. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0137104>.

Rapports de diagnostic

ALFONSO, Guy. (2008). Bas-en-Basset (Haute-Loire), Le Maray (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Bron : Inrap Auvergne-Rhône-Alpes. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/018016>.

Publication citée dans l'introduction

DEBERGE, Yann, KURZAJ, Marie-Caroline & LAURANSON, Romain. (2019). Les agglomérations ouvertes de la fin de l’âge du Fer en territoires arvene et vellave (nord-est du Massif central, France). Dans S. Fichtl, G. Pierrevelcin, M. Schönfelder, Les agglomérations ouvertes de l’Europe celtique (IIIe-Ier s. av. J.-C.) : actes de la table ronde internationale de Glux-en-Glenne, oct. 2015 (p. 171-209). Strasbourg : MAGE. (Mémoires d’Archéologie du Grand-Est ; 4).

Citations

L'ensemble

DEBERGE, Yann (dir.), CABANIS, Manon, CAILLAT, Pierre, GARCIA, Magali, LOUGHTON, Matthew, PASTY, Jean-François, SIMON, Laure, WITTMANN, Alain. (2021). Nouvelles observations sur l'occupation laténienne (IIe s. av. J-C.) et gallo-romaine (Ier-IIe s. ap. J-C.) de Bas-en-Basset  (Auvergne, Haute-Loire, Le Maray II) : rapport de fouille archéologique 2015 (2 vol.). Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 20). <https://doi.org/10.34692/ayws-b292>.

Le volume 1

DEBERGE, Yann (dir.), CABANIS, Manon, CAILLAT, Pierre, GARCIA, Magali, LOUGHTON, Matthew, PASTY, Jean-François, SIMON, Laure, WITTMANN, Alain. (2021). Nouvelles observations sur l'occupation laténienne (IIe s. av. J-C.) et gallo-romaine (Ier-IIe s. ap. J-C.) de Bas-en-Basset  (Auvergne, Haute-Loire, Le Maray II) : rapport de fouille archéologique 2015. Vol. 1, Texte et illustrations. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 20). <https://doi.org/10.34692/ayws-b292>.

Le volume 2

DEBERGE, Yann (dir.), CABANIS, Manon, CAILLAT, Pierre, GARCIA, Magali, LOUGHTON, Matthew, PASTY, Jean-François, SIMON, Laure, WITTMANN, Alain. (2021). Nouvelles observations sur l'occupation laténienne (IIe s. av. J-C.) et gallo-romaine (Ier-IIe s. ap. J-C.) de Bas-en-Basset  (Auvergne, Haute-Loire, Le Maray II) : rapport de fouille archéologique 2015. Vol. 2, Inventaires techniques. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 20). <https://doi.org/10.34692/ayws-b292>.

Auteur(s) / direction
Auteur(s) / collaborateur
Chronique de site
Occupations de La Tène finale et de l'époque gallo-romaine à Bas-en-Basset (Haute-Loire)
Pactols peuple
Département
bouton addthis
Droits
Tous droits réservés
Langage
FR
Format
text/xml
Type
Text

Riom, Chemin des Vignes (Puy-de-Dôme, Auvergne)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2015

Numéro DAP
19
Image d'entête
DAP 19 | Riom « Chemin des Vignes » (Puy-de-Dôme)
date expertise
décembre 2015
date achevement
juillet 2015
Paragraphes

Le projet de construction d’un pavillon résidentiel est à l’origine de cette fouille de 1000 m2, située à quelques dizaines de mètres de la chapelle prieurale de Saint Don à Riom (Puy-de-Dôme). La commune de Riom est une des trois villes médiévales de la Limagne avec Montferrand et Clermont sur la voie Regordane, qui relie le bassin parisien au Languedoc. Au début du Moyen Âge, le site est à mi-distance entre Riom et l’abbaye mérovingienne de Mozac. La fouille a révélé une occupation du haut Moyen Âge (IXe s.), non stratifiée, composée d’un bâtiment d’habitation excavé et d’une petite construction sur poteaux, implantés dans deux parcelles laniérées fossoyées. Le tout est complété par des structures agraires de type fosses et fosses-silos. Si les sols médiévaux ont logiquement disparu sur ce terrain en pente à faible recouvrement sédimentaire, les comblements des structures en creux ont livré du mobilier et des écofacts abondants et dans un bon état de conservation. Ainsi l’étude du bâtiment excavé, comprenant un volet micro-morphologique, permets de proposer une restitution des élévations : les murs bâtis sur le périmètre externe du creusement, sont constitués de solins maçonnés et d’élévation en terre (pisé probable) soutenant la charpente. Un drain souterrain, réutilisant des éléments d’hypocauste de la villa antique voisine, permets d’évacuer les eaux infiltrées. Après un effondrement de tout ou partie des superstructures, le bâtiment connaît une seconde vie avec la reconstruction des murs en terre et une nouvelle charpente à deux pans reposant en partie sur des poteaux axiaux. Le sol est alors surélevé, rendant alors obsolète l’ancien système d’évacuation des eaux. 

Ce modeste habitat rural permet d’aborder les questions des productions agricoles, grace aux restes carbonisés ou minéralisés conservés dans les bâtiments et les structures de stockage. La culture de la vigne est attestée sur le site grace à l’association de pépins et de charbons de vignes, ainsi que celles des céréales et des légumineuses. Une activité artisanale est également identifiée par la présence d’outils en fer en forme de spatules associés à des fiches bélières.

Cette étude s’inscrit naturellement dans l’axe 10 de la programmation du CNRA consacré à l’espace rural, à ses peuplements et à ses productions agricoles. Ces problématiques ont été abordées sur le plan régional par le projet collectif de recherche  sur l’habitat rural auvergnat et bourbonnais. Celui-ci a fait l’objet d’une publication comprenant des synthèses - notamment sur les structures d’habitat  et les productions agricoles - alimentées par des notices monographiques (Charmoillaux & Gaime, 2019).

Concernant le site de Saint-Don, il présentait l’image d’un habitat bien structuré, avec une organisation spatiale cardinalisée. Les études de l’instrumentum, de la céramique et du verre permettaient d’évoquer la vie quotidienne et les activités de ses habitants. Quant au terroir, les études paléoenvironnnementales suggèrent une mosaïque paysagère avec des champs de blé amidonnier, de millet et d’orge qui devaient côtoyer des vignes, des pâturages, des prairies et une chênaie-hêtraie dans les environs.
Le site semblait toutefois déconnecté des deux occupations antérieure et postérieure voisines, à savoir un établissement agricole antique dont les bâtiments en dur se développaient à une centaine de mètres au sud-est de l’emprise (Vernet, 1995) et la chapelle « romane » de Saint Don, vestige d’un prieuré rattaché à l’abbaye Saint-Amable de Riom, à cinquante mètre à l’est.
Depuis cette première intervention, trois diagnostics et deux fouilles supplémentaires ont eu lieu sur les trois parcelles adjacentes de la première intervention, à l’est, au sud et au sud-est, ce qui porte la fenêtre d’étude à 4000 m2. Par ailleurs, le recouvrement sédimentaire de la troisième fouille, localisée en bas de pente, permet d’établir une stratigraphie complexe pour un site en milieu rural.
Les nouvelles interventions ont révélé des occupations de l’antiquité tardive en lien avec la villa voisine, une aire funéraire évoluant vers un cimetière paroissial (étude de V. Gallien dans Gauthier, 2021) contemporaine de l’habitat rural de la première fouille. Des phases d’habitat, avec des bâtiments excavés puis de plain-pied entre les Xe et XIIe s. ont également été mis à jour. Quant à l’ensilage, il perdure jusqu’au début du XIIIe s.

Cette modeste fenêtre d’observation permet de percevoir la genèse et l’évolution spatiale d’un petit habitat groupé des deux premiers Moyen Âge, en bordure de la Grande Limagne auvergnate, avec une variété de structures absentes des sites du corpus publié dans la synthèse régionale. Un projet de monographie du site est logiquement en préparation.

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Introduction

1.1. Conditions d’intervention : origine, objectif, déroulement
1.2. Les acquis : état des connaissances et problématiques
1.3. Le cadre géologique

2. L’occupation du haut Moyen Âge : Les structures de
l’habitat rural

2.1. Le fossé F2, un élément structurant majeur
2.2. Le bâtiment 1
2.3. La structure F29 : un second bâtiment ?
2.4. L’aire d’ensilage
2.5. Les autres structures

3. Les mobiliers

3.1. Le mobilier céramique par Alban Hory
3.2. Le mobilier métallique par Christian Cécillon
3.3. Le verre par Laure Simon
3.4. Les monnaies par Christian Cécillon
3.5. Autres artefacts

4. Les études

4.1. Analyse de résidus organiques dans un objet en pierre chauffé par Nicolas Garnier
4.2. Étude pétrographique des matériaux présents sur le site par Gérard Vernet
4.3. La faune par Pierre Caillat
4.4. Étude archéobotanique par Manon Cabanis

5. Les occupations postérieures de la fin de l’époque moderne et de
l’époque contemporaine (périodes 2 et 3)

5.1. Une restructuration au début de l’époque moderne : les fossés F6 et F25 (période 2)
5.2. Les traces d’occupation de la fin de l’époque moderne et de l’époque contemporaine (période 3)

6. Synthèse et discussions générales

6.1. Discussions chronologiques
6.2. Organisation spatiale et caractéristiques de l’occupation médiévale

7. Conclusion

Bibliographie

Table des illustrations

Annexe : glossaire anthracologie/carpologie

III. Inventaires techniques

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

GAUTHIER, Fabrice (dir.). (2015). Riom (Puy-de-Dôme), Chemin des Vignes (Rapport de fouille, 1 vol.). Bron : Inrap Auvergne-Rhône-Alpes. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0138800>.

Autres rapports d'opération

GAUTHIER, Fabrice (dir.). (2020). Riom, 4, chemin des Vignes (Rapport de fouille). Bron : Inrap Auvergne-Rhône-Alpes.

GAUTHIER, Fabrice (dir.). (2016). Riom (Puy-de-Dôme) : 2 impasse des Roseaux (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Bron : Inrap Auvergne-Rhône-Alpes. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0139783>.

GAUTHIER, Fabrice (dir.). (2015). Une occupation carolingienne à Saint Don (Riom) (Rapport de fouille). Bron : Inrap Auvergne-Rhône-Alpes.

GAUTHIER, Fabrice. (2014). Riom (Puy-de-Dôme), 4 Chemin des Vignes (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Bron  : Inrap Auvergne-Rhône-Alpes. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0132762>.

Publication

GAUTHIER, Fabrice. (2020). Un corpus inédit : les trois fouilles du village médiéval de Saint-Don à Riom. Archéopages, 47, 112-113.

Rapports cités dans l'introduction

GAUTHIER, Fabrice (dir.). (2021). Riom, 2, Impasse des Roseaux (Rapport de fouille). Bron : Inrap Auvergne-Rhône-Alpes.

VERNET, Gérard (dir.). (1995). Sépultures médiévales et vestiges antiques. Sondages archéologiques dans les parcelles n°640, 767 et 770 au lieu-dit « La Chapelle » à Riom (63) (Rapport d’opération archéologique). Bron : AFAN RAA, SRA Auvergne.

Publication citée dans l'introduction

CHARMOILLAUX, Julie & GAIME, Sébastien (dir.). (2019). Les formes de l’habitat rural au Moyen Âge en Limagne septentrionale et dans la Sologne bourbonnaise. Paris : CNRS Édition, Inrap. 456 p. (Recherches archéologiques ; 17). <https://hal-inrap.archives-ouvertes.fr/hal-02295848>.

Citations

GAUTHIER, Fabrice (dir.), CABANIS, Manon, CAILLAT, Pierre, CÉCILLON, Christian, FOURNAND, Sandrine, FRANC, Odile, GARNIER, Nicolas, GRÉLOIS, Emmanuel, HORRY, Alban, LEFÈVRE, Jean-Claude, SIMON, Laure & VERNET, Gérard. (2021). Riom, Chemin des Vignes (Puy-de-Dôme, Auvergne) : rapport de fouille archéologique 2015. Paris : Inrap. (Documents d'archéologie préventive ; 19). <https://doi.org/10.34692/ascd-bh53>.

Auteur(s) / direction
Auteur(s) / collaborateur
Période(s)
Pactols chronologie
Département
bouton addthis
Droits
Tous droits réservés
Langage
FR
Format
text/xml
Type
Text

Nouvelle occupation du Premier Moyen Âge (fin VII-Xe s.) au cœur du village actuel (Léry, Eure, Haute-Normandie, Rue du 8 Mai)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2015

Numéro DAP
17
Image d'entête
DAP 17 | Léry « Rue du 8 mai » (Eure)
Média
DAP 17 | Léry « Rue du 8 mai » (Eure)
date expertise
mai 2017
date achevement
novembre 2015
Paragraphes

Le village de Léry se situe dans l’Eure, dans la boucle du Vaudreuil lieu des confluences de l’Eure et de l’Andelle avec la Seine. Ce secteur de la vallée est largement investi par l’archéologie avec de nombreuses découvertes anciennes, les surveillances et fouilles du service régional de l'archéologie, en particulier en carrières, à partir des années 70 et, enfin, depuis les années 1990 par le développement de l’archéologie préventive toujours en carrière, mais aussi dans le cadre de projets routiers, de ZAC ou de constructions immobilières.

Un projet de remodelage du centre bourg porté par la municipalité a motivé un diagnostic en mars 2013 portant sur 1,6 hectare réparti en différentes emprises. Les sondages réalisés dans le jardin public (6 500 m2) ont mis à jour des vestiges du haut Moyen Âge scellés sous plus d’un mètre de remblais récents. La fouille réalisée en novembre et décembre 2013 n’a concerné que 3 500 m2 impactés par le projet de résidence sur sous-sol, excluant au nord une série de gros trous de poteaux carolingien, une batterie de fours alto-médiévaux et une fosse d’extraction du XVIe siècle.

Cette surface d’intervention restreinte a néanmoins livré 80 structures datées du milieu du VIIe à la fin du Xe siècle concentrés sur 1 000 m2. L’occupation est matérialisée par quelques fosses d’extraction de limon, quelques silos mais surtout par 13 fours domestiques. Ces structures de combustion se caractérisent par une sole circulaire ou ovale de 0,70 à 1,30 m² et des voûtes plutôt moyennes. Un seul four est isolé, les autres se répartissent entre une succession de trois fours et un groupe où se recoupent neuf autres fours associés à trois fosses de travail. La bonne préservation des soles a permis dix datations par archéomagnétisme fixant précisément la chronologie de l’occupation.

Le mobilier est assez indigent avec néanmoins quelques éléments céramiques remarquables et exogènes (Île de France, Beauvaisis). Les restes de faune, la carpologie et l’anthracologie donnent quelques indications sur le milieu et l’économie de ce site. Des scories de forge témoignent aussi d’une métallurgie soignée.

Ces résultats assez modestes prennent tout leur sens lorsqu’ils sont replacés dans leur contexte local. Cette portion d’occupation se trouve à 400 mètres au nord de la fouille de Léry « rue du 11 novembre et rue de Verdun » réalisée en 2006 sur 1,2 hectare (N. Roudié, 2010 et 2013). Abstraction faite d’une occupation du Néolithique ancien, il s’agissait, là aussi, d’un habitat rural structuré par un chemin creux et un fossé. Cette occupation comprenait un bâtiment principal et des structures de service (puits, silos, cabanes excavées, fosses et petites constructions diverses). Il se met en place à priori ex nihilo – au début du VIIe siècle sans modification notable jusqu’au milieu du XIe siècle. À partir du XIIe siècle jusqu’à nos jours, les occupations se polarisent sur les rues actuelles. La particularité de cette opération résidait dans la présence, là encore, de 44 fours domestiques disposés en périphérie de l’habitat, dont 25 ont également pu faire l’objet de datations archéomagnétiques.

Enfin tout dernièrement, en octobre 2020, le site de Val de Reuil « route des Lacs » a été fouillé à 800 mètres au sud (N. Roudié, en cours d’étude). Bien que globalement moins bien préservé sous un terrain de football aménagé dans les années 1980, cette occupation repérée sur 0,6 hectare est datée pour l’heure du VIIe au IXe siècles. Outre quelques puits, fosses et silos, cette occupation comprend aussi 37 fours domestiques préservés dont plus de la moitié font également l’objet de datation archéomagnétiques.

C’est donc près d’une centaine de structures de combustion qui se répartissent sur près d’un kilomètre en rive gauche de l’Eure, dans trois secteurs d’habitats distincts et fouillés sur à peine 2 hectares.

En face, de l’autre côté de la rivière, se trouve le site de Val de Reuil « Les Errants zone C » (Y.-M. Adrian, 2016). Il s’agit d’un habitat groupé et son cimetière du VIe au Xe siècle, ensemble fouillé sur 8 hectares et équipé de 20 fours domestiques. Un peu plus à l’est dans la boucle vers la Seine se trouve également l’habitat groupé et le cimetière de Tournedos-Portejoie, fouillé il y a trente ans sur plus de 8 hectares, et qui comprenait une dizaine de ces structures de combustion (F. Carré & M. Guillon, 1995).

Cette rive gauche de l’Eure présente donc, du VIIe siècle au Xe siècle, une densité de fours inédite dans la boucle du Vaudreuil et plus largement dans la région (F. Carré, 2011). Ces résultats s’inscrivent dans la continuité des conclusions du PCR sur l’habitat rural du haut Moyen Âge en Île de France (F. Gentili, A. Lefevre & N. Mahé, 2003) en particulier sur la datation, la typologie, l’organisation et l’évolution de ces types de fours (G. Bruley-Chabot, 2007 ; N. Warmé, 2003). Si ces structures restent typologiquement des fours domestiques classiques sur ce type d’habitat, ils peuvent également attester d’activités plus spécifiques, comme la boulangerie, le séchage et le grillage des céréales. Une certaine spécialisation des activités semble se dessiner concernant pour notre secteur une ébauche de centralisation du traitement des récoltes, de la meunerie et de la boulangerie. Plusieurs moulins sont en effet attestés - certains même confirmés - à partir du XIe siècle dans la boucle du Vaudreuil et en particulier à Lèry sur une île en face de l’église (moulins d’Auffrand et du Roy). La présence permanente du pouvoir royal est peut-être à l’origine d’une organisation particulière de ce territoire. La boucle est le siège de villae mérovingiennes dès le VIe siècle (Rhoitolanum/Le Vaudreuil et Veteres Domus non localisé) puis carolingienne (Pistoiae/Pitres) (F. Carré & F. Jimenez, 2008) et enfin d’une première forteresse normande au Vaudreuil (X-XIe siècles) laissant la place au château fort des ducs de Normandie (XII-XIIIe siècles) puis des rois de France (XIII-XVe siècles).

Cette toute petite intervention rentre donc pleinement, et à plusieurs titres, dans le champ de l’étude de l’espace rural, des peuplements et des productions agricoles de l’Antiquité à l’époque Moderne (axe 10 du CNRA), que ce soit sous l’angle de la diffusion des résultats, de la mise en perspectives et de la complémentarité au niveau local d’opérations distinctes ou de la participation à l’évolution des méthodes de datation (à terme plus de 50 datations archéomagnétiques cumulées). La fouille de Léry 2013 constitue un exemple positif de l’apport de toutes ces petites opérations dans le centre des villages, une petite pièce complémentaire des multiples opérations passées, en cours et futures de la boucle du Vaudreuil.

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Introduction

1.1. Circonstances de l’intervention
1.2. État des connaissances avant l’opération
1.3. Stratégie et méthodes mises en oeuvre

2. Les occupations archéologiques

2.1. Topographie et stratigraphie
2.2. Les structures
2.3. Le cadre chronologique
2.4. La culture matérielle
2.5. Organisation et évolution de l’occupation alto-médiévale (fin du VIIème- Xème
siècles)
2.6. Un espace préservé du XIeme siècle à aujourd’hui

Bibliographie

Table des illustrations

Rapport d’étude archéozoologique

Étude carpologique

Résultats anthracologiques

Étude de la céramique alto médiévale

Étude archéomagnétique

Étude des résidus d’activités métallurgiques

III. Inventaires techniques

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

ROUDIÉ, Nicolas (dir.). (2015). Nouvelle occupation du Premier Moyen Âge (fin VII-Xe s.) au cœur du village actuel, Léry, (Eure) : Rue du 8 Mai (Rapport de fouille, 1 vol.). Cesson-Sévigné : Inrap Grand-Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0139374>.

Publication

ROUDIÉ, Nicolas & WARMÉ, Nicolas. (2013). Léry, Rue de Verdun et rue du 11 Novembre (Eure) : une occupation du Haut Moyen Âge dans le village actuel. Dans N. Mahé-Hourlier et S. Poignant (dir.), Archéologie du village, archéologie dans le village dans le nord de la France (Ve-XIIIe siècles) : Actes de la table-ronde, 23-24 nov. 2007, Musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye (Mémoires de l’Association française d’Archéologie mérovingienne, t. 29, p. 5-22). Saint Germain en Laye : AFAM.

Rapports cités dans l'introduction

ADRIAN, Yves-Marie (dir.). (2016). Val-de-Reuil « Les Errants zone C » (Rapport de fouille, 6 vol.). Cesson-Sévigné : Inrap Grand-Ouest.

ROUDIÉ, Nicolas (dir.). (2013). Rue du 8 Mai-Le Village, Léry, (Eure) (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Cesson-Sévigné : Inrap Grand Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0127403>.

ROUDIÉ, Nicolas (dir.). (2010). Des occupations médiévales aux marge du village (VII-XVIème siècles), Léry, (Eure) (Rapport de fouille, 1 vol.). Cesson-Sévigné : Inrap Grand Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0118071>.

Publications citées dans l'introduction

CARRÉ, Florence (dir.). (2011). L’archéologie en Haute-Normandie, Bilan des connaissances. Tome 1 : Le Haut Moyen Âge. Mont-Saint-Aignan : Presses universitaires de Rouen et du Havre. 208 p. <https://doi.org/10.4000/books.purh.5101>.

CARRÉ, Florence & JIMENEZ, Frédérique (dir.). (2008). Louviers (Eure) au haut Moyen Âge : découvertes anciennes et fouilles récentes du cimetière de la rue du Mûrier. Saint-Germain-en-Laye : AFAM. 334 p.

BRULEY-CHABOT, Gaëlle. (2007). L’évolution des fours à pain entre le IVème et le XIIème siècle; Dans L. Verslype (dir.), Villes et campagnes en Neustrie (IVe-Xe s.). Sociétés, économies, territoires, christianisation : Actes des 25e Journées internationales d’archéologie mérovingienne, Tournai, 17-20 juin 2004 (Mémoires de l’Association Française d’Archéologie Mérovingienne, t.16, p 157-165). Montagnac : AFAM.

GENTILI, François, LEFÈVRE, Annie & MAHÉ, Nadine. (2003). L'habitat rural du haut Moyen Âge en Île-de-France : programme collectif de recherche, bilan 2002-2003 (Bulletin archéologique du Vexin français, suppl. 1). Guiry-en-Vexin : Centre de recherches archéologiques du Vexin français.

WARMÉ, Nicolas. (2003). L’archéomagnétisme des fours domestiques du Haut Moyen Age. Dans F. Gentili, A. Lefèvre et N. Mahé, L'habitat rural du haut Moyen Âge en Île-de-France : programme collectif de recherche, bilan 2002-2003 (Bulletin archéologique du Vexin français, suppl. 1, p. 32-35). Guiry-en-Vexin : Centre de recherches archéologiques du Vexin français.

CARRÉ, Florence & GUILLON, Mark. (1995). Habitat et nécropole de Porte-Joie : le site de Tournedos/Val de Reuil (Eure), VIIe-XIVe siècle. Dans Cl. Lorren et P. Perin (dir.), L’habitat rural au Haut Moyen Age (France, Pays-Bas, Danemark et Grande-Bretagne) : Actes des 14e Journées internationales d’archéologie mérovingienne. Guiry-en-Vexin-Paris, 4-8 fév. 1993 (Mémoires de l’Association Française d’Archéologie Mérovingienne, t. 6, p. 145-158). Rouen : AFAM.

Citations

ROUDIÉ, Nicolas (dir.), ADRIAN, Yves-Marie, WARMÉ, Nicolas, LORQUET, Philippe, BELL, Bruno, DERREUMAUX, Marie, JOUANIN, Gaëtan & COUBRAY, Sylvie. (2021). Nouvelle occupation du Premier Moyen Âge (fin VII-Xe s.) au cœur du village actuel (Léry, Eure, Haute-Normandie, Rue du 8 Mai) : rapport de fouille archéologique 2015. Paris : Inrap. (Documents d'archéologie préventive ; 17). <https://doi.org/10.34692/d118-tp40>.

Auteur(s) / direction
CTRA
Période(s)
Pactols chronologie
Pactols peuple
Département
bouton addthis
Droits
Tous droits réservés
Langage
FR
Format
text/xml
Type
Text

Cercles de l'âge du Bronze et exploitation rurale antique, Lamballe (La Grande Chapelle, Avenue Georges Clémenceau, Côtes d'Armor)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2016

Numéro DAP
16
Image d'entête
DAP 16 | Lamballe « La Grande Chapelle » (Côtes d’Armor)
Média
DAP 16 | Lamballe « La Grande Chapelle » (Côtes d’Armor)
date expertise
septembre 2016
date achevement
janvier 2016
Paragraphes

La fouille préventive effectuée en 2013 à Lamballe dans les Côtes-d’Armor, au lieu-dit la Grande Chapelle, fait suite à un diagnostic Inrap réalisé en 2008 par É. Roy (Roy, 2008). Étudiées sur une surface de 1,5 ha, les occupations se déploient sur le versant nord-est d’un plateau qui domine la vallée du Gouessant et dans un environnement archéologique particulièrement riche. Le site de La Tourelle, fouillé en 2006-2007 par S. Blanchet (Inrap), se trouve ainsi en rebord de ce plateau, à quelques centaines de mètres au sud de l’opération. Occupé dès le Néolithique, l’âge du Bronze verra la réalisation d’une enceinte ovalaire à fossé interrompu et doublé d’un rempart, enserrant un espace de près d’1 ha. Par son aspect monumental, l’enceinte imprégnera durablement le paysage, depuis la fin du Premier âge du Fer jusqu’au haut Moyen-Âge. Enclos et systèmes parcellaires successifs se grefferont en effet sur celle-ci et sur un axe de circulation certainement déjà présent dans le paysage dès l’âge du Bronze (Blanchet et al., 2017).

Si sur ce secteur la période romaine est illustrée seulement par quelques indices (four, sépulture…), tel n’est pas le cas de l’environnement de La Grande Chapelle. Un enclos trapézoïdal présumé antique a été repéré en 1997 en prospection aérienne, dans une parcelle contigüe à l’intervention. À 500 m au sud-ouest de la fouille, un gisement de surface livrant des tuiles, des moellons et des morceaux de mortier, matérialise peut-être l’emplacement d’un établissement rural de type villa.

L’occupation la plus ancienne de La Grande Chapelle est illustrée par deux cercles funéraires jumelées, dont un seul a été complètement étudié dans le cadre de la fouille. Son diamètre de 17 m le classe d’emblée parmi les plus grands actuellement connus en Bretagne. Malgré l’absence de découverte de sépulture, quelques céramiques issues des comblements des fossés autorisent une datation transition Bronze final/premier âge du Fer. Tout naturellement, les deux cercles sont corrélés à l’enceinte de La Tourelle. Sans doute visibles depuis celle-ci, ils devaient constituer un marqueur topographique et signaler le contrôle du territoire par une famille de haut rang.

Il faut ensuite attendre plusieurs siècles pour percevoir une modification du paysage. L’occupation antique, héritée peut-être d’un enclos du début du Haut-Empire en grande partie hors emprise, se caractérise par une succession de petites parcelles et par un chemin encadré de fossés. Les lopins de terre, datés pour les plus anciens du milieu du Ier s., accueillent des édifices sur poteaux plantés ou des clôtures, voire des activités artisanales, à l’exemple d’un four. Une modeste unité funéraire du Haut-Empire se trouve à l’écart de ceux-ci et de l’axe de circulation. Le milieu du IIe siècle signe l’abandon de ce dernier, traduisant une réorganisation foncière que l’emprise de l’étude ne permet pas d’apprécier finement. L’occupation se poursuit sans encombre jusqu’à la fin du IIIe siècle et les mobiliers les plus récents fixent son retrait au cours de la première moitié du IVe siècle.

D’une manière générale, la modestie des aménagements souligne le rattachement des organisations antiques à un ensemble plus vaste, une exploitation agricole, dont le siège serait en dehors de l’emprise de la fouille. L’hypothèse d’une dépendance vis-à-vis de l’enclos repéré par avion est la plus crédible du fait de sa proximité. La piste d’une sujétion au site de La Corne de Cerf ne saurait être totalement exclue. La découverte en 2013 de fragments de marbre et d’une dalle de sol en schiste impliquent en effet un édifice cossu à proximité, peut-être une villa. Le site de La Grande Chapelle serait alors une des composantes de sa pars rustica. Néanmoins, régionalement, les concepts de pars rustica/pars urbana sont à utiliser avec précaution ; les fouilles les plus récentes associant rarement ces deux éléments du siège d’un domaine. Dans certaines situations, à l’exemple de la grande villa de La Guyomerais en Ille-et-Vilaine, la notion même de pars rustica est fortement remise en cause (Ferrette, 2021).

Cette opération constitue en définitive un nouveau jalon sur l’occupation antique en milieu rural encore assez méconnue dans ce secteur des Côtes-d’Armor. Elle abonde à une échelle régionale la réflexion sur l’organisation propre des établissements ruraux, peut-être moins classique au premier abord que dans d’autres régions. En ce sens, elle s’intègre pleinement dans l’axe 10 de la programmation du Conseil national de la recherche archéologique (CNRA).

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Présentation de l’opération

1.1. Le cadre de l’intervention
1.2. Les résultats du diagnostic et les problématiques de l’opération
1.3. Descriptif technique et scientifique de l’opération

2. Les vestiges de la parcelle 53

2.1. Organisation générale des réseaux fossoyés
2.2. Les fossés du groupe 1 et les aménagements associés
2.3. Les fossés du groupe 2 et les aménagements associés
2.4. Synthèse sur les aménagements du groupe 2
2.5. Les fossés du groupe 3 et les aménagements associés
2.6. Les aménagements du groupe 4

3. Éléments de synthèse et conclusions

3.1. Les occupations de l’âge du Bronze final/Premier âge du Fer
3.2. La période romaine
3.3. Le site de La Grande Chapelle après l’Antiquité

4. Bibliographie

III. Études annexes et inventaires

1. Étude de la céramique des périodes protohistoriques – T.
Nicolas
2. Étude de la céramique et des terres cuites des périodes
historiques – R. Delage
3. Étude des monnaies – P.-A. Besombes
4. Étude du verre – L. Simon
5. L’outillage lithique et macro lithique de La Grande Chapelle – V.
Brisoto, H. Morzadec
6. Les sépultures du premier Âge du fer et du Haut-Empire – M. Le Puil-Texier
7. Datation radiocarbone – Beta Analytic
Inventaires

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

FERRETTE, Romuald (dir.). (2016). Cercles de l'âge du Bronze et exploitation rurale antique, Lamballe, (Côtes d'Armor) : La Grande Chapelle, Avenue Georges Clémenceau (Rapport de fouille, 1 vol.). Cesson-Sévigné : Inrap Grand-Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0139793>.

Rapports cités dans l'introduction

FERRETTE, Romuald (dir.). (2021). La villa de La Guyomerais, une illustration de l’aristocratie municipale de Rennes : 34, rue des potiers, Noyal-Châtillon, (Ille-et-Vilaine) (Rapport de fouille, 4 vol.). Cesson-Sévigné : Inrap Grand-Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0162003>.

ROY, Eddie. (2008). Diagnostic archéologique avant la construction d'un lotissement au lieu-dit « la grande chapelle » à Lamballe (Côtes d'Armor) (Rapport de diagnostic). Cesson-Sévigné : Inrap Grand-Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/015552>.

Publication citée dans l'introduction

BLANCHET, Stéphane, NICOLAS, Théophane & FILY, Muriel. (2017). L’habitat et l’occupation du sol : premier bilan synthétique pour la Bretagne. Dans L. Carozza, C. Marcigny & M. Talon, L’habitat et l’occupation des sols à l’âge du Bronze et au début du premier âge du Fer (p. 79-93). Paris : CNRS Éditions, Inrap. (Recherches archéologiques, 12). <https://hal-univ-rennes1.archives-ouvertes.fr/hal-01940854>.

Citations

FERRETTE, Romuald (dir.), BESOMBES, Paul-André, BRISOTTO, Vérane, DELAGE, Richard, DESFONDS, Arnaud, HURTIN, Stéphanie, LE BERRE, Stéphanie, LE PUIL-REXIER, Myriam, MORZADEC, Hervé, NICOLAS, Théophane, POMMIER, Vincent & SIMON, Laure. (2021). Cercles de l'âge du Bronze et exploitation rurale antique, Lamballe (La Grande Chapelle, Avenue Georges Clémenceau, Côtes d'Armor) : rapport de fouille archéologique 2016. Paris : Inrap. (Documents d'archéologie préventive ; 16). <https://doi.org/10.34692/qpch-bm13>.

Auteur(s) / direction
CTRA
Pactols chronologie
Département
bouton addthis
Droits
Tous droits réservés
Langage
FR
Format
text/xml
Type
Text