Ancien hôpital : Un quartier d’Étampes du XIe siècle au début du XIXe siècle (Île-de-France, Essonne, Étampes, rue du Rempart, rue Évezard, rue Baugin)

Sous-titre

Rapport de fouille 2012

Numéro DAP
40
Image d'entête
DAP 40 | Étampes « Ancien hôpital » (Essonne)
Média
DAP 40 | Étampes « Ancien hôpital » (Essonne)
date expertise
novembre 2013
date achevement
janvier 2012
Paragraphes

En 2005, la fouille du site de l’Ancien Hôpital d’Étampes a porté sur 2850 m2, dans le noyau d’origine de la ville médiévale fortifiée. L’opération a permis d’étudier l’évolution d’un îlot urbain depuis sa création au XIe siècle jusqu’au début du XIXe siècle. Depuis, plusieurs autres diagnostics ont eu lieu, mais n’ont essentiellement porté que sur Étampes-les-Vieilles ou bourg Saint-Martin et sur le quartier de Saint-Gilles, c’est-à-dire hors des limites d’Étampes-le-Châtel. La seule opération d’importance dans le même contexte a été celle réalisée rue de la République (Glisoni, 2009) dont les résultats ont été intégrés dans le rapport présenté ici, avec notamment la position du fossé d’enceinte du XIe siècle. La publication de la fouille de l’hôpital, malgré son ancienneté, reste donc pleinement d’actualité.

L’étude de la formation de la ville d’Étampes est particulièrement intéressante pour l’archéologie en ce qu’elle procède de plusieurs noyaux urbains et d’extensions successives. Le vicus antique est désormais globalement cerné, aux confins de Brière-les Scellés et Morigny, à 2 km au nord de la ville médiévale. À ce titre, il faut signaler la fouille de la nécropole du vicus (Lawrence-Dubovac, 2015). Sur le site de l’ancien hôpital, un grand fossé défensif, au profil en V, de la seconde moitié du Ier siècle avant notre ère, indique par ses importantes dimensions, une occupation d’un statut particulier (retranchement militaire ou ferme indigène « aristocratique » ?). Aucun nouvel élément n’est à signaler dans cet enclos du début de la période romaine.

La position du vicus du haut Moyen Âge reste encore à définir ; peut-être dans le faubourg Saint-Martin (Étampes-les-Vieilles). Le château primitif du Xe siècle se situe immédiatement à l’ouest de la fouille de l’ancien hôpital. Son existence et sa position, qui découlent de la toponymie (« le Donjon »), du parcellaire ancien et de la numismatique, sont évoquées dans ce rapport. Malgré la proximité de la motte castrale, aucun indice relatif à cette période précise n’a été relevé.

C’est donc autour de ce premier château du roi Raoul (923 à 936) que va se développer le noyau urbain médiéval, avec la construction d’une enceinte fossoyée au XIe siècle. Cet aménagement avait été oublié au fil des siècles, avant d’être remis au jour grâce à cette fouille. Seuls des indices de datation contemporains de son creusement et provenant principalement d’un ensemble de structures domestiques en creux, ont été prélevés (de la fin du Xe au début du XIIe siècle).

L’extension et la prospérité de la ville au XIIe siècle se perçoit nettement dans la parcelle fouillée, après la construction d’une nouvelle enceinte (hors-emprise) et de la citadelle de Guinette. Le comblement de l’ancien fossé est effectif durant la seconde moitié du XIIe siècle, lorsqu’une ruelle s’installe sur son tracé. Cette division parcellaire nous signale pour la première fois le quartier canonial, qu’elle entoure. Les remaniements importants de la période moderne ont fait disparaitre les vestiges des maisons canoniales médiévales, mais ont heureusement épargné une extension du cimetière de la collégiale Notre-Dame voisine (XIIe-première moitié XIIIe siècle). À l’extérieur du quartier canonial, un nouvel îlot urbain créé par l’extension de la ville, abrite un clos ou les structures en creux sont nombreuses, tandis qu’on observe la progression de l’habitat le long de la rue Evezard, qui mène à la porte du même nom (fig. 1). 

Fig. 1 - Vue des maisons de la rue Évezard (XIVe-XVe siècle). Cliché : Steve Glisoni, Inrap.

Pour le bas Moyen Âge, le développement de l’habitat a pu être appréhendé, principalement le long de la rue Evezard. Pour la période moderne, l’essentiel des vestiges se rapporte au XVIe siècle, ce qui s’inscrit dans le phénomène général de renouveau architectural de la ville à cette époque, consécutif à la création du port pour les blés à destination de Paris après 1490. On peut relever la présence d’une auberge (dite du Sauvage). Son plan diffère du plan-type des grandes auberges étampoises comme celles de la rue Saint-Jacques, car il procède de celui des maisons médiévales qui l’ont précédé (fig. 2).

Fig. 2 - Vue générale des maisons canoniales (XVIe siècle). Cliché : Steve Glisoni, Inrap.

Un ensemble de grandes caves appartenant aux maisons du chapitre indique la reconstruction complète du quartier canonial au XVIe siècle, qui sera finalement détruit à la Révolution (fig. 3).

Fig. 3 - Vue d'une partie du cimetière médiéval en cours de fouille. Cliché : Laure Pecqueur, Inrap.

Enfin, on se reportera aux études spécialisées. La population du cimetière (181 sépultures) reste l’ensemble funéraire le plus important étudié à Étampes. Au point de vue de l’archéozoologie, l’ensemble le plus remarquable provient d’une boucherie ou lieu d’abattage, notamment de chevaux, de la seconde moitié du XIIe siècle. Concernant le bois, le corpus comprend un certain nombre d’objets qui peuvent être considérés comme rares. Enfin, les très complètes études céramiques médiévale et moderne, grâce à l’abondance du mobilier, ont livré des ensembles clos de référence pour les types et les formes en usage à Étampes, qui restent pleinement d’actualité.

Sommaire

Volume I : Présentation de l’opération et des données archéologiques

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Du projet à l'opération archéologique

1.1. Circonstances de l’intervention
1.2. Stratégie et méthodes mises en œuvre
1.3. Contexte historique et archéologique

2. L'occupation archéologique

2.1. Approche morpho‑sédimentaire du site
2.2. La période antique
2.3. Absence d'indices d'occupation au haut Moyen Âge
2.4. L’occupation de la fin du Xe au début XIIe siècle
2.5. Le XIIe siècle et le début du XIIIe siècle
2.6. Du XIIIe au XVe siècle
2.7. La période moderne
2.8. Quelques ensembles clos de la première moitié du XIXe siècle

3. Conclusion

4. Sources et bibliographie

4.1. Sources imprimées
4.2. Rapports dactylographiés
4.3. Sources cartographiques
4.4. Sources Internet

Table des illustrations

III. Inventaires techniques


Volume II : Études spécialisées

5. Étude de la céramique médiévale (fin Xe – XVe siècles)

5.1. Introduction
5.2. Phase 1 : Fin Xe/XIe – début XIIe siècles
5.3. Le fossé d’enceinte 3088
5.4. Phase 2 : XIIe – début XIIIe siècles
5.5. Le cimetière et les vases funéraires
5.6. Du milieu du XIIIe au XVe siècle : les phases 3 et 4
5.7. Synthèse générale
5.8. Bibliographie
5.9. Inventaire du mobilier céramique médiéval

6. Étude de la céramique moderne (XVIe – XIXe siècles)

6.1. Les ensembles céramiques du XVIe siècle
6.2. Les ensembles céramiques du XVIIe siècle
6.3. Les ensembles de la fin du XVIIIe – Début du XIXe siècle
6.4. Synthèse
6.5. Inventaire de la céramique moderne
6.6. Bibliographie

7. Étude du mobilier métallique

7.1. Introduction
7.2. Le corpus
7.3. Les ensembles de mobilier métallique
7.4. Détermination des activités représentées à travers le corpus métallique
7.5. Analyse chronologique du corpus
7.6. Bibliographie
7.7. Inventaire du métal

8. Étude archéozoologique du site d’Étampes

8.1. La faune de la fin du Xe au début du XIIe siècle
8.2. La faune du XIIe siècle
8.3. La faune de la fin du XIIe au début du XIIIe siècle
8.4. La faune du XIIIe au début du XIVe siècles
8.5. Bibliographie
8.6. Annexes

9. Étude xylologique

9.1. Introduction
9.2. Méthodologie
9.3. Une grande variété d’essences
9.4. Les éléments du XIIe siècle
9.5. Les objets modernes (XVIIe siècle)
9.6. Technologie du travail du bois
9.7. Conclusion générale
9.8. Glossaire
9.9. Bibliographie
9.10. Inventaire du bois
9.11. Analyses dendrochronologiques

10. Panneau de coffret en os

10.1. Contexte de la découverte
10.2. Présentation générale
10.3. Agencement des plaques et décor
10.4. Spécificités
10.5. Éléments de comparaison
10.6. Éléments de bibliographie

11. Étude technico-typologique des cuirs

11.1. Introduction
11.2. La période médiévale
11.3. La période moderne
11.4. Conclusion
11.5. Glossaire technique
11.6. Bibliographie
11.7. Inventaire du cuir

12. Étude carpologique

12.1. Introduction
12.2. Matériaux et méthodes
12.3. Résultats et commentaires
12.4. Bibliographie

13. Le verre

Bibliographie

14. Les monnaies

15. Le lapidaire

15.1. Calcaire et Grès
15.2. Les ardoises
15.3. Les pierres de provenance extra-régionale

Table des illustrations


Volume III : Étude archéo-anthropologique des sépultures du cimetière Notre-Dame d’Étampes

Avant-propos

Remerciements

1. Présentation

1.1. Circonstance de la découverte
1.2. Localisation et extension
1.3. Stratégie d’intervention sur le terrain
1.4. Matériel et méthodes

2. Les inhumés et le recrutement du cimetière

2.1. La répartition par âge des individus et la mise en évidence d’anomalies démographiques
2.2. Distribution par sexe des individus
2.3. Première approche de l’état sanitaire de la population inhumée conservée
2.4. Synthèse

3. Les pratiques funéraires

3.1. Caractéristiques des inhumations
3.2. Les modes d’inhumation
3.3. Les modes de dépôt des inhumés
3.4. La chronologie des inhumations
3.5. L’organisation spatiale du cimetière

4. Le cimetière de la collégiale Notre-Dame dans son contexte

5. Conclusion générale et perspectives

6. Bibliographie

Table des illustrations

Catalogue des sépultures

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

PEIXOTO, Xavier & CELLY, Paul (dir.). (2012). Étampes (Essonne), rue du Rempart, rue Evezard, rue Baugin : Ancien hôpital : un quartier d'Étampes du XIe siècle au début du XIXe siècle (Rapport de fouille, 3 vol.) Pantin : Inrap Centre-Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0126190>.

Rapports cités dans l'introduction

GLISONI, Steve (dir.). (2009). Étampes (Essonne), rue de la République (Rapport de fouille, 1 vol.). Pantin : Inrap Centre-Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/018512>.

LAWRENCE-DUBOVAC, Paulette. (2015). Morigny-Champigny (Essonne), Tracé sud de la déviation : RN 20-RD 207, lieu-dit Saint-Phallier (Rapport de fouille, 3 vol.). Pantin : Inrap Centre-Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0139701>.

Citations

L'ensemble

PEIXOTO, Xavier (dir.), CELLY, Paul (dir.), GLISONI, Steve, LECONTE, Luc, LEGRIEL, Jacques, PISSOT, Véronique, BELARBI, Mehdi (coll.), WILSON, Julia (coll.). (2023). Ancien hôpital : Un quartier d’Étampes du XIe siècle au début du XIXe siècle (Île-de-France, Essonne, Étampes, rue du Rempart, rue Évezard, rue Baugin) : Rapport de fouille 2012 (3 vol.). Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 40). DOI : 10.34692/yhmd-0z17.

Le volume 1

PEIXOTO, Xavier (dir.), CELLY, Paul (dir.), GLISONI, Steve, LECONTE, Luc, LEGRIEL, Jacques, PISSOT, Véronique, BELARBI, Mehdi (coll.), WILSON, Julia (coll.). (2023). Ancien hôpital : Un quartier d’Étampes du XIe siècle au début du XIXe siècle (Île-de-France, Essonne, Étampes, rue du Rempart, rue Évezard, rue Baugin) : Rapport de fouille 2012. Volume I : Présentation de l’opération et des données archéologiques. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 40). DOI : 10.34692/yhmd-0z17.

Le volume 2

PEIXOTO, Xavier (dir.), CELLY, Paul (dir.), GLISONI, Steve, LECONTE, Luc, LEGRIEL, Jacques, PISSOT, Véronique, BELARBI, Mehdi (coll.), WILSON, Julia (coll.). (2023). Ancien hôpital : Un quartier d’Étampes du XIe siècle au début du XIXe siècle (Île-de-France, Essonne, Étampes, rue du Rempart, rue Évezard, rue Baugin) : Rapport de fouille 2012. Volume II : Études spécialisées. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 40). DOI : 10.34692/yhmd-0z17.

Le volume 3

PEIXOTO, Xavier (dir.), CELLY, Paul (dir.), GLISONI, Steve, LECONTE, Luc, LEGRIEL, Jacques, PISSOT, Véronique, BELARBI, Mehdi (coll.), WILSON, Julia (coll.). (2023). Ancien hôpital : Un quartier d’Étampes du XIe siècle au début du XIXe siècle (Île-de-France, Essonne, Étampes, rue du Rempart, rue Évezard, rue Baugin) : Rapport de fouille 2012. Volume III : Étude archéo-anthropologique des sépultures du cimetière Notre-Dame d’Étampes. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 40). DOI : 10.34692/yhmd-0z17.

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Le Petit Fossard (Île-de-France, Seine-et-Marne, Varennes-sur-Seine)

Sous-titre

Rapport de fouille 2014

Numéro DAP
31
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DAP 31 | Varennes-sur-Seine « le Petit Fossard » (Seine-et-Marne)
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DAP 31 | Varennes-sur-Seine « le Petit Fossard » (Seine-et-Marne)
date expertise
février 2014
date achevement
mai 2014
Paragraphes

Réalisée en 2007 et motivée par la construction d’un centre commercial et de ses annexes (30 ha aux lieux-dits « la Justice » et « le Marais de la Fontaine-du-Cœur »), cette fouille préventive a été complétée par celle d’un barreau routier au lieu-dit « le Petit Fossard ».

Le site est localisé dans la plaine alluviale de la Seine, en rive gauche du fleuve, à 2,5 km de la confluence entre la Seine et l’Yonne, dans un secteur qui occupe une place clé dans l’organisation du territoire sénon à la fin de l’âge du Fer et pendant l’Antiquité ainsi qu’en témoignent, dans un périmètre restreint, l’habitat groupé des IIe-Ier s. av. J.-C. de Varennes-sur-Seine, « le Marais du Pont » (rive gauche), l’agglomération gallo-romaine de Montereau-Fault-Yonne, « la Terre aux Moines » généralement identifiée à la Condate de la Table de Peutinger (rive droite), et la voie reliant Sens/Agedincum à Paris/Lutecia (rive gauche) (Séguier, 2013a).

Réalisée sur 4,1 ha, la fouille préventive a porté sur deux zones distinctes située à 200 m l’une de l’autre et séparées, notamment, par un paléochenal de l’Yonne. La fouille de la zone 1 de l’emprise a surtout permis d’étudier un important établissement rural du second âge du Fer dont ont été reconnus trois états. Les aménagements, diversifiés et les mobiliers, aussi abondants que variés, permettent de qualifier l’établissement d’aristocratique tout en soulignant les rapports étroits qu’il entretenait avec l’agglomération voisine. Celle de la zone 2 a porté sur un ensemble funéraire contemporain de l’étape finale de cette occupation.

La prescription de fouille complémentaire sur le lieu-dit « le Petit Fossard » a permis de compléter, une bande de terrain de 800 m², le plan de l’établissement élitaire sur sa frange septentrionale et de découvrir un petit puits factice dont la fouille a livré une fibule en argent relevant des étapes les plus tardives de l’occupation (Séguier, 2013b ; Séguier, Auxiette et Pilon, 2021).

L’interprétation de ces éléments est intégrée au rapport consacré au site de Varennes-sur-Seine, « la Justice » et « le Marais de la Fontaine-du-Cœur » (cf. DAP 30), fouille préventive réalisée en 2007 sur 4.1 ha, motivée par la construction d’un centre commercial et de ses annexes.

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Présentation de l’intervention et cadre opérationnel

1.1. Introduction, circonstances de l’intervention
1.2. Moyens mis en œuvre, méthodologie, choix opérationnels
1.3. Contexte de l’opération : la plaine d’interfluve Seine – Yonne
1.4. Principaux résultats

2. Présentation analytique des données

2.1. Les structures du second âge du Fer
2.2. Les structures d’époque romaine
2.3. Les structures d’époque moderne

3. Apport des découvertes à la connaissance du site

Annexe 1. La céramique du second âge du Fer
Annexe 2. Les amphores du second âge du Fer
Annexe 3. Le mobilier métallique du second âge du Fer
Annexe 4. La faune du second âge du Fer
Annexe 5. L’outillage en pierre du second âge du Fer

Liste et légendes des figures

Liste et légende des tableaux

Bibliographie générale

III. Inventaires techniques

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

SÉGUIER J.-M. (dir.). (2014). Varennes-sur-Seine (Seine-et-Marne), Le Petit Fossard (Rapport de fouille, 1 vol.). Pantin : Inrap Centre-Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0130871>.

Rapports cités dans l'introduction

SÉGUIER (J.-M.) (dir.). (2013a). Varennes-sur-Seine (Seine-et-Marne), La Justice – Le Marais de la Fontaine-du-Cœur (Rapport de fouille, 3 vol). Pantin : Inrap Centre-Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0130105>.

SÉGUIER (J.-M.) (dir.). (2013b). Varennes-sur-Seine (Seine-et-Marne), Le Petit Fossard (Rapport de fouille, 1 vol.). Pantin : Inrap Centre-Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0130871>.

Publication citée dans l'introduction

SÉGUIER (J.-M.), AUXIETTE (G.), PILON (F.). (2021). Dépôts et pratiques symboliques dans l’établissement aristocratique gaulois de Varennes-sur-Seine, la Justice (Seine-et-Marne). Gallia, 78, 123-152. <https://doi.org/10.4000/gallia.6220>.

Citations

SÉGUIER, Jean-Marc (dir.), AUXIETTE, Ginette, BARTHELEMY-SYLVAND, Céline, VIAND, Antide, LEPAREUX-COUTURIER, Stéphanie et coll. (2022). Le Petit Fossard (Île-de-France, Seine-et-Marne, Varennes-sur-Seine) : Rapport de fouille 2014 (1 vol.). Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 31). <https://doi.org/10.34692/vdws-h609>.

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Text

La Justice, Le Marais de la Fontaine-du-Cœur (Île-de-France, Seine-et-Marne, Varennes-sur-Seine)

Sous-titre

Rapport de fouille 2013

Numéro DAP
30
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DAP 30 | Varennes-sur-Seine « La Justice » – « Le Marais de la Fontaine-du-Cœur » (Seine-et Marne)
Média
DAP 30 | Varennes-sur-Seine « La Justice » – « Le Marais de la Fontaine-du-Cœur » (Seine-et Marne)
date expertise
décembre 2013
date achevement
mai 2014
Paragraphes

Réalisée en 2007 et motivée par la construction d’un centre commercial et de ses annexes (30 ha aux lieux-dits « la Justice » et le « Marais de la Fontaine-du-Cœur »), cette fouille préventive a été complétée par celle d’un court barreau routier (lieu-dit « le Petit Fossard », cf. DAP 31). Ces opérations ont donné lieu à deux rapports distincts (Séguier, 2013a et b), l’ensemble étant synthétisé dans le premier rapport.
L’emprise est localisée dans la plaine alluviale de la Seine, en rive gauche du fleuve, à 2,5 km de la confluence entre la Seine et l’Yonne. Ce secteur occupe une place clé dans l’organisation du territoire sénon à la fin de l’âge du Fer et pendant l’Antiquité ainsi qu’en témoignent, dans un périmètre restreint, l’habitat groupé des IIe-Ier s. av. J.-C. de Varennes-sur-Seine, « le Marais du Pont » (rive gauche), l’agglomération gallo-romaine de Montereau-Fault-Yonne, la « Terre aux Moines » généralement identifiée à la Condate de la Table de Peutinger (rive droite), et la voie reliant Sens/Agedincum à Paris/Lutecia (rive gauche).

Réalisée sur 4,1 ha, la fouille préventive a porté sur deux zones distinctes située à 200 m l’une de l’autre et séparées, notamment, par un paléochenal de l’Yonne.

Dans la zone 1 (3,7 ha) ont été découverts des artefacts lithiques dispersés du Paléolithique supérieur et du Néolithique moyen et final, quelques fosses associées à un foyer à pierres chauffantes du début du Bronze final (1260-1050 BC cal), deux fosses isolées du Bronze final IIIb et de l’étape ancienne ou moyenne du second âge du Fer (360-200 BC cal) et, surtout, de nombreuses structures liées à deux établissements ruraux successifs, l’un de la fin de l’âge du Fer et l’autre gallo-romain (Séguier, 2013a). C’est à l’enclos laténien de cette zone que se rattachent les structures fouillées au lieu-dit le Petit Fossard (Séguier, 2013b).
La fouille de la zone 2 (0,4 ha) a également livré de rares artefacts lithiques paléolithiques et néolithiques dispersés, un petit groupe de fosses et de silos de la fin du premier ou du début du second âge du Fer très arasés et, localisé dans une dépression en bordure du paléochenal, un espace funéraire de la fin de l’âge du Fer associé à des structures agraires et funéraires gallo-romaines (Séguier, 2013a).

L’établissement rural du second âge du Fer (zone 1) a connu trois états. Entre la fin du IIIe s. et le milieu du IIe s. av. J.-C. (état I), le site est délimité par un enclos polygonal probablement fermé à l’est par une haie vive. D’une superficie de 5000 m², il comportait deux pôles, l’un domestique, l’autre dédié au stockage. Peu après le milieu du IIe s. av. J.-C., les fossés de l’état I sont remblayés et ses structures détruites pour créer un nouvel établissement composé d’un enclos carré de 3500 m² à vocation résidentielle qui s’ouvrait sur une avant-cour dont la superficie est estimée entre 3,6 et 5,8 ha, elle-même bordée par des espaces enclos (état II). Des modifications mineures interviennent autour de la guerre des Gaules, dont l’aménagement d’un égout doté de regards. L’enclos résidentiel comportait un talus interne et deux accès dont un à porche et deux axes de circulation le divisaient en quatre parties dotées d’équipements répondant à des fonctions différentes. L’avant-cour, dédiée aux activités économiques, participait à la monumentalisation de l’ensemble et semble s’être étendue jusqu’à la voie Sens-Paris. Par ses dimensions (6 à 11 ha) et son organisation, l’établissement, hors normes, préfigure les villae au même titre que le site de Batilly-en-Gâtinais, les Perrières. Parmi les activités identifiées figurent notamment une agriculture surtout tournée vers les blés nus (Bernigaud et al., 2017), un fragment de « pain-galette » à base de céréales ayant d’ailleurs été découvert (Heiss et al., 2021), le commerce d’animaux sur pieds (des bœufs surtout), la fabrication de céramique (estèques), ou encore la métallurgie dont la réduction et la forge du fer (Séguier, Cabboï et Dunikowski, 2019). Abandonné au plus tard vers 40-20 av. J.-C., cet établissement prospère a constitué avec l’agglomération toute proche un pôle autour duquel était organisée le territoire centré sur le confluent Seine-Yonne et une partie de la moyenne vallée de la Seine (Séguier, Auxiette et Pilon, 2021). La présence de très nombreux restes de faune, de jarres et d’amphores italiques, comme celle de vaisselles d’importation, contribuent à identifier une population aisée manifestant son ascendant social notamment au travers de festins de commensalité. La découverte de de monnaies dont un statère globulaire en contexte de perte (Foucray et Bulard, 2020) confirme son haut niveau économique. Le harnachement équestre, les militaria l’identifié à la classe des equites et une pièce de cingulum permet d’identifier un auxiliaire de l’armée romaine.

Plusieurs dépôts découverts dans l’enclos résidentiel (environ 200 kg de viande dans une caisse ; fibule en argent déposée au fond d’un puits factice parementé ; dépôt de statères globulaires à la croix enfoui dans le fossé ou dans le talus) se rapportent aux manifestations à caractère symbolique. Ces dépôts soulignent la richesse des élites locales et leur attachement à une idéologie terrienne (Séguier, Auxiette et Pilon, 2021). Il est proposé d’inscrire le dépôt de statères dans un rituel de condamnation (ibid.), alors que la caractérisation chimique de ces éléments invite à y voir des lingots liés à l’industrie minière ardennaise tout autant que des objets à valeur monétaire (Pilon et Séguier, 2021a).

L’ensemble funéraire de la zone 2 est implanté en bordure du chenal fossile dont la séquence tardiglaciaire est recouverte de limons tourbeux. Le spectre pollinique de ces derniers indique que la nécropole a été implantée dans un espace à la ripisylve pratiquement éradiquée et largement exploité dans le cadre des activités agricoles. Incomplet, cet ensemble observé sur 3300 m² se compose de 6 monuments quadrangulaires, 2 fossés de partition, 4 fosses, 1 dépôt et 6 épandages. L’absence de sépulture résulte en partie de l’érosion agricole, mais elle peut également s’expliquer par des pratiques funéraires excluant le dépôt des restes crémés du défunt dans une fosse, gestuelle funéraire largement attestée dans le contexte régional (Séguier et Louesdon, 2020).
La majorité du mobilier funéraire, très abondant, provient du comblement des fossés des monuments et des fossés de partition. La présence d’une grande quantité de restes d’amphores italiques (plus de 4100 restes, beaucoup étant brûlés), de campanienne B-oïde et d’un statère globulaire à la croix entaillé permet de dater cet ensemble funéraire des années 80/60 à 30/20 av. J.-C. et de l’attribuer aux élites sociales qui résidaient dans l’établissement de la zone 1 (Séguier, à paraitre). Les nombreuses monnaies (potins et bronzes sénons en majorité) semblent à mettre en relation avec les rites de commémoration. Leur caractérisation chimique, complétée par celle des monnaies de l’habitat, suggère que le passage du potin aux émissions frappées a contribué à standardiser la production du numéraire sénon vers le milieu du Ier s. av. J.-C. (Pilon et Séguier, 2021b).

Dans la partie nord de l’avant-cour de l’établissement laténien abandonné est implantée à la période flavienne une ferme gallo-romaine qui sera occupée jusque vers le milieu du IVe s. (zone 1). Cette installation, qui intervient après un hiatus d’un siècle, prend place dans un parcellaire laniéré perpendiculaire à la voie Sens-Paris. Constitué d’unités larges de 242 à 250 m (environ 6,85 à 7 actus), ce dernier a été observé à plusieurs reprises à l’aval de l’interfluve et peut être daté de la seconde moitié du Ier s. apr. J.-C. La ferme, dont l’emprise n’empiétera pas, hormis ponctuellement sur le cœur de l’habitat gaulois - sans doute en raison de l’importance du talus qui devait y subsister - occupe un espace carré de 5930 m² (environ 2 jugères + 1/3) délimité par des fossés qui reprennent en partie le tracé de ceux de l’âge du Fer.

Bien que les structures soient assez mal conservées, l’habitat gallo-romain semble avoir comporté un cheminement axial distribuant sur trois espaces et sur une cour empierrée, autour desquels se répartissent 22 bâtiments fondés sur poteaux ou solins, diverses fosses et un puits. Le bâtiment le mieux conservé est une construction à architecture mixe (poteaux et solins) dotée d’un plancher sur sous-sol excavé, accosté d’un enclos palissadé, l’utilisation de cet ensemble étant datée du IIIe s. apr. J.-C., période la plus largement représentée sur le site (Séguier et Delage, 2009). À côté d’un équipement domestique relativement commun (céramique, vaisselle en métal, gril, meules, couteaux, anse de seau, clés…), figurent de l’outillage artisanal (scie, forces, tarière, aiguilles, tranchets…) et des pièces de harnachement (cage à grelot, appliques). Les activités de production sont illustrées par l’instrumentum lié à l’élevage (sonnaille) et par des outils agricoles (pioche, enclumette de faucheur). Parmi les macro-restes végétaux du puits figurent des grains de blés nus et d’avoine et un cortège de fruits sauvages parmi lesquels des cornouilles et des pépins de raisin de vigne sauvage (Bernigaud et al., 2016).

En zone 2, l’un des fossés qui délimitent le parcellaire organisant l’espace rural de la plaine d’interfluve au Ier s. apr. J.-C. a recoupé une partie de l’ensemble funéraire laténien. Son étude a permis d’identifier plusieurs dépôts de céramique qui ont été interprétés comme des sépultures, mais dans lesquels il semble préférable de voir des structures liées à la délimitation des champs selon une pratique bien attestée à l’époque romaine (Séguier, à paraitre). En revanche, trois amphores régionales découvertes dans l’ensemble funéraire gaulois paraissent correspondre à des dépôts de type enchytrismos enfouis entre le IIe et le IVe s. apr. J.-C. à quelques 200 m à l’est de l’habitat.
Il faut attendre la période moderne et contemporaine pour noter une reprise d’occupation matérialisée par des aménagements agraires correspondant, dans la zone 1, à un verger (fosses de plantation, mur à pêches) et à une oseraie (tranchées et fosses de plantation) et, dans la zone 2, à des fossés de parcellaire et à un puits. Ces traces sont cohérentes avec la documentation cartographique des XVIIIe et XIXe s.

Sommaire

Volume 1 : texte

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Présentation de l’intervention et cadre opérationnel

1.1. Moyens mis en œuvre, méthodologie et choix opérationnels
1.2. Contexte de l’opération : la plaine d’interfluve Seine – Yonne
1.3. Principaux résultats

2. Présentation analytique des données

2.1. Des indices de fréquentation préhistoriques
2.2. Les occupations du Bronze final du secteur 1
2.3. Les occupations de l’âge du Fer antérieures à l’état I
2.4. Les occupations de la fin de l’âge du Fer (états I à III)
2.5. Les occupations d’époque romaine
2.6. Les aménagements agraires d’époque moderne et contemporaine
2.7. Les structures non datées

3. Conclusions et perspectives

Bibliographie

Liste, légende et crédit des illustrations

Liste et légende des tableaux


Volume 2, comptes-rendus des études spécialisées

1. Le chenal tardi-holocène de Varennes-sur-Seine Données géométriques et stratigraphiques

2. Analyse pollinique du paléochenal de Varennes-sur-Seine, La Justice

3. Rapport d’étude anthracologique des structures de l’âge du Bronze, des établissements laténien et gallo-romain

4. Rapport d’étude carpologique des structures de l’âge du Bronze et des établissements laténien et gallo-romain

5. Étude et interprétations des assemblages fauniques du Bronze final à la période romaine

6. Diagnostic préliminaire de la série lithique de Varennes-sur-Seine (Seine-et-Marne), La Justice

7. Étude du mobilier provenant des structures domestiques de l’étape initiale du Bronze final et du Hallstatt B3/C1

8. La céramique et la chronologie des occupations du second âge du Fer

9. Les amphores de la fin de l’âge du Fer

10. Étude de la céramique gallo-romaine

11. Compte-rendu de l’étude de la céramique sigillée de l’établissement gallo-romain

12. Approche préliminaire du mobilier métallique protohistorique et gallo-romain

13. Étude numismatique

14. Bilan des caractérisations effectuées sur les monnaies gauloises de Varennes-sur-Seine

15. Analyse préliminaire du dépôt de globules à la croix

16. Bilan des caractérisations effectuées sur les statères globulaires en or

17. Étude du matériel de mouture rotatif

18. Détermination de la nature et de la provenance des meules de Varennes-sur-Seine, « La Justice »

19. Étude de l’outillage en pierre

20. Les mobiliers divers en terre cuite, verre et lignite du second âge du Fer et de la période romaine

21. Les matériaux de construction de l’âge du Fer et de l’époque romaine : première approche

22. Étude anthropologique des ossements humains de La Tène moyenne et finale

23. Rapport d’étude des déchets métallurgiques


Volume 3, inventaires

Inventaires techniques

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

SÉGUIER J.-M. (dir.). (2013). Varennes-sur-Seine (Seine-et-Marne), La Justice – Le Marais de la Fontaine-du-Cœur (Rapport de fouille, 3 vol.). Pantin : Inrap Centre-Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0130105>.

Rapport de diagnostic

MAURY O. (dir.). (2005). Varennes-sur-Seine (Seine-et-Marne), « La Justice » et « Le Marais de la Fontaine du Cœur » (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Pantin : Inrap Centre-Île-de-France ; Bazoches-lès-Bray : Centre départemental d'Archéologie de la Bassée ; Saint-Denis : SRA Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0116306>.

Rapports cités dans l'introduction

SÉGUIER (J.-M.) (dir.). (2013a). Varennes-sur-Seine (Seine-et-Marne), La Justice – Le Marais de la Fontaine-du-Cœur (Rapport de fouille, 3 vol.). Pantin : Inrap Centre-Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0130105>.

SÉGUIER (J.-M.) (dir.). (2013b). Varennes-sur-Seine (Seine-et-Marne), Le Petit Fossard (Rapport de fouille, 1 vol.). Pantin : Inrap Centre-Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0130871>.

Publications citées dans l'introduction

BERNIGAUD (N.), OUZOULIAS (P.), LEPETZ (S.), WIETHOLD (J.), ZECH-MATTERNE (V.), SÉGUIER (J.-M.), REDDE (M.). (2016). Exploitations agricoles et pratiques agro-pastorales dans les campagnes du Nord-Est de la Gaule (IIe s. av. J.-C. – Ve s. ap. J.-C.) : l’apport des données de l’archéologie préventive d’Île-de-France et de Lorraine, in Reddé (M.) (dir.), Méthode d’analyse des différents paysages ruraux dans le nord-est de la Gaule romaine (p. 63-284.). <https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01253470>.

BERNIGAUD (N.), BERGA (A.), BLANCHARD (J.), BLIN (O.), BOULEN (M.), BOULENGER (L.), DERREMEAUX (M.), DESRAYAUD (G.), GIORGI (C.), LEPETZ (S.), OUZOULIAS (P.), SÉGUIER (J.-M.), TOULEMONDE (F.), ZECH-MATTERNE (V.); (2017). L’Île-de-France, in Reddé (M.) (dir.), Gallia Rustica, 1. Les campagnes du Nord-Est de la Gaule de la fin de l’âge du Fer à l’Antiquité tardive (p. 389-494). Pessac : Ausonius Editions. (Mémoire 49).

FOUCRAY (B.), BULARD (A.). (2020). Monnaies gauloises en bronze d’Île-de-France. Synthèse sur la circulation et les émissions monétaires. Paris : RAIF (suppl. 6).

HEISS (A. G.), MATTERNE (V.), MONTEIX (N.), TILLIER (M.), NOÛS (C.). (2021). Contribution à l’histoire de la boulangerie romaine : étude de « pains/galettes » découverts en Gaule. Gallia, 78, 261-296.

PILON (F.), SÉGUIER (J.-M.). (2021a). L’apport des analyses chimiques des 31 statères globulaires « à la croix » de Varennes-sur-Seine (Seine-et-Marne) à la compréhension de ce (pseudo)-monnayage. Bull. de la Société Française de Numismatique, 76-1, 3-10.

PILON (F.), SÉGUIER (J.-M.). (2021b). Le numéraire sénon à base cuivre : analyse chimique de 55 monnaies mises au jour en contexte archéologique à de Varennes-sur-Seine (Seine-et-Marne). Bull. de la Société Française de Numismatique, 76-2, 55-63.

SÉGUIER (J.-M.) et coll. (à paraitre). L’ensemble funéraire de Varennes-sur-Seine (Seine-et-Marne), la Justice, in Louesdon (É.), Séguier (J.-M) (dir.), Quatre ensembles funéraires de la fin de l’âge du Fer en Île-de-France : Ferrières-en-Brie, Mouroux, Varennes-sur-Seine (Seine-et-Marne) et Saint-Pierre-du-Perray (Essonne). Revue Archéologique d’Île-de-France (supplément).

SÉGUIER (J.-M.), AUXIETTE (G.), PILON (F.). (2021). Dépôts et pratiques symboliques dans l’établissement aristocratique gaulois de Varennes-sur-Seine, la Justice (Seine-et-Marne). Gallia, 78, 123-152. <https://doi.org/10.4000/gallia.6220>.

SÉGUIER (J.-M.), CABBOÏ (L.), DUNIKOWSKI (C.). (2019). Chapitre 2, Dans les plaines de la confluence Seine-Yonne et ses marges, in Leroy (M.) et Cabboï (L.) (dir.), Produire et travailler le fer. Les ateliers de l’est du Bassin Parisien du Ve siècle av. J.-C. au Xe siècle apr. J.-C. (p.75-92), Recherches Archéologiques, 16. Paris : CNRS Éditions, Inrap.

SÉGUIER (J.-M.), DELAGE (R.). (2009). La vaisselle domestique du IIIe s. de notre ère au confluent Seine – Yonne (Seine-et-Marne), in Rivet (L.) (dir.), Actes du Congrès de la  Société Française d’Étude de la Céramique Antique en Gaule, Colmar, 21-24 mai 2009 (p. 501-562). Marseille  : SFECAG.

SÉGUIER (J.-M.), LOUESDON (É.). (2020). Les ensembles funéraires des IIe et Ier s. av. J.-C. en Île-de-France : état des lieux et perspectives de recherche. Revue archéologique du Centre de la France, 59. <https://journals.openedition.org/racf/4468>.

Citations

SÉGUIER, Jean-Marc (dir.), AOUSTIN, David, AUXIETTE, Ginette, BARTHELEMY-SYLVAND, Céline, BODU, Pierre, CHAUSSÉ, Christine, COUBRAY, Sylvie... VIAND, Antide et coll. (2022). La Justice, Le Marais de la Fontaine-du-Cœur (Île-de-France, Seine-et-Marne, Varennes-sur-Seine) : Rapport de fouille 2013 (3 vol.). Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 30). <https://doi.org/10.34692/re3e-v627>.

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Apport du tamisage exhaustif de cinq structures funéraires au processus de crémation des Ménapiens (Nord-Pas-de-Calais, Nord, Neuville-en-Ferrain, ZAC du Berquier)

Sous-titre

Rapport d'étude 2014

Numéro DAP
26
Image d'entête
DAP 26 | Neuville-en-Ferrain « ZAC du Berquier » (Nord)
Média
DAP 26 | Neuville-en-Ferrain « ZAC du Berquier » (Nord)
date expertise
avril 2015
date achevement
décembre 2014
Paragraphes

La commune de Neuville-en-Ferrain se situe dans le département du Nord, en bordure communale de Tourcoing, à 15 km au nord-ouest de Lille.
En 2004, une opération de diagnostic, menée sous la responsabilité d’Alain Henton en association avec Frédéric Thuillier, a livré trois occupations : la plus récente concerne les XVIe et XVIIe siècles, les deux plus anciennes couvrent la fin de l’âge du Fer et le début de l’époque romaine.
C’est l’occupation funéraire attribuée au Ier siècle ou au début du IIe siècle de notre ère, qui fait l’objet de ce rapport d’étude. Elle se compose d’au moins cinq structures funéraires éparses sur les seize hectares que couvrent l’emprise de l’opération. Les indices disponibles sur le terrain n’incitaient guère à les assimiler à des tombes à dépôt de crémation, de sorte que plusieurs autres caractérisations typo-fonctionnelles ont été envisagées : un bûcher remanié partiellement vidé ou bien une fosse ayant réceptionné les restes d’une combustion humaine.
Au début des années 2000, nos connaissances de la crémation ancienne et son cadre théorique offraient déjà suffisamment d’outils pour améliorer la détection de ces structures archéologiques (Van Doorelaer, 2001 ; Castella et al., 1987). En même temps, les cas de figures se multipliant, on prenait conscience de la diversité insoupçonnée de leurs configurations et de la pertinence d’un renouveau des approches typologiques. Le besoin d’élargir l’éventail des indices nécessaires à leur détermination s’est imposé comme une évidence de sorte que les exercices de caractérisation dans ce domaine se sont multipliés (par ex. Bel, Duday et Blaizot, 2008 ; Ancel, 2012 ; Kaurin et al., 2017, Dananai, 2019).
La découverte de ces cinq structures funéraires fut alors considérée, par le Service régional de l’archéologie (SRA), comme l’apport principal de l’opération de diagnostic. L’équipe de fouille avait en effet procédé au prélèvement des niveaux charbonneux de manière exhaustive et spatialisée, un choix méthodologique encore peu courant au début des années 2000. Testées dans la région Haut-de-France, dès 1997 à Bruay-La Buissière, cette stratégie de fouille invite à l’intégration connexe des restes du combustible et des reliquats de mobilier brûlés dans l’analyse des processus de crémation. S’y ajoute l’approche spatiale de ces vestiges (Bura, 2001).
Le SRA, sur proposition de Frédéric Thuiller, a souhaité engager le tamisage de l’intégralité des niveaux charbonneux (345 litres) couplée aux études ostéologique et anthracologique. En plus d’une approche du processus crématoire chez les Ménapiens, les objectifs de la prescription post-diagnostic étaient d’interroger la distribution particulière de ces structures dans le finage, isolées ou regroupées par petits lots et éloignées des sépultures.

Du recueil d’indices à la typologie fonctionnelle des structures funéraires
L’enjeu de cette étude post-diagnostic est donc d’abord d’ordre typologique et fonctionnel. À quel type de structure avons-nous affaire ? Quelle étape du processus funéraire documentent-elles ?
Une des structures, de petites dimensions (50 cm sur 40), pourrait correspondre au réceptacle de certains restes du bûcher, accompagné du dépôt d’un tesson de vase recouvrant une dizaine de grammes d’os brûlés. Ce geste, maintenant régulièrement observé sur de nombreux sites, pourrait signer la ritualisation de l’ensevelissement de ces mêmes restes.
Pour la plupart des autres structures, les arguments vont en faveur de l’hypothèse de bûchers en fosse, aménagés et construits pour des sujets adultes ou sub-adultes, peu pourvus en mobilier personnel ou d’accompagnement. Plutôt rectangulaires, elles atteignent 125 à 160 cm de long. Deux d’entre elles comportent des traces d’altération thermiques en place.
Les fosses d’implantation sont dotées d’aménagements internes comme en témoignent des emmarchements, la présence d’excroissance (niche) à une des extrémités de la fosse ou le surcreusement du fond, caractéristiques courantes des bûchers élaborés en territoire ménapien (Devred dans Faupin, 2017 ; Oudry-Braillon et Faupin, 2017 ; Duviviers et al., 2015). Leur fonctionnement se caractérise par l’extraction d’une part importante des os - il reste au plus 250 g en place - et le mélange des différents segments du squelette. Le niveau charbonneux, correspondant aux restes d’un édicule en bois de hêtre, tapisse le fond de la fosse. Peu de remaniements sont identifiés (amasser le combustible dans un secteur du bûcher, nettoyer le fond de fosse …). Par-dessus, est présent, par trois fois, un amas ou une couche de limon chauffé (pouvant éventuellement correspondre à des fragments de parois ?). À ce niveau, se trouve également le dépôt d’un gobelet ou de portions groupées de pots brûlés, suggérant des gestes spécifiques effectués après le recueil des os, élaborés peut-être pour clore l’usage du lieu de crémation. Il pourrait s’agir d’éléments rituels mis en œuvre en parallèle de l’installation des restes d’un défunt dans un autre lieu, qui deviendra la sépulture.

De la typologie des structures à la fonction de l’espace funéraire
Si l’absence de fouille et l’ouverture partielle du site (9,5 %) ne sont guère favorables à une étude spatiale développée, quelques données s’avèrent tout de même utilisables. Les fenêtres ouvertes montrent en effet des activités funéraires orientées vers la crémation et le traitement des restes du bûcher plutôt que des activités sépulcrales. L’organisation en deux pôles pourrait suggérer une implantation éclatée des bûchers dans le paysage. Cette distance pourrait signer une perception particulière du cadavre, présentée dans les textes anciens comme une « source de souillure » et, de ce fait, motiver la mise à l’écart de ces lieux de transformation du mort (Le Goff, 2015).
Cette opération et ses choix méthodologiques s’inscrivent pleinement dans l’axe 7 de la programmation du CNRA, en particulier dans la réflexion apportée à l’interprétation des différents vestiges d’activités funéraires et mortuaires. Elle développe une archéologie du rite et plus largement des temps funéraires qui interrogent la relation entre la mort, le mort et les vivants.

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Attendus de l’étude des prélèvements et stratégies

1.1. L’occupation funéraire antique : contexte de découverte et caractéristiques
générales
1.2. Les attendus de l’étude des prélèvements
1.3. Fouille in situ et tamisage des niveaux charbonneux : deux aspects articulés du
protocole d’étude

2. Analyse des cinq structures et de leur contenu

2.1. La structure 1
2.2. La structure 2
2.3. La structure 3
2.4. La structure 4
2.5. La structure 5

3. Synthèse

3.1. Attribution chronologique des structures
3.2. Indices et typologie des structures funéraires
3.3. De la typologie des structures à la fonction de l’espace funéraire

Sources et bibliographie

III. Inventaires relatifs à l’étude

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

LE GOFF, Isabelle (dir.). (2014). Neuville-en-Ferrain, ZAC du Berquier : apport du tamisage exhaustif de cinq structures funéraires au processus de crémation des Ménapiens (Rapport d'étude, 1 vol.). Amiens : Inrap Nord-Picardie. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0135200>.

Rapport de diagnostic

HENTON, Alain. (2004). Neuville-en-Ferrain, ZAC du Berquier (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Amiens : Inrap Nord-Picardie. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0129755>.

Autre rapport cité dans l'introduction

DEVRED, V. (2017). Rituel funéraire lié à la crémation. Dans  G. Faupin (dir.), Steene, Rue des Châteaux, l’opportunité d’appréhender l’évolution d’un terroir (Rapport de fouille, 5 vol.). Glisy : Inrap Hauts-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0148908>.

Publications citées dans l'introduction

ANCEL, M-J. (2012). Pratiques et espaces funéraires : la crémation dans les campagnes romaines de la Gaule Belgique. Drémil-Lafage : Monique Mergoil, 650 p.

BEL, V., DUDAY, H. & BLAIZOT, F. (2008). Bûchers en fosses et tombes bûcher. Dans J. Scheid (dir.), Pour une archéologie du rite : nouvelles perspectives en l’archéologie funéraire, Rome (p. 233-247). Rome : École française de Rome.

BURA, P. (2001). Autopsie d'une tombe-bûcher: les exemples de Thérouanne et de Bruay-La-Buissière. Dans J.-F. Geoffroy et H. Barbe (dir.), Les nécropoles à incinérations en Gaule Belgique : synthèses régionales et méthodologie : Actes du XIXe Colloque international du Centre de recherches archéologiques de l'Université Charles-de-Gaulle-Lille 3, 13-14 déc. 1996 (p. 167-176). Villeneuve d'Ascq : Revue du Nord.

CASTELLA, D. (1997). La nécropole du Port d’Avenches. Lausanne : Institut d’archéologie et d’histoire ancienne, 200 p. (Cahiers d’archéologie romande, 41, Aventicum 4).

DANANAI, A. (2019). Entre cendres et offrandes : les pratiques funéraires en territoire atrébate de la fin du 1er s. av. J.-C. au début du IIIe s. ap. J.-C. (hors série). Villeneuve d'Ascq : Revue du Nord, 529 p.

DUVIVIER, H., LEMÉE, E., FLORENT, G. et al. (2015). Les pratiques funéraires et leur évolution du Ier s. av. J.-C. au IIIe s. ap. J.-C. sur le site de Bierne-Socx, « ZAC du Bierendyck et de la Croix-Rouge » (Nord). Revue du Nord, 5, 139-251.

KAURIN, J., MARION, S. & VIDAL, P. (2017). La classification des structures funéraires liées à la pratique de la crémation : l’exemple de la nécropole de Rosières-aux-Salines (54). Dans S. De Larminat, R. Corbineau, A. Corrochano, Y. Gleize et J. Soulat (dir.), Nouvelles approches de l’archéologie funéraire : Actes de la 6e rencontre du Gaaf, 4-5 avril 2014, Paris (p. 37-46). Reugny : Gaaf.

LE GOFF, I. (2015). La crémation et ses traces : impacts sur les paysages funéraires antiques et aujourd’hui. Dans M. Gaultier, A. Dietrich et A. Corrochano (dir.), Rencontres autour des paysages du cimetière médiéval et moderne : Actes du Colloque, 5-6 avril 2013, Prieuré Saint-Cosme (La Riche) (p. 227-240). Tours : Gaaf/FERACF.

OUDRY-BRAILLON, S. & FAUPIN, G. (2017). Espaces et gestes funéraires en bordure du territoire ménapien. Dans F.  Hanut (dir.), Du bûcher à la tombe. Diversité et évolution des pratiques funéraires dans les nécropoles à crémation de la périodes gallo-romaine en Gaule septentrionales : Actes du colloque, 7-18 nov. 2014, Arlon (p. 131-140). Namur : Service public de Wallonie, études et documents archéologie.

VAN DOORSELAER, A. (2001). Les tombes à incinération à l’époque gallo-romaine en Gaule septentrionale : introduction générale. Dans J.-F. Geoffroy et H. Barbe (dir.), Les nécropoles à incinérations en Gaule Belgique : synthèses régionales et méthodologie : Actes du XIXe Colloque international du Centre de recherches archéologiques de l'Université Charles-de-Gaulle-Lille 3, 13-14 déc. 1996 (p. 09-16). Villeneuve d'Ascq : Revue du Nord.

Citations

LE GOFF, Isabelle (dir.), LAPERLE, Gilles, THUILLIER, Freddy, CLOTUCHE, Raphaël (coll.), COUBRAY, Sylvie (coll.), HENTON, Alain (coll.) & WILLEMS, Sonja (coll.). (2022). Apport du tamisage exhaustif de cinq structures funéraires au processus de crémation des Ménapiens (Nord-Pas-de-Calais, Nord, Neuville-en-Ferrain, ZAC du Berquier)  : Rapport d'étude 2014 (1 vol.). Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 26). <https://doi.org/10.34692/2hw7-4m29>.

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Type
Text

Témoignages de deux crises de mortalité moderne dans le grand cimetière d'Issoudun (Centre, Indre, Les Champs Elysées, Centre de l’Image)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2011

Numéro DAP
21
Image d'entête
DAP 21 | Issoudun « Les Champs-Elysées » (Indre)
Média
DAP 21 | Issoudun « Les Champs-Elysées » (Indre)
date expertise
janvier 2015
date achevement
juillet 2011
Paragraphes

La fouille réalisée en 2002 à Issoudun (Indre), au lieu-dit « Les Champs-Élysées », était liée à un projet municipal de construction d’un centre des congrès, de l’Image et du multimédia. L’emplacement retenu s’inscrivait au sein d’un vaste jardin public de plus de 12000 m² créé en 1820 et succédant à un important cimetière médiéval et moderne.

Les secteurs fouillés, d’une surface totale de 1341 m², ont tous révélé des sépultures et sont donc bien implantés au sein d’un ancien espace funéraire. Les tombes les plus anciennes s’inscrivent dans un horizon daté des XI-XIIe s. soit une période un peu plus précoce que ce que laissait imaginer les quelques sources textuelles consultées.

Si la découverte de structures funéraires n’était aucunement surprenante, la mise au jour de plusieurs sépultures multiples, concentrées dans l’un des secteurs de la fouille, a été, en revanche, inattendue. Quatorze fosses contenant les restes de 201 individus ont ainsi été identifiées. Ces structures multiples se répartissent en deux phases qui se sont succédé dans le temps. Elles ont été recoupées par la suite par une troisième phase constituée cette fois de sépultures individuelles. Toutes semblent s’inscrire durant le XVIIIe s., les sépultures multiples témoignant certainement de crises de mortalité survenues au début de ce même siècle, voire à la fin du précédent.

Suite à cette découverte, l’objectif était de découvrir l’origine de ces décès (catastrophes naturelles, violences interhumaines ou épidémies ?) et tenter d’identifier les populations qui en ont été victimes. Une attention particulière a donc été portée à la gestion funéraire des défunts en analysant le mode de dépôt de ces derniers et les éventuelles pratiques funéraires associées.

La gestion plus classique des sépultures individuelles dans le cimetière a été analysée, mais c’est surtout sur les tombes multiples que les moyens de cette étude se sont portés. Ainsi, l’étude biologique (âge et sexe) des individus inhumés dans ces 14 fosses a permis d’obtenir les profils démographiques de la population lors de chaque crise et de constater qu’il s’agissait essentiellement d’individus immatures. L’examen des restes osseux a révélé l’absence de lésions traumatiques suggérant ainsi une origine épidémique plutôt que liée à d’éventuelles violences.

Les données matérielles (tessons de céramique et monnaies) recueillies lors de la fouille, ont livré un horizon chronologique large (seconde moitié XVIIe ou XVIIIe s.) qui ne favorisait pas l’identification d’un évènement spécifique dans cette période troublée durant laquelle, guerres, famines et épidémies sont nombreuses. De plus, les tentatives d’analyses paléobiochimiques moléculaires ont échoué pour l’identification de pathogènes responsables des décès. Aussi, une approche inhabituelle a été tentée afin de mieux dater nos deux phases de sépultures multiples, mais aussi dans l’espoir d’apporter des renseignements sur la nature des décès. Ainsi, un important travail de dépouillement des registres paroissiaux a été réalisé afin de recueillir des informations sur la structure de la population de la ville (nombre et taille des paroisses ainsi que le nombre d’individus qui les composent). Cette analyse fine de ces documents historiques a permis d’identifier toutes les crises de mortalité entre 1650 et 1720 et de proposer celles qui étaient le plus à même de correspondre (du point de vue des âges et des sexes) avec les défunts mis au jour lors de la fouille.

Malgré l’absence d’identification de la maladie, cet important travail pluridisciplinaire entre archéologues, historiens et spécialistes de laboratoires a été relativement pionnier, mais souffrait de la rareté des sites comparables de même nature. En effet, à l’époque de l’intervention archéologique, les sites d’épidémies étaient encore assez peu étudiés : sites de Marseille (Signoli, 1998 ; Signoli et al. ,1998), Lambesc (Bizot et al., 2005), Sens (Guignier, 1996), Dreux (Cabezuelo & Castex, 1994)… Aujourd’hui, les résultats peuvent désormais être confrontés aux nombreuses découvertes récentes dont la nature épidémique ne fait aucun doute[1].

L’ensemble de ces données permet de mieux comprendre les réactions des populations face aux dérèglements brutaux de mortalité et d’analyser ainsi les gestes et les mesures prises dans ces moments de crises pour répondre et gérer un important accroissement des décès.

1

Les caves du Monoprix Réaumur-Sébastopol à Paris (milieu XVe-XVIe s., environ 250 squelettes, fouille Inrap (cf. actualité site Inrap) ; le site rue des 36 Ponts à Toulouse (XIVe s., 3 fosses avec environ 200 squelettes, fouille Archeodunum ; Rousseau et al., 2018) ; l’enceinte de l’Hôtel-Dieu à Lyon (XVIe-XVIIe s., environ 250 squelettes, service archéologique de la ville de Lyon ; Bouvard-Mor et al., 2021).

Sommaire

VOLUME 1 - Texte et figures

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. L’opération archéologique

1. Présentation

1.1. Contexte d’intervention
1.2. Le diagnostic archéologique
1.3. Les prescriptions de fouille
1.4. La problématique générale
1.5. Stratégie d’intervention
1.6. Contexte naturel
1.7. Le contexte archéologique : l’inventaire des sites de la commune

2. Méthodologie

2.1. Le décapage
2.2. L’implantation des zones et des secteurs
2.3. Enregistrement
2.4. Inventaires
2.5. Méthodologie de fouille et d’étude des inhumations individuelles (Zones 1, 2 et 3)
2.6. Méthodologie de fouille et d’étude des inhumations multiples (Zone 3)

3. Les résultats

3.1. Mise en période et phasage : limites et contraintes
3.2. Période 1 : Xe siècle - première moitié du XIIIe siècle ?
3.3. Période 2 : développement du cimetière (seconde moitié du XIIIe – première moitié du XVIIe siècle)
3.4. Période 3 : seconde moitié du XVIIe s.- fin du XVIIIe s.
3.5. Période 4 : XIXe siècle – XXe siècle

4. Synthèse générale

4.1. L’apport des sources Archivistiques sur le cimetière
4.2. Évolution du cimetière
4.3. Le cas particulier des sépultures multiples

5. Conclusion

Bibliographie

Liste des figures

VOLUME 2 - Catalogue des sépultures individuelles

Sépultures individuelles de la zone 1 S1 à S82
Sépultures individuelles de la zone 2 S201 à S269
Sépultures individuelles de la zone 3 S100 à S157

VOLUME 3 - Catalogue et étude pathologique des sépultures multiples

Sépulture multiple S109
Sépulture multiple S119
Sépulture multiple S138
Sépulture multiple S144
Sépulture multiple S145
Sépulture multiple S146
Sépulture multiple S147
Sépulture multiple S148
Sépulture multiple S149
Sépulture multiple S152
Sépulture multiple S153
Sépulture multiple S155
Sépulture multiple S156
Tableau de synthèse pour l’estimation de l’âge et du sexe
Description au cas par cas des pièces pathologiques issues des sépultures multiples d’Issoudun

VOLUME 4 - Annexes : études documentaire et céramique, inventaires techniques

Annexe 1 - Pièces complémentaires liées à l’étude documentaire
Annexe 2 - Inventaire des sites de la commune
Annexe 3 - Étude céramique
Annexe 4 - Inventaires

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

BLANCHARD, Philippe, SOUQUET-LEROY, Isabelle & CASTEX, Dominique (dir.). (2011). Témoignages de deux crises de mortalité moderne dans le grand cimetière : Issoudun, Indre, Les Champs Elysées (Centre de l'Image) (Rapport de fouille, 4 vol.). Pantin : Inrap Centre - Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0120388>.

Rapport de diagnostic

TOURNEUR, Jérôme & POULLE, Pascal. (2002). Issoudun « Centre de l’Image » (Rapport d’évaluation archéologique). SRA Centre, Inrap Centre - Île-de-France.

Publications

BLANCHARD, Philippe & GEORGES, Patrice. (2007). Diagnostiquer la catastrophe ? Les cas d’Issoudun et de Bourges. Dans A. Augereau, H. Guy & A. Koehler (dir.), Le diagnostic des ensembles funéraires : actes du 1er séminaire méthodologique de l’Inrap, 5-6 déc. 2005, Paris (Les Cahiers de l’Inrap 1, p. 56-63). Paris : Inrap. Disponible en ligne sur <https://sstinrap.hypotheses.org/11328> (déposé le 11 février 2021).

CASTEX, Dominique. (1994). Mortalité, morbidité et gestion de l’espace funéraire au cours du haut Moyen ge, Contribution spécifique de l’anthropologie biologique (Mémoire de doctorat, 2 vol.). Université de Bordeaux 1.

Publications citées dans l'introduction

BOUVARD-MOR, Emma, TASTAVIN, Arnaud, DUCOURTHIAL, Cyriulle, STOICA, Otilia, DAL COL, Sandra, BOUCHEZ, Isabelle, HERNOT, Julie & VANHOVE, Camille. (2021). Corps morts : les cimetières de l’hôtel-Dieu de Lyon (XVe-XVIIIe siècles). Dans : Kacki, S., Réveillas, H. et Knüsel, Ch. (dir.), Rencontre autour du corps malade : prise en charge et traitement funéraire des individus souffrants à travers les siècles : actes de la 10e Rencontre du Groupe d’Anthropologie et d’Archéologie Funéraire, Bordeaux, 23-25 mai 2018 (p. 27-40). Reugny : Gaaf.

ROUSSEAU, Cécile, VANHOVE, Camille, KIRSCHENBILDE, Benoît & GOURVENNEC, Michaël. (2018). Toulouse (Haute-Garonne), 16, rue des 36 Ponts, sépultures de crise : méthodologie et collaborations. Dans : Carré, F., Hincker V. et Chapelain de Seréville-Niel, C. (dir.), Rencontre autour des enjeux de la fouille des grands ensembles sépulcraux médiévaux, modernes et contemporains : Actes de la 7e Rencontre du Gaaf, Caen, 3-4 avril 2015 (p. 189-192). Reugny : Gaaf.

BIZOT, Bruno, CASTEX, Dominique, REYNAUD, Patrick & SIGNOLI, Michel (dir.). (2005). La saison d’une peste (avril-septembre 1590). Le cimetière des Fédons à Lambesc (Bouches-du-Rhône). Paris : CNRS éditions.

SIGNOLI, Michel. (1998). Étude anthropologique de crises démographiques en contexte épidémique, aspects paléo- et biodémographiques de la peste en Provence (Mémoire de doctorat). Université d’Aix-Marseille II.

SIGNOLI, Michel, CHEVÉ, Dominique, BOËTSCH, Gilles & DUTOUR, Olivier. (1998). Du corps au cadavre pendant la grande peste de Marseille (1720-1722) : des données ostéo-archéologiques et historiques aux représentations sociales d'une épidémie. Bulletin et Mémoire de La Société d'Anthropologie de Paris10 (1-2), 99-120. Disponible en ligne sur <https://www.persee.fr/doc/bmsap_0037-8984_1998_num_10_1_2505> (consulté le 10 janvier 2022).

GUIGNIER, M. (1996). Les sépultures de "catastrophe" du IXe au XIe siècle à Sens (Yonne) (Mémoire de maîtrise, 2 vol.). Université de Dijon.

CABEZUELO, Ulysse & CASTEX, Dominique. (1994). Une sépulture de catastrophe au Moyen-Age à Dreux. Dans : Collectif, Dolmens, sarcophages et pierres tombales, les pratiques funéraires en Eure-et-Loir de la Préhistoire à nos jours (p. 68-69). Chartres : C.A.E.L/Maison de l'Archéologie.

Citations

L'ensemble

BLANCHARD, Philippe, SOUQUET-LEROY, Isabelle, CASTEX, Dominique, POULLE, Pascal, PHILIPPE, Michel, Philippe et coll. (2022). Témoignages de deux crises de mortalité moderne dans le grand cimetière d'Issoudun (Centre, Indre, Les Champs Elysées, Centre de l’Image) : rapport de fouille archéologique 2011 (4 vol.). Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 21). <https://doi.org/10.34692/j7zw-m827>.

Le volume 1

BLANCHARD, Philippe, SOUQUET-LEROY, Isabelle, CASTEX, Dominique, POULLE, Pascal, PHILIPPE, Michel, Philippe et coll. (2022).  Témoignages de deux crises de mortalité moderne dans le grand cimetière d'Issoudun (Centre, Indre, Les Champs Elysées, Centre de l’Image) : rapport de fouille archéologique 2011. Vol. 1, Texte et figures. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 21). <https://doi.org/10.34692/j7zw-m827>.

Le volume 2

BLANCHARD, Philippe, SOUQUET-LEROY, Isabelle, CASTEX, Dominique, POULLE, Pascal, PHILIPPE, Michel, Philippe et coll. (2022).  Témoignages de deux crises de mortalité moderne dans le grand cimetière d'Issoudun (Centre, Indre, Les Champs Elysées, Centre de l’Image) : rapport de fouille archéologique 2011. Vol. 2, Catalogue des sépultures individuelles. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 21). <https://doi.org/10.34692/j7zw-m827>.

Le volume 3

BLANCHARD, Philippe, SOUQUET-LEROY, Isabelle, CASTEX, Dominique, POULLE, Pascal, PHILIPPE, Michel, Philippe et coll. (2022).  Témoignages de deux crises de mortalité moderne dans le grand cimetière d'Issoudun (Centre, Indre, Les Champs Elysées, Centre de l’Image) : rapport de fouille archéologique 2011. Vol. 3, Catalogue et étude pathologique des sépultures multiples. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 21). <https://doi.org/10.34692/j7zw-m827>.

Le volume 4

BLANCHARD, Philippe, SOUQUET-LEROY, Isabelle, CASTEX, Dominique, POULLE, Pascal, PHILIPPE, Michel, Philippe et coll. (2022).  Témoignages de deux crises de mortalité moderne dans le grand cimetière d'Issoudun (Centre, Indre, Les Champs Elysées, Centre de l’Image) : rapport de fouille archéologique 2011. Vol. 4, Annexes : études documentaire et céramique, inventaires techniques. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 21). <https://doi.org/10.34692/j7zw-m827>.

Auteur(s) / direction
Chronique de site
Centre de l'image et du multimédia à Issoudun (Loir-et-Cher)
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Vigneux-sur-Seine, Le Clos de la Régale (Essonne, Île-de-France)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2015

Numéro DAP
18
Image d'entête
DAP 18 | Vigneux-sur-Seine « Le Clos de la Régale »
Média
DAP 18 | Vigneux-sur-Seine « Le Clos de la Régale »
date expertise
septembre 2015
date achevement
avril 2015
Paragraphes

Le site de Vigneux-sur-Seine « Le Clos de la Régale » (Essonne) a été fouillé en 2007/2008 sur une surface de 5,5 ha, préalablement à la réalisation d’un aménagement pavillonnaire. La parcelle occupe un rebord de plateau bordé par l’Oly, un ru affluent de la Seine, et présente une forte déclivité nord-est.

Le site est fréquenté depuis le Bronze final, avec une sépulture à incinération, à priori isolée. Ces occupations pérennes ne concernent toutefois que La Tène C2 / D1, l’Antiquité et le Moyen-âge.
L’occupation attribuable à La Tène C2 / D1 (environ 160-140 avant J.-C.) est concentrée à l’intérieur d’un enclos fossoyé de 8 400 m², muni d’entrées sur trois côtés. À l’intérieur, quatre bâtiments sur poteaux se distinguent nettement. Dans l’angle oriental de l’enclos, un groupe de structures, constitué d’un petit enclos circulaire de 7 m de diamètre avec une entrée aménagée à l’ouest et une fosse centrale, un petit bâtiment à 12 poteaux et deux fosses recelant de nombreuses monnaies, semble former un ensemble cohérent, peut-être à vocation funéraire.
À la période de La Tène D1 / D2 (120-130 avant J.-C.), seule une fréquentation de la zone funéraire de l’époque précédente est attestée, avec un dépôt de mobiliers céramique et faunique, brûlés ou non, ainsi que de nombreuses monnaies.
À la période antique, cet espace est réoccupé par une villa dont la phase de construction débute dans la première moitié du Ier siècle.
Une première phase d’occupation débute vers 50 de notre ère et durera jusqu’au milieu du IIe siècle environ. La villa comporte dans la partie haute du site une pars urbana, constituée de trois bâtiments (dont un à probable fonction balnéaire) encadrant une cour. La pars rustica, en contrebas, est organisée sous la forme de deux ailes de part et d’autre d’une seconde cour. La totalité de la villa est alimentée en eau via un aqueduc provenant du plateau localisé au sud.
La seconde phase d’occupation de la villa couvre la période de 150-250 environ. Elle succède à un arasement complet de la première occupation. Sur le site ainsi nettoyé, sont érigés cinq nouveaux bâtiments ainsi qu’une cave et un petit édicule, peut-être à vocation cultuelle. L’ensemble est alors irrigué par un nouveau système d’alimentation provenant d’une résurgence en bord de plateau, qui remplace le réseau lié à l’aqueduc précédent.
Après un hiatus correspondant à la fin de l’Antiquité (IVe-Ve siècle), on observe une réoccupation à la période mérovingienne en bordure de plateau, près de la résurgence principale. Les quelques structures testées permettent de restituer au moins un bâtiment sur poteaux, ainsi qu’un silo et une structure de combustion.
Cette occupation se poursuit à la période carolingienne sur une surface plus réduite, laissant supposer la présence d’un seul bâtiment. S’ajoute en milieu de pente un ensemble de dix sépultures. Un dernier bâtiment, à nouveau implanté près de la résurgence restée active depuis l’Antiquité est rattachable au XIe siècle. Les dernières ruines de la villa sont encore fréquentées, vraisemblablement pour la récupération de matériaux.

Malgré l’état très dégradé des vestiges, l’interprétation du site en tant que villa s’est rapidement imposée. En premier lieu, la question d’une identification comme sanctuaire s’était posée dès la phase initiale de terrain au vu du plan général, à savoir des secteurs bâtis répartis en U autour d’une cour avec une ouverture à l’est. En cours de fouille, une partition nette a été observée entre des bâtiments plutôt dévolus à l’habitat dans le secteur ouest et des secteurs de stockage voire d’activité dans la partie est, une partition observée aussi dans les cours. Dans un second temps, la nature même de l’établissement rural était à définir. Si l’absence d’élévation voire de sols empêchait une appréhension fine de ses différents états et de leurs statuts, la longue période d’aménagement et de transformation de l’établissement, ponctuée de modifications importantes de son plan, montre un réel suivi architectural intégrant non seulement un programme originel mais aussi son adaptation progressive. En témoigne par exemple le changement de plan de l’enclos fossoyé préparatoire, réduit et réorienté afin de mettre en valeur l’aile ouest en rupture de pente. Ces considérations esthétiques, associées à l’intervention possible d’un concepteur ou « architecte » mais aussi à la gestion complexe de l’eau, témoignent d’un niveau de haut rang propre aux grandes villae antiques.

On notera que parmi le réseau de villae se développant en maillage régulier dans ce secteur, celle de Ris-Orangis a fait l’objet d’une fouille en 2016 (Mondoloni, 2018).

Les systèmes de terrassements mis au jour à Vigneux-sur-Seine ont été observés depuis sur plusieurs autres sites du sud de l’Île-de-France. S’ils se rapportent tous à la période antique, force est de constater qu’ils répondent à des problématiques variées pour des occupations aux statuts divers. De fait, bien qu’elles nécessitent des moyens humains et techniques considérables, ces modifications durables des reliefs ne définissent pas nécessairement un statut aisé pour les sites où ils sont observés.
Ainsi, à Brétigny-sur-Orge (Essonne), sur un site de plateau, deux terrassements empierrés ont été observés sous un établissement rural, l’un sous un bâtiment mal défini mais vraisemblablement lié à une activité artisanale dans la première moitié du Ier siècle (Damour, 2012), l’autre sous une aile du corps principal d’une « ferme en U » dans la seconde moitié du IIe siècle (Damour, 2015). Ces deux empierrements, respectivement de 175 m² et 665 m², ont simplement servi à garantir la mise au sec des bâtiments en cas d’intempéries.
À Servon (Seine-et-Marne), les terrassements ont été effectués pour remodeler une pente marquée, à l’instar de Vigneux-sur-Seine (Damour & Dupéré, 2015 ; Damour, 2020). La pente, aménagée en escalier, a accueilli des bâtiments ainsi qu’une aire ouverte en sol de tegulae. Le statut de ce site, actif du début du Ier siècle jusqu’au début du IIIe siècle, demeure toutefois énigmatique. Fourni en mobilier et en vestiges d’une riche parure architecturale, il comprenait probablement des éléments thermaux. Trop luxueux pour un établissement rural, trop incomplet pour une villa, ce site pourrait éventuellement être mis en relation avec l’établissement voisin de « L’Arpent Ferret » sur la même commune (Gentili & Mahé, 1993).

Enfin, à Linas (Essonne), des terrassements antiques ont également été mis au jour en octobre 2020 (Damour & Prié, à paraitre). Là encore, ils remodèlent une pente marquée en marches d’escalier successives. En plus d’excavations conséquentes, on note ici, comme à Brétigny-sur-Orge ou à Vigneux-sur-Seine, des apports de matériaux calcaires qui ont servi à stabiliser mais aussi à assainir un terrain recélant de nombreuses résurgences. Les vestiges appréhendés tant lors du diagnostic que de la fouille partielle du site ne permettent pas, là non plus, d’envisager une simple villa.

La fouille de ce type de sites, aussi dense en structures qu’en stratifications souvent complexes, montre bien les apports mais aussi parfois les limites de l’archéologie préventive. Malgré des manques évidents d’informations, dus au fort arasement des vestiges, il a été possible néanmoins d’appréhender assez précisément les méthodes, techniques et protocoles de construction et d’installation de cette villa. Cette tâche s’est révélée d’autant plus ardue qu’elle fut réalisée pendant un hiver francilien particulièrement rigoureux.

Sommaire

Volume 1 : Textes

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Présentation générale

1.1. Contexte géographique et géologique
1.2. Contexte historique et archéologique
1.3. Problématiques de la fouille
1.4. Modalités et déroulement de l’opération
1.5. Traitement des données après la fouille

2. Résultats

2.1. Période préhistorique
2.2. Période protohistorique
2.3. Période antique
2.4. Périodes médiévales
2.5. Période moderne : irrigations et parcellaires

3. Le matériel archéologique

3.1. L’industrie lithique
3.2. Le mobilier céramique des structures protohistoriques
3.3. La céramique antique
3.4. La céramique médiévale
3.5. La faune
3.6. Les éléments métalliques
3.7. Étude numismatique
3.8. Les fragments de verre
3.9. Une amulette phallique en fritte
3.10. Note xylologique sur un cadre de puits à Vigneux
3.11. Études environnementales
3.12. Description des fours à chaux
3.13. Eléments de tabletterie

4. Synthèses générales

4.1. Caractérisation du site du « Clos de la Régale »
4.2. Quelques remarques relatives aux activités de la villa
4.3. Intégration de la villa du Clos de la Régale dans le réseau environnant des villas antiques
4.4. Comparaisons avec d’autres villas dans le nord de la Gaule

Bibliographie


Volume 2 : Illustrations


Volume 3 : Inventaires - Annexes

Inventaires techniques

Annexes

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

DAMOUR, Vincent & JOVENET, Elsa (dir). (2015). Vigneux-sur-Seine (Essonne), Le Clos de la Régale (Rapport de fouille, 3 vol.).  Pantin : Inrap Centre - Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0136734>.

Rapport de diagnostic

MARTI, Fabrice (dir.). (2005). Vigneux-sur-Seine (Essonne), « Le Clos de la Régale » (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Pantin, Saint-Denis :  Inrap Centre - Île-de-France, SRA Île-de-France.  <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0112071>.

Rapports cités dans l'introduction

DAMOUR, Vincent & PRIÉ, Arnaud. (dir.). (à paraitre). Linas (Essonne), Rue de Guillerville (Rapport de fouille). Pantin : Inrap Centre - Île-de-France.

MONDOLONI, Alexandra (dir.). (2018). Ris-Orangis (Essonne), Futur Grand Stade de rugby : (site de l'ancien hippodrome d'Evry) (Rapport de fouille, 2 vol.). Pantin : Inrap Centre - Île-de-France.  872 p. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0153890>.

DAMOUR, Vincent & DUPÉRÉ, Benoît (dir.) (2015). Servon (Seine-et-Marne), « Parc de la Roseraie » : avenue du Parc Rapport de diagnostic, 1 vol.). Pantin : Inrap Centre - Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0137954>.

DAMOUR, Vincent (dir.). (2015). Brétigny-sur-Orge (Essonne), ZAC de "Maison Neuve" : emprise Immochan (Rapport de fouille, 2 vol.). Pantin : Inrap Centre - Île-de-France. 536 p. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0135047>.

DAMOUR, Vincent (dir.). (2012). Brétigny-sur-Orge (Essonne), ZAC de la « Maison Neuve » : lot ZF (Rapport de fouille). Pantin : Inrap Centre - Île-de-France. 336 p. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0124302>.

GENTILI, François & MAHÉ-HOURLIER , Nadine (dir.). (1993). Servon (Seine-et-Marne), "L'Arpent Ferret" : villa gallo-romaine et habitat du Haut Moyen Âge (Rapport de fouille). Paris, Saint-Denis : Afan CIF, SRA Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0110232>.

Publication citée dans l'introduction

DAMOUR, Vincent. (2020). L'adaptation des méthodes de diagnostic archéologique à une surface préalablement décapée : le site antique de Servon "Parc de la Roseraie" (Seine-et-Marne). Revue Archéologique d'Île de France, 11, 241-261.

Citations

DAMOUR, Vincent (dir.), JOVENET, Elsa,  CAMMAS, Cécilia, CLAVEL, Viviane, COTTÉ, Olivier, DURAND, Juliette, FECHNER, Kaï, FOUCRAY, Bruno, GUÉRIT, Magali, LAPORTE-CASSAGNE, Caroline, LAWRENCE-DUBOVAC, Paulette, LECOMTE-SCHMITT, Blandine, LECONTE, Luc, LEFÈVRE, Annie, LORQUET, Philippe, LOICQ, Sabine, MAUDUIT, Céline, MORET-AUGER, Florence, NEAUD, Pascal, PERRAULT, Christophe, PISSOT, Véronique, VALLAT, Pierre & WÜSCHER, Patrice. (2021). Vigneux-sur-Seine, Le Clos de la Régale (Essonne, Île-de-France) : rapport de fouille archéologique 2015. Paris : Inrap. (Documents d'archéologie préventive ; 18). <https://doi.org/10.34692/xfd8-zk61>.

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Type
Text

Condé-sur-Suippe : l’oppidum du « Vieux Reims » (Aisne, RD62)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2016

Numéro DAP
13
Image d'entête
DAP 13 | Condé-sur-Suippe « oppidum du Vieux Reims » (Aisne)
Média
DAP 13 | Condé-sur-Suippe « oppidum du Vieux Reims » (Aisne)
date expertise
décembre 2016
date achevement
septembre 2016
Paragraphes

L’opération de fouilles préventives menée en 2012 au cœur de l’oppidum de Condé-sur-Suippe/Variscourt concernait une surface de 1 200 m² dans l'enceinte de l'ancienne sucrerie. Cette fouille faisait suite à deux diagnostics (Bruno & Leroy, 2009 ; Hénon, Robert & Naze, 2011) qui avaient mis en évidence l'existence de secteurs préservés au sein du site industriel.
Un des intérêts de cette fouille est d’avoir, malgré la surface restreinte, livré un focus sur un nouveau secteur de cet oppidum, bien connu des protohistoriens. Elle vient compléter les informations acquises lors de fouilles de grande envergure réalisées dans les années 70 et 80 mais dont les résultats n’ont été que partiellement publiés (Pion et coll., 1997). Ces nouvelles données s’intègrent dans l’axe 5 de la programmation de la recherche archéologique en France, en ce qu’elle concerne l’organisation d’un site fortifié à caractère urbain.

Situé en territoire rème, implanté en fond de la vallée, à une confluence, et couvrant une surface d'environ 170 ha, l’oppidum est un des plus vastes de Gaule Belgique. Il a fait l'objet d'observations archéologiques plus ou moins poussées dès le XIXe siècle. Il est inscrit aux monuments historiques depuis 1992.
Aussi, l’intervention de 2012 a donné l’occasion de revenir sur l’ensemble des campagnes de fouille déjà menée et d’en faire un bilan précis. En marge de l'intervention de terrain, des études ont été menées en archives, avec deux objectifs différents. Le premier, à partir du cadastre dit napoléonien, était de préciser le tracé du rempart dont une grande partie a été détruite conséquemment aux grands aménagements du XIXe siècle. L'organisation cadastrale de certaines parcelles fournit des pistes sérieuses qu’il conviendra de continuer à explorer avec les méthodes actuelles de l’archéologie (NMT, Lidar, etc.).
Le second objectif était de percevoir l’impact que pouvait avoir eu, sur la structuration de l'espace, la présence de cet oppidum, de son rempart et son fossé dans l'organisation de l'espace rural aux époques historiques. En effet, il est déjà représenté sur la carte de Cassini et de nombreux toponymes se réfèrent à son existence. Mais cette seconde approche a été moins convaincante, sans doute parce qu'elle est restée très limitée : elle nécessiterait assurément une expertise plus approfondie.

Les structures identifiées sur le secteur fouillé en 2012 ont un certain nombre de traits communs avec celles que l'on connaissait déjà sur le site, autant concernant leur organisation spatiale que leur morphologie que leur dynamique de remplissage. On y retrouve les palissades qui délimitent les espaces, les puits, les silos, les structures de combustion et bien sûr un certain nombre de fosses dont la fonction primaire reste indéterminée. Dans certaines fosses, se distingue un apport massif de grève propre rapportée, sans doute destiné à stabiliser et obturer le creusement : c’est un fait récurrent sur le site de Condé.

Le mobilier recueilli a pu bénéficier d’études spécialisées et exhaustives, ce qui finalement n’avait jamais été le cas, les importants volumes de mobilier générés par les fouilles plus anciennes n’ayant été qu’en partie analysés. Le mobilier céramique confirme la chronologie d’occupation centrée entres les années – 120 à – 90.
Aucun témoin, direct ou indirect, de l’artisanat du métal, n’a été trouvé alors qu’ils étaient nombreux dans certains secteurs fouillés antérieurement. En revanche, une des particularités du secteur 2012 est d’avoir livré une quantité non négligeable de fragments d’augets et d’éléments de calage, habituellement associés à la production de sel. Les premières observations macroscopiques sur les terres employées pour modeler à la fois certains augets et les cales, amènent à envisager une production in situ. Des analyses plus poussées, en particulier pétrographiques, des comparaisons avec le référentiel local d’échantillons de céramique sont envisagées qui permettraient confirmer ou infirmer cette hypothèse, et d’avancer sur ce sujet. S’agit-il d’augets importés, leur concentration signifierait-elle que l’on y prépare des salaisons en grande quantité ? S’agit-il d’augets à sel fabriqués sur place, le sel serait produit in situ : à partir de quelle matière première traitée ? S’agit-il vraiment d’augets à sel, ces fragments ne pourraient-ils pas témoigner d’une autre production dont une étape de la chaine opératoire pourrait être identique à celle du sel (chauffe, et évaporation pour récolte des résidus) et donc nécessiter les mêmes « outils » ?
Cette fouille a donc ouvert de nouvelles perspectives d’étude à mettre en œuvre.

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. ​Introduction

1.1. Circonstances de l’intervention
1.2. Localisation, contexte géologique et stratigraphique
1.3. Le contexte archéologique
1.4. Méthodologie et déroulement de l’opération

2. Historique des interventions sur l’oppidum

2.1. Des années 1850 au début du XXeme
2.2. À partir des années 1960, les sauvetages archéologiques

3. Les sources documentaires des archives

3.1. Le cadastre napoléonien, le rempart de l’oppidum
3.2. Expertise des Archives de Condé-sur-Suippe
3.3. Conclusion

4. Les structures

4.1. Poteaux et palissades
4.2. Les fosses
4.3. Conclusion

5. Les données environnementales

5.1. Étude carpologique
5.2. Analyse palynologique
5.3. Étude anthracologique

6. Le mobilier

6.1. La céramique
6.2. L’amphore
6.3. Le petit mobilier en terre cuite
6.4. Les augets à sel et les « éléments de calage »
6.5. Torchis et mortier : éléments de construction
6.6. Un élément de parure en verre
6.7. Le mobilier métallique
6.8. L’industrie macrolithique
6.9. La faune

7. Nature des activités et comparaisons avec le secteur 1987

7.1. Les types de structures
7.2. Le mobilier

8. Conclusion

9. Bibliographie

10. Liste des Figures

11. Liste des tableaux

12. Annexes

12.1. L’union du 12 aout 1965
12.2. Le macro-outillage

III. Inventaires techniques

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

HÉNON, Bénédicte (dir.), BOULEN, MURIEL, COUBRAY, Sylvie & GALOIS, Marjorie. (2016). Condé-sur-Suippe, Aisne, RD62 : l'oppidum du Vieux Reims (Rapport de fouilles, 1 vol.). Amiens : Inrap Nord-Picardie. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0143409>.

Rapports de diagnostic

HÉNON, Bénédicte, ROBERT, Bruno & NAZE, Yves. (2011). Condé-sur-Suippe, Aisne, "La Sucrerie", RD62 : l’oppidum du Vieux Reims  (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Inrap Nord-Picardie : Amiens. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0120769>.

BRUNO, Robert & LEROY, Pierre-Marie. (2009). Condé-sur-Suippe (Aisne), "La Sucrerie" (route départementale 62) (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Inrap Nord-Picardie : Amiens. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0110992>.

Publication

PION, Patrick, POMMEPUY, Claudine, AUXIETTE, Ginette, HÉNON, Bénédicte & GRANSAR, Frédéric. (1997). L’oppidum de Condé-sur-Suippe/Variscourt (Aisne) (fin IIe-début Ier s. av. J.-C.). Approche préliminaire de l’organisation fonctionnelle d’un quartier artisanal. Dans G. Auxiette, L. Hachem, B. Robert et A. Bocquet (dir.), Espaces physiques, espaces sociaux dans l’analyse interne des sites du Néolithique à l’Âge du Fer : Actes du 119e congrès du Comité des Travaux historiques et scientifiques (CTHS), Amiens, 26-30 oct. 1994 (p. 275-310). Paris : CTHS.

Citations

HÉNON, Bénédicte (dir.), BOULEN, Muriel, COUBRAY, Sylvie, GALOIS, Marjorie, HUGONNIER, Louis , LEPAREUX-COUTURIER, Stéphanie, MOREL, Alexia, PARIS, Pierre, ROBERT, Bruno & ZECH-MATTERNE, Véronique. (2021). Condé-sur-Suippe :  l’oppidum du « Vieux Reims » (Aisne, RD62) : rapport de fouille archéologique 2016. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 13). <https://doi.org/10.34692/jejb-xc10>.

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Chronique de site
L’oppidum du « Vieux Reims » à Condé-sur-Suippe (Aisne)
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Des occupations gauloises et antiques sur le plateau des Courattes (Saint-Marcel, Indre, rue des Courattes)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2015

Numéro DAP
10
Image d'entête
DAP 10 | Saint-Marcel « Rue des Courattes » (Indre)
Média
DAP 10 | Saint-Marcel « Rue des Courattes » (Indre)
date expertise
juillet 2016
date achevement
novembre 2015
Paragraphes

De l’oppidum gaulois au village actuel, l’histoire de Saint-Marcel (Argentomagus), dans l’Indre, est riche et complexe. Le site archéologique a fait l’objet de nombreuses interventions archéologiques programmées ou préventives, en particulier sur le plateau des Mersans, où s’étendent l’occupation gauloise et une partie de l’agglomération secondaire antique, notamment le sanctuaire. Les secteurs périphériques sont moins bien connus. Du nord-ouest au nord-est des Mersans, les grandes voies interurbaines du plateau dominant la Creuse traversent le secteur des Courates pour relier l’agglomération. Différentes mentions y font état de vestiges, mais leur organisation et leur nature demeurent méconnues. Dans ce contexte et préalablement à la construction d’une maison individuelle, une opération de diagnostic a été réalisée en 2013 par R. De Filippo (Inrap), rue des Courattes, sur la parcelle cadastrée AV 200. Après prescription du service régional de l’Archéologie du Centre-Val-de-Loire, une fouille préventive a été menée par l’Inrap sur l’ensemble de la surface de la parcelle, soit 1 700 m².

La première occupation est datée du milieu du IVe s au premier tiers du IIe s. avant Jésus-Christ. Elle correspond à cinq sépultures (corps en position accroupie) et organisées en deux groupes : quatre d’entre elles sont placées sur un même axe à distance régulière tandis que la cinquième, située plus au nord, paraît plus isolée (phase 1). Ces vestiges constituent à ce jour, le plus ancien témoignage de l’origine de l’agglomération antique. Quelques fossés sont également attribués à La Tène finale (phase 2). À partir de la fin du Ier s. avant Jésus-Christ et jusqu’au milieu du Ier s. après Jésus-Christ, deux niveaux de circulation successifs sont attestés (phase 3 et 4), mais aucun aménagement n’a été découvert de part et d’autre : la ville gallo-romaine ne semble pas encore déborder sur sa marge nord. Mais dès la seconde moitié de ce siècle, un bâtiment monumental, doté d’un portique, est construit (phase 5). Il ressemble fortement à deux des constructions découvertes aux Mersans, mais sa fonction reste hypothétique. À la fin du Ier ou au début du IIe siècle, des édicules à vocation religieuse prennent place dans l’enceinte du précédent bâtiment (phase 6). Il s’agit d’autels dont des fragments ont été retrouvés dans une fosse. Ces restes brisés témoignent d’un rituel, pratiqué lors de leur démontage, pour s’assurer des faveurs divines. Il permet la construction d’un nouveau temple, vers le milieu du IIIe siècle (phase 7).

Ce site constitue une nouvelle occurrence dans le corpus déjà bien fourni des édifices cultuels d’Argentomagus. Presque toutes les maçonneries antiques ont été récupérées à la fin du Bas-Empire ou au début du haut Moyen Âge (phase 8). Hormis cette récupération, aucune occupation réelle n’est attestée pour les périodes médiévales. Enfin une série de plots maçonnés et parallèles à la route actuelle, semble assez récente (phase 9).

Cette fouille a permis de livrer des informations inédites pour l’agglomération secondaire, mais également d’aborder différents thèmes, dont l’intérêt dépasse le cadre local. La publication des données de la fouille répond aux préconisations du Conseil national de la recherche archéologique (CNRA) énoncées dans la programmation nationale, en particulier l’axe 5-7-3 concernant la sépulture aux âges des métaux, l’axe 6 consacré aux paysages religieux et aux sanctuaires d’époque romaine et l’axe 10-8 portant sur la formation des villages et leur évolution. Cette opération devrait également être intégrée, dans les prochaines années, à une publication collective qui reprendra l’ensemble des données archéologiques du plateau des Courates.

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. L’opération archéologique

​Introduction

​1. Le contexte naturel

1.1 Topographie et géologie
1.2 Un sondage profond au sud de la parcelle

2. Le contexte archéologique

2.1 Bref historique de l’agglomération de Saint-Marcel
2.2 Le plateau des Courates
2.3 Le diagnostic préalable à notre intervention

3. Le cadre de l’opération

3.1 Les contraintes et les moyens
3.2 Méthodes de fouilles et d’enregistrement des données

4. Présentation générale des vestiges

5. Des sépultures du second âge du Fer

5.1 Méthodologie
5.2 Résultats de l’étude
5.3 Bref état des connaissances
5.4 Éléments de synthèse pour la phase 1

6. Une occupation de La Tène finale à la fin du Ier s. av. J.-C
(phase 2)

6.1 L’ensemble 1
6.2 Deux fossés en zone 2
6.3 D’autres vestiges attribuables à la phase 2 ?
6.4 Éléments de synthèses pour la phase 2

7. Deux niveaux de circulation successifs (phases 3 et 4)

7.1 Phase 3 : décaissement et construction d’un niveau de circulation
7.2 Une nouvelle voie en phase 4
7.3 Quelques vestiges erratiques attribuables aux phases 3 ou 4
7.4 Éléments de synthèse pour les phases 3 et 4

8. Phase 5 : une extension de l’agglomération ?

8.1 La construction d’un bâtiment à portique, l’ensemble 3
8.2 Un nouveau réseau de voies
8.3 Les autres structures attribuées à la phase 5
8.4 Éléments de synthèse pour la phase 5

9. Phase 6 : des constructions liées à un espace religieux

9.1 Organisation parcellaire
9.2 L’ensemble 7 : un enclos ?
9.3 Des constructions à vocation cultuelle
9.4 Couches et sols dans l’enclos de la phase 6
9.5 Les niveaux associés à la phase 6 à l’extérieur de l’enclos
9.6 L’UE168, une fosse attribuée à la phase 6
9.7 La fosse UE157 : un rituel d’abandon préalable à la construction du fanum ?
9.8 Interprétation herméneutique des vestiges cultuels de la phase 6
9.9 Synthèse de la phase 6

10. L’occupation en phase 7

10.1 L’organisation parcellaire
10.2 La sépulture UE37
10.3 Un fanum
10.4 Les vestiges extérieurs au fanum
10.5 L’UE22, une structure isolée attribuée à la phase 7
10.6 Éléments de synthèse pour la phase 7

​11. L’abandon du site (phase 8) et les traces d’activités
jusqu’à nos jours (phase 9)

11.1 L’abandon du site (phase 8)
11.2 Les traces d’activités depuis l’abandon du site antique jusqu’à nos jours
(phase 9)

12. Les vestiges non datés et douteux

12. Conclusion

12. Bibliographie

12. Table des illustrations

III. Annexes et inventaires

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

SALÉ, Philippe, BARTHOLOMÉ, Sandrine, BOUCHER, Thomas & DESPRIÉE, Jackie (dir.). (2015). Des occupations gauloises et antiques sur le plateau des Courates : Saint-Marcel (Indre), rue des Courattes (Rapport de fouille, 1 vol.). Pantin : Inrap Centre - Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0139447>.

Citations

SALÉ, Philippe (dir.), BARTHOLOME, Sandrine, BOUCHER, Thomas, DESPRIÉE, Jacky, DI NAPOLI, Francesca, DONDIN-PAYRE, Monique, FONTAINE, Alexandre... VILLENAVE, Céline. (2020). Des occupations gauloises et antiques sur le plateau des Courattes (Saint-Marcel, Indre, rue des Courattes) : rapport de fouille archéologique 2015. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 10). <https://doi.org/10.34692/2cy7-6r23>.

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Château de Dourdan : étude du parement de la courtine sud-ouest et des salles sud-est (Île-de-France, Essonne, Dourdan)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2011

Numéro DAP
7
Image d'entête
DAP 7 | Dourdan « Château de Dourdan » (Essonne)
Média
DAP 7 | Dourdan « Château de Dourdan » (Essonne)
date expertise
juin 2012
date achevement
décembre 2011
Paragraphes

L’opération menée en 2011 sur le château de Dourdan (Essonne) et, plus précisément, l’étude des courtines sud-ouest a permis de relocaliser le logis royal (Philippe II Auguste : 1165-1223) détruit au cours du siège de 1591.
Ces découvertes et l’intérêt qu’elles ont suscité vis-à-vis de l’ensemble de ce château prestigieux, avec la réalisation d’une maquette « numérique » en 2012 (fig. 1), amènent quelques remarques complémentaires au rapport d’opération, en guise de prolongement méthodologique, sur l’interprétation des vestiges et les choix de « reconstitution ».

Fig. 1 : Restitution-reconstitution en image 3d d’après l’étude archéologique de Ph. Lenhardt, le musée du château de Dourdan et l’enluminure des Très riches heures du duc de Berry, en particulier pour la hauteur des bâtiments (DR). Source : Bouilly (Hervé). – [Restitution 3d du château de Dourdan]. In : Les châteaux qui ont fait la France [Dossier]. Le Point, n° 2101-2102, déc. 2012.

Déjà, à la fin des années 80, une première maquette traditionnelle d’architecture à forte connotation rustique (fig. 2 et 3) avait été réalisée pour présenter au public un monument reconstitué, bien différent de ce qu’on en peut percevoir aujourd’hui, c’est-à-dire un château dérasé sans toitures à l’exception de la façade d’entrée reconstruite au XIXe siècle.
Entre les interprétations de 1980, 2009 d’une part et celle de 2012 d’autre part, les différences tiennent aux observations réalisées au cours de la récente opération archéologique et à une large exploitation de l’enluminure des Très Riches Heures du Duc de Berry « mois d’avril » qui atteste que le logis royal était bien situé à cet emplacement.
En effet, la première maquette a été probablement réalisée avec une vue de l’esprit sans aucune référence précise à des données historiques du château tandis que la seconde s’appuie en grande partie sur des réalités archéologiques.

Fig. 2 : Maquette de 1982 qui donne un volume au château avec une connotation manifestement rurale ; les toitures des tours sont reconstituées ainsi que les bâtiment intérieurs (photo Guy Boulin). 

Fig. 3 : Reconstitution du château d’après la maquette de 1982 (cf. fig. 2) (Lemarchand, 2009) (DR). Source : Lemarchand (Fabienne). – [Reconstitution du château de Dourdan]. In : Les châteaux forts : sciences et techniques des bâtisseurs du Moyen Âge. Cahiers de Science & vie, n° 108, déc. 2008-janv. 2009.

Pour aborder ces questions de modélisation/recomposition, il s’avère pertinent d’utiliser les définitions que Pierre-Yves Balut (1982), qui fait référence en ce domaine, a données quant aux différentes « opérations » de restauration, restitution et reconstitution.
La restitution exprime en effet « le complément des lacunes en ayant recours en priorité aux données internes des objets étudiés et ensuite par des références à des modèles pertinents » alors que la reconstitution « donne à voir une (ou plusieurs) idée lorsque les étapes précédentes n’ont plus de réponse. Le propre de la reconstitution est donc qu’elle est invérifiable et de ce fait, nous fait sortir du champ strict de la science pour aller vers celui de la création ».
À Dourdan, les parties restituées du logis royal ont pu l’être par le recoupement des observations archéologiques effectuées sur les vestiges de maçonnerie et l’iconographie existante, celle des Très Riches Heures du duc de Berry représentant le château au XVe s. en second plan d’une scène de fiançailles (fig. 4).
En d’autres termes, une connexion a pu être établie entre les vestiges de murs de refends et leurs prolongements sur les murs et contreforts représentés sur l’enluminure médiévale.

Fig. 4 : Étude menée en 2011 qui a permis d’aboutir à une meilleure restitution en corrélant l’observation archéologique à la seule image connue du château avant sa destruction partielle, l’enluminure du mois d’avril des Très riches heures du duc de Berry (étude Ph. Lenhardt, Inrap).

En revanche, l’absence de vestiges en élévation haute n’a pas permis d’apprécier les hauteurs d’étage, de la toiture et par conséquent la hauteur totale du bâtiment.
Mais puisque les vestiges de la courtine sud-ouest présente une épaisseur de deux mètres, on peut considérer que son point le plus élevé encore en place constitue le niveau minimum à partir duquel le mur est en retrait pour laisser régner les appartements royaux dont les ouvertures sont rythmées par une série de contreforts. Pour la hauteur de l’édifice, c’est donc une restitution a minima qui a été proposée (fig. 5).
Pour la reconstitution archéologique, il existe également une seconde voie qui vise à « se mettre » dans le processus de conception de l’auteur du projet en essayant de retrouver le parti architectural adopté pour la construction d’un bâtiment, ce qui peut nécessiter d’avoir l’expérience du projet architectural.
En effet, un maître d’ouvrage – le commanditaire du projet – expose ses exigences au maître d’œuvre – le concepteur du projet – et en l’occurrence pour Dourdan, un ingénieur militaire.
Le projet doit ensuite être mis en forme selon les idées qui lui ont été exprimées en y intégrant une dimension architecturale lisible en accord avec les aspirations fixées.
Depuis le sud-ouest, le château de Dourdan présente en effet près d’une dizaine de tours y compris la tour maîtresse, ce qui caractérisent son aspect défensif puissant. Simultanément, il affiche une dimension plus « humaine » par l’aménagement d’un niveau résidentiel, l’appartement du roi situé au-dessus de la courtine au sud-ouest, ce qui n’est pas neutre.
En effet, le choix de cet emplacement est judicieux par son orientation cardinale mais aussi par les perspectives très dégagées visibles depuis les ouvertures vers le domaine situé en contrebas.
Il n’est évidemment pas possible de maintenir au droit de cet étage de représentation une épaisseur de deux mètres de mur comme la courtine l’impose car cela nuirait à l’éclairement des salles mais induirait également une vulnérabilité vis-à-vis de l’extérieur. Au contraire, dans cette configuration, une certaine confiance est affichée du côté de la royauté.
Mais, pour mettre en œuvre ce parti architectural, il est nécessaire de trouver des dispositifs architecturaux plausibles.
En effet, la réduction de l’épaisseur du mur sur l’extérieur permet de montrer explicitement depuis l’extérieur que le mur inférieur est très épais, toujours pour les mêmes raisons. Pour assurer cette réduction dans l’épaisseur tout en souhaitant réaliser un lien entre les parties basses et hautes du mur, un système de contreforts est utilisé sans que techniquement, cela soit forcément utile (fig. 5).
Ces contreforts ne font d’ailleurs encore qu’ajouter à l’effet de puissance de la courtine.
Alors tout naturellement, pour maintenir l’homogénéité du bâtiment, afin d’en respecter le parti architectural, il était nécessaire de retrouver ces mêmes dispositifs architecturaux sur la façade sur cour.
À cet effet, un contrefort pris dans un mur qui le prolongeait a été observé, parfaitement lié au mur gouttereau intérieur du logis. Ce n’était donc pas une réparation comme dans le cas où l’on retrouve un contrefort isolé (interprétation qui fut retenue pour la réalisation de la première maquette) mais bien un parti pris délibérément.

Fig. 5 : Coupe Nord-est/Sud-ouest du château : restitution du profil du logis (cf. fig. 166 du rapport pour une vue plus large) (Ph. Lenhardt, Inrap).

Ainsi, même pour un édifice partiellement ruiné, saisir son parti architectural par l’observation archéologique demeure une voie à ne pas négliger. L’exploiter permet de faire progresser sa restitution et rendre plus plausible sa reconstitution.

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. État des connaissances avant l’opération

1.1 La Ville
1.2 Le château

2. Stratégie et méthode mises en œuvre

2.1 Présentation générale et contraintes
2.2 Les objectifs et méthodes

3. Résultats

3.1 Salles dites du duc de Berry
3.2 Courtine sud-ouest (partie ouest du parement interne)

4. Interprétation des sources documentaires

4.1 Les plans anciens
4.2 L’enluminure des Très Riches Heures du duc de Berry

5. Synthèse et conclusion

5.1 Données disponibles et acquises
5.2 Restitution de la volumétrie initiale du logis
5.3 Bilan des hypothèses et questionnement à l’issue de l’étude

6. Annexes

6.1 La fondrière
6.2 Géométrie d’implantation
6.3 Restitutions : maquette et image 3 D
6.4 Rapport d’activité de 1978
6.5 Étude d’impact archéologique de 1988

Bibliographie

Table des illustrations

III. Inventaires techniques

IV. Addenda


1. Étude historique
2. Éléments d’analyse et étude comparative du plan du château de Dourdan
3. Résumé du rapport de fouilles BOURGEAU, COXALL 1988
4. Glossaire des termes employés
5. Bibliographie des annexes

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

LENHARDT, Philippe (dir.). 2011. Dourdan (Essonne), "Château de Dourdan" : étude du parement de la courtine sud-est et des salles sud-est (Rapport de fouille, 1 vol.). Pantin : Inrap Centre Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0122045>.

Rapport de diagnostic

GOUSTARD, Vincent (dir.). (2013). Dourdan (Essonne), Cour du château de Dourdan : 10 place du Général de Gaulle (rapport de diagnostic, 1 vol.). Pantin : Inrap Centre Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0128412>.

Publications

PIOZZOLI, Christian. (2020). Le château de Dourdan (Essonne) : éléments d’interprétation fonctionnelle du bâti. Dans H. Mouillebouche, N. Faucherre et D. Gautier (dir.), Le château de fond en comble. Hiérarchisation verticale des espaces dans les châteaux médiévaux et modernes : Actes du 7e colloque international au château de Bellecroix, 18-20 oct. 2019. Chagny : Centre de castellologie de Bourgogne.

BALUT, Pierre-Yves. (1982). Restauration, restitution, reconstitution. Revue d’archéologie moderne et d’archéologie générale1, 95-109.

Citations

LENHARDT, Philippe (dir.), LABAT, Olivier, VIRÉ, Marc, MORANO, Roland, MITTON-FARNIÉ, Isabelle et coll. (2020). Château de Dourdan : étude du parement de la courtine sud-ouest et des salles sud-est (Île-de-France, Essonne, Dourdan) : rapport de fouille archéologique 2011. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 7). <https://doi.org/10.34692/2eyq-ec58>.

Auteur(s) / direction
Chronique de site
Château de Dourdan à Dourdan (Essonne)
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Type
Text

Gif-sur-Yvette, sud-ouest du rond-point de Corbeville (Île-de-France, Essonne)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2016

Numéro DAP
3
Image d'entête
DAP 3 | Gif-sur-Yvette « Rond-point de Corbeville » (Essonne)
Média
DAP 3 | Gif-sur-Yvette « Rond-point de Corbeville » (Essonne)
date expertise
octobre 2017
date achevement
février 2016
Paragraphes

La fouille réalisée en 2005-2006 sur la commune de Gif-sur-Yvette, dans l’Essonne, au lieu-dit « Le Rond-Point de Corbeville », s’inscrit dans une série d’opérations de diagnostics et de fouilles réalisées par l’Inrap sur le Plateau de Saclay dans le cadre des aménagements liés à l’Opération d’Intérêt Nationale menée par l’EPA Saclay pour la réalisation du développement du pôle scientifique sud-Paris. L’opération a permis la découverte, en rebord du plateau, des vestiges d’un village celtique de la fin du premier âge du Fer (fin du VIe-première moitié du Ve siècle av. J.-C.). Deux étapes d’occupation ont été perçues pour cette phase. Des témoins d’occupations plus récents (La Tène finale et Gallo-romaine) sont également présents.

C’est sur le caractère tout à fait exceptionnel de la découverte d’un village du Hallstatt final, cas pratiquement unique pour le Nord de la France, inédit pour l’Île-de-France, qu’il faut insister. Le site de Gif-sur-Yvette constitue désormais une référence et sa publication fera l’objet d’un article.

Ainsi, le site s’organise en deux espaces bien distincts, mais certainement liés : à l’ouest, un enclos à double fossé dont le centre est occupé par plusieurs structures bâties principalement à fonction d’habitat par la présence de céramique culinaire ; à l’est un espace parcellisé, organisé en « unités », assez régulières et comparables en surface (on peut restituer un module d’environ 70 x 30-40 m, soit une surface moyenne de 2 000 à 2 500 m2) et aux caractéristiques communes, en particulier dans la disposition des bâtiments.
Si le terme de « village » vient à l’esprit, il faut néanmoins rester prudent, car les comparaisons manquent pour cette période dans notre région. Des exemples extra régionaux et européens, existent néanmoins, en Allemagne en particulier et dans le nord de la France.
On insistera également sur la présence attestée d’une petite métallurgie du fer, d’activités liés au tissage et à l’étude des restes carpologiques et fauniques qui apporte des données inédites sur les activités, les modes de consommation et les pratiques agricoles liées à ce site.

Jattes carénées (fin du VIe s. av. J.-C.). Gif-sur-Yvette, « Rond-point de Corbeville ». DAO : David Bardel, Inrap.

Une restructuration datée de La Tène ancienne (fin du Ve siècle/début du IVe siècle) est attesté dans la partie ouest du site par la division de l’unité rurale la plus occidentale. Elle ne concerne que cette partie du site. Elle a également été perçue pour l’enclos, par la présence de céramique dans les couches de comblement les plus récentes de son fossé.
Bien après la disparition de cette occupation, sont à signaler, à l’ouest du site, quelques bâtiments de La Tène finale. Ils se distinguent d’une part par leur orientation, très légèrement différente de celle des bâtiments du Hallstatt, et par un mobilier caractéristique. Ces témoins doivent très certainement être rattachée à un habitat dont d’autres éléments ont été repérées en diagnostic dans la parcelle située immédiatement au nord-ouest de l’emprise fouillée.

Enfin, à la période gallo-romaine appartient une mare localisée dans la partie nord-est de l’emprise décapée. Une canalisation en pierres couverte de dalles y aboutit, mais qui fut peut être aussi en lien avec un puits postérieur à son comblement. Cette mare semble avoir servi de réservoir pour un réseau de distribution d’eau ou d’irrigation rayonnant dont plusieurs fossés rectilignes ont été retrouvés. Ils suivent la ligne de plus grande pente du terrain et se dirigent vers le sud et le sud-est.

Les opérations d’archéologie préventive menées depuis quelques années sur le plateau de Saclay complètent progressivement la carte du réseau de peuplement de ce secteur de l’Île-de-France, en particulier pour la période gauloise souvent mal représentée en prospection.
Le site de Gif-sur-Yvette s’inscrit dans ce contexte de connaissance du terroir protohistorique et antique du sud de l’Île-de-France, dans une partie encore modeste en données pour cette période. Nous sommes ici dans la partie la plus méridionale du territoire des Parisii, mais aussi dans la zone de frontière encore mal cernée avec les deux peuples qui lui sont limitrophes, les Carnutes à l’ouest et les Sénons, au sud (la vallée de l’Yvette étant la limite géographique généralement admise).
La découverte d’un habitat des VIe-Ve siècles av. J.-C. est remarquable, car elle ouvre le questionnement de l’origine de la constitution des terroirs protohistoriques de ce secteur, de leurs spécificités et de leurs caractéristiques tout en permettant d’en cerner déjà quelques caractères. Cela fait du village Hallstatt de Gif-sur-Yvette, une référence pour le nord de la France.

Sommaire

Volume 1

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Introduction

1.1 Circonstances de l’intervention
1.2 Etats des connaissances
1.3 Stratégies et méthodes mises en oeuvre

2. L’occupation archéologique

2.1 Présentation générale
2.2 L’occupation de la fin du Hallstatt (zones 1 et 2)
2.3 Les témoins d’une occupation de La Tène finale (zone 1)
2.4 L’occupation gallo-romaine (zones 1 et 2)

3. Conclusion

4. Les études spécialisées : les mobilier

4.1 Le mobilier céramique
4.2 Les restes fauniques du site du Hallstatt final de Gif-sur-Yvette (Essonne)
4.3 Le mobilier métallique
4.4 Les fusaïoles
4.5 Le lithique

5. Les études spécialisées : géoarchéologie et paléoenvironnement

5.1 Approche géoarchéologique
5.2 La micromorphologie
5.3 Rapport d’étude carpologique
5.4 Analyse palinologique

Bibliographies

Plaquette de communication

Table des illustrations


Volume 2

III. Inventaires technique

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

BLIN, Olivier (dir.). (2016). Gif-sur-Yvette (Essonne), Sud-Ouest du Rond-Point de Corbeville (Rapport de fouille, 2 vol.). Pantin : Inrap Centre - Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0140387>.

Publication

TOULEMONDE, Françoise. (2010). L’alimentation végétale durant la Protohistoire ancienne en Île-de-France. Étude carpologique des sites de «​ Gif-sur-Yvette Rond-Point de Corbeville » (Essonne) et Villiers-sur-Seine «​ Le Gros Buisson » (Seine-et-Marne). Revue archéologique d’Île-de-France, 3, 63-83. Disponible en ligne sur <http://www.raif.fr/images/raif-03-2010/RAIF-03-04-Toulemonde.pdf> (consulté le 11 décembre 2019).

Citations

L’ensemble

BLIN, Olivier (dir.), ALLENET DE RIBEMONT, Gisèle, BANDELLI, Alessio, BARDEL, David, CAMMAS, Cécilia, COUDERC, Jérémie ... MÉNIEL, Patrice. (2019). Gif-sur-Yvette, sud-ouest du rond-point de Corbeville (Île-de-France, Essonne) : rapport de fouille archéologique 2016. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 3). <https://doi.org/10.34692/xq10-3w25>.

Le volume 1

BLIN, Olivier (dir.), ALLENET DE RIBEMONT, Gisèle, BANDELLI, Alessio, BARDEL, David, CAMMAS, Cécilia, COUDERC, Jérémie ... MÉNIEL, Patrice. (2019). Gif-sur-Yvette, sud-ouest du rond-point de Corbeville (Île-de-France, Essonne) : rapport de fouille archéologique 2016.  Vol 1, Texte, figures et études spécialisées. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 3). <https://doi.org/10.34692/xq10-3w25>.

Le volume 2

BLIN, Olivier (dir.), ALLENET DE RIBEMONT, Gisèle, BANDELLI, Alessio, BARDEL, David, CAMMAS, Cécilia, COUDERC, Jérémie ... MÉNIEL, Patrice. (2019). Gif-sur-Yvette, sud-ouest du rond-point de Corbeville (Île-de-France, Essonne) : rapport de fouille archéologique 2016. Vol 2, Inventaires et archives graphiques. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 3).  <https://doi.org/10.34692/xq10-3w25>.

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Rond-point de Corbeville à Gif-sur-Yvette (Essonne)
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