Bâtiments naviforme et circulaires : nouvelles données sur l’habitat protohistorique en Aunis (Nouvelle-Aquitaine, Charente-Maritime, Longèves, Rue des Grands Champs)

Sous-titre

Rapport de fouille 2019

Numéro DAP
47
Image d'entête
DAP 47 | Longèves « Rue des Grands Champs » (Charente-Maritime)
Média
DAP 47 | Longèves « Rue des Grands Champs » (Charente-Maritime)
date expertise
décembre 2022
date achevement
août 2019
Paragraphes

Le contexte

L’opération menée rue des Grands Champs à Longèves sur 6 800 m² s’inscrit dans la recherche et l’identification des occupations anciennes en bordure de l’ancien golfe des Pictons. Ce terroir qui marque les abords actuels du marais Poitevin, entre terre sèche, marais et frange maritime, présentait une diversité de biotopes et de ressources particulièrement propice aux implantations humaines.

À l’issue du diagnostic, les bâtiments identifiés sur l’emprise avaient été datés du Néolithique récent par une analyse radiocarbone. Lors de la fouille, cette phase est apparue finalement comme peu marquée sur le site et ce sont les traces archéologiques du Bronze ancien, et de manière plus accentuée, du Hallstatt C2 qui ont présentées les résultats les plus remarquables avec un ensemble de grands bâtiments.

L’habitat protohistorique

Pour le Bronze ancien, le nombre de structures identifiées et la quantité de mobilier mise au jour peuvent apparaître modestes, mais la découverte de l’emprise d’un bâtiment naviforme au plan particulièrement bien structuré est un élément scientifique nouveau pour la connaissance des grandes constructions de cette période (fig. 1). En effet, l’édifice mesurait 13 mètres de long, pour une largeur variant de 2,65 à 6 mètres. Soit une superficie totale de 54 m². Il présente la trace d’un foyer en partie centrale et il est bien calé chronologiquement par un petit lot de céramiques et deux datations C14. Il vient s’intégrer à la série des grands bâtiments du Bronze ancien de la région, tous naviformes, qui ne compte actuellement que quatre autres exemples, issus de trois sites. Sur ces derniers, comme dans le cas de Longèves, la phase d’occupation du Bronze ancien n’avait pas été perçue lors des diagnostics, les grands bâtiments présentaient peu ou pas de structures satellites et les ensembles mobilier ont toujours été restreints. Au niveau régional, ces sites se distinguent clairement de deux autres types d’implantation du Bronze ancien. Le premier regroupe les sites plus ou moins étendus, à structures diverses où sont présents de petits bâtiments quadrangulaires, souvent de type « greniers ». Le second concerne des gisements uniquement marqués par quelques structures isolées, dont certaines peuvent livrer des lots de mobilier significatifs. Le rapport entre ces trois grands types d’occupations et les bâtiments qu’ils abritent reste à définir.

Fig. 1 : Bâtiment naviforme du Bronze ancien en cours de fouille en période hivernale. Photo :  S. Vacher, Inrap.

Les données issues de l’occupation du Hallstatt C2, entre 725 et 650 av. J.-C, établissent une nouvelle source de référence pour les établissements ruraux du premier âge du Fer. L’étude a permis de relever le plan détaillé d’une occupation, délimitée par un enclos curvilinéaire palissadé d’une surface supérieure à 4 400 m², dans laquelle l’organisation spatiale apparaît clairement. Elle s’articule autour des deux premières maisons circulaires identifiées au sud de la Loire (fig. 2).

Fig. 2 : Entrée de l’enclos du premier âge du Fer marqué par un bâtiment sur sa partie interne. Photo : S. Vacher, Inrap.

La présence des traces de ces constructions à structure complexe, d’une typologie qui n’avait pas encore était mise au jour jusqu’à présent dans le Centre-ouest, vient alimenter une base de données régionale encore pauvre en grands bâtiments de type habitation, bien qu’elle s’enrichisse rapidement depuis ces dix dernières années. Ces constructions, qui couvrent des surfaces de plus de 100 m², présentent deux couronnes de poteaux et se différencient pour l’une, par un porche ou portique et, pour l’autre, par un poteau central. Elles sont accompagnées de treize bâtiments satellites quadrangulaires, dont certains forment des alignements et dont un, voire deux, sont directement associés à l’entrée de l’enclos. Cette dernière est axée sur l’entrée de l’une des maisons circulaires. On remarque aussi, dans l’emprise enclose, la présence d’espaces dégagés, laissés volontairement libres de tout aménagement.

Sur ce site, marqué essentiellement par des trous de poteau, le lot de mobilier découvert reste restreint, en raison de l’absence de niveau de sol ancien conservé ou de fosses dépotoirs. La céramique apporte cependant une attribution chronologique fine qui a été confirmée par six analyses radio carbone.
Comme pour la période du Bronze ancien, au vu du faible lot de mobilier et de la taille des restes découverts, on peut s’interroger sur leur nature et sur la gestion des déchets domestiques dans ces implantations ainsi que leur lieu de rejet. En effet, si l’on part de l’hypothèse que même si une seule famille nucléaire a fréquenté ces bâtiments pendant une génération, soit une trentaine d’années, la masse de rebuts produite et laissée sur place aurait dû être conséquente (fig. 3).

Fig. 3 : Bâtiment naviforme du Bronze ancien en cours de fouille. Photo : S. Vacher, Inrap.

Les données archéologiques collectées sur ces différents grands bâtiments au plan remarquable s’inscrivent dans le développement actuel des études menées sur l’habitat du Bronze et du premier âge du Fer en France, comme l’ont souligné les communications du colloque de l’AFEAF de Rennes (Villard-le-Tiec, 2018). 

Mieux appréhender le paysage régional de la Protohistoire

L’intervention conduite sur le site des Grands Champs appartient à ces opérations de fouilles effectuées sur une surface modeste, limitées par les contraintes des projets mais qui apportent des données significatives. C’est le récolement systématique des informations, souvent hétérogènes, collectées sur les fouilles et les diagnostics d’archéologie préventive qui contribue actuellement au renouvèlement progressif de notre connaissance de l’habitat de ces cultures anciennes.
Dans le Centre-ouest, cette dynamique est illustrée d’ailleurs par les données issues de trois nouvelles fouilles et au moins deux diagnostics concernant des occupations du premier âge du Fer qui ont fait l’objet de reconnaissances plus ou moins étendues. Elles regroupent les sites du Chemin de la Tonnelle à Chaniers (Ruzzu, à paraître) et Les Bonneveaux à Saint-Vivien (Giraud, à paraître) pour lesquels de nouveaux bâtiments circulaires sont mentionnés, le site des Cottes Mailles à Aytré (Fouéré et coll., 2024) et du Petit Bitard à Mauzé-sur-le-Mignon (Vacher, 2021) qui ont révélé, quant à eux, de grands bâtiments quadrangulaires et le site de Fief de Cheusse à Dompierre-sur-Mer où une nouvelle intervention a permis de circonscrire la fin de l’enclos palissadé reconnu en 2009 (Maitay, 2019).

La multiplication de ces découvertes lors d’opérations d’archéologie préventive permet de même, de produire une actualité scientifique qui touche aussi à nos pratiques professionnelles, dès la conduite des diagnostics. Ces sites de la Protohistoire ancienne, dépourvus des puissants fossés qui marquent les habitats du second âge du Fer, sont en effet plus difficilement repérables à l’occasion de survols aériens ou de diagnostics mécaniques. Ils sont encore sous représentés dans les fouilles ou décelés tardivement, lors de cette phase, sur des sites complexes où plusieurs périodes d’occupation sont présentes. Mais il est certain que dans l’avenir, leur meilleure caractérisation permettra d’améliorer leur identification dès les diagnostics, et donc, de multiplier les fouilles sur ces habitats ruraux qui restent encore méconnus sur la façade atlantique du Centre-ouest. 

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Présentation générale

1.1. Localisation et contexte environnemental
1.2. Contexte archéologique
1.3. Méthode et historique de l'intervention

2. La phase 1, des traces fugaces du Néolithique
récent

2.1. Le bâtiment 16
2.2. La structure de combustion 301
2.3. Les structures attribuables aux phases 1 ou 2
2.4. Répartition spatiale et interprétation des traces du Néolithique récent

3. La phase 2, l’occupation du Bronze ancien

3.1. Le bâtiment naviforme 14
3.2. Des structures associées au bâtiment 14 ?
3.3. La structure 13 : les traces fugace d’un second bâtiment naviforme ?
3.4. Le foyer 98
3.5. L’occupation du Bronze ancien dans son contexte régional

4. La phase 3, un habitat clos du début de l’âge du
Fer, Hallstatt C/D

4.1. La clôture du site et son entrée, le bâtiment 13
4.2. Les bâtiments circulaires
4.3. Les bâtiments annexes
4.4. Des alignements de trous de poteau dans la structure interne de l’enclos
4.5. Des trous de poteau épars
4.6. Les fosses
4.7. Les structures de combustion
4.8. L'organisation spatiale du site
4.9. Comparaison régionale

5. Phase 4, des traces d’occupation médiévale

5.1. La sépulture 263
5.2. Les fosses attribuées à la période médiévale
5.3. L’organisation des structures médiévales

6. Analyse morpho-stylistique du mobilier céramique protohistorique des Grands Champs à Longèves

6.1. Méthodologie
6.2. Répartition spatiale et quantitative du mobilier
6.3. Description du mobilier céramique par ensemble et par structure
6.4. Attribution chronologique
6.5. Conclusion

7.  Le mobilier hors céramique protohistorique

7.1. Le torchis
7.2. Quelques fragments de céramique historique
7.3. Le mobilier lithique
7.4. Le mobilier métallique
7.5. Le verre
7.6. La faune

8. Conclusion

Bibliographie

Liste des figures

III. Inventaires techniques

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

VACHER, Stéphane (dir.). (2019).  Longèves (17), rue des Grands Champs - Bâtiments naviformes et circulaires : nouvelles données sur l'habitat protohistorique en Aunis (Rapport de fouille., 1 vol.). Bègles : Inrap Grand Sud-Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0157186>.

Autres rapports d'opérations

GIRAUD, Pierre (dir.). (à paraître). Les Bonneveaux, Saint Vivien, Charente Maritime (Rapport de fouille). CDG 17.

MAITAY, Christophe (dir.). (2019). Un habitat palissadé du premier âge du Fer et des réseaux fossoyés d’époques moderne et contemporaine, Fief de Cheusse, Fief de la Garenne – phase 3 à Dompierre-sur-Mer, Charente-Maritime (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Bègles : Inrap Grand Sud-Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0155127>.

RUZZU, Florent (dir.). (à paraître). Chemin de La Tonnelle, Chaniers, Charente Maritime (Rapport de fouille). Archéodunum.

VACHER, Stéphane (dir.). ­(2021). Nouvelle-Aquitaine, Deux-Sèvres (79), Mauzé-sur-Le-Mignon, Fief du Petit Bitard, Bâtiment, enclos circulaire et grande fosse protohistoriques (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Bègles : Inrap Grand Sud-Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0163944>.

Publications

FOUERE, Pierrick , BARBIER, Emmanuel & VACHER, Stéphane. (2023). 6000 ans d’occupation sur le plateau des Cottes mailles à Aytré, du Néolithique au grand siège de Richelieu. La lettre d’Archéaunis, supplément n° 1, 46 p.

RIQUIER, Vincent, MAITAY, Christophe, LEROY-LANGELIN, Emmanuelle, MAGUER, Patrick, LE GALL, Joseph (coll.), LORIN, Yann (coll.) & ROBERT, Gaëlle (coll.). (2018). Maison et dépendances à l’âge du Fer dans le nord et l’ouest de la France : du premier âge du Fer au début de La Tène. Dans A. Villard-Le-Tiec (dir.), Architectures de l’âge du Fer en Europe occidental et central : actes du 40e colloque international de l'AFEAF, Rennes, du 4 au 7 mai 2016 (p. 276-301). Rennes : Presse Universitaire de Rennes.

VILLARD-LE-TIEC, Anne (dir.). (2018). Architectures de l’âge du Fer en Europe occidentale et centrale : actes du 40e colloque international de l’AFEAF, Rennes, du 4 au 7 mai 2016. Rennes : Presse Universitaire de Rennes, 735 p.

Citations

VACHER, Stéphane (dir.), MAITAY, Christophe, MOREAU, Nathalie, BIDART, Patrick (coll.), BILLY, Benoît (coll.), BRYAND, Jean-Marc (coll.), GALTIÉ, Emmanuelle (coll.), MANGEON, Guillaume (coll.) & MIAILHE, Vincent (coll.). (2024). Bâtiments naviforme et circulaires : nouvelles données sur l’habitat protohistorique en Aunis (Nouvelle-Aquitaine, Charente-Maritime, Longèves, Rue des Grands Champs) : rapport de fouille 2019 (1 vol.). Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 47). DOI : 10.34692/kvd4-jm29.

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Puygarreau-Sud et Les Jardins du Puygarreau : nouveaux éléments pour la connaissance de la genèse du quartier (Poitou-Charentes, Vienne, Poitiers)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2014

Numéro DAP
23
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DAP 23 | Poitiers « Puygarreau-Sud » / « Les Jardins du Puygarreau » (Vienne)
Média
DAP 23 | Poitiers « Puygarreau-Sud » / « Les Jardins du Puygarreau » (Vienne)
date expertise
septembre 2015
date achevement
novembre 2014
Paragraphes

Il n’est pas commun qu’une opération d’archéologie urbaine apporte une masse d’informations aussi exceptionnelle que celle des fouilles réalisées à Poitiers, rue du Puygarreau, en 2012. Couplée aux connaissances issues des fouilles poitevines antérieures, ou bien encore des surveillances de travaux réalisées entre 2010 et 2018[1], elles ont permis de faire un bond en avant dans la compréhension de la morphogénèse de la ville, des origines jusqu’à l’époque Moderne.

Pour le Haut-Empire, les principaux apports concernant l’urbanisation de cette partie de la cité dans les deux premières décennies de notre ère, son développement au milieu du Ier siècle, et l’architecture des domus situées entre le cœur monumental et le reste de la ville, ont été abordés dans le cadre d’une synthèse sur la monumentalisation de Limonum parue en 2016.

Pour l’Antiquité Tardive, même si les fouilles n’ont pas apporté de datations absolues quant à la construction de l’enceinte, elles ont permis de mettre en évidence que celle-ci intervient probablement entre la fin du IIIe siècle et les premières décennies du IVe siècle. Par ailleurs, la mise en évidence de l’existence d’un agger, c’est-à-dire d’un talus en appui contre le rempart, formant un glacis qui restera inconstructible jusqu’au XIIIe siècle, a permis une relecture complète du cadastre napoléonien sur le reste de la cité. Ce talus a joué un rôle essentiel dans la structuration des voiries et du parcellaire dans toute la partie occidentale et septentrionale de la ville. Du côté oriental, la localisation de l’abbaye Sainte-Croix, fondée au VIe siècle par la reine Radegonde, y fait également écho.

Le Moyen Âge, concerné jusqu’alors par peu d’interventions archéologiques sur Poitiers, n’est pas en reste, et la mise en lumière de la manière dont l’habitat gagne peu à peu sur l’ancien glacis interne à partir des XIe et surtout XIIe et XIIIe siècles, permet d’appréhender différemment les nouveaux projets d’aménagements situés dans le même type de contexte.

Le site qui se trouve dans des zones de jardins pour les périodes moderne et contemporaine, n’a aujourd’hui pas changé de fonction, puisqu’il a été aménagé en jardin public, après que les vestiges lapidaires jugés en trop mauvais état pour être exposés, aient été enterrés in situ.

Le travail de synthèse réalisé dans le cadre de la conception de ce rapport de fouille a conduit à la rédaction, en 2014, d’un petit fascicule à destination du public dans la collection Mémoire de fouilles de l’Inrap, et à la réalisation du WebMag Quand Poitiers s’appelait Limonum.

Cette opération a été également à l’origine du développement, entre 2015 et 2018, de l’application de réalité augmentée 3D Poitiers Évolution[2] qui offre des restitutions 3D sur 360°, de l’Antiquité à la période Moderne, agrémentée de commentaires et de vidéos explicatives. À ce jour, cinq points d’observation ont été développés : deux sur le secteur de la mairie (Puygarreau) et trois sur le secteur de l’amphithéâtre (rue de Magenta et rue Bourcani) ; il est probable que le projet sera amené à être poursuivi.

Enfin, la découverte d’une fondation quadrangulaire sur un niveau de trottoir antique, avait abouti à une recherche sur les autels de carrefour en Gaule romaine, qui, comme annoncé dans le rapport, a été publiée en 2016.

1

Celles du réaménagement du centre-ville « Cœur d’agglo » de 2010 à 2012, ou de la mise en place du Bus à Haut Niveau de Service BHNS rebaptisé MRTP (Modernisation du Réseau de Transport Public) entre 2015 et 2018.

2

Application gratuite pour mobiles et tablettes développée par la société Art Graphique & Patrimoine, pour le compte de la Ville de Poitiers, en partenariat avec le service régional de l’archéologie de Nouvelle-Aquitaine (site de Poitiers) et l’Inrap.

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Introduction

1.1. Circonstances de l’intervention
1.2. État des connaissances avant l’opération
1.3. Stratégies et méthodes mises en œuvre
1.4. Communication et valorisation
1.5. Un savoir faire reconnu : les stagiaires de l’ARCCH

2. Les résultats de la fouille

2.1. Avant-propos
2.2. Aux origines du site
2.3. Une rue « monumentalisée »
2.4. Le Bas Empire : une révolution urbaine
2.5. Les périodes Médiévale et Moderne : une réurbanisation progressive
2.6. Les périodes Contemporaine et Actuelle

3. Conclusion

Bibliographie

III. Études spécialisées

1. Le mobilier céramique antique : première approche

1.1. Le second âge du Fer
1.2. La période romaine

2. La céramique médiévale et moderne

2.1. Des indices résiduels du VIe siècle ?
2.2. La céramique du Xe au XIIIe siècles
2.3. Les céramiques des XIIIe-XVIIe siècles
2.4. Du XVIIIe au XIXe siècle

3. Numismatique

1.1. Jardin du Puygarreau
1.2. Puygarreau-Sud (2012-5506)

4. Remarques sur les mobiliers en fer, en alliage cuivreux et en matières dures animales

4.1. Période romaine
4.2. Période médiévale

5. La verrerie

5.1. Introduction
5.2. Le verre antique
5.3. Le verre médiéval
5.4. Conclusion

6. Étude archéozoologique

6.1. Présentation
6.2. Méthodologie mise en œuvre
6.3. L’occupation antique
6.4. L’occupation médiévale
6.5. L’occupation moderne
6.6. Conclusion

Table des illustrations

IV. Inventaires techniques

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

GERBER, Frédéric (dir.), BAUDRY, Anna, BERTRAND, Isabelle, BRUNET-GASTON, Véronique, GUITTON, David, SIMON, Laure & VÉQUAUD, Brigitte. (2014). Poitiers (86), "Puygarreau-Sud" et "Les Jardins du Puygarreau" - Nouveau éléments pour la connaissance de la genèse du quartier (Rapport de fouille, 1 vol.). Bègles : Inrap Grand Sud-Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0137420>.

Rapport de diagnostic

JÉGOUZO, Anne (dir.), LAVOIX, Gaëlle & TORCHUT, Jean-Sébastien. (2011). Poitiers (86), rue Puygarreau - Eléments stratigraphiques pour l'implantation et l'évolution d'un îlot urbain (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Poitiers : Inrap Grand Sud-Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0123191>.

Publications

GERBER, Frédéric (dir.) & HIERNARD, Jean. (2017). Le cadre monumental de Limonum : état de la question à l’aube du XXIe siècle. Dans A. Bouet (dir.), Monumental ! La monumentalisation des villes de l’Aquitaine et de l’Hispanie septentrionale durant le Haut-Empire : Actes du colloque Aquitania, Villeneuve-sur-Lot, 10-12 sept. 2015 (p. 453-477). Pessac : Fédération Aquitania Ausonius.

GERBER, Frédéric. (2016). Les Dieux sont au coin de la rue. Dans R. Bedon et H. Maveraud-Tardiveau (dir.), Présence des divinités et des cultes dans les villes et agglomérations secondaires de la Gaule Romaine et des régions voisines, du Ier siècle avant notre ère au IVe siècle de notre ère : Actes du colloque, Limoges, 16 et 17 oct. 2014 (p. 271-288). Limoges : Presses Universitaires de Limoges.

GERBER, Frédéric. (2014). Poitiers antique : 40 ans d'archéologie préventive. Poitiers : Ville de Poitiers, Paris : Inrap. (Mémoires de fouilles). Disponible en ligne sur <https://www.inrap.fr/poitiers-antique-40-ans-d-archeologie-preventive-10965> (consulté le 31 janvier 2022).

WebMag

Quand Poitiers s'appelait Limonum. Paris : Inrap. Disponible en ligne sur <https://www.inrap.fr/magazine/Quand-Poitiers-s-appelait-Limonum/> (consulté le 31 janvier 2022).

Citations

GERBER, Frédéric (dir.), BAUDRY, Anna, BERTRAND, Isabelle, BRUNET-GASTON, Véronique, GUITTON, David, SIMON, Laure, VEQUAUD, Brigitte et coll. (2022). Puygarreau-Sud et Les Jardins du Puygarreau : nouveaux éléments pour la connaissance de la genèse du quartier (Poitou-Charentes, Vienne, Poitiers) : rapport de fouille archéologique 2014 (1 vol.). Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 23). <https://doi.org/10.34692/xeja-n945>.

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Chronique de site
Les Jardins du Puygarreau à Poitiers (Vienne)
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Text

Chronologie et interprétation des occupations humaines du deuxième âge du Fer au haut Moyen Âge (Montignac, Le Buy)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2014

Numéro DAP
14
Image d'entête
DAP 14 | Montignac « Le Buy » (Dordogne)
Média
DAP 14 | Montignac « Le Buy » (Dordogne)
date expertise
mars 2015
date achevement
septembre 2014
Paragraphes

La fouille préventive réalisée au Buy, à Montignac (Dordogne, Nouvelle-Aquitaine), en 2011, a signé le début d’une aventure archéologique toujours en cours actuellement.
Les opérations portant sur ce lieu-dit, implanté à 1 km à l’est du bourg actuel, se succèdent depuis 2005, au rythme des constructions pavillonnaires. Elles lèvent progressivement le voile sur un site connu depuis le XIXe siècle par les érudits et antiquaires locaux comme une villa gallo-romaine. Une première fouille préventive concerne en 2005 la partie méridionale du gisement (Grimbert, 2006). Avec la mise au jour d’une maison implantée à un carrefour de voies et datée des Ier-IIe siècles, des doutes sont alors émis quant à l’interprétation traditionnelle du site.

L’opération de 2011 s’inscrit dans la lignée de la précédente. Elle intervient après une série de diagnostics qui mettent en lumière, d’une part, le prolongement des maçonneries antiques vers l’ouest et le nord-est et d’autre part, une occupation antérieure attribuée à la fin du deuxième âge du Fer. La fouille concerne la partie orientale d’un ensemble bâti dégagé au XIXe siècle. Une séquence stratigraphique caractérisant une occupation continue de l’espace entre le deuxième âge du Fer (La Tène C2/D1) et l’époque antonine y est attestée, de même qu’une réoccupation des lieux au Haut Moyen Âge.
Les vestiges documentent à la fois les modalités des occupations et l’évolution des techniques de construction : architecture sur poteaux en bois à l’époque gauloise, ossature de bois faisant intervenir en partie des sablières basses à l’époque augusto-tibérienne ; apparition – entre 30/40 et 60/70 – de constructions aux fondations maçonnées qui coexistent avec les bâtiments à ossature de bois ; enfin une généralisation des fondations en pierre à partir de la fin du Ier siècle. C’est de cette dernière période que date l’occupation du bâtiment mis au jour au XIXe siècle. Dans le cadre de l’opération, seules les pièces bordant sa façade orientale ont été observées, dont une probable culina. Les assemblages mobiliers évoquent une implantation sur des axes commerciaux qui bénéficie d’importations plus ou moins lointaines de produits et biens manufacturés variés.

Deux ans plus tard, la parcelle mitoyenne à l’est fait à son tour l’objet d’une investigation exhaustive. Le prolongement des aménagements découverts en 2011 est reconnu, de même que des ateliers artisanaux et un accès aménagé au cours d’eau délimitant les parcelles à l’est.
À la suite de ces opérations de fouille, une phase de recherche est amorcée en 2015, avec pour objectif principal de se prononcer, de façon définitive, sur la question du statut du site. Le choix méthodologique s’arrête sur la prospection géomagnétique, qui est effectuée sur plus de 6 ha dans un champ considéré comme le noyau présumé du gisement. Les résultats sont sans appel : ils livrent le plan d’une petite agglomération secondaire gallo-romaine de moins de 12 ha, la première attestée archéologiquement dans la cité des Pétrucores.

Les campagnes de recherches programmées menées de 2015 à 2019 en complètent peu à peu le plan. Différents espaces sont identifiés : quartiers commerciaux et résidentiels, sanctuaire, temple, tandis que d’autre soulèvent de nouvelles hypothèses (place de marché ?, thermes ?). Depuis 2016, grâce à la participation au programme des élèves latinistes du collège de Montignac, sous la forme d’une action d’éducation artistique et culturelle (EAC), des prospections pédestres précises sont effectuées sur l’emprise de l’agglomération. Ce travail précise la chronologie et la nature des vestiges.
En parallèle, des recherches conduites à une échelle plus large déterminent l’évolution de l’occupation du sol de l’entité territoriale dans laquelle le site s’inscrit, de la fin de la période protohistorique au Moyen Âge. Les méthodes d’approche sont multiples : prospections pédestres, géophysiques, LiDAR, ainsi que des fouilles ponctuelles. La compilation et l’analyse conjointes des données issues de la recherche programmée et des opérations préventives produisent des connaissances importantes pour l’histoire de cet espace situé aux confins du territoire des Pétrucores : délimitation de l’agglomération, axes de communication, architecture des habitats, découverte de la première église paroissiale de Montignac, etc.

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. ​Introduction

1.1. Circonstances de l’intervention
1.2. Contexte archéologique
1.3. Cadre d’investigation et méthode d’investigation
1.4. Contraintes
1.5. Phase d’étude
1.6. Étude géologique sommaire

2. L’occupation archéologique

2.1. La phase 1 : la période protohistorique
2.2. La phase 2 : une phase de transition au début du Ier siècle de notre ère
2.3. La phase 3 : entre 30/40 et 60/70
2.4. La phase 4 : construction et occupation du bâtiment, 70/130 ap. J.-C.
2.5. Une réoccupation du site au haut Moyen Âge ? : La phase 5
2.6. Les perturbations contemporaines

3. Les études du mobilier

3.1. Quelques observations sur les céramiques protohistoriques et antiques du Buy à
Montignac
3.2. Les amphores
3.3. Les petits objets métalliques
3.4. La verrerie
3.5. Les monnaies
3.6. Diagnostic pollinique

4. Conclusion

Bibliographie

Liste des figures

III. Inventaires techniques

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

ELIZAGOYEN, Vanessa (dir.). (2014). Montignac (24), Le Buy - Chronologie et interprétation des occupations humaines du deuxième âge du Fer au haut Moyen Âge (Rapport de fouille, 1 vol.). Bègles : Inrap Grand Sud-Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0134879>.

Autres rapports d'opération

ELIZAGOYEN, Vanessa. (dir.) (2019). Montignac, Le Buy, dossier Hallouin (Aquitaine, Dordogne) (Rapport de fouille archéologique). Bègles : Inrap Grand Sud-Ouest.

ELIZAGOYEN, Vanessa (dir.). (2018). Prospection thématique de la plaine du Chambon (Rapport de prospection thématique). Bègles : Inrap Grand Sud-Ouest.

ELIZAGOYEN, Vanessa (dir.). (2017). Montignac, Auriac-du-Périgord, Les Farges, Aubas, Prospection thématique de la plaine du Chambon (Rapport de prospection thématique). Bègles : Inrap Grand Sud-Ouest.

ELIZAGOYEN, Vanessa (dir). (2016). Montignac, Les Olivoux (Aquitaine, Dordogne), Une nouvelle agglomération antique en Aquitaine (Rapport de prospection archéologique). Bègles : Inrap Grand Sud-Ouest.

ELIZAGOYEN, Vanessa (dir.). (2016). Montignac, Auriac-du-Périgord, Les Farges, Aubas (24), prospection thématique de la plaine du Chambon : étude spécifique (Rapport d'étude spécifique, 1 vol.). Bègles  : Inrap Grand Sud-Ouest.  <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0145839>.

Publications

ELIZAGOYEN, Vanessa, BOËS, Xavier, GAILLARD, Hélène, LABORIE, Yann, HULIN, Guillaume, SIMON, François-Xavier & FONDEVILLE, Carole. (2018). Actualités de la recherche sur l’agglomération secondaire pétrucore de Montignac-sur-Vézère (Dordogne). Aquitania, 34, 191-208.

ELIZAGOYEN, Vanessa, HULIN, Guillaume, FONDEVILLE, Carole, GENEVIÈVE, Vincent, PASQUET, Vincent & VIGIER, Serge. (2016). Une agglomération antique en Périgord : Les Olivoux à Montignac-sur-Vézère (Dordogne). Aquitania, 32, 153-160.

GRIMBERT, Laurent. (2009). Deux exemples problématiques en grand sud-ouest les établissements antiques de Montignac et de Séniergues. Dans Ph. Leveau, C. Raynaud , R. Sablayrolles & F. Trément (dir.), Les formes de l’habitat rural gallo-romain. Terminologies et typologies à l’épreuve des réalités archéologiques : Actes du colloque AGER VIII, Université de Toulouse-Le Mirail, 22-24 mars 2007 (p. 285-294). Bordeaux : Aquitania.

GRIMBERT, Laurent, MARTY, Pierre. (2007). Montignac-Le Buy (Dordogne). Un bâtiment rural du Ier siècle et la question d’un vicusAquitania23, 103-136.

Vidéos

COSTE, Pauline. Une ville sous la terre.

Vidéoguide Nouvelle Aquitaine. L’agglomération gallo-romaine du Chambon (à Montignac).

Citations

ELIZAGOYEN, Vanessa (dir.). (2021). Chronologie et interprétation des occupations humaines du deuxième âge du Fer au haut Moyen Âge (Montignac, Le Buy) : rapport de fouille archéologique 2014. Paris : Inrap. (Documents d'archéologie préventive ; 14). <https://doi.org/10.34692/7gx1-7g51>.

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Le Buy à Montignac (Dordogne)
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LGV SEA, Le Canton des Bergauds : un cas original d’azilianisation (Clérac, Charente-Maritime)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2013

Numéro DAP
8
Image d'entête
DAP 8 | Clérac « Canton des Bergauds »(Charente-Maritime)
Média
DAP 8 | Clérac « Canton des Bergauds »(Charente-Maritime)
date expertise
février 2016
date achevement
septembre 2013
Paragraphes

Le site du Canton des Bergauds (commune de Clérac, Charente-Maritime) occupe le versant ouest d’un plateau en lanière, entouré par deux sous-affluents de l’Isle, le Lary et le Mouzon. Il consiste en un unique niveau archéologique comprenant près de 80 000 silex taillés, abrité dans une légère incision du relief, sur la partie amont du versant. Ce petit chenal a été colmaté à la fin du Pléistocène, par des colluvions ruisselés héritées des formations sableuses tertiaires locales. Plus tard, au cours de l’Holocène, le dépôt archéologique enfoui a été perturbé par la présence temporaire d’une nappe phréatique, à l’origine d’une déferrification et d’un léger tassement sédimentaire.
La datation par thermoluminescence de trois silex situe cette brève occupation humaine quelque part entre 12 500 et 10 700 avant notre ère. Cette marge d’erreur de près de deux millénaires est propre à la méthode de datation. La méthode du radiocarbone, beaucoup plus précise, nous était inaccessible puisque le niveau archéologique ne contenait plus la moindre trace de matière organique.

Le XIIIe millénaire avant notre ère est une période charnière. La civilisation magdalénienne entre dans son crépuscule. Le climat se réchauffe, devient un peu plus humide, les steppes glaciaires et les grands troupeaux de rennes reculent. En quelques siècles, les paysages de l’Europe de l’ouest vont radicalement se transformer.
L’Homme, qui vit encore de chasse et de cueillette, adapte progressivement son économie à l’apparition des forêts et des prairies. Les gibiers ne sont plus les mêmes, les armes et les techniques de chasse évoluent en conséquence.
L’azilianisation, terme austère qui désigne la bascule vers une nouvelle « culture », l’Azilien, n’est pas aussi brutale que le réchauffement climatique qui en est probablement la cause. Bien au contraire, la dynamique semble avoir été progressive, se déclinant en deux stades : le Magdalénien final puis l’Azilien ancien.
Le processus est certes continu, mais il est foisonnant. L’azilianisation se caractérise en effet par l’exploitation très préférentielle voire exclusive des ressources de l’environnement immédiat, si bien que ce comportement est à l’origine de spécificités micro-régionales.

Le site du Canton des Bergauds illustre à la fois cette évolution culturelle progressive et cette prédilection économique locale qui préparent à l’Azilien.
L’économie du silex taillé est typiquement celle d’un circuit court. Les rognons utilisés comme matière première de l’outillage ont été sans doute récoltés dans les formations alluviales du Palais et du Lary, deux cours d’eau situés immédiatement au nord du site. Étonnamment, ces matériaux de bonne qualité et suffisamment volumineux pour produire des lames étaient inconnus des préhistoriens jusqu’à leur découverte au Canton des Bergauds. À l’inverse, les silex périgourdins et les silex de la région de Jonzac, abondamment utilisés dans la région au cours de la Préhistoire, sont absents de notre série.
La problématique de l’approvisionnement en silex n’a pas été développée dans le cadre du présent rapport de fouille. Dans son étude préliminaire, Solène Caux en a posé les enjeux, qui passent notamment par une prospection des gîtes de silex et un réexamen des différentes collections archéologiques. Sept ans plus tard, faute de temps et de moyens, ce travail préalable à une publication spécialisée en est encore à l’état de projet.
L’autre aspect fondamental de l’industrie en silex du Canton des Bergauds est son aspect « chimérique », qui mêle des traits innovants de l’Azilien ancien (débitage laminaire unipolaire peu cintré sans crête latérale, retouche continue rasante écailleuse) et des traits hérités du Magdalénien supérieur (forte prédominance du couple burin dièdre-lamelle à dos dans l’outillage). En dépit d’un important génome magdalénien, cette industrie semble déjà engagée dans l’Azilien puisqu’elle en contient certains germes.

Les contemporains les plus proches sont situés sur les contreforts périgourdins du Massif Central : dans l’ensemble Dordogne-Vézère au sud, dans l’ensemble Dronne-Nizonne au nord. Ils ont produit des industries agrémentées d’outils spéciaux qui permettent de déterminer fermement la part magdalénienne de la part azilienne : monopointe ou bipointe à dos, burin de Lacan, burin bec-de-perroquet, pointe de Laugerie Basse, pointe à cran allongée, pointe de Teyjat, pointe de Malaurie, pointe azilienne… C’est ici que réside la singularité de l’industrie du Canton des Bergauds : elle est totalement dépourvue de ces outils spéciaux.
Sept ans après la rédaction du rapport final d’opération, cette singularité n’est plus aussi troublante. Elle pourrait être interprétée comme le signe d’une tendance locale. Découvert par l’Inrap puis fouillé par l’entreprise Paléotime, le gisement stratifié de Bois-Clair (Bernard-Guelle et al., 2014 et 2017) est un point de comparaison évident. D’abord parce qu’il est situé à quelques kilomètres seulement au nord de Clérac, sur la commune de Montguyon, et qu’il exploite les mêmes gîtes de silex. Ensuite, parce qu’il comporte deux témoignages distincts de l’azilianisation : un niveau qui évoque une phase très tardive du Magdalénien (locus 0, 9 et 11), et un niveau attribué à une phase ancienne de l’Azilien (locus 13 et 15). Enfin, comme au Canton des Bergauds, les outils spéciaux font défaut : hormis une pointe à dos courbe d’affinité azilienne… dans le niveau présumé Magdalénien, il n’existe aucun marqueur typologique. Malheureusement, le contexte pédosédimentaire défavorable n’a pas permis de dater ces événements.
Signalons enfin que les deux autres actualisations significatives proviennent de Prigonrieux, dans la vallée de la Dordogne. La première est une réinterprétation : l’occupation des Pinelles n’est plus envisagée dans la phase ancienne de l’Azilien comme nous le rapportions, mais dans la phase récente (Mevel et al., 2017) La seconde est la découverte d’une nouvelle occurrence du Magdalénien final : le site du Pont de la Mouline, dont la fouille a été menée par le SDA de la Dordogne (Lagarde-Cardona et al., 2018).

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

​1. Cadre et déroulement de l’intervention

1.1 Genèse de l’opération
1.2 Contexte scientifique
1.3 Méthodologie

2. Le dépôt archéologique

2.1 Stratigraphie
2.2 L’enregistrement archéologique
2.3 Taphonomie

3. Étude des mobiliers

3.1 Les types de silex
3.2 Les caractères généraux de l’industrie
3.3 Les produits particuliers de débitage
3.4 Les séquences opératoires
3.5 Les éléments retouchés
3.6 Les éléments à traces d’utilisation

4. Synthèse et bilan

4.1 Le niveau archéologique
4.2 L’industrie lithique
4.3 L’hypothèse chronoculturelle
4.4 L’hypothèse économique
4.5 Bilan et perspectives

5. Bibliographie

6. Liste des illustrations

III. Annexes : Études et Inventaires techniques

7. Étude tracéologique de l’industrie lithique du site du Canton des Bergauds (Clérac, 17)

7.1 Objectifs et méthodologie
7.2 États de conservation du matériel
7.3 Résultats de l’analyse fonctionnelle
7.4 Bilan et perspectives : activités, répartition spatiale et typo-technologie
7.5 Bibliographie de l’étude tracéologique
7.6 Liste des figures de l’étude tracéologique

8. Datations radiométriques

8.1 Quaternary TL surveys
Annexe 1: Inventaire général du mobilier
Annexe 2: Inventaire des clichés
 

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

FOURLOUBEY, Christophe, CAUX, Solène & BERTRAN, Pascal (dir.). (2013). Clérac (17), LGV SEA - "Le Canton des Bergauds: un cas original d'azilianisation" (Rapport de fouille, 1 vol.). Pessac : Inrap Grand Sud-Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0131994>.

Rapports cités dans l'introduction

LAGARDE-CARDONA, C. (dir.), BRIAND, T., CAMUS, H., CHADELLE, J.-P., CLAUD, E., FOURLOUBEY, C., IHUEL, E., MERCIER, N., MICHEL, A. & SELLAMI, F. (2018). Pont de la Mouline (Bergerac, Dordogne, Nouvelle-Aquitaine), Contournement ouest de Bergerac (Rapport final d'opération de fouille archéologique). Périgueux : Service de l'Archéologie, Conseil départemental de la Dordogne. 290 p.

BERNARD-GUELLE, S., TAYLOR, A., RUÉ, M., AJAS, A., FERNANDES, P., COUDENNEAU, A., TALLET P. & HERNANDEZ, M. (2014). Les occupations paléolithiques du site de Bois Clair à Montguyon (Charente-Maritime) (Rapport final de fouille préventive). Paléotime, SRA Poitou- Charentes. 625 p.

Publications citées dans l'introduction

BERNARD-GUELLE, S., TAYLOR, A., RUÉ, M., FERNANDES, P., AJAS, A., HERNANDEZ, M. & MERCIER, N. (2017). Le site stratifié du Bois Clair à Montguyon (Charente-Maritime, France) : récurrences paléolithiques, brièveté des occupations et aires de débitage spécialisées. Paléo28, 31-69.

MEVEL, L., IHUEL, E. & RABANIT, M. (2017). L’occupation azilienne des Pinelles à Prigonrieux (Dordogne). Discussion autour d’un assemblage lithique de la seconde partie de l’Allerød. Bulletin de la Société préhistorique française, 114 (2), 315-338.

Citations

FOURLOUBEY, Christophe (dir.), BERTRAN, Pascal, CAUX, Solène, CLAUD, Émilie, DEBENHAM, Nick & FOLGADO, Mila. (2020). LGV SEA, Le Canton des Bergauds : un cas original d’azilianisation (Clérac, Charente-Maritime) : rapport de fouille archéologique 2013. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 8). <https://doi.org/10.34692/NDXM-DW88>.

Auteur(s) / direction
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Le Canton des Bergauds à Clérac (Charente-Maritime)
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L'occupation d'une terrasse en rive droite du Lot du Bronze final au XIIe siècle ap. J.-C. (Aquitaine, Lot-et-Garonne, Saint-Sylvestre-sur-Lot, Bourg Est et Bourg Nord, ZAC de La Mariniesse)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2015

Numéro DAP
1
Image d'entête
DAP 1 | Saint-Sylvestre-sur-Lot « ZAC de La Mariniesse » (Lot-et-Garonne)
Média
DAP 1 | Saint-Sylvestre-sur-Lot « ZAC de La Mariniesse » (Lot-et-Garonne)
date expertise
février 2016
date achevement
août 2015
Paragraphes

L’opération archéologique réalisée à Saint-Sylvestre-sur-Lot est le prolongement d’un diagnostic mené par Frédéric Sergent (2010) sur environ 10 ha, dont les résultats étaient suffisamment riches et pertinents pour qu’ils conduisissent le service régional de l’Archéologie à prescrire l’ouverture d’une fouille sur un secteur de 3,2 ha. Les résultats de cette fouille sont ici directement livrés à la suite des expertises réalisées par la Commission territoriale de la recherche archéologique de l’interrégion Sud-Ouest.
Localement le secteur demeurait jusqu’alors peu exploré par l’archéologie ; il était toutefois attendu qu’y soit détectée une occupation humaine sur une longue durée : terrasse en limite de zone inondable, exposition plein sud, proximité d’un cours d’eau (le Lot) et d’un point de passage d’une rive à l’autre. Ainsi, ont pu être identifiées quatre occupations entre le Bronze final et le XIe siècle de notre ère, cela malgré les difficultés d’observations archéologiques propre à un terroir qui fut mis en culture par la suite, jusqu’à nos jours, entraînant arasement ou disparition des vestiges antérieurs et « fugacité » des indices.

Il convient de signaler la présence de quelques silex taillés : soit qu’il s’agisse de rares témoins d’une fréquentation très ancienne (en particulier au Néolithique), soit qu’il s’agisse de remplois, voire d’une industrie protohistorique. La première occupation bien caractérisée du lieu, sise sur sa partie la plus haute, est un habitat du Bronze final IIb-IIIa dont la partie proprement « domestique » n’a toutefois pu être repérée. Les témoins de cette occupation consistent en plusieurs fosses, probablement des silos transformés en dépotoirs, riches en mobiliers céramiques et matériels de mouture. Environ 1 200 tessons appartenant au minimum à 89 objets ont permis notamment de dater le site outre une analyse C14 sur charbon de bois. C’est là un des apports importants de cette fouille que d’avoir mis en évidence dans un secteur peu exploré un site de cette période.
Au premier âge du Fer, l’endroit demeure occupé, toujours au sein de la zone la plus élevée. À des fosses-dépotoirs ayant livré un ensemble de vases domestiques s’associent quatre tombes à incinération dont les dépôts de mobiliers sont remarquables : ensembles de récipients, gobelets et vases polis ; et, pour une des tombes, torque, fibule et bracelet.

Curieusement, aucune trace du second âge du Fer n’a pu être repérée tandis qu’au Haut Empire un petit domaine agricole s’est installé, peut-être dès le milieu du 1er siècle avant notre ère. Il comprend notamment un bâtiment résidentiel qui présentait une galerie de façade et s’organisait en plusieurs pièces, escaliers menant à l’étage et tours d’angle ; le tout selon un plan symétrique conçu sur la base de pieds romains. Diverses structures appartiennent à cette phase d’occupation dont un important fossé est-ouest parallèle au bâtiment principal. L’occupation perdure jusqu’à l’Antiquité tardive comme en témoignent quelques fosses et petit bâtiment semi-excavé.

Si l’endroit semble abandonné au très haut Moyen Âge, en revanche aux XI-XIIe siècles un ensemble de vestiges marquent une nouvelle occupation située à l’ouest des précédentes : deux bâtiments sur poteaux auxquels s’associent un long fossé reconnu sur plus de 150 m et surtout un ensemble de silos et 6 fours culinaires répartis autour d’une fosse.

Sommaire

VOLUME 1 : textes

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. État des connaissances avant l’opération

1.1 Circonstances de l’intervention
1.2 Historique des recherches
1.3 Éléments de toponymie
1.4 Contexte géologique et géographique 

2. Stratégie, méthodes et techniques mises en œuvre

2.1 Présentation du projet et problématique scientifique
2.2 Calendriers de réalisation
2.3 Protocole de fouille et d’enregistrement
2.4 Traitements des données
2.5 Organisation des moyens humains et techniques
2.6 Coordination administrative et scientifique
2.7 Communication et diffusion scientifique

3. Un bruit de fond préhistorique ou une industrie lithique sommaire protohistorique et historique ? 

4. Une présence humaine attestée au Bronze final

4.1 La fosse FS1120 et le dépôt DP1140​
4.2 La fosse FS2073​
4.3 La fosse FS2114​
4.4 La fosse FS2118​
4.5 Synthèse sur l’occupation de l’âge du Bronze final

5. Une occupation du premier âge du Fer : fosses de rejets domestiques et fosses sépulcrales

5.1 Les témoins d’un habitat
5.2 Un ensemble sépulcral de quatre fosses à dépôt de crémation
5.3 Deux isolats céramiques, marqueurs altimétriques d’appui de poteau ?
5.4 Caractères de l’occupation du 1er âge du Fer à Saint-Sylvestre-sur-Lot

6. Un domaine agricole en activité au Haut-Empire…

6.1 Le bâtiment BAT 2140
6.2 Le four FR2124​
6.3 La fosse FS2123, vidange(s) de chauffe(s) indéterminée(s)
6.4 Le fossé FO1099 : l’un des éléments du parcellaire agricole ?
6.5 D’autres aménagements antiques, dispersés et mal datés
6.6 Caractérisation de l’occupation du Haut-Empire

7. … qui perdure au Bas-Empire

7.1 La fosse FS2057 : un bâtiment semi-enterré ?
7.2 La fosse FS2060, associée aux trous de poteau PO 2059 et 2061 ?
7.3 Des fosses d’extraction ? Les fosses FS2104 et FS2175​
7.4 Le lambeau de fosse ( ?) FS4105 : un indice lacunaire tardif du VIe siècle
7.5 Conclusion

8. Un habitat médiéval rural au XI-XIIe siècle

8.1 Un fossé à terminaison courbe (FO3012)
8.2 Deux constructions sur trous de poteau et un bâtiment excavé…
8.3 Des silos
8.4 A l’ouest, un ensemble de fours et de fosses associées
8.6 Caractéristiques de l’occupation médiévale

9. Exploitations agricoles modernes et contemporaines de la terrasse

9.1 Les aménagements du bord du talus
9.2 Les traces agricoles récentes

10. Vestiges dispersés et occupations multiphasées : des attributions chronologiques parfois complexes

10.1 Les leurres chronologiques
10.2 Les structures non datées

11. Études spécialisées

11.1 La céramique de la Protohistoire ancienne : L’âge du Bronze final
11.2 La céramique du premier âge du Fer
11.3 La céramique antique
11.4 La céramique médiévale
11.5 La terre comme matériau de construction
11.6 La vaisselle en verre
11.7 Catalogue de l’instrumentum11.8 Le matériel de mouture
11.9 Les scories
11.10 Note sur le mobilier lithique
11.11 Les restes osseux de crémations​
11.12 Rapport d’anthracologie​
11.13 Les tests carpologiques​
11.14 Inventaire de la faune
11.15 Datations radiocarbones

12. Conclusion : l’occupation cyclique d’un terroir

13. Bibliographie

14. Liste des figures


VOLUME 2 : Annexes et inventaires

I. Annexes

1. Mobilier archéologique lithique
2. La céramique protohistorique
3. La céramique antique
4. Mesures des tuiles
5. Le verre
6. La céramique médiévale
7. Anthropologie
8. Les meules
9. Descriptif des scories
10. Carpologie
11. La faune

II. Inventaires techniques

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

MERLEAU, Marie-Luce (dir.). (2015). Saint-Sylvestre-sur-Lot (47), Bourg Est et Bourg Nord, ZAC de la Mariniesse - L'occupation d'une terrasse en rive droite du Lot, du Bronze final au XIIe s. ap. J.-C. (Rapport de fouille, 2 vol.). Bègles : Inrap Grand Sud-Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0140781>.

Publications

MERLEAU, Marie-Luce. (2018). Le site de la « La Mariniesse » à Saint-Sylvestre-sur-Lot (Lot-et-Garonne) : l’occupation cyclique d’un rebord de terrasse en rive droite du Lot. Aquitania, 34, 293-310.

LAGARRIGUE, Anne & MERLEAU Marie-Luce. (2016). Le mobilier céramique des fosses Bronze final II de la Mariniesse à Saint-Sylvestre-sur-Lot (Lot-et-Garonne). Dans C.-A. De CHAZELLES & M. SCHWALLER (dir.), Vie quotidienne, tombes et symboles des sociétés proto-historiques de Méditerranée nord occidentale. Mélanges offerts à Bernard Dedet (vol. 1, p. 745-762). Lattes : UMR 5140 ASM-CNRS, Éditions de l’ADAL.

Rapport cité dans l'introduction

SERGENT, Frédéric, BERTRAN, Pascal, JARRY, Marc & ROUQUET, Jérôme. (2010). Saint-Sylvestre-sur-Lot (47), Bourg Est, Bourg Nord (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Pessac : Inrap Grand Sud-Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0120135>.

Citations

L'ensemble

MERLEAU, Marie-Luce (dir.), BALLARIN, Catherine, CORNARDEAU, Sophie, DIETSCH-SELLAMI, Marie-France, LAGARRIGUE, Anne, MALATRAY, Marc … VIAROUGE, Marion. (2019). L'occupation d'une terrasse en rive droite du Lot du Bronze final au XIIe siècle ap. J.-C. (Aquitaine, Lot-et-Garonne, Saint-Sylvestre-sur-Lot, Bourg Est et Bourg Nord, ZAC de La Mariniesse) : rapport de fouille archéologique 2015. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 1).<https://doi.org/10.34692/fqcx-4675>.

Le volume 1

MERLEAU, Marie-Luce (dir.), BALLARIN, Catherine, CORNARDEAU, Sophie, DIETSCH-SELLAMI, Marie-France, LAGARRIGUE, Anne, MALATRAY, Marc … VIAROUGE, Marion. (2019). L'occupation d'une terrasse en rive droite du Lot du Bronze final au XIIe siècle ap. J.-C. (Aquitaine, Lot-et-Garonne, Saint-Sylvestre-sur-Lot, Bourg Est et Bourg Nord, ZAC de La Mariniesse) : rapport de fouille archéologique 2015. Vol 1, Textes. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 1). <https://doi.org/10.34692/fqcx-4675>.

Le volume 2

MERLEAU, Marie-Luce (dir.), BALLARIN, Catherine, CORNARDEAU, Sophie, DIETSCH-SELLAMI, Marie-France, LAGARRIGUE, Anne, MALATRAY, Marc … VIAROUGE, Marion. (2019). L'occupation d'une terrasse en rive droite du Lot du Bronze final au XIIe siècle ap. J.-C. (Aquitaine, Lot-et-Garonne, Saint-Sylvestre-sur-Lot, Bourg Est et Bourg Nord, ZAC de La Mariniesse) : rapport de fouille archéologique 2015. Vol 2, Annexes et inventaires. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 1). <https://doi.org/10.34692/fqcx-4675>.

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Errata

Page 104, figure 108 : le groupe de vase est au centre du contour de fosse (comme le montre la figure 102, p. 102)

Sépulture SP 2077, proposition de restitution du dépôt originel vue de profil. L’étoile signale le dépôt osseux et métallique

Figure 108 : Sépulture SP 2077, proposition de restitution du dépôt originel vue de profil. L’étoile signale le dépôt osseux et métallique. [Saint-Sylvestre-sur-Lot, ZAC de La Mariniesse]

©

Relevé de terrain M. Tregret, céramiques A. Lagarrigue, hypothèse M.-L. Merleau, DAO M. Viarouge, Inrap

Page 113 - ligne 11, 2nd paragraphe : Lire « 2254/2250 » (et non « 225-2260 »).

Page 122 - ligne 10, 4e paragraphe : Lire « les urnes 5002 et 5006 de la tombe SP5000 » (et non « l'urne E de la tombe SP2036 ​»)