Bâtiments naviforme et circulaires : nouvelles données sur l’habitat protohistorique en Aunis (Nouvelle-Aquitaine, Charente-Maritime, Longèves, Rue des Grands Champs)

Sous-titre

Rapport de fouille 2019

Numéro DAP
47
Image d'entête
DAP 47 | Longèves « Rue des Grands Champs » (Charente-Maritime)
Média
DAP 47 | Longèves « Rue des Grands Champs » (Charente-Maritime)
date expertise
décembre 2022
date achevement
août 2019
Paragraphes

Le contexte

L’opération menée rue des Grands Champs à Longèves sur 6 800 m² s’inscrit dans la recherche et l’identification des occupations anciennes en bordure de l’ancien golfe des Pictons. Ce terroir qui marque les abords actuels du marais Poitevin, entre terre sèche, marais et frange maritime, présentait une diversité de biotopes et de ressources particulièrement propice aux implantations humaines.

À l’issue du diagnostic, les bâtiments identifiés sur l’emprise avaient été datés du Néolithique récent par une analyse radiocarbone. Lors de la fouille, cette phase est apparue finalement comme peu marquée sur le site et ce sont les traces archéologiques du Bronze ancien, et de manière plus accentuée, du Hallstatt C2 qui ont présentées les résultats les plus remarquables avec un ensemble de grands bâtiments.

L’habitat protohistorique

Pour le Bronze ancien, le nombre de structures identifiées et la quantité de mobilier mise au jour peuvent apparaître modestes, mais la découverte de l’emprise d’un bâtiment naviforme au plan particulièrement bien structuré est un élément scientifique nouveau pour la connaissance des grandes constructions de cette période (fig. 1). En effet, l’édifice mesurait 13 mètres de long, pour une largeur variant de 2,65 à 6 mètres. Soit une superficie totale de 54 m². Il présente la trace d’un foyer en partie centrale et il est bien calé chronologiquement par un petit lot de céramiques et deux datations C14. Il vient s’intégrer à la série des grands bâtiments du Bronze ancien de la région, tous naviformes, qui ne compte actuellement que quatre autres exemples, issus de trois sites. Sur ces derniers, comme dans le cas de Longèves, la phase d’occupation du Bronze ancien n’avait pas été perçue lors des diagnostics, les grands bâtiments présentaient peu ou pas de structures satellites et les ensembles mobilier ont toujours été restreints. Au niveau régional, ces sites se distinguent clairement de deux autres types d’implantation du Bronze ancien. Le premier regroupe les sites plus ou moins étendus, à structures diverses où sont présents de petits bâtiments quadrangulaires, souvent de type « greniers ». Le second concerne des gisements uniquement marqués par quelques structures isolées, dont certaines peuvent livrer des lots de mobilier significatifs. Le rapport entre ces trois grands types d’occupations et les bâtiments qu’ils abritent reste à définir.

Fig. 1 : Bâtiment naviforme du Bronze ancien en cours de fouille en période hivernale. Photo :  S. Vacher, Inrap.

Les données issues de l’occupation du Hallstatt C2, entre 725 et 650 av. J.-C, établissent une nouvelle source de référence pour les établissements ruraux du premier âge du Fer. L’étude a permis de relever le plan détaillé d’une occupation, délimitée par un enclos curvilinéaire palissadé d’une surface supérieure à 4 400 m², dans laquelle l’organisation spatiale apparaît clairement. Elle s’articule autour des deux premières maisons circulaires identifiées au sud de la Loire (fig. 2).

Fig. 2 : Entrée de l’enclos du premier âge du Fer marqué par un bâtiment sur sa partie interne. Photo : S. Vacher, Inrap.

La présence des traces de ces constructions à structure complexe, d’une typologie qui n’avait pas encore était mise au jour jusqu’à présent dans le Centre-ouest, vient alimenter une base de données régionale encore pauvre en grands bâtiments de type habitation, bien qu’elle s’enrichisse rapidement depuis ces dix dernières années. Ces constructions, qui couvrent des surfaces de plus de 100 m², présentent deux couronnes de poteaux et se différencient pour l’une, par un porche ou portique et, pour l’autre, par un poteau central. Elles sont accompagnées de treize bâtiments satellites quadrangulaires, dont certains forment des alignements et dont un, voire deux, sont directement associés à l’entrée de l’enclos. Cette dernière est axée sur l’entrée de l’une des maisons circulaires. On remarque aussi, dans l’emprise enclose, la présence d’espaces dégagés, laissés volontairement libres de tout aménagement.

Sur ce site, marqué essentiellement par des trous de poteau, le lot de mobilier découvert reste restreint, en raison de l’absence de niveau de sol ancien conservé ou de fosses dépotoirs. La céramique apporte cependant une attribution chronologique fine qui a été confirmée par six analyses radio carbone.
Comme pour la période du Bronze ancien, au vu du faible lot de mobilier et de la taille des restes découverts, on peut s’interroger sur leur nature et sur la gestion des déchets domestiques dans ces implantations ainsi que leur lieu de rejet. En effet, si l’on part de l’hypothèse que même si une seule famille nucléaire a fréquenté ces bâtiments pendant une génération, soit une trentaine d’années, la masse de rebuts produite et laissée sur place aurait dû être conséquente (fig. 3).

Fig. 3 : Bâtiment naviforme du Bronze ancien en cours de fouille. Photo : S. Vacher, Inrap.

Les données archéologiques collectées sur ces différents grands bâtiments au plan remarquable s’inscrivent dans le développement actuel des études menées sur l’habitat du Bronze et du premier âge du Fer en France, comme l’ont souligné les communications du colloque de l’AFEAF de Rennes (Villard-le-Tiec, 2018). 

Mieux appréhender le paysage régional de la Protohistoire

L’intervention conduite sur le site des Grands Champs appartient à ces opérations de fouilles effectuées sur une surface modeste, limitées par les contraintes des projets mais qui apportent des données significatives. C’est le récolement systématique des informations, souvent hétérogènes, collectées sur les fouilles et les diagnostics d’archéologie préventive qui contribue actuellement au renouvèlement progressif de notre connaissance de l’habitat de ces cultures anciennes.
Dans le Centre-ouest, cette dynamique est illustrée d’ailleurs par les données issues de trois nouvelles fouilles et au moins deux diagnostics concernant des occupations du premier âge du Fer qui ont fait l’objet de reconnaissances plus ou moins étendues. Elles regroupent les sites du Chemin de la Tonnelle à Chaniers (Ruzzu, à paraître) et Les Bonneveaux à Saint-Vivien (Giraud, à paraître) pour lesquels de nouveaux bâtiments circulaires sont mentionnés, le site des Cottes Mailles à Aytré (Fouéré et coll., 2024) et du Petit Bitard à Mauzé-sur-le-Mignon (Vacher, 2021) qui ont révélé, quant à eux, de grands bâtiments quadrangulaires et le site de Fief de Cheusse à Dompierre-sur-Mer où une nouvelle intervention a permis de circonscrire la fin de l’enclos palissadé reconnu en 2009 (Maitay, 2019).

La multiplication de ces découvertes lors d’opérations d’archéologie préventive permet de même, de produire une actualité scientifique qui touche aussi à nos pratiques professionnelles, dès la conduite des diagnostics. Ces sites de la Protohistoire ancienne, dépourvus des puissants fossés qui marquent les habitats du second âge du Fer, sont en effet plus difficilement repérables à l’occasion de survols aériens ou de diagnostics mécaniques. Ils sont encore sous représentés dans les fouilles ou décelés tardivement, lors de cette phase, sur des sites complexes où plusieurs périodes d’occupation sont présentes. Mais il est certain que dans l’avenir, leur meilleure caractérisation permettra d’améliorer leur identification dès les diagnostics, et donc, de multiplier les fouilles sur ces habitats ruraux qui restent encore méconnus sur la façade atlantique du Centre-ouest. 

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Présentation générale

1.1. Localisation et contexte environnemental
1.2. Contexte archéologique
1.3. Méthode et historique de l'intervention

2. La phase 1, des traces fugaces du Néolithique
récent

2.1. Le bâtiment 16
2.2. La structure de combustion 301
2.3. Les structures attribuables aux phases 1 ou 2
2.4. Répartition spatiale et interprétation des traces du Néolithique récent

3. La phase 2, l’occupation du Bronze ancien

3.1. Le bâtiment naviforme 14
3.2. Des structures associées au bâtiment 14 ?
3.3. La structure 13 : les traces fugace d’un second bâtiment naviforme ?
3.4. Le foyer 98
3.5. L’occupation du Bronze ancien dans son contexte régional

4. La phase 3, un habitat clos du début de l’âge du
Fer, Hallstatt C/D

4.1. La clôture du site et son entrée, le bâtiment 13
4.2. Les bâtiments circulaires
4.3. Les bâtiments annexes
4.4. Des alignements de trous de poteau dans la structure interne de l’enclos
4.5. Des trous de poteau épars
4.6. Les fosses
4.7. Les structures de combustion
4.8. L'organisation spatiale du site
4.9. Comparaison régionale

5. Phase 4, des traces d’occupation médiévale

5.1. La sépulture 263
5.2. Les fosses attribuées à la période médiévale
5.3. L’organisation des structures médiévales

6. Analyse morpho-stylistique du mobilier céramique protohistorique des Grands Champs à Longèves

6.1. Méthodologie
6.2. Répartition spatiale et quantitative du mobilier
6.3. Description du mobilier céramique par ensemble et par structure
6.4. Attribution chronologique
6.5. Conclusion

7.  Le mobilier hors céramique protohistorique

7.1. Le torchis
7.2. Quelques fragments de céramique historique
7.3. Le mobilier lithique
7.4. Le mobilier métallique
7.5. Le verre
7.6. La faune

8. Conclusion

Bibliographie

Liste des figures

III. Inventaires techniques

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

VACHER, Stéphane (dir.). (2019).  Longèves (17), rue des Grands Champs - Bâtiments naviformes et circulaires : nouvelles données sur l'habitat protohistorique en Aunis (Rapport de fouille., 1 vol.). Bègles : Inrap Grand Sud-Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0157186>.

Autres rapports d'opérations

GIRAUD, Pierre (dir.). (à paraître). Les Bonneveaux, Saint Vivien, Charente Maritime (Rapport de fouille). CDG 17.

MAITAY, Christophe (dir.). (2019). Un habitat palissadé du premier âge du Fer et des réseaux fossoyés d’époques moderne et contemporaine, Fief de Cheusse, Fief de la Garenne – phase 3 à Dompierre-sur-Mer, Charente-Maritime (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Bègles : Inrap Grand Sud-Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0155127>.

RUZZU, Florent (dir.). (à paraître). Chemin de La Tonnelle, Chaniers, Charente Maritime (Rapport de fouille). Archéodunum.

VACHER, Stéphane (dir.). ­(2021). Nouvelle-Aquitaine, Deux-Sèvres (79), Mauzé-sur-Le-Mignon, Fief du Petit Bitard, Bâtiment, enclos circulaire et grande fosse protohistoriques (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Bègles : Inrap Grand Sud-Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0163944>.

Publications

FOUERE, Pierrick , BARBIER, Emmanuel & VACHER, Stéphane. (2023). 6000 ans d’occupation sur le plateau des Cottes mailles à Aytré, du Néolithique au grand siège de Richelieu. La lettre d’Archéaunis, supplément n° 1, 46 p.

RIQUIER, Vincent, MAITAY, Christophe, LEROY-LANGELIN, Emmanuelle, MAGUER, Patrick, LE GALL, Joseph (coll.), LORIN, Yann (coll.) & ROBERT, Gaëlle (coll.). (2018). Maison et dépendances à l’âge du Fer dans le nord et l’ouest de la France : du premier âge du Fer au début de La Tène. Dans A. Villard-Le-Tiec (dir.), Architectures de l’âge du Fer en Europe occidental et central : actes du 40e colloque international de l'AFEAF, Rennes, du 4 au 7 mai 2016 (p. 276-301). Rennes : Presse Universitaire de Rennes.

VILLARD-LE-TIEC, Anne (dir.). (2018). Architectures de l’âge du Fer en Europe occidentale et centrale : actes du 40e colloque international de l’AFEAF, Rennes, du 4 au 7 mai 2016. Rennes : Presse Universitaire de Rennes, 735 p.

Citations

VACHER, Stéphane (dir.), MAITAY, Christophe, MOREAU, Nathalie, BIDART, Patrick (coll.), BILLY, Benoît (coll.), BRYAND, Jean-Marc (coll.), GALTIÉ, Emmanuelle (coll.), MANGEON, Guillaume (coll.) & MIAILHE, Vincent (coll.). (2024). Bâtiments naviforme et circulaires : nouvelles données sur l’habitat protohistorique en Aunis (Nouvelle-Aquitaine, Charente-Maritime, Longèves, Rue des Grands Champs) : rapport de fouille 2019 (1 vol.). Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 47). DOI : 10.34692/kvd4-jm29.

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Les Trois Mares : Danone - Vitapôle et doublement de la RD 128 (Île-de-France, Essonne, Palaiseau)

Sous-titre

Rapport de fouille 2020

Numéro DAP
45
Image d'entête
DAP 45 | Palaiseau « Les Trois Mares » (Essonne)
Média
DAP 45 | Palaiseau « Les Trois Mares » (Essonne)
date expertise
septembre 2021
date achevement
novembre 2020
Paragraphes

Suite à un diagnostic réalisé en 2000 (S. Serre, 2000), au lieudit « Les Trois Mares » à Palaiseau (Essonne), une fouille préventive a été engagée en 2001 sur la moitié de la surface explorée à cette occasion, soit 2 ha. Le site est localisé sur le plateau de Saclay, à l'est de la commune du même nom, à 350 m au sud de la route départementale n°36 et borde la route départementale n°128, face à la limite occidentale du domaine de l’École Polytechnique, à 25 km au sud de Paris.

Les phases d’occupation

Si de nombreux indices attestent d’une occupation de ce secteur dès le Néolithique, les vestiges fouillés sont datés au plus tôt de la seconde moitié du IIe siècle avant J.-C.
Cette occupation protohistorique se développe très nettement à partir du début du Ier siècle avant notre ère jusqu'à la période augustéenne sous la forme d'au moins un enclos fossoyé où se regroupent bâtiments d'habitation et greniers en bois et torchis. Il est intéressant de remarquer que les états les plus récents reprennent la disposition des états antérieurs (il en est de même d’ailleurs pour la phase gallo-romaine). On note aussi la résilience et la permanence de l’orientation générale des fossés, qui reste relativement identique tout au long de la longue vie du site. Ce réseau, mis en place très tôt, influence donc largement l’organisation du paysage aux phases suivantes. Les aménagements repérés sont en fait intégrés dans un parcellaire plus large que la zone d’intervention, révélé lors des fouilles postérieures de 2013 et 2014 au nord et à l’est du site (C. Giorgi, 2016 et 2018) (fig. 1). Un véritable complexe a été mis au jour dont l’enclos présenté ici constitue le pôle principal.

Fig. 1 : Plan d’ensemble des fouilles successives de Palaiseau « Les Trois Mares ». Cliché : C. Giorgi et R. Touquet, Inrap.

Pour la période gallo-romaine, l’espace est recomposé par un nouveau réseau fossoyé qui s’inscrit dans l’organisation des modules antérieurs. Bâtiments en meulière ou encore en bois pour certains, prennent la place des limites précédentes au plus tôt dès le milieu du Ier siècle ap. J.-C. Plusieurs séquences de construction peuvent être partiellement restituées jusqu'au IIIe siècle ap. J.-C. Il s’agit des dépendances d'une villa, pars rustica, dont la pars urbana se trouve plus à l’est et a été fouillée en 2014 (C. Giorgi, 2017).

Le site est encore occupé à la fin du IVe siècle et très certainement au début du Ve siècle. Aucune interruption, il convient de le signaler, n’a été discernée.

On peut donc retenir les phases principales suivantes :

  • À La Tène D1, un premier fossé orienté est-ouest, matérialise l’axe principal de l’occupation. Au moins deux bâtiments y sont associés.
  • Au début du Ier siècle avant J.-C., un enclos fossoyé quadrangulaire est implanté, à l'intérieur duquel sont présents des bâtiments d'habitation, des granges et des greniers construits en bois et torchis. Son occupation se prolonge jusqu’à la période augustéenne qui voit le comblement, sur un laps de temps assez court, des fossés. Les principaux bâtiments subsistent et sont même pour certains réaménagés ou reconstruits (la présence de nombreux clous dans les comblements liés directement à l’occupation de l’enclos en témoigne). Plusieurs fosses d’extraction de limon utilisées ensuite comme dépotoirs domestiques attestent encore de ces transformations au moins sous le règne de Tibère.
  • Dès le IIe siècle après J.-C. (peut-être dès la fin du Ier siècle ?), des bâtiments en pierre remplacent progressivement ceux en bois, jusqu'au IIIe siècle après J.-C.
  • Quelques fosses, des comblements sommitaux de fossés, des palissades, des sols piégés par des effondrements de murs ou par des tassements, ainsi qu'un four domestique installé sur les bords d'une mare, indiquent que le site est encore occupé à la fin du IVe siècle et au début du Ve siècle après J.-C.

Les habitants du plateau de Saclay au fils des siècles

L’image livrée par ce site reste encore pour certains aspects, imprécise mais illustre cependant un certain confort matériel des populations de ce secteur francilien. À la fin de l'âge du Fer, elles semblent déjà intégrées à un vaste réseau d'échanges venant de Méditerranée (nombreuses amphores dès la fin du IIe siècle en particulier), disposant d'un vaisselier diversifié de qualité et d'un important outillage métallique. De plus, la très bonne conservation des restes osseux animaux permet aussi de bien cerner l'évolution des pratiques alimentaires durant la fin de La Tène dans cette partie de l’Île-de-France, aux confins des cités carnutes et parisii.

Outre la continuité de l’occupation du site, de La Tène C2 à l’Antiquité tardive, ses éléments constitutifs montrent aussi une relative permanence. Les fossés, par exemple, qui structurent l’espace, conservent une constance dans les tracés et les orientations. Il en est de même pour les bâtiments, dont certains sont plusieurs fois rebâtis au même emplacement. À cet égard, le plus remarquable est le bâtiment principal, situé à l’ouest, maintenu dans sa position et fonction résidentielle durant au moins un siècle et demi voire plus.

Quant aux différentes fonctions attestées, on mentionnera surtout les activités domestiques, ce qui semble logique :

  • Le tissage représente une activité sans doute non négligeable si l’on considère les nombreux pesons découverts à proximité de chaque bâtiment d’habitation (Blin et coll., 2003).
  • Le filage et le travail des textiles ou des peaux sont également attestés par les fusaïoles et les alênes mises au jour (fig. 2 et 3).
  • La présence récurrente de nombreuses scories dans les structures de La Tène finale indique l’existence probable d’un atelier de travail du métal voire de réparation d’objets. Mais aucune trace de forge ou d’autres structures (réduction, affinage…) n’a été mise au jour dans l’emprise fouillée. Il faut signaler toutefois la présence d’un lingot de fer, sous forme de barre, dont on peut poser la question de son éventuelle fabrication sur place (ce qui sera confirmé par les fouilles postérieures de 2013 et 2014).
  • L’élevage et l’agriculture sont suggérés par la présence de quelques objets particuliers, par exemple les forces, les serpes, et par extension les faisselles, mais leur faible nombre laisserait plutôt penser qu’il s’agit d’outils et de vaisselle nécessaires au quotidien.

Fig. 2 : Poinçon en os. Cliché : Laurent Petit, Inrap.

Fig. 3 : Porte aiguille en alliage cuivreux. Cliché : Laurent Petit, Inrap.

La plupart des objets de valeur, comme les éléments de parure (fig. 4), l’armement et les monnaies, découverts autour de ces bâtiments, témoigne du niveau de vie des occupants durant La Tène. Dans la classification actuelle des sites ruraux, les sites les plus aisés sont caractérisés comme « aristocratiques » par opposition aux sites ruraux plus modestes appartenant à de « simples fermiers » (Malrain, 2002, p.139). Le site de Palaiseau apparaît s’inscrire entre ces deux extrêmes.

Fig. 4 : Perle en verre (Ier siècle avant J.-C.). Cliché : Laurent Petit, Inrap.

Le paysage agricole

À partir des données carpologiques, on note une remarquable continuité des espèces cultivées, tout au long de cette longue occupation, avec la présence pour les céréales d’orge vêtue (Hordeum vulgare vulgare) et surtout de blé nu (Triticum aestivum/durum/turgidum).

En ce qui concerne les légumineuses, leur présence est sporadique. En revanche, pour les phases antiques, de nouvelles espèces cultivées apparaissent, certaines connues anciennement tels que le lin (Linum usitatissimum), d’autres témoignant de la romanisation : le noyer royal (Juglans regia), la vigne (Vitis vinifera) et la coriandre (Coriandrum sativum) présents dès l’époque tibérienne.

On relèvera l’absence totale des blés vêtus sur le site, et ce dès l’époque laténienne. C’est une situation exceptionnelle car en Île-de-France ces blés sont généralement fortement représentés tout au long de l’âge du Fer et ne sont remplacés par les blés nus qu’après la conquête romaine. Le choix exclusif de cette espèce à Palaiseau dès le Ier siècle av. J.-C. représente donc un trait original et signale à nouveau des relations précoces avec les régions méridionales, ce que tend à confirmer par ailleurs la présence d’amphores vinaires italiques en grand nombre dès La Tène C2 (Blin et coll., 2001). La culture de la coriandre au Ier siècle, épice considérée au Haut-Empire comme un produit rare et coûteux, confirme aussi l’existence à la période romaine de contacts avec cet espace méditerranéen. Les données des études archéozoologiques et céramiques apportent une pierre de plus à l’édifice : on note pour l’époque laténienne l’arrivée précoce de grands animaux.

L’ensemble de ces éléments conduit à formuler l’hypothèse que Palaiseau était peut-être un habitat de rang élevé, qui entretenait des relations suivies avec les grands circuits commerciaux provenant du sud, dès le second âge du Fer. Par comparaison avec d’autres sites ruraux ou des sites dits « aristocratiques », la fouille du site de Palaiseau constitue donc un jalon pour leur compréhension.

Sommaire

Volume 1 : texte et inventaires techniques

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Introduction

1.1. Le Plateau de Saclay
1.2. L’opération archéologique
1.3. Méthodologies de fouille et d’étude
1.4. Présentation générale des structures
1.5. Répartition géographique des mobiliers : principes graphiques

2. Présentation du site par phase chronologique

2.1. Phasage chronologique du site
2.2. La phase I : La Tène C2-D1 (Milieu et fin du IIe siècle avant n. è.)
2.3. La phase II : La Tène D1 (-150/-80 avant n. è.)
2.4. La phase III : La Tène D2 - période gallo-romaine précoce (-80/-30
avant n. è.)
2.5. La phase IV : Le Ier siècle ap. n. è.
2.6. Les phases V et VI : IIe et IIIe siècles ap. n. è. (phase V) et continuité
au début de l’Antiquité tardive (phase VI)
2.7. La phase VII : un bâtiment du haut-Moyen-Âge ?
2.8. La phase VIII : Un chemin moderne et ses abords

3. Présentation du mobilier et analyse spatiale

3.1. La céramique
3.2. La faune
3.3. L’Instrumentum

4. Conclusion et éléments de synthèse

Bibliographie

Liste des illustrations

Liste des tableaux

IV. Inventaires techniques


Volume 2 : études spécialisées

Études spécialisées

1. Les céramiques

1.1. Présentation générale
1.2. La céramique des ensembles 1 à 12 (de La Tène C2/D1 au milieu du Ier s. ap. n. è.)
1.3. La céramique des autres contextes
1.4. Conclusion
Annexe 1 : Inventaire de la céramique de La Tène C2/La Tène D1 jusqu’à la fin du IVe ou le début du Ve siècle
Annexe 2 : Planche de synthèse des céramique.
Bibliographie
Table des illustrations
Liste des tableaux

2. Les amphores

2.1. L’origine des amphores et des produits
2.2. La distribution des produits dans le temps
2.3. Les amphores Dressel 1 et leur signification
Bibliographie
Table des illustrations
Liste des tableaux

3. La faune

3.1. Introduction
3.2. Les animaux
3.3. Conclusion
Bibliographie
Table des illustrations
Liste des tableaux

4. Les monnaies gauloises

5. Les autres monnaies

5.1. Période antique
5.2. Période moderne
5.3. Période contemporaine
5.4. Période indéterminée

6. Le mobilier métallique

6.1. Introduction
6.2. La chronologie
Annexe 1 : autres mobiliers métalliques
Inventaire du mobilier métallique
Table des Illustrations

7. Rapport d’étude carpologique

7.1. Présentation du site
7.2. Échantillonnage
7.3. Traitement des échantillons
7.4. Présentation des données
7.5. État de conservation du matériel et implications sur le spectre taxinomique
7.6. Les espèces alimentaires
7.7. Les produits de « luxe »
7.8. Les espèces sauvages
7.9. Conclusion
Inventaire des taxons
Bibliographie

8. Analyse pollinique

Préambule
8.1. Description des données
8.2. Interprétation des données
8.3. Conclusion
Bibliographie
Table des Illustrations

9. Les restes anthracologiques

9.1. Technique et principes d’identification
9.2. Résultats qualitatifs
Liste des tableaux

10. Terres crues architecturales

Introduction
10.1. Le mobilier
10.2. Nettoyage. Traitement et comptage des fragments
10.3. 10.3 Les matériaux
10.4. Fabrication des torchis
10.5. Conclusion

11. Fils et pesons : éléments pour une approche des techniques de
tissage en Gaule romaine

11.1. Les contextes de découverte
11.2. Description des pesons
11.3. Mode d’utilisation
11.4. Expérimentation
11.5. L’activité textile à l’âge du Fer et à l’époque gallo-romaine dans le Nord de la Gaule
11.6. Conclusion générale
Bibliographie
Table des Illustrations
Liste des tableaux

12. Un moule à alvéole (lingotière ?) (US 21008 ) ; vestige d’un atelier
polymétallique ?

Bibliographie
Table des Illustrations

13. Mobilier en os et fusaïole

14. Métallurgie

Inventaire général
Inventaire des culots
Inventaire des culots et autres résidus par US

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

BLIN, Olivier (dir.). (2020). Palaiseau (Essonne), "Les Trois Mares" : (Danone - Vitapôle et doublement de la RD 128) (Rapport de fouille, 2 vol.). Pantin : Inrap Centre-Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0161191>.

Autres rapports d'opération

GIORGI, Cyril (dir.). (2016). Palaiseau (Essonne), Lieu-dit "Les Trois Mares" : avenue de la Vauve (Rapport de fouille, 2 vol.). Pantin : Inrap Centre-Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0143900>.

GIORGI, Cyril (dir.). (2018). Palaiseau (Essonne), ZAC du quartier de l'école Polytechnique : (tranche 1) : Bassin de rétention n°2 : à l'est de l'avenue de la Vauve (RD 128), et les parcelles N 2.1 et N 2.2 (Rapport de fouille, 3 vol.). Pantin :  Inrap Centre-Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0153034>.

SERRE, Sylvie. (2000). Palaiseau (Essonne), "Les Trois Mares / Vitapole Danone" (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Paris : Afan Centre-Île-de-France, Saint-Denis : SRA Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0112036>.

Publications

BLIN, Olivier, LAUBENHEIMER, Fanett & PISSOT, Véronique. (2001). Les amphores de Palaiseau "Les Trois Mares". Dans Les denrées en Gaule romaine, production, consommation, échanges : Table ronde, 15-16 nov. 2001, Nanterre (p. 38-42). Nanterre : Maison de l'Archéologie et de l'Ethnologie.

BLIN, Olivier, MÉDARD, Fabienne & PUYBARET, Marie-Pierre. (2003). Fils et pesons : éléments pour une approche des techniques de tissage en Gaule romaine du Nord. Dans S. Lepetz et V. Matterne (dir.), Cultivateurs, éleveurs et artisans dans les campagnes de Gaule romaine : Actes du colloque AGER, Compiègne, juin 2002 (p. 157-176). Revue archéologique de Picardie, 1-2. DOI : 10.3406/pica.2003.2363.

MALRAIN, François, MATTERNE, Véronique & MÉNIEL, Patrice. (2002). Les paysans gaulois (IIIe siècle - 52 av. J. C.). Paris : Éditions Errance, Inrap. 236 p.

Citations

BLIN, Olivier (dir.), ALLENET DE RIBEMONT, Gisèle, BECQ, Gilles, BÉNARD, Claire, CARRIÈRE-DESBOIS, Catherine, COUBRAY, Sylvie, DHÉNIN, Henri, GINOUX, Nathalie, GIORGI, Cyril, LAUBENHEIMER, Fanette, LE CALVÉ, Gaëlle, LEROYER, Chantal, MATTERNE, Véronique, MÉDARD, Fabienne, MÉNIEL, Patrice, MORET-AUGER, Florence & PISSOT, Véronique. (2024). Les Trois Mares : Danone - Vitapôle et doublement de la RD 128 (Île-de-France, Essonne, Palaiseau) : Rapport de fouille 2020 (2 vol.). Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 45). DOI : 10.34692/g7jp-fm50.

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Les Trois Mares à Palaiseau (Essonne)
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ZAC de la Plaine de la Ronce : zones A, B et C (Normandie, Seine-Maritime, Isneauville, Saint-Martin-du-Vivier)

Sous-titre

Rapports de fouille 2011

Numéro DAP
42
Image d'entête
DAP 42 | Isneauville – Saint-Martin-du-Vivier « ZAC de la Plaine de la Ronce » (Seine-Maritime)
Média
DAP 42 | Isneauville – Saint-Martin-du-Vivier « ZAC de la Plaine de la Ronce » (Seine-Maritime)
date expertise
septembre 2012
date achevement
août 2011
Paragraphes

L’opération a été menée sur trois secteurs de fouilles, plus ou moins espacés et étendus, couvrant au total presque 6 ha. Elle s’inscrit dans une série d’interventions archéologiques menées sur les plateaux au nord de Rouen, sur les communes de Bois-Guillaume (Millard, 1999 ; Merleau, 2001 ; Lukas, 2023), d’Isneauville et de Saint-Martin-du-Vivier (Adrian, 2011), et plus récemment, d’Isneauville/Fontaine-sous-Préaux (Lukas, à paraître). Bien que d’envergures très variables, ces opérations ont amené un éclairage significatif sur l’occupation des sols entre la période gauloise et le haut Moyen Age à la périphérie de la cité de Rotomagus, sur les plans domestiques comme funéraires.
La fouille concernée a ainsi permis l’étude de deux établissements agricoles antiques, distants de 750 m environ, dont au moins un trouve une origine directe durant La Tène C-D (IIIe- IIe siècles avant notre ère). L’inégale ampleur des décapages, couplée à une conservation variable, n’offre toutefois pas le même niveau d’informations d’un habitat à l’autre. L’un (zone C), parait d’envergure modeste, et pourrait être une création antique, à moins qu’il n’y ait eu déplacement par rapport à l’habitat gaulois. Installé sur un fort dénivelé ayant favorisé l’érosion, la portion fouillée s’organise essentiellement autour d’un bâtiment résidentiel sur fondations empierrées, associé à quelques petites constructions sur poteaux plantés, tous inscrits dans un enclos fossoyé partiellement documenté. En l’état, c’est surtout l’habitation qui attire l’attention, principalement en raison de sa grande similitude avec celle de l’habitat voisin (zone A). Ceci suggère des modalités communes, liées peut-être à une sorte de programme d’urbanisme.

Réalisée sur plus de 4 ha, la fouille de la zone A révèle quant à elle l’évolution d’une exploitation agricole entre La Tène C et le Bas-Empire (IIIe av. – début Ve s. de notre ère). Celle-ci connait en effet une suite d’évolutions morphologiques, allant d’un enclos curviligne initial jusqu’à un double enclos quadrangulaire compartimenté durant le Haut-Empire, à l’intérieur duquel sont réparties quatre constructions sur fondations empierrées. Celles-ci comprennent une habitation, un grenier sur vide sanitaire, une probable bergerie/étable, ainsi qu’une grange. Si le plan de cette dernière appartient à un modèle largement répandu en Gaule (Gaston, 2008 ; Ferdière et al., 2017), le grenier et l’étable sont inédits et participent activement à la richesse du corpus régional (Lukas et Adrian, 2017 et 2022). De plan original lui aussi, le bâtiment résidentiel créé au cours du Ier siècle fait ultérieurement l’objet d’un agrandissement, à l’intérieur duquel s’insère une cave maçonnée (fig. 1). Celle-ci connaitra des remaniements, notamment liés à des désordres architecturaux.

Fig. 1 - Vue interne de la cave maçonnée rajoutée contre le bâtiment résidentiel gallo-romain (zone A). Cliché : Yves-Marie Adrian.

Dans l’ensemble, diverses données, notamment palynologiques ainsi qu’un riche corpus mobilier métallique, documentent l’activité agro-pastorale de cette ferme où la culture céréalière prédomine, au sein d’un environnement fortement exploité qui s’avère, du reste, assez similaire à celui que nous connaissons de nos jours (paysage ouvert avec haies et bois à proximité).
Par ailleurs, une petite zone funéraire, complétée par quelques tombes isolées, participent à la l’importante documentation collectée sur ce secteur de fouille (zone A). Installée à 350 m du pôle d’habitat, à l’amorce d’un thalweg, cet espace funéraire comprend 33 tombes à incinération secondaires, installées entre le début du Ier siècle et le IIIe siècle. Les dépôts sont surtout caractérisés par leur grande variété d’offrandes ainsi que par le fréquent réemploi d’amphores servant de petites chambres funéraires. L’emploi de verreries variées y est fréquent aux IIe et IIIe siècles (fig. 2), une pratique qui s’insère dans un large phénomène, commun à cette période.

Fig. 2 - Une des tombes à incinération en amphore, accompagnée de divers vases. Cliché : Yves-Marie Adrian.

En grande partie démantelé au IIIe siècle, cet habitat est réinvesti durant la première moitié du IVe siècle, mais sous une toute autre forme que le précédent : il se compose désormais de constructions sur poteaux plantés, installées à proximité du pôle domestique antérieur, à l’intérieur mais aussi surtout à l’extérieur de l’enclos du Haut-Empire, montrant que les limites de celles-ci ne sont plus déterminantes. Ce phénomène caractérise la plupart des habitats romains tardifs du nord de la Gaule.
Cette phase d’occupation intègre également divers aménagements, parmi lesquels figurent deux greniers sur poteaux, quelques silos enterrés ainsi qu’un foyer associé à une petite activité métallurgique du bronze (fig. 3). L’ensemble est abandonné au cours de la première moitié du Ve siècle.
Environ deux siècles plus tard, une nouvelle et courte période d’occupation se matérialise par le creusement d’un enclos circulaire parfaitement centré sur l’ancien bâtiment résidentiel du Haut-Empire, pourtant largement démoli au IIIe siècle. Quelques rejets de céramique et métallurgiques suggèrent une occupation modeste, et surtout de courte durée, entre le milieu du VIIe et le début du VIIIe siècle.

Fig. 3 - Petite installation liée à la métallurgie du bronze associée à l’occupation du IVe siècle. Cliché : Yves-Marie Adrian.

À la même période, le premier site (zone C) connait du reste également une réoccupation, cette fois funéraire, composée d’une cinquantaine de tombes à inhumation. Ces dernières sont remarquablement concentrées autour de l’ancien bâtiment résidentiel gallo-romain, en réalité surtout de part et d’autre. Ce phénomène de plus en plus connu par l’archéologie pose plusieurs questions, notamment sur sa signification ainsi que sur l’état de l’édifice à cette période, plusieurs siècles après son abandon.

Sommaire

Volume 1 : Zones B et C

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Introduction

1.1. Contexte de l’opération et principaux résultats
1.2. Contextes topographique et géologique
1.3. Environnement archéologique
1.4. Précisions sur les conditions de fouille ainsi que sur les actions
de communication effectuées durant l’opération

2. Résultats

2.1. Une petite exploitation agricole antique et son environnement
2.2. Une zone funéraire du Haut Moyen Age
2.3. Quelques faits d’époques médiévale et moderne

3. Conclusion générale

4. Bibliographie

III. Inventaires techniques

IV. Table des illustrations


Volume II : zone A (Tome 1 - Texte)

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Introduction

1.1. Contexte de l’opération et principaux résultats
1.2. Une fouille sur deux propriétés différentes
1.3. Contextes topographique et géologique
1.4. Environnement archéologique
1.5. Précisions sur les actions de communication effectuées durant
l’opération
1.6. Études spécialisées : cahier des charges et réalisations

2. Une ferme de la fin de l’Age du Fer plusieurs fois remaniée

2.1. État originel (phase 1) : un enclos curviligne
2.2. Modification radicale de l’habitat (phase 2) : un enclos quadrangulaire
compartimenté
2.3. Le mobilier gaulois

3. Une exploitation agricole gallo-romaine

3.1. L’occupation du Haut Empire (phase 3)
3.2. Zone funéraire et sépultures isolées
3.3. L’occupation du Bas Empire (phase 4)

4. Une réoccupation mérovingienne ponctuelle mais
originale

4.1. 4.1. Un fossé circulaire
4.2. 4.2. Le mobilier mérovingien

5. Quelques faits non datés

6. Synthèse

7. Bibliographie

Annexes

III. Inventaires techniques


Volume II : zone A (Tome 2 - Iconographie)

Table des illustrations

Bibliographie / Ressources

Rapports de fouilles

ADRIAN, Yves-Marie (dir.). (2011). Occupation gallo-romaine et zone funéraire alto-médiévale (VIIe-IXe s.), Isneauville (Seine-Maritime). Zones B et C (Rapport de fouilles, 1 vol.). Cesson-Sévigné : Inrap Grand Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0121292>.

ADRIAN, Yves-Marie (dir.). (2011). Une ferme gauloise puis gallo-romaine et une nécropole antique, Isneauville, (Seine-Maritime) (Rapport de fouilles, 2 vol.). Cesson-Sévigné : Inrap Grand Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0121297>.

Rapports cités dans l'introduction

LUKAS, Dagmar (dir.). (2023). Nouvelles découvertes laténiennes et gallo-romaines au nord de Rouen, Bois-Guillaume, (Seine-Maritime) : ZAC de la Plaine de la Ronce - phase 3 (Rapport de fouille, 3 vol.). Cesson-Sévigné : Inrap Grand-Ouest.  <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0174283>.

MILLARD, Nathalie. (1999). Bois-Guillaume, « Les Bouillons » (RD 43) (Document Final de Synthèse, 2 vol.). SRA de Haute-Normandie, Afan.

Publications citées dans l'introduction

FERDIÈRE, Alain, GANDINI, Cristina & NOUVEL, Pierre. (2017). Les granges de plan carré à porche entre deux pavillons, un édifice plurifonctionnel emblématique de la Gaule centrale. Dans F. Trément (dir.), Produire, Transformer et stocker dans les campagnes des Gaules Romaines. Problèmes d’interprétation fonctionnelle et économique des bâtiments d’exploitation et des structures de production agro-pastorale. AGER, actes du XIe colloque de Clermont-Ferrand, juin 2014 (p. 157-180). 824 p. (Aquitania Supplément 38) .

GASTON, Christophe. (2008). Bâtiments « standardisés » dans la pars rustica des villae : deux exemples récemment découverts en Franche-Comté. Revue Archéologique de l’Est, 57, 253-266. <https://journals.openedition.org/rae/3123>.

LUKAS, Dagmar, ADRIAN, Yves-Marie. (2017). Bâtiments d’exploitation et installations de production antiques en Haute-Normandie : panorama des découvertes récentes. Dans F. Trément (dir.), Produire, Transformer et stocker dans les campagnes des Gaules Romaines. Problèmes d’interprétation fonctionnelle et économique des bâtiments d’exploitation et des structures de production agro-pastorale. AGER, actes du XIe colloque de Clermont-Ferrand, juin 2014 (p. 635-656). 824 p. (Aquitania Supplément 38) .

LUKAS, Dagmar, ADRIAN, Yves-Marie. (2022). Les fermes gallo-romaines en Normandie orientale : genèse et caractéristiques de quelques exemples fouillés récemment. Annales de Normandie, 72a (2), 243-280. DOI : 10.3917/annor.722.0243.

MERLEAU, Marie-Luce, ADRIAN, Yves-Marie (coll.), DUMONT, Christine (coll.), GASTON, Christophe (coll.), PERRON d’ARC, Michel & VERTONGEN, Sofie. (2002). La mort à Bois-Guillaume (Seine-Maritime) du IIIe au Ier siècle avant J.-C. Découvertes archéologiques sur la rocade nord de Rouen, déviation de la RD 43. Dans G. Dilly (dir.), Six nécropoles du second âge du Fer en Haute-Normandie (p. 41-329). Berck-sur-Mer : C.R.A.D.C. (Nord-Ouest Archéologie, 13).

Citations

ADRIAN, Yves-Marie (dir.), JIMENEZ, Frédérique, TEXIER, Myriam, FÉRET, Lénaïg, LECONTE, Luc et coll. (2023). ZAC de la Plaine de la Ronce : zones A, B et C (Normandie, Seine-Maritime, Isneauville, Saint-Martin-du-Vivier) : Rapports de fouille 2011 (3 vol.). Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 42). DOI : 10.34692/ezry-tb30.

Le volume 1

ADRIAN, Yves-Marie (dir.), JIMENEZ, Frédérique, TEXIER, Myriam, FÉRET, Lénaïg, LECONTE, Luc et coll. (2023). ZAC de la Plaine de la Ronce : zones A, B et C (Normandie, Seine-Maritime, Isneauville, Saint-Martin-du-Vivier) : Rapports de fouille 2011. Volume I : Zones B et C. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 42). DOI : 10.34692/ezry-tb30.

Le volume 2

ADRIAN, Yves-Marie (dir.), JIMENEZ, Frédérique, TEXIER, Myriam, FÉRET, Lénaïg, LECONTE, Luc et coll. (2023). ZAC de la Plaine de la Ronce : zones A, B et C (Normandie, Seine-Maritime, Isneauville, Saint-Martin-du-Vivier) : Rapports de fouille 2011. Volume II : Zone A (Tome 1 - Texte). Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 42). DOI : 10.34692/ezry-tb30.

Le volume 3

ADRIAN, Yves-Marie (dir.), JIMENEZ, Frédérique, TEXIER, Myriam, FÉRET, Lénaïg, LECONTE, Luc et coll. (2023). ZAC de la Plaine de la Ronce : zones A, B et C (Normandie, Seine-Maritime, Isneauville, Saint-Martin-du-Vivier) : Rapports de fouille 2011. Volume III : Zone A (Tome 2 - Iconographie). Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 42). DOI : 10.34692/ezry-tb30.

Auteur(s) / direction
CTRA
Période(s)
Chronique de site
ZAC de la Plaine de la Ronce à Isneauville (Seine-Maritime)
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La ferme censière de la Grant Maison (Hauts-de-France, Oise, Couloisy, Le Village)

Sous-titre

Rapport de fouille 2017

Numéro DAP
34
Image d'entête
DAP 34 | Couloisy « Le Village » (Oise)
Média
DAP 34 | Couloisy « Le Village » (Oise)
date expertise
septembre 2017
date achevement
mai 2017
Paragraphes

L’opération de fouilles préventives, menée de mai à octobre 2010, au cœur du village isarien de Couloisy (60), faisait suite au diagnostic mené en 2005 par Muriel Friboulet (Inrap) dont les résultats avaient suggéré la présence d’une occupation des lieux à l’époque mérovingienne puis au bas Moyen Âge (Friboulet, 2005). Le projet d’aménagement (zone de lotissements individuels) concernait effectivement une zone particulièrement sensible sur le plan archéologique, par sa proximité avec l’église romane paroissiale et la mention de sarcophages alentours, mal localisés au XIXe siècle. Répondant aux problématiques des occupations humaines de la vallée de l’Aisne, cette fouille donnait ainsi l’opportunité de documenter ce territoire, dans un secteur encore peu renseigné (la basse vallée, entre Soissons et la confluence Aisne-Oise au nord de Compiègne), tout en s’intégrant pleinement dans l’axe 10 de la programmation nationale de la recherche archéologique Espace rural, peuplement et productions agricoles aux époques gallo-romaine, médiévale et moderne.

La fouille, sur une assiette foncière d’environ 8000 m², a livré plus de 900 structures témoignant d’une occupation anthropique des lieux dès la protohistoire jusqu’à l’époque moderne. Les résultats de l’enquête de terrain révèlent une dynamique diachronique quasi sans interruption depuis l’Antiquité : se succèdent ainsi des témoignages fossoyés d’un parcellaire agraire et foncier en périphérie d’une grande villa localisée à 150m plus au nord (Ier-IVe s.) ; un hiatus mérovingien (pourtant à l’origine de la prescription) ; un épisode de terres sombre (XIe-début XIIe s.) au sortir d’une phase alto-médiévale d’une occupation rurale domestique; enfin, la matérialisation d’une ferme seigneuriale, appréhendée dans son intégralité, dont on suit la morphogénèse sur quatre siècles d’existence (XIIIe-XVIIe siècles). Les études paléo-environnementales rendent compte d’activités agricoles et artisanales typiques de ce genre de contexte avec cependant quelques singularités : vigne et chanvre pour l’occupation alto-médiévale, activité piscicole pour la ferme seigneuriale (présence de viviers).

Afin de contrebalancer la ténuité des mobiliers caractéristiques, l’enquête s’est alors transporté du territoire de l’archéologue à celui de l’historien, à la faveur d’un riche corpus de sources anciennes, manuscrites et planimétriques (IXe-XVIIIe siècles), dont l’étude a généré un afflux massif de données historiques, micro-historiques, microtoponymiques, généalogiques, paléo-écologiques, morpho-dynamiques, entrainant alors des allers-retours incessants entre archives du sol, études des spécialistes et archives manuscrites. Ce télescopage (heureux) a conduit entre autre à l’identification nominative de la ferme (domus de coloisi puis la Grant Maison), de ses propriétaires fonciers et bailleurs (Abbaye royale de Notre-Dame de Soissons puis le prieuré de Sainte-Croix-sous-Offémont), illustrant au fil du temps, conflits et vie quotidienne, transmission et changement de propriété, dont certains trouvent écho sur le gisement (Hugonnier, 2012 et 2013). L’étude des documents a participé à la caractérisation (ou confirmation) des espaces internes de la ferme puis de son clos, repositionnant cette unité de production à l’échelle de l’espace villageois et de son terroir, allant jusqu’à établir des hypothèses morpho-dynamiques. Cette pratique transversale, mettant en scène territoires de l’historien et de l’archéologue, était inédite en situation préventive dans nos contextes régionaux d’exercice (Hugonnier et al., 2015). Elle tend depuis à être prise en compte dans les interventions en situation de diagnostic et de fouilles préventives au sein de la région.

La ferme de la Grant Maison, à cour fermée, emmuraillée dans le centre-bourg de Couloisy s’inscrit dans un espace occupé depuis le Néolithique, témoignant alors d’une certaine qualité de cet environnement en fond de vallée, aux terres fertiles, traversée par un réseau hydrographique multiple (rivière, sources nombreuses), le long d’un axe viaire en fonction dès l’Antiquité. Elle intègre le corpus régional (encore trop sous-représenté) des fermes médiévales et modernes (6 gisements en 2012, 9 officiellement à ce jour) au sein de la catégorie des fermes de vallées sises dans un village, catégorie elle-même déficiente, sa singularité n’en étant que plus affirmée. À l’échelle nationale, les constats sont identiques (pour la question régionale voir Blary et al., 2005 ; pour la question nationale voir Beck, 2007).

Cette découverte, originale et singulière, ouvre de nouvelles perspectives. Les travaux en cours et à venir sont multiples : recenser dans les sources anciennes d’autres cas similaires et synchrones de fermes en cœur de bourg, afin d’établir un corpus solide de comparaisons (morphologies comparées) ; passer le territoire et les territoires adjacents au prisme de l’archéogéographie dont la pratique génère des regards et des questionnements différents (Hugonnier, Maréchal et Font, 2019) ; finaliser les dernières analyses (environnementales, 14C) non engagées pour des raisons contractuelles ; engager enfin différentes publications dont celle de la ferme dans son contexte environnemental.

Sommaire

Volume 1 

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Introduction

1.1. Circonstances de l’intervention
1.2. Contextes géographique et géologique
1.3. Contextes archéologique et historique
1.4. Problématique
1.5. Déroulement de l’opération
1.6. Principaux résultats

2. Nature et caractérisation des phénomènes et/ou occupations humaines

2.1. Quelques données sur une possible fréquentation Mésolithique et Néolithique
des lieux
2.2. Les occupations antiques
2.3. Les occupations médiévales
2.4. Les occupations post-modernes et contemporaines : « l’après » grande ferme
2.5. Conclusion générale

Bibliographie générale

Liste des illustrations


Volume 2

Annexe 1. Sources et micro-toponymes

Annexe 2. Sources manuscrites (Transcriptions intégrales et/ou extraits)

Annexe 3. Étude intégrale des terres cuites architecturales

Annexe 4. Données relatives à l’étude archéozoologique

Annexe 5. Étude des roches

Annexe 6. Rapport xylologique

Annexe 7. Rapport de terrain et d’analyses pédologiques du site de Couloisy

Annexe 8. Introduction, protocole et données relatives à
l’étude des phytolithes

Annexe 9. Échantillonnage, protocole, note sur la richesse pollinique des échantillons et documents relatifs à l’analyse palynologique

Annexe 10. Catalogues fournis par les spécialistes

Indications bibliographiques thématiques

Inventaire des unités stratigraphiques

Inventaire du mobilier

Inventaire des prélèvements

Inventaire des clichés photographiques

Inventaire des minutes

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

HUGONNIER, Louis (dir.). (2017). Couloisy (Oise), « Le Village ». La ferme censière de la Grant Maison (Rapport de fouilles, 2 vol.). Glisy : Inrap Hauts-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0146446>.

Rapport de diagnostic

FRIBLOULET, Muriel. (2005). Couloisy (Oise), « Le Village » (Rapport de diagnostic, 1 vol.), Amiens :  Inrap Hauts-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0112303>.

Publications citées dans l'introduction

BECK, Patrice. (2007). Le bâtiment agricole en France au Moyen Âge : historiographie d’un thème second. Dans Ph. Madeline et J.-M. Moriceau (dir.), Bâtir dans les campagnes : les enjeux de la construction de la Protohistoire au XXIe siècle. Cean : Presses Universitaires de Caen. 370 p.

BLARY, François, DERBOIS, Martine, LEGROS, Vincent, BAYARD, Didier, BAKELS, Corrie C. & Yvinec, Jean-Hervé. (2005). Les campagnes médiévales en Picardie : état de la question. Revue archéologique de Picardie, 3-4, 223-246. DOI : 10.3406/pica.2005.2468.

HUGONNIER, Louis. (2012). L’affaire du pont de Couloisy d’après un acte du XIVe siècle. Bulletin municipal de Couloisy. 2 p.

HUGONNIER, Louis. (2013). Des métiers anciens de Couloisy d’après les sources manuscrites des XIe -XVIIIe siècles. Bulletin municipal de Couloisy. 2 p.

HUGONNIER, Louis, ARBAULT, Stéphane, DERBOIS, Martine, DESPLANQUE, Gilles, FRONTY,  Richard, MARÉCHAL, Denis, RASSAT, Sylvain & ZIEGLER, Sébastien. (2015). État de la recherche sur le « fait villageois » en Picardie méridionale. Nouvelles données et nouvelles perspectives. Archéopages, 40, 56-63. DOI : 10.4000/archeopages.599.

HUGONNIER, Louis, MARÉCHAL, Denis & FONT, Caroline. (2019). Archéogéographie et sources anciennes au service du temps long villageois : les cas de Chevrières et de Couloisy (Oise). Dans A. Catafau et O. Passarrius (dir.), L’archéologie au village. Le village et ses transformations, du Moyen Âge au premier cadastre : actes du colloque de Perpignan , 20-22 sept.2017 (p. 279-290). Archéologie du Midi Médiéval, 36/2018 spécial.

HUGONNIER, Louis. (2022). La fabrique d’un territoire : Couloisy dans l’Oise [Poster]. Dans M. Bouiron, C. Carpentier, L. Faivre d’Arcier, S. Gaime, M. Goy & A. Pariente (dir.), Études documentaires et études d’archives en archéologie préventive : actes du 6e séminaire scientifique et technique de l’Inrap, 3-4 nov. 2022, Lyon. <https://sstinrap.hypotheses.org/16076>. <hal-03954682>.

Publications à paraître

HUGONNIER, Louis. La fabrique d’un territoire : Couloisy dans l’Oise. Histoire(s) et archéologie(s) de la ferme de la Grant Maison, XIe-XVIIe siècles. Dans Actes de la journée en hommages à Jacky Lusse, Châlons-en-Champagne, 19 nov. 2022. Châlons-en-Champagne : Société d’Agriculture, Commerce, Sciences et Arts de la Marne (SACSAM).

HUGONNIER, Louis. Morphogénèse de la ferme de la Grant Maison. Archéologie Médiévale.

Citations

L'ensemble

HUGONNIER, Louis (dir.), GROCH, Pierre-Yves, GALOIS, Marjorie, MARCAIS, Anne-Sophie, MARIETTE, Erik et coll. (2023).  La ferme censière de la Grant Maison (Hauts-de-France, Oise, Couloisy, Le Village) : rapport de fouille 2017 (2 vol.). Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 34). <https://doi.org/10.34692/a2c9-0767>.

Le volume 1

HUGONNIER, Louis (dir.), GROCH, Pierre-Yves, GALOIS, Marjorie, MARCAIS, Anne-Sophie, MARIETTE, Erik et coll. (2023).  La ferme censière de la Grant Maison (Hauts-de-France, Oise, Couloisy, Le Village) : rapport de fouille 2017. Vol. 1, Données administratives et résultats. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 34). <https://doi.org/10.34692/a2c9-0767>.

Le volume 2

HUGONNIER, Louis (dir.), GROCH, Pierre-Yves, GALOIS, Marjorie, MARCAIS, Anne-Sophie, MARIETTE, Erik et coll. (2023).  La ferme censière de la Grant Maison (Hauts-de-France, Oise, Couloisy, Le Village) : rapport de fouille 2017. Vol. 2, Annexes et inventaires techniques. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 34). <https://doi.org/10.34692/a2c9-0767>.

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FR
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Type
Text

Derrière les Grands Clos (Champagne-Ardenne, Marne, Saint-Gibrien)

Sous-titre

Rapport de fouille 2014

Numéro DAP
33
Image d'entête
DAP 33 | Saint-Gibrien « Derrière les Grands Clos » (Marne)
Média
DAP 33 | Saint-Gibrien « Derrière les Grands Clos » (Marne)
date expertise
novembre 2014
date achevement
août 2014
Paragraphes

La présente fouille a été réalisée à Saint-Gibrien, au lieu-dit « Derrière les Grands Clos », en 2012, sur 8280 m². Les occupations recensées indiquent une durée d’occupation quasiment ininterrompue entre le Néolithique moyen II et La Tène, soit 4500 ans. Pour chaque période, la densité de vestiges en creux ou mobiliers est lacunaire, mais présente de forts intérêts par leur nature.

La plus ancienne phase d’occupation remonte au Néolithique moyen II et se caractérise par des indices forts de la proximité d’un habitat. Trois grandes fosses détritiques, mises au jour à l'extrémité ouest de l’emprise, livrent des mobiliers lithiques et céramiques typiques du groupe de Michelsberg. Les datations radiocarbone indiquent que les fosses ont été comblées durant le milieu voire la fin du Néolithique moyen II1. Les occupations de cette période ne sont pas fréquentes dans cette partie de la plaine chalonnaise, bien qu’une fosse à profil en « Y », fouillée sur la parcelle juste au sud en 2002, ait été rattachée à celle-ci par la datation d’un charbon de bois extrait de la couche initiale de comblement. La spécificité de cette petite occupation relève surtout de la reconnaissance la plus méridionale, à ce jour, du groupe de Michelsberg en Champagne. Ces données abondent la vision de l’expansion géographique des groupes culturels du Néolithique moyen II dans la Marne, enrichissant les programmes de recherche et publications en cours régionalement (projet d’activité scientifique sur les occupations diachroniques d’une portion de vallée de la Marne à Athis dirigé par M. Frouin (SRA Île-de-France) et PCR sur les complexes miniers néolithiques de la région des Marais de Saint-Gond dirigé par R. Martineau (CNRS).

Deux fosses datées du Néolithique récent montrent une perduration d’activités cynégétiques débutée durant le Néolithique moyen II, l’une au profil en « Y » (st. 1123) et l’autre au profil en « U » (st. 1034). Ces fosses de grande profondeur, qui ont connu des comblements anthropiques plus ou moins rapides mettant en œuvre le substrat, ne comportent pas de mobilier détritique typique d'un habitat. Les nombreux charbons de bois qui en sont issus indiquent un milieu forestier en cours d'ouverture (arbres de lisière), sans pour autant signaler de trace d'agriculture dans l'environnement direct. Les vestiges fauniques livrent des restes de consommation d'aurochs (fosse 1123) ; les charbons présents ont révélé un important volume de branchages consumés (US 1064) évoquant une fumaison des viandes partitionnées sur place. La stature du gibier chassé peut justifier le besoin de transporter la viande prête à consommer ou à conserver. Selon le recensement régional inclus dans l’action collective de recherche (ACR) sur les systèmes de fosses profondes à la Pré- et Protohistoire (Riquier, 2019), sur 86 autres fosses profondes ayant livré des restes de faune, l’aurochs est présent dans 11 fosses, auxquelles il faut ajouter quelques aurochs juvéniles non identifiés qui mettraient l’animal en tête des restes fauniques issus de ces fosses. Seule La fosse 884 de Saint-Léger-près-Troyes (D19), datée de 4765 BP, a également livré des indices de passage au feu sur des fragments osseux d’aurochs, sans que l’intentionnalité du geste soit clairement établie (Achard-Corompt et al., 2013). La fosse de Saint-Gibrien constitue, par la qualité des restes étudiés, un témoin unique d’une pratique de consommation ou préparation in situ du produit de la chasse à l’aurochs et mériterait d’être intégrée aux corpus de l’ACR.

Pour les deux phases d’occupation du Néolithique, les données anthracologiques recueillies sont aussi venues abonder le corpus de sites permettant d’éclaircir le débat sur la présence endogène du Pinus sylvestris en Champagne crayeuse durant l’Holocène (Bellavia et al., 2018).

Un dépôt de cinq pesons, certains entiers, d’autres fragmentés, a été découvert dans la fosse 1061. L’étude et les comparaisons effectuées par F. Médard attribuent ce dépôt à une période comprise entre le Néolithique final et l'âge du Bronze ancien. Ce type de dépôt indiquerai la présence d'un habitat peu éloigné, sur lequel aurait été mis en œuvre du tissage. Malgré un suivi archéologique autour de cette fosse sur des emprises représentant une surface non négligeable (70 m vers le nord-est, 90 m vers le nord-ouest, 70 m vers le sud), aucun témoin d’habitat n'a été découvert. Il faut alors s'interroger sur les diverses hypothèses d'un tel manque de données à mettre en relation avec le dépôt : éloignement plus important sur la parcelle adjacente à l'est, dépôt hors de l’habitat, ou encore implantation érodée ou n’ayant pas laissé de traces interprétables.

Pour la Protohistoire, les occupations sont moins bien cernées chronologiquement, alors que cette période représente la plus grande partie des vestiges recueillis. Deux aires de stockage sont identifiées, l’une en grenier sur poteaux, potentiellement rattachée à l’âge du Bronze final / Hallstatt ancien, l’autre en batterie de silo de La Tène plutôt ancienne.

Douze bâtiments à quatre poteaux porteurs (greniers), trois annexes agricoles assurées et trois bâtiments semblables composent donc, dans un premier temps, une importante aire de stockage sur poteaux. Les bâtiments sont organisés en plusieurs rangées et au moins un chevauchement montre qu'il y a eu plusieurs phases dans ces constructions. L'organisation des bâtiments laisse un vaste espace vide dans le centre ouest de l'emprise. Des systèmes de fossés peuvent être liés à l'occupation bâtie, même si les informations chronologiques sont lacunaires : fossés et bâtiments ne se recoupent pas et les orientations sont similaires. Les constructions sont presque toutes groupées à l'intérieur de zones qui seraient encloses par les fossés. Aucun retour n'a été mis au jour pour la zone ouest ainsi définie, mais l’emprise fouillée est assez allongée. En revanche, la zone est se trouve enclose par un fossé qui montre un retour en direction du sud-est. Si l'interruption de l'enclos semble plutôt due à l'érosion de la craie, la zone ouest montre bien deux ouvertures organisées avec au moins un système structuré. Les systèmes d'enclos ont été incomplètement perçus dans le cadre de cette fouille, puisque l'enclos ouest continue au nord et au sud, et l'enclos est au sud et à l'est. La nature des bâtiments découverts ne suggère pas la présence d'habitat sur le site. Il est davantage probable qu'il s'agisse d'une aire de travail agricole et de stockage des récoltes en grenier. Ce type d'aire organisée en unité de travail agricole peut tout-à-fait être installée à proximité de la zone cultivée. À ce titre, la proximité de la vallée de la Marne, plaine limoneuse potentiellement très fertile, à moins de 50 m du site, peut constituer un intérêt certain.

Dans le quart nord-est de l'emprise, une importante batterie de 32 silos, comme signalé précédemment, a été mise au jour. Les silos ne se recoupent quasiment pas et leur organisation montre que certains schémas, bien que non limitatifs, peuvent être repérés. Au moins deux alignements nord-sud sont caractérisés, ainsi que trois autres qui sont plutôt d'orientation nord-ouest – sud-est. Quelques menus indices montrent des différences de phasage entre les greniers bâtis et la batterie de silo en sous-sol. Celle-ci semble plutôt établie en aire ouverte et les silos ont livré davantage de restes végétaux de faible densité si on considère que leur fonction première est le stockage de denrées alimentaires céréalières. Les remplissages montrent des comblements anthropiques rapides : plusieurs présentent des remblaiements crayeux volontaires indiquant très probablement qu'ils ont été utilisés comme décharge pour les déblais de creusement de nouveaux silos. La totalité des structures n’est donc pas strictement contemporaine. Les éléments mobiliers issus des comblements sont plutôt ténus en ce qui concerne les activités domestiques (faune, céramique ou objets métalliques). Il est donc possible que cette aire de stockage en silo soit éloignée de l'habitat, peut-être pour des raisons similaires à celles évoquées pour les greniers. Les datations radiocarbones restent assez larges et renvoient à La Tène dans sa globalité, ce qui limite le champ des hypothèses sur l'évolution du site.

La batterie de silos a livré trois inhumations d'individus masculins, aux âges variés (adolescents, 20-49 ans, plus de 60 ans), datés de La Tène ancienne, ce qui peut témoigner d'une phase d'abandon, voire de condamnation de la zone de stockage. Ces sépultures complètent les nombreuses données similaires sur la plaine de Champagne durant La Tène. L’une des sépultures (A du silo 1377) apporte un éclairage sur l’attention portée aux individus souffrant d’un fort handicap, dont l’analyse paléopathologique a mis en avant un syndrome de Klippel-Feil, qui a depuis fait l’objet d’une publication plus détaillée (Richard et Darton, 2021).

L’expertise du rapport de fouille en CIRA par Stéphane Marion propose une interprétation plus condensée des chronologies d’occupation, mettant en avant la faible quantité d’éléments datants pour étayer le rattachement des enclos et bâtiments à la période hallstattienne et la faiblesse réelle de l’étude céramique. Pour lui, les établissements seraient davantage tributaires de la topographie du site, plaçant les bâtiments sur les altitudes basses (suivant les courbes de niveaux), et les silos en position haute. Par ailleurs, S. Marion souligne que deux phases distinctes ont pu intervenir dans la mise en place des batteries de silos : la première située entre La Tène A et La Tène C1, et la seconde entre La Tène C2 et le début de la période gallo-romaine. Si la proposition de phasage de l’occupation laténienne est pertinente, le rattachement des enclos et bâtiments au Hallstatt semble confirmé par la synthèse menée sur les nombreux sites contemporains en Champagne (Riquier et al., 2022).

Ces occupations protohistoriques viennent s’insérer dans la forte densité repérée dans ce secteur de la vallée de la Marne. Les bords de la vallée semblent davantage occupés par des nécropoles de l’âge du Bronze ou de La Tène ; les habitats ne sont pas légion et leurs traces restent minces. L’un des points de rattachement en termes de fonctionnement pourrait être l’important site de Saint-Gibrien « Au-Dessus du Vieux Pont », fouillé par A. Villes, en 1990 et 1991, lors du suivi du tracé autoroutier A 26, qui a livré ce qui un habitat centralisateur de la période gauloise (Villes, 1995). Le nombre impressionnant de bâtiment mis au jour sur cette emprise évoque un site de contrôle au statut particulier. Il se trouve à peine à quelques centaines de mètres au nord-ouest de « Derrière les Grands Clos ». Les chronologies d’occupation montrent un phasage important durant le Hallstatt final et La Tène ancienne, qui tendent à indiquer que les sites de stockages de la fouille de 2012 étaient sous son contrôle.

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Beta Analytics SG12F1074US1107 : 3811-3656 BC

Sommaire

Volume 1

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Cadre de l’intervention archéologique

1. Présentation générale

2. Contexte archéologique

2.1. Commune de Saint-Gibrien
2.2. Ancienne Commune de Villers-le-Château (rattachée administrativement à Saint-Pierre)
2.3. Commune de Fagnières
2.4. Commune de Matougues
2.5. Communes de Récy et Saint-Martin-sur-le-Pré

3. Topographie et environnement

4. Environnement géologique et observations géomorphologiques de terrain

5. Méthode de fouille

6. Traitement des données

7. Aperçu des résultats

II. Résultats

1. Le Néolithique moyen II

1.1. Les structures
1.2. Le mobilier céramique du Néolithique moyen II
1.3. Le mobilier lithique en silex
1.4. Conclusion sur l’occupation du Néolithique moyen II

2. Le Néolithique récent

2.1. Les structures
2.2. Conclusion sur l’occupation du Néolithique récent

3. Le Néolithique final / L’âge du Bronze ancien : les poids de tisserand de la fosse 1061

3.1. La fosse 1061
3.2. Le rôle des pesons dans le tissage
3.3. Relevé et enregistrement des données
3.4. Effectif
3.5. Description du matériel
3.6. Fabrication des pesons
3.7. Typo-morphologie
3.8. Éléments de comparaison
3.9. Discussion / Interprétation des vestiges
3.10. Conclusion sur l’occupation du Néolithique final / âge du Bronze ancien

4. La Protohistoire

4.1. La transition entre l’âge du Bronze final et le Hallstatt ancien
4.2. La transition entre le Hallstatt final et La Tène ancienne
4.3. La Tène ancienne à finale
4.4. Les structures protohistoriques au sens large
4.5. Les structures potentiellement protohistoriques
4.6. Éléments de phasage et d’interprétation des occupations protohistoriques
4.7. Le mobilier céramique
4.8. La fibule de l’inhumation du silo 1351 (US 1174, individu A)
4.9. Les inhumations en structures réutilisées

5. Les fosses en “ Y “ non datées

5.1. La fosse 1133
5.2. La fosse 1387
5.3. Conclusion sur les fosses de piégeage de “ Derrière-les-Grands-Clos “

6. Les autres indices chronologiques et les structures non datées

6.1. Les indices d’une présence historique
6.2. Les structures non attribuables et non assimilables à l’une des occupations

7. Études transchronologiques : paléoenvironnement et faune

7.1. Données anthracologiques
7.2. Rapport d’étude carpologique des occupations néolithiques et laténiennes
7.3. Les restes fauniques

8. Synthèse des occupations et éléments de comparaisons

8.1. Le Néolithique et le début de l’âge du Bronze
8.2. La Protohistoire, de l’âge du Bronze final à La Tène
8.3. Occupations historiques d'empreinte faible
8.4. Conclusion sur les structures non datables

9. Conclusion générale

10. Bibliographie

11. Table des figures


Volume 2

12. Annexes des études spécialisées

III. Inventaires techniques

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

LANGRY-FRANCOIS, F. (dir.). (2014). Saint-Gibrien (Marne), « Derrière les Grands Clos » (Rapport de fouilles, 2 vol.). Metz : Inrap Grand-Est. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0134277>.

Rapport de diagnostic

BAUDRY A-C. (dir.). (2012). Saint-Gibrien (Marne), « Derrière les Grands Clos » (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Metz : Inrap Grand-Est. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0123324>.

Publications citées dans l'introduction

RIQUIER, V., DESBROSSE, V., REMY, A. (2022). Les établissements palissadés en Champagne, état de la question. Dans C. MAITAY, C. MARCIGNY et V. RIQUIER (dir.), L’habitat rural du 1er âge du Fer, enclos palissadés de l’Atlantique à la Moselle (p. 159-181). Recherches Archéologiques21, Paris : Inrap/CNRS éditions.

RICHARD, I. & DARTON, Y., (2021). Un sujet du second âge du Fer atteint d’un syndrome de Klippel-Feil inhumé dans un silo. Dans S. KACKI, H. REVEILLAS H. et C.J. KNÜSEL (dir.), Rencontre autour du corps malade, Prise en charge et traitement funéraire des individus souffrants à travers les siècles : Actes de la 10e Rencontre du Gaaf, 23-25 mai 2018, Bordeaux (p. 137-140). Reugny : Gaaf.

RIQUIER, V. (coord.), ACHARD-COROMPT, N., AL SANATEE, S., AUBRY, B., AUDE, V., AUXIETTE, G., BAILLEUX, G., BLANCHET, S., BLASER, R., BURGEVIN, A., COUBRAY, S., DANDURAND, G., DIGAN, M., DOLBOIS, J., GEBHARDT, A., GHESQUIERE, E., LEDUC, C., LORIN, Y., MAITAY, C., MARTI, F., MICHLER, M., NERE, E., POISSONNIER, B., REMY, A., RICHARD, I., SANSON, L., THOMAS, Y., TRISTAN, C., WATTEZ, J. & ZUMBRUNN, O. (2019). Les systèmes de fosses profondes à la Pré- et Protohistoire : cartographie des fosses cylindriques et des Schlitzgruben à l’échelle nationale (Rapport d’Axe de Recherches Collectif). Inrap, 319 p.

BELLAVIA, V., DOYEN, E. & WIETHOLD, J. (2018). Nouvelles données anthracologiques de la Champagne (Marne, Grand-Est) entre le Mésolithique et le second âge du Fer et leur implication pour l'histoire du pin sylvestre (Pinus sylvestris L.) dans la région entre le début et le milieu de l’Holocène. Archeosciences, revue d'Archéométrie42 (1), 45-56.

ACHARD-COROMPT, N., AUXIETTE, G., FECHNER, K., RIQUIER, V. & VANMOERKERKE, J. (2013). Bilan du programme de recherche : fosses à profil en V, W, Y et autres en Champagne-Ardenne. Dans N. ACHARD-COROMPT et V. RIQUIER V. (dir.), Chasse, culte ou artisanat ?, les fosses « à profil en Y-V-W », structures énigmatiques et récurrentes du Néolithique aux âges des Métaux en France et alentour : Actes de la table-ronde de Châlons-en-Champagne, 15-16 nov. 2010 (p. 11-74). Dijon : Société Archéologique de l’Est. (Revue Archéologique de l’Est, supplément 33).

VILLES, Alain. (1995). Saint-Gibrien (Marne), Au-dessus du Vieux Pont : L'occupation protohistorique et gallo-romaine. Mémoires de la Société d'Agriculture, Commerce, Sciences et Arts du département de la Marne (S.A.C.S.A.M.), 39-44.

Citations

L'ensemble

LANGRY-FRANÇOIS, Fabien (dir.), BANDELLI, Alessio, BELLAVIA, Valentina, DUBUIS, Bastien, IRRIBARRIA, Roland, MÉDARD, Fabienne, OLLIVE, Vincent, RICHARD, Isabelle, TOULEMONDE, Françoise, ZIPPER, Katinka et coll. (2023). Derrière les Grands Clos (Champagne-Ardenne, Marne, Saint-Gibrien) : rapport de fouille 2014 (2 vol.). Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 33). <https://doi.org/10.34692/33JJ-CR95>.

Le volume 1

LANGRY-FRANÇOIS, Fabien (dir.), BANDELLI, Alessio, BELLAVIA, Valentina, DUBUIS, Bastien, IRRIBARRIA, Roland, MÉDARD, Fabienne, OLLIVE, Vincent, RICHARD, Isabelle, TOULEMONDE, Françoise, ZIPPER, Katinka et coll. (2023). Derrière les Grands Clos (Champagne-Ardenne, Marne, Saint-Gibrien) : rapport de fouille 2014. Vol. 1, Textes. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 33). <https://doi.org/10.34692/33JJ-CR95>.

Le volume 2

LANGRY-FRANÇOIS, Fabien (dir.), BANDELLI, Alessio, BELLAVIA, Valentina, DUBUIS, Bastien, IRRIBARRIA, Roland, MÉDARD, Fabienne, OLLIVE, Vincent, RICHARD, Isabelle, TOULEMONDE, Françoise, ZIPPER, Katinka et coll. (2023). Derrière les Grands Clos (Champagne-Ardenne, Marne, Saint-Gibrien) : rapport de fouille 2014. Vol. 2, Annexes des études spécialisées et inventaires. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 33). <https://doi.org/10.34692/33JJ-CR95>.

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Errata

Page 61, sur la figure 9, une datation erronée a été reportée pour la structure 1074 ; la datation correcte se situe dans le texte : 3811-3656 cal. BC.

Page 86, ligne 4, il faut lire US 1064 et non US 1065.

Vigneux-sur-Seine, Le Clos de la Régale (Essonne, Île-de-France)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2015

Numéro DAP
18
Image d'entête
DAP 18 | Vigneux-sur-Seine « Le Clos de la Régale »
Média
DAP 18 | Vigneux-sur-Seine « Le Clos de la Régale »
date expertise
septembre 2015
date achevement
avril 2015
Paragraphes

Le site de Vigneux-sur-Seine « Le Clos de la Régale » (Essonne) a été fouillé en 2007/2008 sur une surface de 5,5 ha, préalablement à la réalisation d’un aménagement pavillonnaire. La parcelle occupe un rebord de plateau bordé par l’Oly, un ru affluent de la Seine, et présente une forte déclivité nord-est.

Le site est fréquenté depuis le Bronze final, avec une sépulture à incinération, à priori isolée. Ces occupations pérennes ne concernent toutefois que La Tène C2 / D1, l’Antiquité et le Moyen-âge.
L’occupation attribuable à La Tène C2 / D1 (environ 160-140 avant J.-C.) est concentrée à l’intérieur d’un enclos fossoyé de 8 400 m², muni d’entrées sur trois côtés. À l’intérieur, quatre bâtiments sur poteaux se distinguent nettement. Dans l’angle oriental de l’enclos, un groupe de structures, constitué d’un petit enclos circulaire de 7 m de diamètre avec une entrée aménagée à l’ouest et une fosse centrale, un petit bâtiment à 12 poteaux et deux fosses recelant de nombreuses monnaies, semble former un ensemble cohérent, peut-être à vocation funéraire.
À la période de La Tène D1 / D2 (120-130 avant J.-C.), seule une fréquentation de la zone funéraire de l’époque précédente est attestée, avec un dépôt de mobiliers céramique et faunique, brûlés ou non, ainsi que de nombreuses monnaies.
À la période antique, cet espace est réoccupé par une villa dont la phase de construction débute dans la première moitié du Ier siècle.
Une première phase d’occupation débute vers 50 de notre ère et durera jusqu’au milieu du IIe siècle environ. La villa comporte dans la partie haute du site une pars urbana, constituée de trois bâtiments (dont un à probable fonction balnéaire) encadrant une cour. La pars rustica, en contrebas, est organisée sous la forme de deux ailes de part et d’autre d’une seconde cour. La totalité de la villa est alimentée en eau via un aqueduc provenant du plateau localisé au sud.
La seconde phase d’occupation de la villa couvre la période de 150-250 environ. Elle succède à un arasement complet de la première occupation. Sur le site ainsi nettoyé, sont érigés cinq nouveaux bâtiments ainsi qu’une cave et un petit édicule, peut-être à vocation cultuelle. L’ensemble est alors irrigué par un nouveau système d’alimentation provenant d’une résurgence en bord de plateau, qui remplace le réseau lié à l’aqueduc précédent.
Après un hiatus correspondant à la fin de l’Antiquité (IVe-Ve siècle), on observe une réoccupation à la période mérovingienne en bordure de plateau, près de la résurgence principale. Les quelques structures testées permettent de restituer au moins un bâtiment sur poteaux, ainsi qu’un silo et une structure de combustion.
Cette occupation se poursuit à la période carolingienne sur une surface plus réduite, laissant supposer la présence d’un seul bâtiment. S’ajoute en milieu de pente un ensemble de dix sépultures. Un dernier bâtiment, à nouveau implanté près de la résurgence restée active depuis l’Antiquité est rattachable au XIe siècle. Les dernières ruines de la villa sont encore fréquentées, vraisemblablement pour la récupération de matériaux.

Malgré l’état très dégradé des vestiges, l’interprétation du site en tant que villa s’est rapidement imposée. En premier lieu, la question d’une identification comme sanctuaire s’était posée dès la phase initiale de terrain au vu du plan général, à savoir des secteurs bâtis répartis en U autour d’une cour avec une ouverture à l’est. En cours de fouille, une partition nette a été observée entre des bâtiments plutôt dévolus à l’habitat dans le secteur ouest et des secteurs de stockage voire d’activité dans la partie est, une partition observée aussi dans les cours. Dans un second temps, la nature même de l’établissement rural était à définir. Si l’absence d’élévation voire de sols empêchait une appréhension fine de ses différents états et de leurs statuts, la longue période d’aménagement et de transformation de l’établissement, ponctuée de modifications importantes de son plan, montre un réel suivi architectural intégrant non seulement un programme originel mais aussi son adaptation progressive. En témoigne par exemple le changement de plan de l’enclos fossoyé préparatoire, réduit et réorienté afin de mettre en valeur l’aile ouest en rupture de pente. Ces considérations esthétiques, associées à l’intervention possible d’un concepteur ou « architecte » mais aussi à la gestion complexe de l’eau, témoignent d’un niveau de haut rang propre aux grandes villae antiques.

On notera que parmi le réseau de villae se développant en maillage régulier dans ce secteur, celle de Ris-Orangis a fait l’objet d’une fouille en 2016 (Mondoloni, 2018).

Les systèmes de terrassements mis au jour à Vigneux-sur-Seine ont été observés depuis sur plusieurs autres sites du sud de l’Île-de-France. S’ils se rapportent tous à la période antique, force est de constater qu’ils répondent à des problématiques variées pour des occupations aux statuts divers. De fait, bien qu’elles nécessitent des moyens humains et techniques considérables, ces modifications durables des reliefs ne définissent pas nécessairement un statut aisé pour les sites où ils sont observés.
Ainsi, à Brétigny-sur-Orge (Essonne), sur un site de plateau, deux terrassements empierrés ont été observés sous un établissement rural, l’un sous un bâtiment mal défini mais vraisemblablement lié à une activité artisanale dans la première moitié du Ier siècle (Damour, 2012), l’autre sous une aile du corps principal d’une « ferme en U » dans la seconde moitié du IIe siècle (Damour, 2015). Ces deux empierrements, respectivement de 175 m² et 665 m², ont simplement servi à garantir la mise au sec des bâtiments en cas d’intempéries.
À Servon (Seine-et-Marne), les terrassements ont été effectués pour remodeler une pente marquée, à l’instar de Vigneux-sur-Seine (Damour & Dupéré, 2015 ; Damour, 2020). La pente, aménagée en escalier, a accueilli des bâtiments ainsi qu’une aire ouverte en sol de tegulae. Le statut de ce site, actif du début du Ier siècle jusqu’au début du IIIe siècle, demeure toutefois énigmatique. Fourni en mobilier et en vestiges d’une riche parure architecturale, il comprenait probablement des éléments thermaux. Trop luxueux pour un établissement rural, trop incomplet pour une villa, ce site pourrait éventuellement être mis en relation avec l’établissement voisin de « L’Arpent Ferret » sur la même commune (Gentili & Mahé, 1993).

Enfin, à Linas (Essonne), des terrassements antiques ont également été mis au jour en octobre 2020 (Damour & Prié, à paraitre). Là encore, ils remodèlent une pente marquée en marches d’escalier successives. En plus d’excavations conséquentes, on note ici, comme à Brétigny-sur-Orge ou à Vigneux-sur-Seine, des apports de matériaux calcaires qui ont servi à stabiliser mais aussi à assainir un terrain recélant de nombreuses résurgences. Les vestiges appréhendés tant lors du diagnostic que de la fouille partielle du site ne permettent pas, là non plus, d’envisager une simple villa.

La fouille de ce type de sites, aussi dense en structures qu’en stratifications souvent complexes, montre bien les apports mais aussi parfois les limites de l’archéologie préventive. Malgré des manques évidents d’informations, dus au fort arasement des vestiges, il a été possible néanmoins d’appréhender assez précisément les méthodes, techniques et protocoles de construction et d’installation de cette villa. Cette tâche s’est révélée d’autant plus ardue qu’elle fut réalisée pendant un hiver francilien particulièrement rigoureux.

Sommaire

Volume 1 : Textes

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Présentation générale

1.1. Contexte géographique et géologique
1.2. Contexte historique et archéologique
1.3. Problématiques de la fouille
1.4. Modalités et déroulement de l’opération
1.5. Traitement des données après la fouille

2. Résultats

2.1. Période préhistorique
2.2. Période protohistorique
2.3. Période antique
2.4. Périodes médiévales
2.5. Période moderne : irrigations et parcellaires

3. Le matériel archéologique

3.1. L’industrie lithique
3.2. Le mobilier céramique des structures protohistoriques
3.3. La céramique antique
3.4. La céramique médiévale
3.5. La faune
3.6. Les éléments métalliques
3.7. Étude numismatique
3.8. Les fragments de verre
3.9. Une amulette phallique en fritte
3.10. Note xylologique sur un cadre de puits à Vigneux
3.11. Études environnementales
3.12. Description des fours à chaux
3.13. Eléments de tabletterie

4. Synthèses générales

4.1. Caractérisation du site du « Clos de la Régale »
4.2. Quelques remarques relatives aux activités de la villa
4.3. Intégration de la villa du Clos de la Régale dans le réseau environnant des villas antiques
4.4. Comparaisons avec d’autres villas dans le nord de la Gaule

Bibliographie


Volume 2 : Illustrations


Volume 3 : Inventaires - Annexes

Inventaires techniques

Annexes

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

DAMOUR, Vincent & JOVENET, Elsa (dir). (2015). Vigneux-sur-Seine (Essonne), Le Clos de la Régale (Rapport de fouille, 3 vol.).  Pantin : Inrap Centre - Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0136734>.

Rapport de diagnostic

MARTI, Fabrice (dir.). (2005). Vigneux-sur-Seine (Essonne), « Le Clos de la Régale » (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Pantin, Saint-Denis :  Inrap Centre - Île-de-France, SRA Île-de-France.  <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0112071>.

Rapports cités dans l'introduction

DAMOUR, Vincent & PRIÉ, Arnaud. (dir.). (à paraitre). Linas (Essonne), Rue de Guillerville (Rapport de fouille). Pantin : Inrap Centre - Île-de-France.

MONDOLONI, Alexandra (dir.). (2018). Ris-Orangis (Essonne), Futur Grand Stade de rugby : (site de l'ancien hippodrome d'Evry) (Rapport de fouille, 2 vol.). Pantin : Inrap Centre - Île-de-France.  872 p. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0153890>.

DAMOUR, Vincent & DUPÉRÉ, Benoît (dir.) (2015). Servon (Seine-et-Marne), « Parc de la Roseraie » : avenue du Parc Rapport de diagnostic, 1 vol.). Pantin : Inrap Centre - Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0137954>.

DAMOUR, Vincent (dir.). (2015). Brétigny-sur-Orge (Essonne), ZAC de "Maison Neuve" : emprise Immochan (Rapport de fouille, 2 vol.). Pantin : Inrap Centre - Île-de-France. 536 p. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0135047>.

DAMOUR, Vincent (dir.). (2012). Brétigny-sur-Orge (Essonne), ZAC de la « Maison Neuve » : lot ZF (Rapport de fouille). Pantin : Inrap Centre - Île-de-France. 336 p. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0124302>.

GENTILI, François & MAHÉ-HOURLIER , Nadine (dir.). (1993). Servon (Seine-et-Marne), "L'Arpent Ferret" : villa gallo-romaine et habitat du Haut Moyen Âge (Rapport de fouille). Paris, Saint-Denis : Afan CIF, SRA Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0110232>.

Publication citée dans l'introduction

DAMOUR, Vincent. (2020). L'adaptation des méthodes de diagnostic archéologique à une surface préalablement décapée : le site antique de Servon "Parc de la Roseraie" (Seine-et-Marne). Revue Archéologique d'Île de France, 11, 241-261.

Citations

DAMOUR, Vincent (dir.), JOVENET, Elsa,  CAMMAS, Cécilia, CLAVEL, Viviane, COTTÉ, Olivier, DURAND, Juliette, FECHNER, Kaï, FOUCRAY, Bruno, GUÉRIT, Magali, LAPORTE-CASSAGNE, Caroline, LAWRENCE-DUBOVAC, Paulette, LECOMTE-SCHMITT, Blandine, LECONTE, Luc, LEFÈVRE, Annie, LORQUET, Philippe, LOICQ, Sabine, MAUDUIT, Céline, MORET-AUGER, Florence, NEAUD, Pascal, PERRAULT, Christophe, PISSOT, Véronique, VALLAT, Pierre & WÜSCHER, Patrice. (2021). Vigneux-sur-Seine, Le Clos de la Régale (Essonne, Île-de-France) : rapport de fouille archéologique 2015. Paris : Inrap. (Documents d'archéologie préventive ; 18). <https://doi.org/10.34692/xfd8-zk61>.

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Un établissement agricole du second âge du Fer (Bretagne, Ille-et-Vilaine, Erbrée « La Huperie »)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2017

Numéro DAP
11
Image d'entête
DAP 11 | Erbrée « La Huperie » (Ille-et-Vilaine)
Média
DAP 11 | Erbrée « La Huperie » (Ille-et-Vilaine)
date expertise
septembre 2017
date achevement
mai 2017
Paragraphes

Le site d’Erbrée « La Huperie » en Ille-et-Vilaine, a fait l’objet d’une fouille durant l’hiver 2014-2015 à l’emplacement d’une future plate-forme logistique d’Inter-Marché. Elle fait suite à un diagnostic réalisé en 2014 (Aubry, 2014). Le projet initial portant sur 24 ha, ce sont 6,25 ha qui ont été décapés dans le cadre de cette fouille. L’ensemble est situé sur un plateau à une altitude moyenne de 133 m NGF, dominant un réseau hydrologique assez fourni et reposant sur des formations limoneuses éoliennes venant recouvrir des altérites du Briovérien. Il se présente sous la forme d’une ferme indigène isolée, dont l’occupation est attestée du Hallstatt final jusqu’à la fin de La Tène finale. Quelques rares indices laissent penser à une présence humaine à l’époque antique et médiévale, sans qu’il soit possible de parler de perduration et sans que le diagnostic ait permis de localiser leur emplacement.

Le site est structuré sous la forme d’enclos accolés et emboîtés, moins bien conservés en façade sud. L’entrée principale se fait vers l’est, à partir d’un chemin est-ouest traversant deux enceintes. Un autre chemin au nord, paraît se rattacher à un parcellaire, menant vraisemblablement aux champs. À l’intérieur de la partie centrale des enclos, dans ce qui pourrait être l’enclos principal, se trouve un ensemble de bâtiments sur poteaux et tranchées à parois rejetées. Certains ont la particularité de présenter des plans facilement lisibles formant un carré à quatre poteaux. Des recoupements entre eux, ainsi qu’avec des fossés de partition, permettent de proposer un phasage à l’intérieur de la période de La Tène. Les greniers sur quatre poteaux sont soit rejetés dans les enclos extérieurs, soit à proximité de bâtiments mais pas dans l’enclos principal. Il semble donc y avoir une nette séparation entre la partie habitat et la zone de stockage. De même certains enclos vides de toute construction doivent correspondre à des emplacements de pacage pour les animaux ou des zones maraichères.

Le mobilier non céramique retrouvé correspond à celui présent dans les fermes de cette période permettant de travailler le bois, à savoir : fer de hache, peut-être un ciseau à bois et une serpe à croc (pour les récoltes). Il faut y ajouter des fragments de meule témoin d’une activité domestique. Par contre la non conservation de la faune dans les milieux acides ne permet pas de préciser la nature des élevages.

Il faut noter la présence d’au moins un foyer de forge ayant livré une forte concentration de scories et de culots témoignant soit d’une accumulation dans le temps, soit d’une demande de plusieurs fermes sur un court laps de temps.

Jusqu’à maintenant, le site de référence local pour cette période restait la fouille de « La Grande Haie » à Vitré (Hamon, 2010). Le site d’Erbrée permet de compléter nos connaissances pour le second âge du Fer dans ce secteur géographique peu documenté. En effet, nous manquons encore de données pour mieux appréhender l’implantation de ces établissements dans ce terroir restreint. Quel est l’impact à la fois sur l’environnement et sur l’économie locale. Ils semblent en effet vivre en relative autarcie. Il n’y a pas comme pour les établissements proches de Rennes, une implantation gallo-romaine venant se superposer à l’établissement gaulois.

La fouille du site d’Erbrée s’intègre donc dans l’axe 5 de la programmation nationale de la recherche archéologique en France. En effet elle concerne à la fois l’organisation de l’espace rural à l’âge du Fer et les formes d’occupation.

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. L’opération archéologique

1. ​Introduction

1.1. Circonstances
1.2. Contexte géographique et géologique
1.3. Contexte archéologique
1.4. Méthode
1.5. Données du diagnostic
1.6. Les objectifs scientifiques

​2. Phases d'occupations

2.1 Introduction
2.1. Période contemporaine
2.2. Période gauloise
2.3. L’occupation gallo-romaine
2.4. Phasage du site Jean-Claude Durand
Conclusion
Bibliographie
Listing des figures
Listing des tableaux
Annexes

III. Inventaires techniques

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

DURAND, Jean-Claude (dir.). (2017). Un établissement agricole du second âge du Fer, "La Huperie", Erbrée, (Ille-et-Vilaine) (Rapport de fouille, 1 vol.). Cesson-Sévigné : Inrap Grand-Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0146277>.

Rapports cités dans l'introduction

AUBRY, Laurent (dir.). (2014). Plateforme logistique de la Huperie, Erbrée, (Ille-et-Vilaine) (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Cesson-Sévigné : Inrap Grand-Ouest, SRA Bretagne. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0132136>.

HAMON, Anne-Louise (dir.). (2010). La ferme laténienne de la Grande Haie : Vitré, Boulevard de Laval (Ille-et-Vilaine) (Rapport de fouille, 1 vol.). Cesson-Sévigné : Inrap Grand-Ouest, 2010. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0114469>.

Citations

DURAND,Jean-Claude (dir.), BRISOTTO, Vérane , DELAGE, Richard, DELNEF, Hélène, MAGUER, Patrick, MORZADEC, Hervé, PETIT, Pauline, SEIGNAC, Hélène, ZAOUR, Nolwenn et coll. (2020). Un établissement agricole du second âge du Fer (Bretagne, Ille-et-Vilaine, Erbrée « La Huperie ») : rapport de fouille archéologique 2017. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 11). <https://doi.org/10.34692/7sye-t329>.

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