Nouvelles observations sur l'occupation laténienne (IIe s. av. J-C.) et gallo-romaine (Ier-IIe s. ap. J-C.) de Bas-en-Basset (Auvergne, Haute-Loire, Le Maray II)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2015

Numéro DAP
20
Image d'entête
DAP 20 | Bas-en-Basset « Le Maray 2 » (Haute-Loire)
Média
DAP 20 | Bas-en-Basset « Le Maray 2 » (Haute-Loire)
date expertise
janvier 2016
date achevement
mars 2015
Paragraphes

L’identification des « agglomérations ouvertes » de la fin de l’âge du Fer (IIIe-Ier s. av. J.-C.) au sein de l’actuelle Auvergne, dont les limites recouvrent celles des territoires gaulois des Arvernes (Puy-de-Dôme, Cantal, Allier), des Vellaves (Haute-Loire) et des Ambluarètes (Allier), est relativement récente. Les premières hypothèses formulées en ce sens ont d’abord concerné le bassin de Clermont-Ferrand avec la mise en évidence, vers 1980, d’une première grande agglomération, connue dans la littérature archéologique sous le nom de site « d’Aulnat », quelques kilomètres à l’est de la métropole clermontoise. Dans le courant de la décennie suivante, un second site est localisé à une trentaine de kilomètres plus au nord, à l’emplacement de l’actuelle localité d’Aigueperse. Depuis, le dossier s’est considérablement enrichi et une dizaine d’agglomérations gauloises non fortifiées sont aujourd’hui identifiées de façon plus ou moins assurée en Auvergne : Les Martres-de-Veyre, Saint-Flour, Saint-Paulien, Brioude, Bas-en-Basset ; auxquelles peuvent s’ajouter, bien que moins certaines, La Roche Blanche, Lezoux et Ambert (Deberge, Kurzaj & Lauranson, 2019). Bien que la connaissance de ces sites soit encore souvent très largement lacunaire, les fouilles réalisées sur certains d’entre eux permettent d’en préciser les caractéristiques (chronologie, taille, la structuration interne...).

Localisée dans le nord du territoire des Vellaves, la commune de Bas-en-Basset a pour particularité d’accueillir un « pôle » proto-urbain constitué de trois sites implantés à peu de distance les uns des autres : l’agglomération ouverte de « Basset », située en rive droite de la Loire et occupée principalement au cours du IIe s. av. J.-C. ; le site fortifié du « Mont Malorum » perché sur une éminence surplombant la plaine ; l’agglomération ouverte de Bas localisée en rive gauche de la Loire à mi-distance des deux sites précédents.
Si l’agglomération de Basset et l’oppidum du Mont Malorum ne sont connus que par des observations très ponctuelles, le site de Bas est un peu mieux documenté. Plusieurs diagnostics ainsi que de deux fouilles y ont été conduits depuis 2005 ce qui permet de proposer certaines hypothèses concernant son extension, sa datation et son mode d’occupation. L’intervention la plus étendue, qui reste toutefois d’emprise très limitée (2800 m² au total), a permis la mise en évidence d’une occupation stratifiée. Bien que les vestiges aient été assez largement dégradés par des terrassements pratiqués sans surveillance archéologique, cette occupation se développe de façon continue de la fin du IIe s. av. J.-C. au début du IIIe s. ap. J.-C.

Pour la période laténienne (de La Tène D1b à La Tène D2b) les aménagements mis en évidence dans les secteurs les moins impactés par les destructions récentes sont exclusivement de nature domestique. Des trous de poteau (181 ex.) et des sablières (18 ex.) déterminent des constructions qui s’installent le long d’un axe de circulation empierré. Des fosses dépotoir (36 ex.), un puits et de nombreuses soles de foyer (13 ex.) sont situées à proximité ou à l’intérieur de ces bâtiments aux sols de terre battue. Les données stratigraphiques témoignent de reconstructions réalisées à intervalles rapprochés. La densité et la superficie des aménagements construits, avec six constructions accolées qui occupent environ 270 m² d’emprise au sol, indiquent qu’il s’agit d’un site densément occupé.
Les traces d’artisanat sont absentes mais à l’inverse les amphores italiques (265 individus) et les monnaies (53 exemplaires) sont nombreuses étant donnée l’exiguïté de la surface fouillée. Il semble que ce site soit plus spécifiquement impliqué dans les activités commerciales ce dont témoigne également son implantation sur le cours de la Loire, navigable à cet emplacement, et la proximité de la frontière avec le territoire ségusiave.
Cette occupation s’apparente nettement, d’un point de vue typologique et organisationnel, à celles dégagées sur les sites de Feurs ou de Roanne, localisés en aval sur le cours du fleuve. Ces habitats groupés de la fin de l’âge du Fer, également étudiés sur des superficies restreintes, ont livré des vestiges comparables avec une chronologie toutefois étendue au plein IIe s. av. J.-C.

Pour la période gallo-romaine (Ier-IIIe s. ap. J.-C.), les résultats sont également significatifs même si, comme pour la fin de l’âge du Fer, la modestie des dégagements réalisés et la faiblesse du corpus mobilier collecté constituent des freins à l’analyse. Ces vestiges recouvrent directement les aménagements gaulois. Il s’agit principalement de constructions installées sur des fondations en tranchées, dotées de murs ou de solins maçonnés et de sols de terre battue ou en béton de tuileau. Leurs plans sont différents : sur cours à galerie de façade, à plan centré, à abside… Leur architecture semble toutefois relativement modeste avec des élévations n’utilisant que très peu les liants à la chaux.
L’organisation mise en place à la période laténienne n’est pas remise en cause et certaines constructions sont édifiées à l’emplacement même des bâtiments plus anciens dont elles reprennent les limites. Cette occupation structurée s’appuie sur deux axes viaires disposés perpendiculairement. Des structures de délimitation (fossés, palissades et murs de clôtures) contribuent à séparer ces zones de circulation des espaces privés. Ce secteur est assez densément occupé avec, sur les 2 800 m² fouillés, trois bâtiments d’une surface comprise entre 60 et 200 m² à vocation probablement résidentielle. Un petit bâtiment de stockage, des constructions annexes ainsi qu’un hypothétique balnéaire (privé ?) sont également présents. Deux puits et quelques fosses ont aussi été dégagés à leur périphérie.
Le mobilier, globalement peu abondant, permet d’envisager que cette occupation fait suite, sans solution de continuité, à l’habitat laténien et se poursuit au moins jusqu’au début du IIIe s. ap. J.-C. Comme à l’âge du Fer, les activités documentées sur le site semblent essentiellement d’ordre domestique et aucun indice probant ne signale l’exercice d’un artisanat développé ou une quelconque fonction agricole.

Enfin, il est à noter que malgré des conditions d’intervention assez peu satisfaisantes, des vestiges relativement ténus (traces de sablières basses, effondrements de parois en terre, sols de terre battue…) sont conservés, ce qui montre le potentiel du site pour documenter la diversité des solutions architecturales employées dans les constructions domestiques vellaves au cours de l’Antiquité.

Cette intervention confirme finalement la présence d’une occupation continue de la fin de la période laténienne à la fin du Haut-Empire dans ce secteur de la commune de Bas-en-Basset. Les caractéristiques des vestiges gaulois orientent vers l’hypothèse d’un habitat de type agglomération ouverte. En ne prenant en compte que les secteurs étudiés dans le cadre de l’archéologie préventive, la superficie de ce site proto-urbain avoisinerait environ 6 ha. La nature de l’occupation gallo-romaine est plus difficile à définir même si l’éventualité qu’il puisse s’agir d’une agglomération secondaire est envisageable. Une telle identification apparaîtrait en tout cas logique si l’on prend comme exemples les sites de Feurs et de Roanne où l’agglomération antique fait suite à l’habitat groupé laténien. Les aménagements dégagés à Bas trouvent néanmoins des parallèles aussi bien dans le domaine rural que sur les ensembles périurbains. Reste que d’autres vestiges antiques sont localisés à peu de distance dans ce secteur de la commune. Dans leur extension maximale, il couvre une superficie d’environ 14 ha.

Sommaire

VOLUME 1

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Contexte de l’intervention

1.1. Origine du projet
1.2. Les étapes de l’intervention : calendrier, méthode et contraintes
1.3. Contexte géographique et archéologique

2. Résultats de l’opération de 2014 : présentation des
vestiges immobiliers et mobiliers

2.1. Position, état de conservation et densité des vestiges
2.2. Organisation générale et dynamique de l’occupation
2.3. Vestiges de la Protohistoire ancienne
2.4. L’occupation du second âge du Fer
2.5. L’occupation gallo-romaine (Haut-Empire)
2.6. Vestiges modernes et/ou contemporains

3. Synthèse

Bibliographie
Table des illustrations

Annexe : planches de mobiliers

VOLUME 2

III. Inventaires techniques

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

DEBERGE, Yann. (2015). Bas-en-Basset (Haute-Loire) : Nouvelles observations sur l'occupation laténienne (II e s. av. J-C.) et gallo-romaine (Ier-IIe s. ap. J-C.) de Bas-en-Basset : Le Maray II : rapport de fouilles (Rapport de fouilles, 2 vol.). Bron : Inrap Auvergne-Rhône-Alpes. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0137104>.

Rapports de diagnostic

ALFONSO, Guy. (2008). Bas-en-Basset (Haute-Loire), Le Maray (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Bron : Inrap Auvergne-Rhône-Alpes. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/018016>.

Publication citée dans l'introduction

DEBERGE, Yann, KURZAJ, Marie-Caroline & LAURANSON, Romain. (2019). Les agglomérations ouvertes de la fin de l’âge du Fer en territoires arvene et vellave (nord-est du Massif central, France). Dans S. Fichtl, G. Pierrevelcin, M. Schönfelder, Les agglomérations ouvertes de l’Europe celtique (IIIe-Ier s. av. J.-C.) : actes de la table ronde internationale de Glux-en-Glenne, oct. 2015 (p. 171-209). Strasbourg : MAGE. (Mémoires d’Archéologie du Grand-Est ; 4).

Citations

L'ensemble

DEBERGE, Yann (dir.), CABANIS, Manon, CAILLAT, Pierre, GARCIA, Magali, LOUGHTON, Matthew, PASTY, Jean-François, SIMON, Laure, WITTMANN, Alain. (2021). Nouvelles observations sur l'occupation laténienne (IIe s. av. J-C.) et gallo-romaine (Ier-IIe s. ap. J-C.) de Bas-en-Basset  (Auvergne, Haute-Loire, Le Maray II) : rapport de fouille archéologique 2015 (2 vol.). Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 20). <https://doi.org/10.34692/ayws-b292>.

Le volume 1

DEBERGE, Yann (dir.), CABANIS, Manon, CAILLAT, Pierre, GARCIA, Magali, LOUGHTON, Matthew, PASTY, Jean-François, SIMON, Laure, WITTMANN, Alain. (2021). Nouvelles observations sur l'occupation laténienne (IIe s. av. J-C.) et gallo-romaine (Ier-IIe s. ap. J-C.) de Bas-en-Basset  (Auvergne, Haute-Loire, Le Maray II) : rapport de fouille archéologique 2015. Vol. 1, Texte et illustrations. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 20). <https://doi.org/10.34692/ayws-b292>.

Le volume 2

DEBERGE, Yann (dir.), CABANIS, Manon, CAILLAT, Pierre, GARCIA, Magali, LOUGHTON, Matthew, PASTY, Jean-François, SIMON, Laure, WITTMANN, Alain. (2021). Nouvelles observations sur l'occupation laténienne (IIe s. av. J-C.) et gallo-romaine (Ier-IIe s. ap. J-C.) de Bas-en-Basset  (Auvergne, Haute-Loire, Le Maray II) : rapport de fouille archéologique 2015. Vol. 2, Inventaires techniques. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 20). <https://doi.org/10.34692/ayws-b292>.

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Occupations de La Tène finale et de l'époque gallo-romaine à Bas-en-Basset (Haute-Loire)
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Condé-sur-Suippe : l’oppidum du « Vieux Reims » (Aisne, RD62)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2016

Numéro DAP
13
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DAP 13 | Condé-sur-Suippe « oppidum du Vieux Reims » (Aisne)
Média
DAP 13 | Condé-sur-Suippe « oppidum du Vieux Reims » (Aisne)
date expertise
décembre 2016
date achevement
septembre 2016
Paragraphes

L’opération de fouilles préventives menée en 2012 au cœur de l’oppidum de Condé-sur-Suippe/Variscourt concernait une surface de 1 200 m² dans l'enceinte de l'ancienne sucrerie. Cette fouille faisait suite à deux diagnostics (Bruno & Leroy, 2009 ; Hénon, Robert & Naze, 2011) qui avaient mis en évidence l'existence de secteurs préservés au sein du site industriel.
Un des intérêts de cette fouille est d’avoir, malgré la surface restreinte, livré un focus sur un nouveau secteur de cet oppidum, bien connu des protohistoriens. Elle vient compléter les informations acquises lors de fouilles de grande envergure réalisées dans les années 70 et 80 mais dont les résultats n’ont été que partiellement publiés (Pion et coll., 1997). Ces nouvelles données s’intègrent dans l’axe 5 de la programmation de la recherche archéologique en France, en ce qu’elle concerne l’organisation d’un site fortifié à caractère urbain.

Situé en territoire rème, implanté en fond de la vallée, à une confluence, et couvrant une surface d'environ 170 ha, l’oppidum est un des plus vastes de Gaule Belgique. Il a fait l'objet d'observations archéologiques plus ou moins poussées dès le XIXe siècle. Il est inscrit aux monuments historiques depuis 1992.
Aussi, l’intervention de 2012 a donné l’occasion de revenir sur l’ensemble des campagnes de fouille déjà menée et d’en faire un bilan précis. En marge de l'intervention de terrain, des études ont été menées en archives, avec deux objectifs différents. Le premier, à partir du cadastre dit napoléonien, était de préciser le tracé du rempart dont une grande partie a été détruite conséquemment aux grands aménagements du XIXe siècle. L'organisation cadastrale de certaines parcelles fournit des pistes sérieuses qu’il conviendra de continuer à explorer avec les méthodes actuelles de l’archéologie (NMT, Lidar, etc.).
Le second objectif était de percevoir l’impact que pouvait avoir eu, sur la structuration de l'espace, la présence de cet oppidum, de son rempart et son fossé dans l'organisation de l'espace rural aux époques historiques. En effet, il est déjà représenté sur la carte de Cassini et de nombreux toponymes se réfèrent à son existence. Mais cette seconde approche a été moins convaincante, sans doute parce qu'elle est restée très limitée : elle nécessiterait assurément une expertise plus approfondie.

Les structures identifiées sur le secteur fouillé en 2012 ont un certain nombre de traits communs avec celles que l'on connaissait déjà sur le site, autant concernant leur organisation spatiale que leur morphologie que leur dynamique de remplissage. On y retrouve les palissades qui délimitent les espaces, les puits, les silos, les structures de combustion et bien sûr un certain nombre de fosses dont la fonction primaire reste indéterminée. Dans certaines fosses, se distingue un apport massif de grève propre rapportée, sans doute destiné à stabiliser et obturer le creusement : c’est un fait récurrent sur le site de Condé.

Le mobilier recueilli a pu bénéficier d’études spécialisées et exhaustives, ce qui finalement n’avait jamais été le cas, les importants volumes de mobilier générés par les fouilles plus anciennes n’ayant été qu’en partie analysés. Le mobilier céramique confirme la chronologie d’occupation centrée entres les années – 120 à – 90.
Aucun témoin, direct ou indirect, de l’artisanat du métal, n’a été trouvé alors qu’ils étaient nombreux dans certains secteurs fouillés antérieurement. En revanche, une des particularités du secteur 2012 est d’avoir livré une quantité non négligeable de fragments d’augets et d’éléments de calage, habituellement associés à la production de sel. Les premières observations macroscopiques sur les terres employées pour modeler à la fois certains augets et les cales, amènent à envisager une production in situ. Des analyses plus poussées, en particulier pétrographiques, des comparaisons avec le référentiel local d’échantillons de céramique sont envisagées qui permettraient confirmer ou infirmer cette hypothèse, et d’avancer sur ce sujet. S’agit-il d’augets importés, leur concentration signifierait-elle que l’on y prépare des salaisons en grande quantité ? S’agit-il d’augets à sel fabriqués sur place, le sel serait produit in situ : à partir de quelle matière première traitée ? S’agit-il vraiment d’augets à sel, ces fragments ne pourraient-ils pas témoigner d’une autre production dont une étape de la chaine opératoire pourrait être identique à celle du sel (chauffe, et évaporation pour récolte des résidus) et donc nécessiter les mêmes « outils » ?
Cette fouille a donc ouvert de nouvelles perspectives d’étude à mettre en œuvre.

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. ​Introduction

1.1. Circonstances de l’intervention
1.2. Localisation, contexte géologique et stratigraphique
1.3. Le contexte archéologique
1.4. Méthodologie et déroulement de l’opération

2. Historique des interventions sur l’oppidum

2.1. Des années 1850 au début du XXeme
2.2. À partir des années 1960, les sauvetages archéologiques

3. Les sources documentaires des archives

3.1. Le cadastre napoléonien, le rempart de l’oppidum
3.2. Expertise des Archives de Condé-sur-Suippe
3.3. Conclusion

4. Les structures

4.1. Poteaux et palissades
4.2. Les fosses
4.3. Conclusion

5. Les données environnementales

5.1. Étude carpologique
5.2. Analyse palynologique
5.3. Étude anthracologique

6. Le mobilier

6.1. La céramique
6.2. L’amphore
6.3. Le petit mobilier en terre cuite
6.4. Les augets à sel et les « éléments de calage »
6.5. Torchis et mortier : éléments de construction
6.6. Un élément de parure en verre
6.7. Le mobilier métallique
6.8. L’industrie macrolithique
6.9. La faune

7. Nature des activités et comparaisons avec le secteur 1987

7.1. Les types de structures
7.2. Le mobilier

8. Conclusion

9. Bibliographie

10. Liste des Figures

11. Liste des tableaux

12. Annexes

12.1. L’union du 12 aout 1965
12.2. Le macro-outillage

III. Inventaires techniques

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

HÉNON, Bénédicte (dir.), BOULEN, MURIEL, COUBRAY, Sylvie & GALOIS, Marjorie. (2016). Condé-sur-Suippe, Aisne, RD62 : l'oppidum du Vieux Reims (Rapport de fouilles, 1 vol.). Amiens : Inrap Nord-Picardie. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0143409>.

Rapports de diagnostic

HÉNON, Bénédicte, ROBERT, Bruno & NAZE, Yves. (2011). Condé-sur-Suippe, Aisne, "La Sucrerie", RD62 : l’oppidum du Vieux Reims  (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Inrap Nord-Picardie : Amiens. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0120769>.

BRUNO, Robert & LEROY, Pierre-Marie. (2009). Condé-sur-Suippe (Aisne), "La Sucrerie" (route départementale 62) (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Inrap Nord-Picardie : Amiens. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0110992>.

Publication

PION, Patrick, POMMEPUY, Claudine, AUXIETTE, Ginette, HÉNON, Bénédicte & GRANSAR, Frédéric. (1997). L’oppidum de Condé-sur-Suippe/Variscourt (Aisne) (fin IIe-début Ier s. av. J.-C.). Approche préliminaire de l’organisation fonctionnelle d’un quartier artisanal. Dans G. Auxiette, L. Hachem, B. Robert et A. Bocquet (dir.), Espaces physiques, espaces sociaux dans l’analyse interne des sites du Néolithique à l’Âge du Fer : Actes du 119e congrès du Comité des Travaux historiques et scientifiques (CTHS), Amiens, 26-30 oct. 1994 (p. 275-310). Paris : CTHS.

Citations

HÉNON, Bénédicte (dir.), BOULEN, Muriel, COUBRAY, Sylvie, GALOIS, Marjorie, HUGONNIER, Louis , LEPAREUX-COUTURIER, Stéphanie, MOREL, Alexia, PARIS, Pierre, ROBERT, Bruno & ZECH-MATTERNE, Véronique. (2021). Condé-sur-Suippe :  l’oppidum du « Vieux Reims » (Aisne, RD62) : rapport de fouille archéologique 2016. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 13). <https://doi.org/10.34692/jejb-xc10>.

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L’oppidum du « Vieux Reims » à Condé-sur-Suippe (Aisne)
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Un établissement agricole du second âge du Fer (Bretagne, Ille-et-Vilaine, Erbrée « La Huperie »)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2017

Numéro DAP
11
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DAP 11 | Erbrée « La Huperie » (Ille-et-Vilaine)
Média
DAP 11 | Erbrée « La Huperie » (Ille-et-Vilaine)
date expertise
septembre 2017
date achevement
mai 2017
Paragraphes

Le site d’Erbrée « La Huperie » en Ille-et-Vilaine, a fait l’objet d’une fouille durant l’hiver 2014-2015 à l’emplacement d’une future plate-forme logistique d’Inter-Marché. Elle fait suite à un diagnostic réalisé en 2014 (Aubry, 2014). Le projet initial portant sur 24 ha, ce sont 6,25 ha qui ont été décapés dans le cadre de cette fouille. L’ensemble est situé sur un plateau à une altitude moyenne de 133 m NGF, dominant un réseau hydrologique assez fourni et reposant sur des formations limoneuses éoliennes venant recouvrir des altérites du Briovérien. Il se présente sous la forme d’une ferme indigène isolée, dont l’occupation est attestée du Hallstatt final jusqu’à la fin de La Tène finale. Quelques rares indices laissent penser à une présence humaine à l’époque antique et médiévale, sans qu’il soit possible de parler de perduration et sans que le diagnostic ait permis de localiser leur emplacement.

Le site est structuré sous la forme d’enclos accolés et emboîtés, moins bien conservés en façade sud. L’entrée principale se fait vers l’est, à partir d’un chemin est-ouest traversant deux enceintes. Un autre chemin au nord, paraît se rattacher à un parcellaire, menant vraisemblablement aux champs. À l’intérieur de la partie centrale des enclos, dans ce qui pourrait être l’enclos principal, se trouve un ensemble de bâtiments sur poteaux et tranchées à parois rejetées. Certains ont la particularité de présenter des plans facilement lisibles formant un carré à quatre poteaux. Des recoupements entre eux, ainsi qu’avec des fossés de partition, permettent de proposer un phasage à l’intérieur de la période de La Tène. Les greniers sur quatre poteaux sont soit rejetés dans les enclos extérieurs, soit à proximité de bâtiments mais pas dans l’enclos principal. Il semble donc y avoir une nette séparation entre la partie habitat et la zone de stockage. De même certains enclos vides de toute construction doivent correspondre à des emplacements de pacage pour les animaux ou des zones maraichères.

Le mobilier non céramique retrouvé correspond à celui présent dans les fermes de cette période permettant de travailler le bois, à savoir : fer de hache, peut-être un ciseau à bois et une serpe à croc (pour les récoltes). Il faut y ajouter des fragments de meule témoin d’une activité domestique. Par contre la non conservation de la faune dans les milieux acides ne permet pas de préciser la nature des élevages.

Il faut noter la présence d’au moins un foyer de forge ayant livré une forte concentration de scories et de culots témoignant soit d’une accumulation dans le temps, soit d’une demande de plusieurs fermes sur un court laps de temps.

Jusqu’à maintenant, le site de référence local pour cette période restait la fouille de « La Grande Haie » à Vitré (Hamon, 2010). Le site d’Erbrée permet de compléter nos connaissances pour le second âge du Fer dans ce secteur géographique peu documenté. En effet, nous manquons encore de données pour mieux appréhender l’implantation de ces établissements dans ce terroir restreint. Quel est l’impact à la fois sur l’environnement et sur l’économie locale. Ils semblent en effet vivre en relative autarcie. Il n’y a pas comme pour les établissements proches de Rennes, une implantation gallo-romaine venant se superposer à l’établissement gaulois.

La fouille du site d’Erbrée s’intègre donc dans l’axe 5 de la programmation nationale de la recherche archéologique en France. En effet elle concerne à la fois l’organisation de l’espace rural à l’âge du Fer et les formes d’occupation.

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. L’opération archéologique

1. ​Introduction

1.1. Circonstances
1.2. Contexte géographique et géologique
1.3. Contexte archéologique
1.4. Méthode
1.5. Données du diagnostic
1.6. Les objectifs scientifiques

​2. Phases d'occupations

2.1 Introduction
2.1. Période contemporaine
2.2. Période gauloise
2.3. L’occupation gallo-romaine
2.4. Phasage du site Jean-Claude Durand
Conclusion
Bibliographie
Listing des figures
Listing des tableaux
Annexes

III. Inventaires techniques

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

DURAND, Jean-Claude (dir.). (2017). Un établissement agricole du second âge du Fer, "La Huperie", Erbrée, (Ille-et-Vilaine) (Rapport de fouille, 1 vol.). Cesson-Sévigné : Inrap Grand-Ouest. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0146277>.

Rapports cités dans l'introduction

AUBRY, Laurent (dir.). (2014). Plateforme logistique de la Huperie, Erbrée, (Ille-et-Vilaine) (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Cesson-Sévigné : Inrap Grand-Ouest, SRA Bretagne. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0132136>.

HAMON, Anne-Louise (dir.). (2010). La ferme laténienne de la Grande Haie : Vitré, Boulevard de Laval (Ille-et-Vilaine) (Rapport de fouille, 1 vol.). Cesson-Sévigné : Inrap Grand-Ouest, 2010. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0114469>.

Citations

DURAND,Jean-Claude (dir.), BRISOTTO, Vérane , DELAGE, Richard, DELNEF, Hélène, MAGUER, Patrick, MORZADEC, Hervé, PETIT, Pauline, SEIGNAC, Hélène, ZAOUR, Nolwenn et coll. (2020). Un établissement agricole du second âge du Fer (Bretagne, Ille-et-Vilaine, Erbrée « La Huperie ») : rapport de fouille archéologique 2017. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 11). <https://doi.org/10.34692/7sye-t329>.

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La Huperie à Erbrée (Ille-et-Vilaine)
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Des occupations gauloises et antiques sur le plateau des Courattes (Saint-Marcel, Indre, rue des Courattes)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2015

Numéro DAP
10
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DAP 10 | Saint-Marcel « Rue des Courattes » (Indre)
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DAP 10 | Saint-Marcel « Rue des Courattes » (Indre)
date expertise
juillet 2016
date achevement
novembre 2015
Paragraphes

De l’oppidum gaulois au village actuel, l’histoire de Saint-Marcel (Argentomagus), dans l’Indre, est riche et complexe. Le site archéologique a fait l’objet de nombreuses interventions archéologiques programmées ou préventives, en particulier sur le plateau des Mersans, où s’étendent l’occupation gauloise et une partie de l’agglomération secondaire antique, notamment le sanctuaire. Les secteurs périphériques sont moins bien connus. Du nord-ouest au nord-est des Mersans, les grandes voies interurbaines du plateau dominant la Creuse traversent le secteur des Courates pour relier l’agglomération. Différentes mentions y font état de vestiges, mais leur organisation et leur nature demeurent méconnues. Dans ce contexte et préalablement à la construction d’une maison individuelle, une opération de diagnostic a été réalisée en 2013 par R. De Filippo (Inrap), rue des Courattes, sur la parcelle cadastrée AV 200. Après prescription du service régional de l’Archéologie du Centre-Val-de-Loire, une fouille préventive a été menée par l’Inrap sur l’ensemble de la surface de la parcelle, soit 1 700 m².

La première occupation est datée du milieu du IVe s au premier tiers du IIe s. avant Jésus-Christ. Elle correspond à cinq sépultures (corps en position accroupie) et organisées en deux groupes : quatre d’entre elles sont placées sur un même axe à distance régulière tandis que la cinquième, située plus au nord, paraît plus isolée (phase 1). Ces vestiges constituent à ce jour, le plus ancien témoignage de l’origine de l’agglomération antique. Quelques fossés sont également attribués à La Tène finale (phase 2). À partir de la fin du Ier s. avant Jésus-Christ et jusqu’au milieu du Ier s. après Jésus-Christ, deux niveaux de circulation successifs sont attestés (phase 3 et 4), mais aucun aménagement n’a été découvert de part et d’autre : la ville gallo-romaine ne semble pas encore déborder sur sa marge nord. Mais dès la seconde moitié de ce siècle, un bâtiment monumental, doté d’un portique, est construit (phase 5). Il ressemble fortement à deux des constructions découvertes aux Mersans, mais sa fonction reste hypothétique. À la fin du Ier ou au début du IIe siècle, des édicules à vocation religieuse prennent place dans l’enceinte du précédent bâtiment (phase 6). Il s’agit d’autels dont des fragments ont été retrouvés dans une fosse. Ces restes brisés témoignent d’un rituel, pratiqué lors de leur démontage, pour s’assurer des faveurs divines. Il permet la construction d’un nouveau temple, vers le milieu du IIIe siècle (phase 7).

Ce site constitue une nouvelle occurrence dans le corpus déjà bien fourni des édifices cultuels d’Argentomagus. Presque toutes les maçonneries antiques ont été récupérées à la fin du Bas-Empire ou au début du haut Moyen Âge (phase 8). Hormis cette récupération, aucune occupation réelle n’est attestée pour les périodes médiévales. Enfin une série de plots maçonnés et parallèles à la route actuelle, semble assez récente (phase 9).

Cette fouille a permis de livrer des informations inédites pour l’agglomération secondaire, mais également d’aborder différents thèmes, dont l’intérêt dépasse le cadre local. La publication des données de la fouille répond aux préconisations du Conseil national de la recherche archéologique (CNRA) énoncées dans la programmation nationale, en particulier l’axe 5-7-3 concernant la sépulture aux âges des métaux, l’axe 6 consacré aux paysages religieux et aux sanctuaires d’époque romaine et l’axe 10-8 portant sur la formation des villages et leur évolution. Cette opération devrait également être intégrée, dans les prochaines années, à une publication collective qui reprendra l’ensemble des données archéologiques du plateau des Courates.

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. L’opération archéologique

​Introduction

​1. Le contexte naturel

1.1 Topographie et géologie
1.2 Un sondage profond au sud de la parcelle

2. Le contexte archéologique

2.1 Bref historique de l’agglomération de Saint-Marcel
2.2 Le plateau des Courates
2.3 Le diagnostic préalable à notre intervention

3. Le cadre de l’opération

3.1 Les contraintes et les moyens
3.2 Méthodes de fouilles et d’enregistrement des données

4. Présentation générale des vestiges

5. Des sépultures du second âge du Fer

5.1 Méthodologie
5.2 Résultats de l’étude
5.3 Bref état des connaissances
5.4 Éléments de synthèse pour la phase 1

6. Une occupation de La Tène finale à la fin du Ier s. av. J.-C
(phase 2)

6.1 L’ensemble 1
6.2 Deux fossés en zone 2
6.3 D’autres vestiges attribuables à la phase 2 ?
6.4 Éléments de synthèses pour la phase 2

7. Deux niveaux de circulation successifs (phases 3 et 4)

7.1 Phase 3 : décaissement et construction d’un niveau de circulation
7.2 Une nouvelle voie en phase 4
7.3 Quelques vestiges erratiques attribuables aux phases 3 ou 4
7.4 Éléments de synthèse pour les phases 3 et 4

8. Phase 5 : une extension de l’agglomération ?

8.1 La construction d’un bâtiment à portique, l’ensemble 3
8.2 Un nouveau réseau de voies
8.3 Les autres structures attribuées à la phase 5
8.4 Éléments de synthèse pour la phase 5

9. Phase 6 : des constructions liées à un espace religieux

9.1 Organisation parcellaire
9.2 L’ensemble 7 : un enclos ?
9.3 Des constructions à vocation cultuelle
9.4 Couches et sols dans l’enclos de la phase 6
9.5 Les niveaux associés à la phase 6 à l’extérieur de l’enclos
9.6 L’UE168, une fosse attribuée à la phase 6
9.7 La fosse UE157 : un rituel d’abandon préalable à la construction du fanum ?
9.8 Interprétation herméneutique des vestiges cultuels de la phase 6
9.9 Synthèse de la phase 6

10. L’occupation en phase 7

10.1 L’organisation parcellaire
10.2 La sépulture UE37
10.3 Un fanum
10.4 Les vestiges extérieurs au fanum
10.5 L’UE22, une structure isolée attribuée à la phase 7
10.6 Éléments de synthèse pour la phase 7

​11. L’abandon du site (phase 8) et les traces d’activités
jusqu’à nos jours (phase 9)

11.1 L’abandon du site (phase 8)
11.2 Les traces d’activités depuis l’abandon du site antique jusqu’à nos jours
(phase 9)

12. Les vestiges non datés et douteux

12. Conclusion

12. Bibliographie

12. Table des illustrations

III. Annexes et inventaires

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

SALÉ, Philippe, BARTHOLOMÉ, Sandrine, BOUCHER, Thomas & DESPRIÉE, Jackie (dir.). (2015). Des occupations gauloises et antiques sur le plateau des Courates : Saint-Marcel (Indre), rue des Courattes (Rapport de fouille, 1 vol.). Pantin : Inrap Centre - Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0139447>.

Citations

SALÉ, Philippe (dir.), BARTHOLOME, Sandrine, BOUCHER, Thomas, DESPRIÉE, Jacky, DI NAPOLI, Francesca, DONDIN-PAYRE, Monique, FONTAINE, Alexandre... VILLENAVE, Céline. (2020). Des occupations gauloises et antiques sur le plateau des Courattes (Saint-Marcel, Indre, rue des Courattes) : rapport de fouille archéologique 2015. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 10). <https://doi.org/10.34692/2cy7-6r23>.

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Gif-sur-Yvette, sud-ouest du rond-point de Corbeville (Île-de-France, Essonne)

Sous-titre

Rapport de fouille archéologique 2016

Numéro DAP
3
Image d'entête
DAP 3 | Gif-sur-Yvette « Rond-point de Corbeville » (Essonne)
Média
DAP 3 | Gif-sur-Yvette « Rond-point de Corbeville » (Essonne)
date expertise
octobre 2017
date achevement
février 2016
Paragraphes

La fouille réalisée en 2005-2006 sur la commune de Gif-sur-Yvette, dans l’Essonne, au lieu-dit « Le Rond-Point de Corbeville », s’inscrit dans une série d’opérations de diagnostics et de fouilles réalisées par l’Inrap sur le Plateau de Saclay dans le cadre des aménagements liés à l’Opération d’Intérêt Nationale menée par l’EPA Saclay pour la réalisation du développement du pôle scientifique sud-Paris. L’opération a permis la découverte, en rebord du plateau, des vestiges d’un village celtique de la fin du premier âge du Fer (fin du VIe-première moitié du Ve siècle av. J.-C.). Deux étapes d’occupation ont été perçues pour cette phase. Des témoins d’occupations plus récents (La Tène finale et Gallo-romaine) sont également présents.

C’est sur le caractère tout à fait exceptionnel de la découverte d’un village du Hallstatt final, cas pratiquement unique pour le Nord de la France, inédit pour l’Île-de-France, qu’il faut insister. Le site de Gif-sur-Yvette constitue désormais une référence et sa publication fera l’objet d’un article.

Ainsi, le site s’organise en deux espaces bien distincts, mais certainement liés : à l’ouest, un enclos à double fossé dont le centre est occupé par plusieurs structures bâties principalement à fonction d’habitat par la présence de céramique culinaire ; à l’est un espace parcellisé, organisé en « unités », assez régulières et comparables en surface (on peut restituer un module d’environ 70 x 30-40 m, soit une surface moyenne de 2 000 à 2 500 m2) et aux caractéristiques communes, en particulier dans la disposition des bâtiments.
Si le terme de « village » vient à l’esprit, il faut néanmoins rester prudent, car les comparaisons manquent pour cette période dans notre région. Des exemples extra régionaux et européens, existent néanmoins, en Allemagne en particulier et dans le nord de la France.
On insistera également sur la présence attestée d’une petite métallurgie du fer, d’activités liés au tissage et à l’étude des restes carpologiques et fauniques qui apporte des données inédites sur les activités, les modes de consommation et les pratiques agricoles liées à ce site.

Jattes carénées (fin du VIe s. av. J.-C.). Gif-sur-Yvette, « Rond-point de Corbeville ». DAO : David Bardel, Inrap.

Une restructuration datée de La Tène ancienne (fin du Ve siècle/début du IVe siècle) est attesté dans la partie ouest du site par la division de l’unité rurale la plus occidentale. Elle ne concerne que cette partie du site. Elle a également été perçue pour l’enclos, par la présence de céramique dans les couches de comblement les plus récentes de son fossé.
Bien après la disparition de cette occupation, sont à signaler, à l’ouest du site, quelques bâtiments de La Tène finale. Ils se distinguent d’une part par leur orientation, très légèrement différente de celle des bâtiments du Hallstatt, et par un mobilier caractéristique. Ces témoins doivent très certainement être rattachée à un habitat dont d’autres éléments ont été repérées en diagnostic dans la parcelle située immédiatement au nord-ouest de l’emprise fouillée.

Enfin, à la période gallo-romaine appartient une mare localisée dans la partie nord-est de l’emprise décapée. Une canalisation en pierres couverte de dalles y aboutit, mais qui fut peut être aussi en lien avec un puits postérieur à son comblement. Cette mare semble avoir servi de réservoir pour un réseau de distribution d’eau ou d’irrigation rayonnant dont plusieurs fossés rectilignes ont été retrouvés. Ils suivent la ligne de plus grande pente du terrain et se dirigent vers le sud et le sud-est.

Les opérations d’archéologie préventive menées depuis quelques années sur le plateau de Saclay complètent progressivement la carte du réseau de peuplement de ce secteur de l’Île-de-France, en particulier pour la période gauloise souvent mal représentée en prospection.
Le site de Gif-sur-Yvette s’inscrit dans ce contexte de connaissance du terroir protohistorique et antique du sud de l’Île-de-France, dans une partie encore modeste en données pour cette période. Nous sommes ici dans la partie la plus méridionale du territoire des Parisii, mais aussi dans la zone de frontière encore mal cernée avec les deux peuples qui lui sont limitrophes, les Carnutes à l’ouest et les Sénons, au sud (la vallée de l’Yvette étant la limite géographique généralement admise).
La découverte d’un habitat des VIe-Ve siècles av. J.-C. est remarquable, car elle ouvre le questionnement de l’origine de la constitution des terroirs protohistoriques de ce secteur, de leurs spécificités et de leurs caractéristiques tout en permettant d’en cerner déjà quelques caractères. Cela fait du village Hallstatt de Gif-sur-Yvette, une référence pour le nord de la France.

Sommaire

Volume 1

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Introduction

1.1 Circonstances de l’intervention
1.2 Etats des connaissances
1.3 Stratégies et méthodes mises en oeuvre

2. L’occupation archéologique

2.1 Présentation générale
2.2 L’occupation de la fin du Hallstatt (zones 1 et 2)
2.3 Les témoins d’une occupation de La Tène finale (zone 1)
2.4 L’occupation gallo-romaine (zones 1 et 2)

3. Conclusion

4. Les études spécialisées : les mobilier

4.1 Le mobilier céramique
4.2 Les restes fauniques du site du Hallstatt final de Gif-sur-Yvette (Essonne)
4.3 Le mobilier métallique
4.4 Les fusaïoles
4.5 Le lithique

5. Les études spécialisées : géoarchéologie et paléoenvironnement

5.1 Approche géoarchéologique
5.2 La micromorphologie
5.3 Rapport d’étude carpologique
5.4 Analyse palinologique

Bibliographies

Plaquette de communication

Table des illustrations


Volume 2

III. Inventaires technique

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

BLIN, Olivier (dir.). (2016). Gif-sur-Yvette (Essonne), Sud-Ouest du Rond-Point de Corbeville (Rapport de fouille, 2 vol.). Pantin : Inrap Centre - Île-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0140387>.

Publication

TOULEMONDE, Françoise. (2010). L’alimentation végétale durant la Protohistoire ancienne en Île-de-France. Étude carpologique des sites de «​ Gif-sur-Yvette Rond-Point de Corbeville » (Essonne) et Villiers-sur-Seine «​ Le Gros Buisson » (Seine-et-Marne). Revue archéologique d’Île-de-France, 3, 63-83. Disponible en ligne sur <http://www.raif.fr/images/raif-03-2010/RAIF-03-04-Toulemonde.pdf> (consulté le 11 décembre 2019).

Citations

L’ensemble

BLIN, Olivier (dir.), ALLENET DE RIBEMONT, Gisèle, BANDELLI, Alessio, BARDEL, David, CAMMAS, Cécilia, COUDERC, Jérémie ... MÉNIEL, Patrice. (2019). Gif-sur-Yvette, sud-ouest du rond-point de Corbeville (Île-de-France, Essonne) : rapport de fouille archéologique 2016. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 3). <https://doi.org/10.34692/xq10-3w25>.

Le volume 1

BLIN, Olivier (dir.), ALLENET DE RIBEMONT, Gisèle, BANDELLI, Alessio, BARDEL, David, CAMMAS, Cécilia, COUDERC, Jérémie ... MÉNIEL, Patrice. (2019). Gif-sur-Yvette, sud-ouest du rond-point de Corbeville (Île-de-France, Essonne) : rapport de fouille archéologique 2016.  Vol 1, Texte, figures et études spécialisées. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 3). <https://doi.org/10.34692/xq10-3w25>.

Le volume 2

BLIN, Olivier (dir.), ALLENET DE RIBEMONT, Gisèle, BANDELLI, Alessio, BARDEL, David, CAMMAS, Cécilia, COUDERC, Jérémie ... MÉNIEL, Patrice. (2019). Gif-sur-Yvette, sud-ouest du rond-point de Corbeville (Île-de-France, Essonne) : rapport de fouille archéologique 2016. Vol 2, Inventaires et archives graphiques. Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 3).  <https://doi.org/10.34692/xq10-3w25>.

Auteur(s) / direction
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Chronique de site
Rond-point de Corbeville à Gif-sur-Yvette (Essonne)
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